dimanche 31 janvier 2016

512 Sexe : savoir analyser ses désirs, développer et gérer ses fantasmes

Il est essentiel pour notre équilibre de savoir analyser ses désirs. Si vous éprouvez l'envie d'embrasser sur la bouche une personne que vous appréciez ou de dormir avec elle. Ça signifie précisément que vous éprouvez l'envie d'embrasser sur la bouche une personne que vous appréciez ou de dormir avec elle. Et c'est tout. Avant, et durant de nombreuses années, intoxiqué par les aberrants usages dominants et l'aberrante morale dominante, je me disais : « si j'ai envie d'embrasser sur la bouche une personne que j'apprécie ou de dormir avec elle, ça signifie que je souhaite faire l'amour avec elle. » Cette parfaite stupidité étant confortée par l'idée stupide supplémentaire que si embrassant ou pensant à embrasser sur la bouche ou dormir avec une personne donnée j'éprouve une érection ou début d'érection c'est « une preuve ». Que je dois, j'ai envie, ce serait bien d'user de mon instrument pour le mettre dans un orifice précis de l'autre. Navrante stupidité, avoir envie de « faire l'amour » c'est autre chose et j'y reviendrais plus loin.

Savoir développer et gérer ses fantasmes est également essentiel pour notre équilibre. Si j'aperçois une jolie fille dans la rue, je peux l'imaginer nue. Ma pensée s'arrêtera là. Pourquoi ? Parce qu'elle reste proche de la Nature. A l'origine nous vivions sans l'obstacle visuel des vêtements. Il est donc tout à fait proche de notre nature de rêver à l'image de l'anatomie de l'autre. Aller au delà c'est s'éloigner de notre nature. Si j'aperçois une jolie fille qui, par exemple, voyage seule dans le métro et s'est choisie une tenue comportant un décolleté vertigineux, j'apprécierais celui-ci. Je me poserais aussi à moi-même la question soulevée par cette tenue insolite. Les jolies filles voyageant seules dans le métro sont harcelées en permanence par un troupeau d'imbéciles hallucinés, qu'est-ce qui a bien pu décider cette jolie fille à sortir ainsi ? Ma pensée s'arrêtera là, car je ne la connais pas et ça ne me concerne pas. Enfin, il m'est arrivé un jour d'être confronté à une jolie fille qui avait un comportement assez exhibitionniste. A l'heure du repas, après sa douche, elle débarquait en peignoir, le laissait négligemment s'entrebâiller, me laissant voir son « origine du monde », car elle ne portait rien en dessous. Je n'ai pas cherché à répondre. Plus tard, j'ai eu la confirmation de la justesse de ma façon de réagir. Car il s'agissait d'une personne souffrant d'un trouble bipolaire. Ce trouble amène entre autres symptômes possible des formes de désinhibitions sexuelles se traduisant par de l'exhibitionnisme qui peut être verbal ou physique. Cet exhibitionnisme n'allant nullement de pair avec la recherche de quoi que ce soit. C'est l'expression d'un trouble mental que la personne souffrante ne contrôle pas et que l'on ne sait pas très bien soigner. La malade ici ne réalise pas vraiment quelle initiative elle prend et reste en fait très loin de toutes idées de drague. Celui qui croirait naïvement à une « avance » et tenterait d'y répondre serait dans ce cas promptement rembarré et n'y comprendrait rien. Il pourrait alors partir dans le lamento de vociférations classiques : « elles ne savent pas ce qu'elles veulent ! », etc.

Le vrai désir de « faire l'amour » est un sentiment très particulier qui se manifeste rarement et fugacement. Je me souviens de la première fois que je l'ai éprouvé, alors que j'avais déjà eu stupidement quelques petites amies et avais fait avec elle bêtement « comme tout le monde ». Cette fois-ci, c'était il y a bien des années, une amie et moi avions établi une relation assez ubuesque. Elle avait fini un soir par le fait que nous sommes allés au lit ensemble. Moi, nu, elle vêtue d'une chemise de nuit bien longue qu'elle manifestait le choix de soigneusement conserver sur elle la nuit entière. Finalement, après m'avoir tourné le dos, au bout de quelque temps, peu de temps, elle a subitement ôté sa chemise, s'est retournée et s'est jetée dans mes bras. Très agréable sensation ! Après quoi elle m'a caressé en particulier le dos avec un toucher spécial que j'ai mis ensuite des années à identifier, et qui est extrêmement agréable. Et c'est après ça que j'ai éprouvé à un moment-donné l'envie effective et authentique de « faire l'amour ». Non pas se dire intellectuellement qu'on peut et va passer à cet acte, mais exactement l'envie de pénétrer avec mon, pénis en érection le vagin de ma partenaire. Aussi littéralement et simplement que l'envie de boire, manger, ou réaliser une autre activité naturelle et physiologique. Je n'ai alors rien fait pour répondre à ce désir, car j'étais bloqué par la confusion de mes pensées et n'était pas simplifié dans ma tête.

