lundi 27 octobre 2014

294 Un carnavaleux parisien part à la retraite

J'ai pris l'initiative de la renaissance du Carnaval de Paris il y a 21 ans... comme le temps passe, voilà qu'un de ceux qui m'ont suivi dans cette entreprise à la fin des années 1990, part en retraite. A cette occasion, je lui ai rédigé un petit hommage qui rapporte bien ce que furent les très difficiles débuts de cette aventure.

Je me suis lancé il y a 21 ans dans le pari fou de faire renaître le Carnaval de Paris, fête alors complètement oubliée. Excepté de quelques rares spécialistes qui en avaient entendu parlé ou lu des écrits à son sujet.

Seul, sans argent, ni relations, ni expérience d'un Carnaval de rue, je suis allé « au charbon », ou plutôt « au confetti »..

Ce fut extrêmement difficile. Il m'a fallu cinq ans pour parvenir, grâce à un élu atypique : Alain Riou, de faire renaître le cortège carnavalesque traditionnel parisien de la Promenade du Bœuf Gras le 27 septembre 1998.

En 1998, quand celui-ci était enfin sûr de sortir, j'ai cherché à organiser un groupe carnavalesque de rue. Le déclic pour lancer l'initiative fut un texte sur « L'Internationale bovine ». Je l'ai lu à Bernard. Il m'a dit : « c'est ce qu'il nous faut ! »

On s'est vu en juillet 1998 dans un café. Ce soir-là, nous étions quatre : Bernard, Martha, Claude, et moi. Et avons fondé la Première Compagnie Carnavalesque Parisienne « Les Fumantes de Pantruche ».

Ce fut une avancée prodigieuse... mais nous n'avions aucune pratique du Carnaval et encore moins de celui de Paris, endormi depuis des décennies.

Alors, nous avons fait avec ce que nous savions : dans le petit groupe, qui s'était étoffé, l'un avait l'habitude de l'organisation de spectacles, il a fait du spectacle, l'autre de l'animation folklorique, il a fait de l'animation folklorique, le troisième de l'association 1901, il a fait de l'association 1901, ou encore de la politique, il a fait de la politique. En tachant tant bien que mal d'adapter sa pratique au Carnaval.

Ça n'a pas été sans mal. Il a fallu apprendre. Le Carnaval vivant a ses règles et ses lois et bouscule les habitudes acquises hors de son cadre. Mais le bateau a tenu bon et continué sa route. En 2014, nous avons eu la dix-septième édition du Bœuf Gras depuis 1998 et la sixième de la Fête des Blanchisseuses. L'autre cortège carnavalesque traditionnel parisien, qui est reparu en 2009 grâce à Alexandra, que j'ai aidé.

Aujourd'hui, le Carnaval de Paris existe à nouveau. Et ne demande qu'à grandir, à sa vitesse et à son rythme.

Bernard a fait partie des pionniers de la renaissance du Carnaval de Paris, à une époque où ils étaient rares. On en avait besoin. Ils ont été là au bon moment. En 1999, pour la seconde édition, j'ai presque pu faire le relevé nominal précis après coup de tous les participants au cortège du Bœuf Gras. En 2014, nous étions 3500 dans le cortège, chiffre de la police. Depuis sa renaissance en 1998, le cortège a grandi. Mais pour en arriver là, il a bien fallu commencer petit.

Bernard a eu le mérite d'être un théoricien qui est allé à la pratique carnavalesque, s'est costumé, a défilé, chanté des chansons. Il n'est pas resté uniquement un homme des livres, plongé dans de passionnantes et enrichissantes recherches. Aujourd'hui il prend sa retraite. Par l'intermédiaire de ses amis, je le remercie et le salue ici.

Basile, historien du Carnaval de Paris et initiateur de sa renaissance depuis 1993.

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