samedi 13 juin 2015

391 Grexit, Franxit : à propos de « l'irréversibilité » de l'euro

Quand on évoque la sortie de la Grèce de l'euro, on voit certains s'inquiéter en chœur de ce qu'elle « remettrait en cause l'irréversibilité de l'euro ». Mais, de qui se moque-t-on ? De nous, très certainement, car où et quand l'homme a-t-il créé des institutions « irréversibles » ?

Le roi Charles IX de France - plus connu aujourd'hui sous le nom de Saint Louis, - a fait bâtir la Sainte Chapelle à Paris. Elle avait pour mission d'abriter la relique de la très sainte couronne d'épines. Qu'il avait acheté à un marchand grec pour l'importante somme de vingt mille hyperpères d'or. Où sont les hyperpères, les maravédis, les tétradrachmes d'Athènes, les guldens, les écus, les thalers, les livres tournois et autres monnaies de jadis ? Elles ont disparues. Et personne ne se préoccupe particulièrement de leur disparition. Quand je suis né, en 1951, on utilisait en France des francs. Puis, quand j'ai eu environ dix ans, sont arrivés les « nouveaux francs ». Cent anciens francs valaient un nouveau franc. Enfin, voilà qu'on annonça l'arrivée de la monnaie européenne : l'écu. Probablement, la possibilité de mauvais jeux de mots avec « le cul » la fit rebaptiser l'euro. On nous expliqua que sa venue allait entrainer une baisse importante des prix. Ce fut exactement le contraire.

Les prix ont augmenté à la vitesse de l'éclair. A partir de l'arrivée de l'euro, quel changement en France, et aussi en Italie où j'ai l'occasion d'aller ! Quelques prix français et parisiens me reviennent : les pommes de terre coutaient en général environ soixante-dix centimes de franc le kilo, la tartelette aux pommes en boulangerie cinq francs cinquante, l'amandine sept francs cinquante et la religieuse neuf francs cinquante. Vous avez vu leurs prix aujourd'hui ? Une boisson au distributeur automatique coutait au verre vingt à cinquante centimes de franc...

On nous a grugé. Où est passé notre argent, dans les poches de QUI ? Et tout ça est arrivé à l'occasion de l'arrivée de l'euro. Et voilà qu'on nous explique qu'il est absolument vital de conserver l'euro. Vital pour qui ? Pour ceux qui ont gagné avec son arrivée, ou pour nous qui avons perdu ? Pour nous qui ne pouvons plus nous acheter des cerises aujourd'hui à dix euros le kilo, soit soixante-cinq francs cinquante-cinq le kilo. Ou pour ceux qui ramassent notre monnaie à la pelle ?

Les salaires, pensions, retraites, indemnités diverses, notamment de chômage, n'ont plus augmenté depuis l'arrivée de l'euro. Ou alors ont baissé, comme les allocations logements en France, qui ont fortement chuté très récemment. Car elles sont « calculées autrement ». Alors, la question est-elle : l'irréversibilité de l'euro. Ou : quand nous débarrasserons-nous de cette saloperie ?

Et l'Europe... la question du jour est dans la presse : « la Grèce va-t-elle sortir de l'Europe ? » Se pose plutôt la question : « l'Europe va-t-elle sortir de la Grèce ? » L'Europe, organisation couteuse, nuisible, superflue, parasite, impériale et dangereuse dont nous n'avons aucun besoin, bien au contraire. Et la question ici en France serait plutôt : « quand enfin va-t-on en sortir nous aussi ? »

L'Europe a fait de la France, grand pays agricole, un pays où les gens aux revenus modestes ne peuvent plus manger de fruits et légumes frais en saison. Depuis qu'ils ne sont plus simplement français ou importés en France, mais « européens », et donc beaucoup trop chers ! Les victimes de l'Europe sont aussi la variété et la qualité. Cherchez à Paris des variétés de cerises ou des pêches ou des abricots mûrs en vente. Vous n'en trouverez pas. Pour des raisons mystérieuses et européennes on ne trouve plus grande variété de cerises, y compris en saison. Quant à se hasarder à vendre des fruits mûrs, vus leurs prix et qu'ils s'écoulent difficilement, aucun marchand ne se hasarde à en avoir sur son étalage. Ils pourriraient avant d'être vendus. Basta l'euro et l'Europe ! Nous n'en voulons plus, à part quelques naïfs et des politiques. Qui restent attachés à l'euro et l'Europe comme à leurs fétiches. Ils doivent être très bien payés pour. Vivement le Franxit !!!

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 juin 2015

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