dimanche 5 janvier 2014

196 Intolérance et sexualité

La culture régnante dans la société où nous vivons exagère absolument l'importance de ce qu'elle a baptisé « la sexualité ». Ainsi, par exemple, c'est sur des notions de différences dans ce domaine qu'elle définit la frontière entre « l'enfance » et « l'âge adulte ». Or, ce qui marque bien plus la différence entre les enfants et les adultes relève d'autres domaines. Ce qui me frappe chez les enfants comparés aux adultes ce sont trois choses : ils ont beaucoup plus d'énergie que les adultes, une exigence de justice très forte et une créativité débordante. Comparés aux enfants, nombre d'adultes paraissent amorphes, acceptant des injustices sans sourciller, voire en commettant eux-mêmes sans aucun problème. Et n'ayant autant dire aucune créativité.

L'aberration de l'importance fondamentale accordée à la sexualité est très bien soulignée par le propos d'une fillette qui avait passé pour la première fois de sa vie un weekend dans un centre naturiste. A la question posée : « quelle est la différence que tu as remarqué entre les garçons et les filles ? » elle répondait tranquillement : « les garçons ont des cheveux courts, les filles des cheveux longs ».

La culture où nous baignons ignore les qualités intactes de l'enfance. Son énergie est baptisée « excès d'énergie ». Au lieu de souligner son sens aigu de la justice, on voit très fréquemment souligner ses traits inverses : la méchanceté, par exemple, à l'égard d'un handicapé dont des enfants se moqueront. Enfin, la créativité est niée, ignorée. Elle sera détruite de multiples façons. A un enfant qui écrit des histoires, on assénera : « apprends d'abord l'orthographe ! ». Et on le dégoutera de l'écriture. Enfin, avec des jeux vidéos, des émissions de télévision, on achèvera d'anéantir sa créativité.

A « l'arrivée » à l'âge adulte, dans de très nombreux cas, l'ex enfant sera devenu mou, acceptant de voir commis voire de commettre des injustices. Et laissant aux « artistes » le soin de créer. C'est la tendance générale de notre culture. Quant à « la sexualité » elle sera bien souvent un ramassis de caricatures de la tendresse : violence, ignorance, incompétence, vulgarité, malhonnêteté, intéressement, hontes, incohérences, peurs, gâchis, désespoirs, dépressions, suicides, seront le lot courant de ce domaine de la vie des adultes. Sans le réaliser, on fera de la tendresse une marchandise. Autre grand problème dans ce domaine dit « de la sexualité » : on rencontrera le délit d'intention, voire de soupçon d'intention. Et la diabolisation qui va avec. Si tel comportement sera condamné, le soupçon d'avoir juste l'intention de le suivre sera un motif de rejet.

Les excès abonderont. J'ai connu ainsi une gentille jeune fille rejetée par quantité de filles de son entourage. Pour la raison qu'elle était seule, très féminine et très jolie. Les filles qui la rejetaient vivaient en couple. Et en déduisaient qu'elle ne pouvait qu'être une briseuse de couples.

La même chose arrive fréquemment avec des femmes divorcées. Les femmes vivants en couple de leur entourage, une fois le divorce réalisé, vont ostraciser leur ex amie divorcée. Car une divorcée serait forcément tentée de venir briser des couples ! Ce qui fait qu'à la souffrance de la séparation s'ajoute fréquemment pour des femmes divorcées de se retrouver ainsi isolées.

Ce n'est pas leur comportement qui sera incriminé aux divorcées, mais un véritable délit d'intention supposé conduisant à la diabolisation et au rejet. Un tel procès d'intention, un tel rejet, une telle diabolisation, sont monnaie courante dans le domaine dit « de la sexualité ». Ici, où devrait régner la douceur, ce sera l'intolérance qu'on rencontrera souvent. Et qui rendra malheureux plus d'un.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 janvier 2013

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