Le lendemain matin, téléphonant à ma partenaire durant une brève pause durant mon travail, elle m'a dit qu'elle avait été étonnée la veille qu'on n'ait pas « fait l'amour » et m'a donné rendez-vous pour « conclure » le soir-même. Ce qui est arrivé. Mais ce soir-là, à la différence de la veille, je n'ai pas du tout éprouvé le désir de la veille. Après l'acte qui ne m'a pas apporté plus que pas grand-chose, ma partenaire paraissait toute contente. Et moi j'ai eu le sentiment très désagréable qu'elle avait profité de moi.

Par la suite, et comme des millions d'autres abrutis, nous avons « consommé » un certain nombre de fois durant un certain temps. J'en ai pris l'habitude. Et puis, comme pour d'innombrables autres « couples », elle en a eu marre et a arrêté cette comédie.

Ça m'a manqué. Puis, par la suite, mon ex partenaire ayant de fortes tendances saphiques a tenté de draguer une de mes amies dont j'étais très amoureux. Résultat : nous nous sommes brouillés, mon ex et moi, nous sommes éloignés et perdus de vue.

J'ignore ce qui se serait passé si le soir où j'ai ressenti un désir authentique de « faire l'amour » je l'aurais suivi. Car une telle situation ne m'est jamais arrivé. En revanche, je suis sûr que si j'avais refusé de « faire l'amour » par la suite sans désir authentique j'aurais très bien fait. Et nous serions peut-être restés amis. Car le plus sûr moyen de détruire une bonne relation consiste à « faire l'amour » sans désir authentique et réciproque.

Encore un mot sur les fantasmes : on en parle beaucoup. On prétend que ceux-ci sont souvent extrêmement et naturellement « sexuels ». Ils sont en fait très souvent d'origine culturelle et non d'origine naturelle. Par exemple, la pornographie ne montre généralement pas les désirs réels et la vie sexuelle réelle des gens. Il s'agit d'une grossière mise en scène commerciale des fantasmes malades de messieurs machos, frustrés et ignorants. C'est très instructif de regarder la physionomie des « actrices » pornos. La plupart du temps on voit très bien qu'elles ne ressentent rien, s'ennuient et attendent la pause repas et à la fin le chèque, seul motif de leurs « prestations ». La pornographie n'a rien à voir avec la sexualité en tant qu'activité naturelle et épanouie.

Le désir authentique de « faire l'amour » est fugace. Si on ne le suit pas, il peut très bien ne pas revenir. Si on le suit, je ne sais pas ce qui arrive. Il est probable que l'être humain est infiniment plus en manque de bisous, caresses et câlins que d'acte sexuel. Mais comme on a ritualisé les bisous, caresses et câlins pour en faire l'antichambre obligé du coït, on est pris littéralement en otage. Ou bien on va s'adonner aux caresses et se trouver confronté à un acte sexuel pas forcément désiré. Ou bien on sera confronté à un rejet dû au refus de cet acte. La situation est très complexe et difficile.

On peut des fois caresser sans problèmes le dos d'une amie, mais lui caresser les seins signifierait une « avance ». Si on n'est pas d'accord avec cette conception ubuesque et forcée, que peut-on faire alors ? La culture dominante nous conduit des fois dans des impasses sophistiqués. Notre culture est vraiment hostile à tout ce qui fait la beauté et l'harmonie de l'amour vrai. Et nous en présente des caricatures inaccessibles comme idéal à rechercher. Ce qui fait que des millions d'hommes et de femmes se réfugient dans les rêves et la résignation.

