samedi 10 août 2013

133 Turbulences religieuses contemporaines

A partir du XVIIIème siècle commence à se développer une hostilité organisée contre l'église catholique comme corps constitué allié à la monarchie en France. Progressivement cette hostilité conduit à nier la religion en espérant ainsi détacher les masses de la foi qui les relie à l'église. Cette démarche est politique. Elle se travestit en démarche idéologique. Soi-disant il s'agirait en fait de la lutte de la « Raison », entité abstraite, contre « l'irrationnel », infantilisme de l'Humanité.

Une « pensée nouvelle » est annoncée : la pensée « scientifique ». Et « la matière » remplace pêle-mêle Dieu, l'âme, l'au-delà, le Destin et la Providence.

La nouvelle religion matérialiste scientiste est née. Elle croit en la non existence de Dieu, l'âme et l'au-delà. Et nie être une religion. Tout en s'opposant à toutes les croyances et religions.

Conséquence à plus ou moins long terme, cette machination politique contre l'église catholique devient une croyance pour bien de ceux qui la promeuvent. Ce qui les entraîne à une trouille diarrhéique de leur mort à venir. Cette terreur omniprésente aujourd'hui explique quantité d'aspects insensés de notre société.

Quand des animaux vivent dans la peur collective de la mort, ils sont comme une espèce en danger. D'où une envie obsessionnelle de se reproduire pour assurer la survie de l'espèce. Résultat, innombrables sont les humains obsédés par le geste reproductif. Ce qui donne l'omniprésence de la pornographie et de la muflerie à l'égard des femmes. Il faut absolument baiser ! En fait pour sauver l'espèce. Le sexe omniprésent exprime la peur omniprésente de mourir.

Quand par chance et par sa recherche personnelle un humain parvient à la foi en l'au-delà et n'a plus ou pas peur de mourir, il va se trouver bizarre au milieu d'une foule obsédée par l'acte reproducteur. Il pourra se demander même s'il est normal ! Car lui ne pense pas qu'à ça tout le temps !

Une autre conséquence de cette peur omniprésente de la mort est l'obsession du temps, du temps qui passe et d'aller vite. On le comprend. Il faut aller le plus vite possible avant la mort. Conséquences absurdes : on voit des gens vouloir faire double voire triple journée. A midi, sauter le repas pour faire une activité. Le soir se coucher à pas d'heure. Proclamer que manger et dormir sont une perte de temps, etc.

L'obsession de la richesse matérielle, de posséder le plus possible, être « important », résulte également de la peur de mourir. Posséder un immense palais, par exemple, c'est se donner l'illusion qu'on est plus que soi. Et le plus permet d'un peu s'immortaliser. Et se faire appeler « monsieur le président » c'est aussi être un autre, peut-être aussi un peu immortel. Adolphe Thiers, qui avait déjà un pied dans la tombe, organisa le massacre de dizaines de milliers de Parisiens en 1871 pour devenir président de la République. Il massacra pour se sentir immortel et fini bien sûr un jour par crever.

Aujourd'hui, on nous bassine avec « le droit de mourir dans la dignité ». Loin d'exprimer la volonté d'améliorer le monde, ce discours est très souvent le fruit de la terreur des matérialistes scientistes. Persuadé que leur mort à venir est terrible et anéantissante, ils finissent par éprouver la peur du moment à venir. Et veulent le rendre le plus confortable possible. C'est là la pitoyable agitation d'adeptes d'un religion du désespoir. Leur mort leur fait tellement peur, en l'absence de tout espoir, qu'ils finissent quelquefois par abréger leurs jours pour fuir la peur. Et le font au nom du refus de la déchéance de la vieillesse... alors que la vieillesse est inhérente à la vie et en fait partie.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 août 2013

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