dimanche 9 juin 2013

115 Pourquoi l'amour « au début c'est toujours bien »

A propos de l'amour, il n'est pas rare d'entendre ce propos désabusé : « au début, c'est toujours bien...  et après, ça se dégrade. » Et, depuis quelques années, autre propos fréquent sur le même sujet : « l'amour... ça dure deux ans. » Quelle est l'origine de tels avis ? Au départ d'une « relation d'amour » on trouve « la séduction ». De quoi est-elle faite exactement ? Analyser le début de la relation doit permettre de mieux comprendre la suite.

L'homme et la femme sont des singes contrariés par leur culture. Dans la relation d'amour singe on trouve diverses choses. Ainsi la promiscuité : les singes proches affectivement aiment se trouver au contact. Ils se collent plus ou moins les uns aux autres. Ce type de comportement est visible chez les petits enfants parisiens qui ne sont pas encore autant dénaturés que les adultes. Un petit enfant grimpe sur les genoux des adultes proches. S'il s'assied près de l'un d'eux, il va s'en servir comme point d'appui. Parlant de sa fille jeune, une mère s'en plaignait devant moi : « c'est une liane ». La mère n'aimait pas le contact autant que sa fille. Certains adultes évitent le contact avec leurs enfants au point que ces derniers, devenus grands, s'en souvenant, s'en plaindront amèrement.

Ce qui frappe quand on observe la foule dans une rame du métro parisien, c'est que, premièrement, même s'il fait très chaud, tout le monde porte des vêtements, ce qui est une barrière au contact visuel et physique. Et, deuxièmement, à part les personnes proches affectivement, le contact physique est totalement évité. On a affaire à une vraie contactophobie. Les humains ont une sorte de terreur et dégoût du contact physique. Réservant celui-ci à des circonstances et situations bien précises et délimitées. Une amie me racontait que, quand elle a atteint l'âge de treize-quatorze ans, elle a entendu sa mère engueuler son père parce qu'il continuait à accepter de prendre sa fille sur ses genoux. Le vêtement obligatoire baptisé « pudeur » et la peur du toucher sont deux très grands traumatismes habituels qui contribuent largement au mal-être du singe « civilisé ».

Un phénomène de première importance est totalement nié chez le singe humain : le toilettage. Les singes se lèchent les-uns les-autres. Vous vous voyez lécher quelqu'un, par exemple le cou d'une femme ? Si, bien sûr, éventuellement dans le cadre de ce qu'on baptise « l'amour physique ». Nous y reviendrons. Le toilettage est un des secteurs les plus sinistrés de la relation entre singes humains.

Il existe aussi les bisous, les caresses, les câlins. Et enfin, le sexe, c'est-à-dire l'acte sexuel. La monumentale barbarie et imbécilité de la « Civilisation » a prétendu associer obligatoirement dans « la séduction » : la promiscuité, le toilettage, les câlins et le sexe, le tout subordonné à ce dernier.

Aussi étrange et loufoque que cela puisse paraître, être nus à deux dans un lit ou lécher quelqu'un n'est nullement sexuel. Il s'agit de promiscuité et toilettage. Certains idiots croyant faire le malin, on qualifié la nudité partagée, le léchage ou les câlins de « préliminaires ». Sous-entendu qu'on doit ensuite forcément passer à l'essentiel, aux « choses sérieuses » : l'acte sexuel. Le résultat de ce délire est que, quand l'harmonie se fait entre deux individus, la perturbation dévastatrice de la « Civilisation » s'invite ensuite dans la relation. Avant celle-ci, c'est très souvent bien, car c'est authentique. Ensuite on suit les schémas formatés du « couple » et tout commence à se casser la figure, y compris le sexe s'il a ici sa place. Si la relation résiste, elle pourra se poursuivre quelques temps quand-même. Quelques temps, c'est-à-dire deux ans.

Il n'y a pas d'autres explications. Au début c'est souvent effectivement bien. Ça peut durer deux ans. Et ensuite, avec les encouragements de notre entourage, nous anéantissons nous-mêmes la relation qui nous est si précieuse. C'est la triste vérité. A nous de savoir nous corriger en abandonnant la pensée unique et refusant de continuer à suivre l'ornière du conformisme imbécile traditionnel.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 juin 2013

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