Aujourd'hui et depuis fort longtemps d'innombrables personnes des deux sexes passent leur soif d'amour en tenant compagnie à un chat ou un chien. Cette situation doit-elle durer indéfiniment ? Il est visible en tous cas que tous ceux qui nous proposent des solutions générales de réformes du monde n'ont aucune réponse à nous donner concernant le manque d'amour, la difficulté d'aimer et parvenir à être aimé. Il nous appartient de trouver nous-mêmes les solutions. Et commencer à poser le diagnostic des problèmes existants.

Basile, philosophe naïf, Paris le 31 janvier 2016

mercredi 27 janvier 2016

511 Petite esquisse de la pseudo-histoire de l'Humanité

A l'origine de l'Humanité, les religions diverses placent la Création, les évolutionnistes darwiniens placent l'évolution. On pourrait ajouter une troisième hypothèse : celle que Dieu crée l'évolution. Laissons la question ouverte et passons au chapitre suivant.

Au début de l'Humanité les humains ont juste leur instinct, leurs bras, pieds et sens différents pour se débrouiller. Vivant en groupes de grands singes mordeurs et solidaires leur chair n'attire pas les prédateurs. Se retrouver couvert de morsures humaines est pour un lion ou un tigre une perspective moins appétissante qu'aller tuer une inoffensive girafe ou un inoffensif lapin. Seuls humains appétissants : les petits isolés, mais ceux-ci courent très vite et peuvent ainsi rejoindre le groupe protecteur.

Les humains n'ont donc aucun prédateur pour leur donner l'idée, l'envie de se doter de quelque industrie que ce soit. Le « progrès » n'a aucune raison d'apparaître. Sauf celle du jeu. C'est en jouant que les humains commencent à se doter d'outils. Je serais tenté de penser que ce sont les femmes, plus curieuses et laborieuses que les hommes, qui en sont l'origine.

L'apparition de l'industrie conduit à la naissance du savoir, de l'ignorance, l'absence du savoir, et du savoir erroné, l'erreur. Pour transmettre le savoir, erroné ou non, il faut prendre du temps. Ce qui fait que cette transmission amène un trouble majeur chez les humains : l'apparition de l'enfance prolongée. Alors qu'un petit humain est autonome vers l'âge de quatre ans, dès qu'il peut se nourrir seul, voilà qu'il est contraint de rester « petit » jusqu'à la fin de ladite enfance prolongée. C'est à l'entrée de celle-ci que se situe le sevrage câlinique : « dorénavant tu es grand, plus de caresses ! »

Ce sevrage paraît être la source à terme de la naissance de la sexualité perturbée avec toutes ses conséquences souvent désastreuses. Qui amènent un manque général d'amour au sein de la société humaine. Ce manque est la source de quantités de désordres : guerres, mauvaise répartition des richesses, violences diverses individuelles ou – et – collectives, etc.

Quand on considère ce qu'on a baptisé « l'Histoire », on voit que les auteurs des plus grandes violences sont des hommes et non des femmes. L'origine de la violence est très visiblement le plus souvent sexuelle. Ce qui ne signifie pas que les femmes soient non plus dépourvues complètement de responsabilités dans les désordres qui agitent l'Humanité.

A la naissance, le nourrisson actuel est identique à celui des premiers âges. C'est pourquoi on ne saurait qualifier l'agitation humaine souvent meurtrière d'« Histoire ». Il s'agit en fait d'une pseudo-histoire. Les humains n'ont pas changé depuis la nuit des temps. Les incidents entre eux relèvent non d'un « progrès », d'une « évolution », mais plutôt d'un perturbant piétinement sur place.

En en prenant conscience, peut-être un jour les humains songeront-ils à vivre vraiment et à être, et non plus à avoir, de préférence ce qu'ils ont volé à l'autre.

Avant que cette amélioration soit générale, si elle arrive un jour, il nous appartient de chercher déjà à nous améliorer individuellement nous-mêmes. Ce qui est difficile, demande du temps, mais reste possible.

Plutôt que passer son temps à critiquer les autres, la « société », le « système », en en faisant les uniques responsables des malheurs du monde, améliorons-nous nous-mêmes ! C'est le plus sûr chemin vers l'amélioration du monde !

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 janvier 2016

510 Le « sexe » ou « chair » en tant que faux besoin, mythe, piège, verrou et source de drames

Le « sexe », nom « laïque » et « scientifique » que nous avons donné à la très théologique « chair », se décline chez les humains de multiples façons.

