lundi 13 janvier 2014

204 Dans la caverne aux trésors des lointains souvenirs d'enfance

Les petits enfants ont des jeux sexuels. Une particularité de ceux-ci est qu'ils n'ont pas d'interdits. L'autre est l'absence d'obligations. Dans la sexualité adulte, on revendique un résultat. Et on prétend donner au sexe une valeur supérieure à tout le reste. C'est une bien grave erreur. Se souvenir de notre conduite enfantine pourrait nous aider à abandonner des erreurs adultes qui nous coutent parfois bien cher.

On découvre une vraie mine d'or de renseignements sur nous tous, en s'intéressant à l'enfance dans les souvenirs de jeunesse des adultes. Quand on évoque aujourd'hui les souvenirs sexuels d'enfance, c'est souvent pour parler de traumatismes et d'histoires sinistres. Il est plus que temps de s'occuper à récolter soigneusement et avec précisions la masse d'informations tendres, joyeuses, marrantes, surprenantes et pas dramatiques du tout que quantité de gens adultes peuvent fournir. Et qu'on néglige, alors qu'elles sont extrêmement intéressantes, parlantes, précieuses. On a tort de les réduire à des « enfantillages ». C'est l'âme humaine qui s'exprime là. De ces récits d'événements microscopiques survenus il y a des dizaines d'années, on peut tirer des conclusions intéressantes.

L'approche du sexe chez les enfants, dans leurs jeux, paraît plus saine que chez bien des adultes. Les enfants apprécient à l'occasion autant le chant, le dessin ou le jeu de ballon, que les jeux classés sexuels. Il n'y a pas ici de préséance qui conférerait au sexe une place supérieure au reste. Par comparaison, les adultes paraissent vraiment obsédés d'arriver à un résultat, et un résultat formaté. Ce qui fait que leur vie sexuelle est souvent bien triste et déplorable. Chez les adultes on entend même parler de « performances ». Mais, pourquoi le but de la vie serait-il de réaliser des « performances » ? Le but de la vie est de vivre chaque instant, en l'appréciant pleinement.

Il n'y a pas que le sexe qui est intéressant à étudier dans les souvenirs d'enfance des adultes. Voici une histoire marrante et scatologique qui m'est arrivée quand j'étais tout petit.

J'ai commencé à être propre, ne plus faire dans ma culotte et aller aux WC. Mais, chose bizarre, je ne m'essuyais pas. Pour me nettoyer, j'appelais à l'aide les adultes de mon entourage. Mon père m'avait même appris une expression pour appeler à l'aide : « Venez m'essuyer l'anus ! »

Ça a duré un certain temps. Et, soudainement, je suis arrivé à me débrouiller tout seul. Que s'était-il passé ?

Pour se nettoyer le cul, j'étais persuadé que les adultes profitaient de certaines capacités extraordinaires que moi, petit, n'avais pas. Ils parvenaient à se contorsionner en telle sorte qu'ils arrivaient, quand ils s'essuyaient après avoir chié, à se regarder le cul et apprécier s'il était propre !

Moi, pauvre petit, je ne savais pas faire comme eux. Et avais donc impérativement besoin de leur secours. Mais voilà qu'un jour, en parlant avec mon père et ma mère, mon père un peu énervé me dit : « tu n'as qu'à regarder le papier, pour voir s'il est encore sale ». C'était donc ça la clé du problème ! Il ne s'agissait pas de se contorsionner pour se regarder le trou du cul mais d'estimer à la vue du papier si c'était correctement essuyé.

Ça, personne n'avait su me le faire comprendre ! Dès que je l'ai su, j'ai pu me débrouiller tout seul ! On ne m'a pas posé alors de question à propos de mon changement.

En rassemblant des dizaines de milliers de récits d'adultes rapportant des souvenirs d'enfance, on finira par reconstituer un puzzle phénoménal, général et des plus instructifs. Tous au travail !

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 janvier 2014

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