mercredi 22 juillet 2015

402 Armistices dans la guerre des sexes

L'homme et la femme se sauveront ou se perdront ensemble. L'un ne peut aller bien sans l'autre.

Les hommes et les femmes sont très souvent dramatiquement ignorants de leur propre sexualité. Ainsi, la très grande majorité des hommes croient qu'il suffit que l'acte sexuel soit mécaniquement possible pour y arriver. Or, celui-ci, en l'absence du désir effectif et réel de le faire ne signifie rien. Pire, il contribue à éloigner les personnes impliquées.

Croyant exacte l'équation faisabilité technique égal désir, les hommes seront perpétuellement en demande et harcèleront les femmes. Ce harcèlement débutera très tôt.

Une amie me disait au début des années 1980 : « à partir de l'âge de treize ans, ça n'a plus été pareil. J'avais l'impression, à chaque fois qu'un homme m'approchait qu'il avait une idée derrière la tête. Ça a gâché tout. »

Une autre, me disait il y a quelques jours, « à partir du moment où j'ai eu treize ans, ça ne m'était plus possible d'aller acheter tranquillement du pain. »

Ce climat d'agression permanente, nous baignons dedans. Notre éducation, nos lectures, tout y contribue et tend à le justifier. Ou tout au moins à le déclarer naturel, logique et inévitable.

Les femmes ne sont pas non plus toujours très claires s'agissant de la sexualité. Dans les années 1980, une amie qui avait eu pas mal d'amants, me déclarait : « pour les femmes, l'amour c'est facile. Ce n'est pas comme pour les hommes. Pour une femme il suffit d'écarter les brancards. »

Or, chose que paraissent ignorer quantité d'hommes et aussi de femmes, un accouplement réel comporte une série de contractions vaginales réflexes. Quantité de rencontres sexuelles sont en fait de pseudo-actes, car ils ne les comprend pas. J'appelle cette forme d'apparences d'accouplements : « baiser dans la guimauve ».

Les femmes qui découvrent l'état de conflit permanent régnant avec les hommes espèrent autre chose. Se résignant à accepter la fatalité de la situation générale, elles cherchent une sorte d'armistice avec un homme unique et sélectionné par elles. Cet homme, elles chercheront à le contrôler. Et à parvenir même à le castrer moralement. Lui faire renoncer à infliger sa sexualité malade à la femme, tout en restant auprès d'elle. Ce projet pourra être développé dès la naissance du dernier enfant programmé. Et après avoir subi la sexualité des hommes toute leur vie, quantité de femmes divorcées ou veuves choisiront la tranquillité plutôt qu'une compagnie importune.

Une armistice n'est pas la paix. C'est à celle-ci qu'il faut parvenir. Tout au moins quand c'est possible,  et à chaque fois que c'est possible.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 juillet 2015

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