C'est tout d'abord et avant tout un faux besoin et un mythe. Soi-disant les humains auraient en permanence à l'âge adulte envie de baiser. Certains ridicules ajouteront que l'homme est le seul animal qui baise pour son plaisir. Et pas uniquement pour se reproduire. Comme si les chats ou les ornithorynques ne prenaient pas leur pied, ou plutôt leur patte, en baisant ! Comme si au moment du rut le lion se disait : « moi, felis leo, vais à présent me faire cette jolie petite lionne, mais attention ! C'est uniquement pour me reproduire, pas pour prendre ma patte ! »

On a créé culturellement chez les humains un faux besoin de sexe plus ou moins permanent. Qui fait que nombre d'humains se croient obligés et malins de chercher à mettre leur joujou dans le joujou de l'autre, quand bien-même ils ne ressentent pas l'envie de le faire. Après, l'habitude se prend et ruine avec beaucoup d'efficacité la relation. Baiser sans en avoir le désir réel et réciproque est une bourde monumentale qui coute très cher. Elle est confortée par le mythe de la soi-disant jouissance automatique optimale de l'homme en cas d'éjaculation.

Quand on cherche à baiser sans vrai désir réciproque, le sexe devient un piège. On tente de commettre un acte déraisonnable car étranger à nous. Ce qui fait qu'on devient étranger à la relation avec l'autre. Et en général à la relation avec le sexe qui nous intéresse, et même au delà.

Le sexe sans vrai désir réciproque est aussi un verrou. Quand on cherche à comprendre, il bloque la porte d'entrée vers la connaissance de soi, de l'autre, et de la relation avec lui ou elle.

Enfin, s'étant bien égaré, on rencontre des drames. Car l'acte sexuel pratiqué en dépit de bon sens n'est en rien un acte anodin. Quand sa pratique est contrariée par une « rupture », l'envie de meurtre de l'autre qui en apparaît responsable, ou de suicide de soi est fréquente. Les dérives causées par le sexe en tant que pratique d'un faux besoin conduisent à des dizaines de millions de morts tragiques chaque année de par le monde, dont de très nombreux jeunes gens et jeunes filles. Sans compter les estropiés moraux ou physiques. Et, autre conséquence, le manque d'amour amène la recherche de compensations.

Celles-ci prennent la forme de drogues morales ou chimiques. Quand on pense à ceux qui se droguent avec le pouvoir ou l'argent, on mesure les conséquences dramatiques et incalculables qu'ont le dérangement sexuel chez nombre d'humains. Comme, par exemple, les conflits suscités par l'appétit de dominer des territoires et des populations

Ou bien encore la tendance à l'accumulation folle de richesses entre les mains d'une poignée d'humains. Cependant que le reste de l'Humanité présente à nous un océan de misère.

Tous ces drames, tous ces problèmes, ont une source : l'homme dérangé dans sa sexualité. Peut-on y remédier ? C'est difficile à dire. Mais en tous cas nous pouvons déjà chacun et chacune de nous chercher à nous rectifier et nous améliorer. Et, peut-être ainsi, par l'exemple donné de notre sérénité, ouvrir la perspective d'une sortie de l'Humanité de l'impasse où elle piétine depuis un nombre immense d'années.

Impasse d'autant plus éclatante de nos jours, où tous les moyens existent pour assurer le bien-être de tous. Et où la mauvaise répartition des richesses conduit à des misères immenses.

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 janvier 2016

lundi 25 janvier 2016

509 Détruire la méchanceté qui s'est infiltrée en nous

La méchanceté humaine est une maladie de l'instinct qui s'attache à nous à travers les désordres de notre culture. Celle-ci prône souvent la haine ou des valeurs plus ou moins baroques, fausses et subtilement déguisées.

Ainsi, par exemple, dans notre culture il est interdit de voir l'autre, d'être vu par lui et de se voir. Il est défendu également de toucher l'autre, être touché par lui et se toucher soi-même. Bien sûr, ces interdits ne sont pas énoncés littéralement comme ça. On dira que « la pudeur » interdit d'être vu « nu », voir l'autre « nu » et se voir « nu ». Le toucher sera prohibé sans autres explications que le contact est synonyme d'avances « sexuelles ».

Le domaine proclamé de la « sexualité » sera régit par des normes et règles d'exception. La violence, le mensonge, l'hypocrisie, la jalousie, la manipulation, seront ici considérées comme de jolies choses allant de soi. Sous prétexte de la recherche du coït on verra quantité d'individus en temps normal habituellement plutôt aimables et courtois, se métamorphoser en brutes décomplexées.

