samedi 11 avril 2015

362 La femme, cette parfaite inconnue

La femme dans notre société est une parfaite inconnue, y compris à elle-même. Pourquoi ? Parce que les hommes ne lui laisse autant dire jamais la possibilité d'être elle-même. Cette pression étant relayée y compris par une très large partie des femmes. Elle n'est jamais libre.

Une dame née fin XIXème siècle, qui était mariée et mère de famille, disait un jour à sa nièce, qui deviendra par la suite ma mère :

« Je me suis retrouvé une fois seule exceptionnellement. Quand je montais sur une grande colline, dans la forêt. Le jour se levait. J'ai contemplé le levé du soleil. J'étais seule. Et me suis senti libre comme jamais ça ne m'était arrivé et n'est arrivé par la suite. Ce fut le seul moment de bonheur de ma vie. »

Les femmes, qui sont de nos jours proclamées dans notre société libres - en fait par contraste avec d'autres contrées horribles et moins « évoluées », - ne sont en réalité jamais libres.

Les femmes veulent naturellement plaire aux hommes. En même temps, l'inconduite traditionnelle masculine fait qu'elles ont également peur de plaire. Comment faire ? Plaire et avoir peur sont des sentiments absolument antagoniques. On le voit bien dans des lieux publics parisiens, ces femmes qui se sont habillées « sexy » et en même temps sont emmerdées quand des hommes les regardent ! La situation de la sensualité est complètement bloquée.

Les femmes sont invraisemblablement sensuelles. En même temps, cette sensualité est totalement bridée, sauf à de très rares moments où les femmes se laissent aller à leur nature.

Je me souviens de quelques exemples vécus avec de petites amies.

L'une, la première fois que nous avons couché ensemble se prend la fantaisie de me caresser le haut du dos comme jamais je ne l'ai ressenti. Elle ne recommencera jamais. J'ai mis deux années à comprendre le toucher qu'elle avait utilisé. Et vingt-sept ans pour situer sa place essentielle et ignorée dans la relation homme-femme. Cette amie, j'ai pu le constater, m'avait touché ainsi sans avoir conscience de la qualité particulière de son geste. Quand je l'ai touché elle de cette façon, elle n'a pas réalisé non plus l'originalité de la chose. Par la suite, ayant pratiqué un peu ce toucher, j'ai pu constater directement que celui-ci était largement inconnu des personnes auxquelles j'en ai parlé. Elles avaient elles-mêmes du mal à le cerner et reproduire.

Une autre petite amie, un jour seulement, m'a spontanément touché les bras comme jamais. Elle était ce jour-là pressée, bousculée au sens figuré. Elle a oublié un instant de se brider comme d'habitude. Et ne pas être elle-même.

Une troisième petite amie avec laquelle j'ai vécu plusieurs années, de bien rares fois enclenchait un type de toucher léger et très agréable qui ne durait pas plus que très peu de minutes. Sinon, le reste du temps elle ne me touchait autant dire pas et pratiquait une sexualité sommaire et erronée. Je l'accompagnais dans son parcours erroné dont j'étais donc autant responsable qu'elle.

Pourquoi les femmes ne se laissent pratiquement pas aller à suivre leur nature ? A cause du problème de la religieuse au café ou du moka au chocolat.

Imaginez que vous adorez les religieuses au café ou les mokas au chocolat. Et que, pour vous proposer de déguster votre gâteau préféré on choisisse de vous en écraser un sur la bouche. Si bon vous paraisse ce gâteau, vous n'apprécierez pas. Avec les hommes, pour les femmes, c'est pareil.

Les femmes aiment les hommes, voudraient les voir nus, les caresser, les aimer. Mais c'est impossible le plus souvent. Car ces messieurs ne pensent la plupart du temps qu'à une chose : les faire « passer à la casserole ». Leur foutre le machin dans le trou. Ce sont de sinistres connards.

La femme se sent traiter par les hommes comme si elle était un gâteau au chocolat, pas un être humain unique, sensible et demandeur de douceur et tendresse. Et se voit résumer à un trou à boucher avec une queue. Un trou parmi d'autres trous. Un gâteau au chocolat au milieu d'une vitrine de pâtisserie. Méprisée et comparée aux autres. Considérée comme un objet de consommation.

L'homme est obnubilé par sa queue et l'obsession de la mettre dans le trou. Con comme un balai il ne comprend rien à sa situation. Il a l'impression que la femme est dure, incompréhensible. En fait, elle lui renvoie sa propre image qu'il ne reconnaît pas. Il se conduit avec un absolu mépris de la réalité sensible de la femme, qui en retour le traite pareillement.

Ces problèmes sont anciens. Il y a une dizaine de jours je regardais quelques petits films pornos du milieu des années 1920. C'est exactement la même grossière stupidité que dans la plupart des films pornos actuels. La femme se résume à un trou et l'amour à une gymnastique de va-et-vient. C'est vide. Et régit par des règles inhumaines et stupides. Le corps humain comporte deux mètres carrés d'épiderme. La pornographie n'en sollicite que vingt centimètres carrés.

Et « l'amour » serait réservé aux jeunes... et aux vieux qui ont de quoi payer. Un peu aimable individu disait récemment à une amie à moi âgée d'une cinquantaine d'années : « je n'ai pas envie des restes ». Le goujat !!

J'observais dernièrement un jeune couple. Ils se faisaient des câlins, ces deux jeunes. Mais, connaissant l'un et l'autre je sais la chose suivante :

Le garçon, formaté sur le mode classique rêve de parvenir à ôter la culotte de la fille et lui enfoncer son machin dans le truc. Afin que, dans le cadre conjugal il vive avec la fille, « fonde une famille », lui fasse des enfants et passe sa vie avec. Toutes choses qu'il prémédite intellectuellement avec l'approbation enthousiaste notamment de la mère de la fille. Et celle plus générale de la société alentour. Sans tenir aucun compte de la réalité objective, mais en suivant « la réalité subjective » : ils sont jeunes et beaux, se font des câlins, sont gentils tous les deux, donc : ils doivent coucher ensemble et se « marier ». Cette perspective étant très belle en théorie et totalement artificielle en réalité.

Car la fille, de son côté, apprécie le garçon comme un excellent caramel. A des projets précis de vie professionnelle, à terme totalement incompatibles avec la poursuite de sa relation avec ce garçon. Elle veut parcourir le monde. Lui, se contente de vivre dans une petite ville de province.

Cette relation a-t-elle un avenir ? Peut-être, mais en tous cas pas de la façon dont rêve l'entourage et le garçon. La réalité et les fantasmes ne correspondent absolument pas. Une femme n'épouse pas un caramel... Je contemple cette relation de très loin. Et réalise surtout que la fille, qui à présent calcule ses câlins, a perdu de sa spontanéité. Elle ne m'embrasse qu'avec une certaine froideur, car elle « réserve » sa tendresse à son ami « officiel ». Elle a perdu sa sincérité originelle. C'est son problème. Ce n'est pas le mien. Le monde est vaste et je sais apprécier d'autres qui ont conservé leur sincérité intacte. Seule la vérité m'intéresse. Cette fille et ce garçon vivent leur vie dans le confort provisoire d'un certain mensonge. Je ne les dérangerais pas. Chacun son chemin. Le mien est autre. Il restera dans la sincérité et sans calculs. L'amour est vivant. L'amour vivra. L'amour triomphera.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 avril 2015

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire