mardi 8 octobre 2013

157 Le mythe dangereux de la « double face »

Une des grandes tragédies humaines actuelles est que nombre de gens croient au mythe dangereux de la « double face ». Une même personne, homme ou femme, pourrait avoir tout à la fois, dans le domaine « sexuel » un comportement dévastateur. C'est-à-dire qu'elle va mentir, tricher, truquer, affabuler, manipuler, frapper moralement voire physiquement. Et par ailleurs être positive : c'est-à-dire bonne, gentille, douce, droite, sincère, généreuse, humaine, etc.

C'est totalement faux. Quand on est dans le domaine sexuel un salaud, un escroc et un profiteur, on est un salaud, un escroc et un profiteur en général. Et qu'on soit homme ou femme n'y change rien à l'affaire. Un sexe n'est pas meilleur que l'autre. Les individus sont responsables de leurs choix.

Cette réalité est à méditer s'agissant en particulier des théoriciens ou militants de causes justes. Si un théoricien ou un militant qui prétend libérer de la servitude le genre humain, est en amour un salaud, ne vous étonnez nullement s'il trahit un jour. Ou bien encore si ses belles théories conduisent à l'inverse des buts positifs proclamés. Quand une personnalité politique trahit consciencieusement en amour, elle trahira forcément en politique. Pour citer un cas sans le nommer : il cocufie la mère de ses deux enfants et la quitte ensuite. Se fait élire avec un tas de promesses et les trahit toutes sauf une. Faut-il s'en étonner ? Non, l'individu est un. S'il trahit la plus chère personne de sa vie, il n'hésitera pas à trahir la masse anonyme de ses électeurs.

Le pire dans cette théorie de la double face : qu'on puisse être salaud en amour et généreux pour le reste, est qu'elle salit les gens bien. En effet, si je m'applique à être quelqu'un de bien, on pourra se dire facilement : « il est bien dans tout un tas de domaines. Mais, bien sûr, en amour, il peut être un salaud comme d'autres, bien comme lui, sauf en amour. »

Cette théorie absurde conforte les salauds. Si vous connaissez un salaud en amour, vous allez vous dire : « il est salaud en amour. Mais les relations que j'entretiens avec lui, c'est autre chose, de l'amitié. Je ne risque rien. Et c'est un ami agréable. »

Jusqu'au jour où l'ami agréable vous fera une crasse. Ou, pire, se servira de vous comme camouflage pour approcher une proie. Il lui fera entendre qu'il est votre ami. Donc qu'il vous ressemble. Et vous servirez à éteindre la méfiance de la proie et favoriser des desseins destructeurs.

D'autant plus que notre belle société condamne le viol commis par la violence. Mais admet tranquillement le même but atteint par le mensonge, l'abus de confiance. Manœuvres qui conduisent facilement les victimes au désespoir, au dégoût de l'amour, des câlins, voire au suicide.

Ce n'est pas parce que le mensonge en amour, à la différence du viol, n'est pas puni par la loi, qu'il ne reste pas un méfait extrêmement grave. Il sape la confiance des victimes dans l'amour en général. Il transforme la société humaine en jungle.

Le mensonge en général, qui est omniprésent dans les combines et pièges des dragueurs profiteurs manipulateurs, est une des pires plaies de la société. Mentir peut être inévitable pour se protéger d'un danger. Mais arroser l'entourage de mensonges est une pratique qui est loin la plupart du temps de ces situations extrêmes. C'est pour beaucoup une habitude. Et, si on fait bien attention, on se rend compte que beaucoup de gens ne savent pas bien mentir. Ils mentent mal. Mais, le résultat est le même : la confiance disparaît. Et le doute s'installe dans la possibilité de relations humaines droites, sincères et généreuses. Sincère, il faut garder confiance en soi et éviter de haïr les menteurs. Ils sont les premières victimes de leurs mensonges. Car ils n'ont autant dire aucune relations avec les autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 8 octobre 2013

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