Les comportements en question relèveront ici de la méchanceté. Comme quantité d'autres comportements dérangés. En témoignent par exemple que très rares sont les photographies prises d'humains nus où ceux-ci ont des poses naturelles et ne sont pas en train de se montrer ou se cacher. Parvenir à se sentir simplement « au naturel » quand on est nu, est un grand progrès. Qui est possible mais demande du temps et du travail sur soi pour y arriver.

Se rapprocher autant que possible de notre nature est un but grandiose à l'échelle de chacun de nous. Et échapper de la sorte à quantité de pensées et préoccupations fausses qui tendent à nous bousculer, déranger, envahir. Quand on parcourt les journaux dits « d'actualités », que de bruits parasites et de pensées dérangées y trouve-t-on ! La sérénité n'est pas le fort des médias, qui préfèrent donner la priorité au bruit médiatique et aux « nouvelles » qui ne nous concernent pas ou guère. Le sensationnel et le superficiel ont la vedette dans ces publications dites « d'information ». Elles ne nous aident guère à comprendre le monde.

Les médias sont infestés de nouvelles plus ou moins fausses qui ont pour objectif de donner la vedette à telle ou telle personne. Qui obéissent à une tendance générale de recherche de la notoriété. Ce qui témoigne d'un malaise. Pour exister, se sentir exister, elles ont besoin de se voir dans le regard de milliers d'autres. Alors qu'il suffit d'un seul regard positif sur soi, le sien, pour être bien.

Ce manque d'assurance est un écho de cette règle qui prohibe la vue de l'humain à l'humain. Comment, si on doit se cacher, pourrait-on parvenir à être sûr de soi ? On cache ce qui est honteux. Si on doit avoir honte de soi on ne peut pas être bien avec soi-même. La « pudeur », c'est la honte et la peur d'exister. Pour échapper à la prison de la « pudeur », il faut parvenir à un état neutre et non à « l'impudeur ». Cette démarche est subtile.

Face à la complexité du monde, un certain nombre de personnes recherchent furieusement « la vérité », sans savoir de quoi il s'agit. En fait, la vérité est qu'il n'y a rien à chercher. Il suffit d'être. Mais pour y arriver il faut se débarrasser de beaucoup de pensées parasites qui ne servent à rien. N'apportent rien, si ce n'est de la confusion. Le plus beau des discours c'est le silence et l'écoute.

Il faut parvenir au détachement de fausses valeurs, faux problèmes. Et trouver ainsi le chemin qui ne conduit pas à l'indifférence, mais à la sérénité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 janvier 2016

508 Anne Frank avait raison

Anne Frank : très nombreux sont ceux qui ont été informé du destin tragique de cette jeune fille allemande, grâce à la publication de son journal : le célèbre Journal d'Anne Frank. Je lisais il y a des années un article sur elle, où figurait une photo en marge de laquelle elle avait écrit : « je crois en la bonté foncière de l'homme ». Je cite de mémoire. Les mots utilisés sont peut-être un peu différents. Mais c'est bien le sens de son propos. Eut égard à sa fin tragique, ces mots m'ont laissé sur le coup sceptiques et dubitatifs. Pourtant aujourd'hui, après bien des années, je peux conclure et m'en explique, qu'Anne Frank avait raison.

L'homme est par nature bon et fraternel avec l'homme. Est-il méchant avec l'homme, c'est alors le résultat d'un problème de santé. La méchanceté est l'expression d'une maladie frappant son instinct.

Il y a là la réponse à une très ancienne question philosophique : « l'homme est-il bon ou mauvais ? »

La réponse est indéniablement : « l'homme est bon. Mais la maladie peut le rendre mauvais. » Ce qui entraîne beaucoup de conséquences. Ainsi, s'agissant de la « Justice » on parle de punir ou redresser l'homme qui fait le mal. Mais est-ce que cela a un sens de punir un malade pour sa maladie ? Et « redresse-t-on » un malade ? Bien évidemment non, et nous avons aussi ici la réponse à un comportement fréquent, absurde et dangereux de la justice. Quand un maniaque sexuel viole, on le met en prison. Ce qui ne le guérit pas. On le relâche ensuite au bout de quelques années. Et il s'empresse de recommencer ses crimes. Il est bien évident que si sa maladie n'est pas guérit c'est une erreur de le laisser en liberté.

