dimanche 6 octobre 2013

155 L'erreur fondamentale

Je feuilletais incidemment un classique de l'érotisme et tombais sur ce passage que je cite de mémoire : « Ses seins s'émurent au contact de la verge longue et dure qui disait le désir de l'homme. » Et ça m'a fait bien rire. Car il s'agit là de l'expression-même d'une erreur fondamentale. Qui est de croire que le désir sexuel et l'érection sont synonymes.

Des multitudes de gens croient que cela est vrai. Et c'est archi-faux, totalement, absolument faux. L'érection du nouveau né ne signifie pas l'envie de coït. Et pour l'homme adulte qu'en est-il ?

Pour qu'il y ait accord sexuel, il faut qu'il y ait désir.

Or, le désir sexuel est un sentiment extrêmement particulier et totalement original : il consiste en un désir précis de pénétrer avec son sexe en érection son ou sa partenaire.

Et la réciproque est vrai : le désir effectif (pas l'idée intellectuelle) d'être pénétré(e).

Or, des dizaines de millions d'ignorants ou imbéciles croient que le désir sexuel se résume à ce que l'acte soit possible.

Si l'homme est en érection cela suffit : il y a désir. Il pénètre et réalise l'acte sexuel. CQFD.

Et, ô stupéfaction ! Bien qu'il ait réalisé parfaitement l'exercice, des jours, semaines, mois, années ou décennies plus tard, la personne qu'il aurait ainsi « satisfaite » en a marre et l'envoie balader!

Quelle est la source de ce mystère ? C'est qu'il a agit en parfait ignorant et total imbécile. Il ne faut chercher à réaliser l'acte sexuel que s'il y a désir effectif et véritable. Et pas se conduire en poupée mécanique singeant l'acte sexuel en croyant le réaliser.

C'est aussi vrai pour le pénétré.

Une femme, qui était également ma petit amie, me disait il y a environ vingt-cinq ans : « faire l'amour, pour une femme, c'est facile, il suffit d'écarter les jambes ! »

Pauvre idiote, il faut aussi éprouver ce sentiment très original et particulier : l'envie d'être pénétré.

L'envie de pénétrer sexuellement, je ne l'ai éprouvé qu'une fois dans ma vie. Pourtant j'ai eu des petites amies avec lesquelles j'ai fait l'andouille et elles aussi, comme « tout le monde ». A présent, c'est terminé. On ne m'y reprendra plus.

Quitte à paraître bizarre aux yeux des autres. A ne pas être compris. Il vaut mieux être authentique et intelligent en minorité que suivre le vaste troupeau abruti des ignorants et des crétins.

Qui m'objecteront que agir bêtement comme eux est agréable.

C'est parfois vrai, mais pas toujours. Et puis, qu'une chose soit agréable ne suffit pas pour justifier de la faire. Trop manger, fumer, se droguer est agréable à certains. Est-ce une raison pour le faire ? Des millions de gens se saoûlent à l'occasion. Je ne bois pas ou presque. Et m'en porte très bien ainsi. C'est mon choix. Et je ne me sens pas malheureux en me comparant à ceux qui cherchent leur joie dans l'alcool. Pour moi, les malheureux, ce sont eux.

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 octobre 2013

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