mardi 30 décembre 2014

326 Sexualité, pré-sexualité, para-sexualité

La « sexualité infantile » existe-t-elle ? A mon avis non. Il existe un autre phénomène qu'on a baptisé à tort ainsi.

Si on parle de sexualité, il faut définir de quoi on parle. La sexualité, c'est l'acte sexuel. Or, il est un fait que les enfants ne sont pas aptes physiquement à pratiquer cet acte et n'ont aucun désir de le pratiquer, ce qui paraît logique et aller de soi.

Cependant, on rencontre des comportements enfantins qui font penser à la sexualité. Une grand mère devant moi racontait épatée que son petit fils adoré âgé de trois ans lui avait déclaré un jour : « Mamie, je voudrais dormir avec toi dans le même lit pour voir l'impression que ça fait ». Il avait également tenté de l'embrasser sur la bouche ! La sage grand mère avait tempéré ses ardeurs en lui disant que « plus tard, il aurait une amie avec laquelle il ferait toutes ces sortes de choses, ». Mais que ça n'était pas son rôle à elle, sa grand mère, de répondre à ses demandes de ce genre.

Une amie me racontait un jour, qu'il y a bien des années, quand elle avait seize ans, un petit garçon qu'elle gardait, l'avait effrayé en cherchant à l'embrasser dans le cou. Elle n'avait pas su lui expliquer très simplement qu'elle n'avait pas envie d'être embrassé ainsi.

Il y a donc des enfants qui ont des attitudes qui rappellent la sexualité. Mais, étant donné que l'acte sexuel est totalement absent pratiquement de leur vie, on pourrait, au mieux, parler chez eux de « pré-sexualité », non pas de « sexualité infantile ». Mais ces gestes, attitudes qui font penser à la sexualité... ne sont en fait pas propres uniquement à l'enfance.

Toute la vie, y compris donc adulte, existent des gestes, attitudes, qui rappellent la sexualité mais n'y conduisent pas. Si, par exemple, j'admire une jolie fille, on pourrait penser que c'est sexuel. En fait, je peux parfaitement bien admirer une jolie fille en ne pensant nullement à l'acte sexuel.

C'est ce qui m'arrive le plus souvent. Ainsi actuellement, par exemple, je connais une jolie fille que j'aime bien regarder, car elle est non seulement gentille, mais très jolie.

Je ne demanderais pas mieux que pouvoir la voir nue. Lui faire des câlins, dormir avec elle. Mais, direz-vous, alors, c'est sexuel ! Absolument pas, je n'éprouve aucun désir de « faire l'amour » avec elle. Et, visiblement, elle non plus, n'a aucun désir de faire ça avec moi.

Oui, mais, me direz-vous, dormir avec une jolie fille, lui faire des câlins, conduit nécessairement à « faire l'amour » ! Pas du tout, ça n'est pas vrai.

Oui, mais si tu es avec elle au lit, avec des câlins, tu vas bander ! Peut-être, mais je n'ai pas à obéir à ces réactions physiologiques qui ne témoignent pas forcément du désir de faire l'amour, mais simplement du plaisir éprouvé. Mon cœur et mon cerveau n'ont pas à obéir à ma queue.

Il n'y a pas plus stupide et destructeur que faire l'amour simplement parce que c'est techniquement possible, alors qu'au fond on n'en a pas envie. Ces comportements hyper-sexualisés, « je bande, donc je baise », relèvent du plus parfait délire. J'ai mis beaucoup de temps à m'en extraire. Et s'il existe des comportements qui rappellent la sexualité sans y mener, qu'on peut avoir y compris à l'âge adulte, appelons-les des comportements para-sexuels. Il existe donc des comportements sexuels et para-sexuels. Mais, beaucoup de gens, abusés par leurs problèmes l'ignorent encore. Et restent fâcheusement hyper-sexualisés, ce qui trouble très gravement leur comportement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2014

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