jeudi 23 avril 2015

368 S'alléger des mythes et vivre enfin sa vie

Qu'est-ce que « la sexualité » chez les humains ? C'est la prétention absurde, abusive et catastrophique à ce que certaines situations, certains gestes ou paroles impliquent impérativement la réalisation du coït, quelles que soient les circonstances réelles. Et surtout indépendamment du désir effectif d'accouplement qui est un sentiment très particulier. Et pas cet habituel raisonnement intellectuel : « je peux, je dois, c'est bien, indispensable, inévitable, glorieux... alors, j'y vais ! »

Cette « sexualité » est le fruit d'un conditionnement culturel qui conduit à terme ou d'emblée à la violence active ou passive. La violence active c'est l'agression de soi, de l'autre. La violence passive, c'est le renoncement, le repli sur soi. Échapper à ce conditionnement général et omniprésent n'est pas du tout évident. Le langage lui-même est biaisé et fournit des explications fausses. Quand, à force d'efforts, de résistance, d'interrogations, de courage et persévérance, je suis sorti de la « sexualité » conditionnelle, j'ai réalisé que : la nudité n'est pas sexuelle et n'implique en rien le coït. Lécher, sucer, mordiller relèvent du toilettage originel, quand l'humain vivait pleinement sa vie simiesque. Et n'est pas non plus « sexuel ». N'implique pas non plus la recherche automatique du coït. Que les réactions au niveau génital ne sont pas sexuelles. En ce sens qu'elles n'impliquent nullement l'existence automatique d'un désir d'accouplement. Que la masturbation n'est pas sexuelle. En ce sens qu'elle n'est en aucune façon l'expression automatique d'un besoin insatisfait de coït. Mais n'est le plus souvent qu'une habitude et une compensation d'une sensation générale de manque affectif. Et, enfin, que s'embrasser sur la bouche peut signifier en gros rien comme être tout à fait exclu. Pourquoi ? Parce que ça peux signifier « je t'aime » comme être une simple caresse. Quand ça signifie « je t'aime », si ce sentiment est absent, le baiser est à éviter.

Arriver à de telles conclusions amène à être une sorte d'OVNI. Pourquoi ? Parce que les gens autour de moi passent leur temps à rejeter ou rechercher l'acte sexuel. Tandis que moi je ne recherche ni ne rejette cet acte. Je ne suis pas contre, ni ne suis pour. C'est un acte mineur qui ne doit être réalisé que à condition qu'il existe un désir authentique et réciproque et des conditions favorables pour. Considérer que c'est le summum des relations homme femme, voire homme homme ou femme femme, est une fantastique bouffonnerie. L'être humain résumé à vingt centimètres carrés de peau ou muqueuse et à cinq minutes de jouissance... qui n'en est souvent pas une. Une telle gigantesque ânerie est par certains côtés un secret de Polichinelle. Car il est courant de voir des couples « idéaux » se défaire. Parce qu'ils n'ont d'« idéaux » que les apparences théoriques. La farce repose sur le mythe de « l'amour », si possible avec un grand « A ». Soi-disant que ce sentiment mystérieux surgit de nulle part résoudrait tout. Et, pour preuve, on nous montre des couples « qui marchent ». Mais, qu'est-ce que ça prouve ? Que des personnes s'entendent bien ? Et pourquoi nous les montrer en exemple ? Il n'y a pas de modèle. Chaque couple et chaque individu est différent.

Las ! Ce genre de couple « idéal » sert d'exemple pour ne pas vivre et suivre les mythes régnants de « la sexualité ». Récemment encore, une bien brave amie à moi cherchait « l'amour ». Comment ? En écartant les jambes de manière conditionnelle : « je ne le fait, se disait-elle, qu'à condition que ce soit sérieux ». Le garçon en question s'est amusé avec elle. Puis l'a jeté comme un vulgaire morceau de papier essuie-tout usagé. Comportement odieux et classique des voleurs de bisous... Mais, pourquoi cette amie a voulu croire à ce garçon ? Parce qu'elle cherche impérativement « la bonne personne »... C'est comme une croyance religieuse : il y aurait quelque part une bonne personne qui la comblera forcément. Et pourquoi donc ? Parce que X et Y qu'elle a croisé dans sa vie forment un couple « idéal ». Donc, elle suit l'exemple et croit attraper l'homme idéal avec son cul. Et ne rencontre que des profiteurs. Si au lieu de courir après les mythes elle vivait tout simplement ? Ça serait chouette, non ? Mais elle ne peut y arriver qu'à condition de remettre les mythes en question et chercher au delà la vérité des autres et d'elle-même. Mais, veut-elle rejeter les mythes ? Non.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 avril 2015

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