Une amie qui prenait connaissance de ma théorie comme quoi la méchanceté humaine est une maladie trouvait celle-ci intéressante. Et insistait sur le fait qu'il faudrait alors veiller à prévenir la méchanceté chez les très jeunes.

Et pour ce qui est de chacun de nous, notre tâche m'apparaît être d'emblée de faire des efforts pour éliminer, guérir toutes traces de méchanceté en nous. Ce qui ne signifie bien sûr en aucun cas accepter celle des autres, voire l'approuver.

Si un malade fait preuve de méchanceté, il peut être nécessaire de le neutraliser, sans pour autant témoigner envers lui de quelque animosité que ce soit.

Le fait que la méchanceté humaine est une maladie est aussi à rapprocher de certains grands principes tels que : « tous les hommes sont frères » ou « aimez-vous les uns les autres ». Ces principes sont parfaitement justes. Et les comportements détestables qui peuvent être rencontrés chez certains humains ne relèvent pas d'eux, mais de leur maladie.

Pourrons-nous un jour l'éliminer complètement ? Ce serait bien. Nous pouvons déjà l'étudier. La connaître mieux. Et lutter contre elle en nous et autour de nous.

Il est bien évident que tant que la maladie de la méchanceté sévira à grande échelle, la société humaine ne sera pas vraiment adaptée aux humains.

Nous pouvons rester optimistes. Après tout, il y a déjà eu jadis de grandes épidémies, qui ont aujourd'hui disparues. Pourquoi ne guéririons-nous pas un jour la méchanceté humaine, grâce à des traitements adaptés ? C'est aujourd'hui un rêve. Mais toutes les belles choses commencent en étant rêvées.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 janvier 2016

vendredi 22 janvier 2016

507 Le remède à la misère de l'Humanité

La méchanceté humaine, déclinée sous diverses formes telles que le mépris, la haine, la violence, l'indifférence, est la cause de la misère de l'Humanité. Mais quelle est sa nature, son origine ? Qu'est-ce qui fait qu'un mignon bébé comme des centaines de millions d'autres mignons bébés, devient un jour un dictateur, un voyou, un conquérant ? Et cause le malheur d'innombrables personnes qui ne lui ont rien demandé ? La réponse une fois trouvée est évidente : la méchanceté est une maladie.

C'est une maladie particulière qui frappe l'instinct en l'homme. Instinct qui l'invite à l'amour et la fraternité. Celui-ci malade entraîne des comportements méchants, haineux, harcèleurs, indifférents... Nous avons à y chercher remèdes pour réduire les nuisances impliquées.

Il s'agit de traitements à élaborer, tester, appliquer. Essentiellement pour retrouver en nous notre propre nature plus ou moins contrariée par notre culture. Les thérapeutes qui se sont penchés sur les symptômes de cette maladie de l'instinct ont prôné divers outils : parole, produits chimiques. Il m'apparaît que le toucher peut jouer un rôle fondamental dans le traitement de ces affections. Par le toucher retrouver le lien avec la communauté humaine à laquelle nous appartenons tous.

Ce toucher, dans notre culture apparaît confisqué au bénéfice d'une caricature de relation souvent baptisée « sexuelle », et jadis appelée « charnelle ». La plupart des humains adultes sont aujourd'hui des analphabètes du toucher. Ils ignorent ce que c'est. Ils sont sourds, muets et aveugles tactilement. Le toucher leur fait peur. Les met mal à l'aise. Les terrifie. Ils sont sortis d'eux-mêmes et ne savent pas vivre dans leur peau.

Le retour à l'authenticité se fera par l'étude, l'apprentissage et la redécouverte du toucher réel, distinct de sa triste caricature généralement baptisée « sexuelle » et axée sur le coït obligatoire, indépendamment du désir réel et du respect réciproque.

L'enjeu est d'importance. Il s'agit d'un problème de Civilisation. A côté des disciplines médicales existantes doit naître, se développer une discipline nouvelle. J'avais pensé la baptiser, mais ne lui trouve pas de nom exact. Cette discipline est une expression du toucher réel, que la plupart des gens ignore et qui ne peut être expliquée avec des mots.

J'ai approché ce toucher il y a plus de vingt ans. Et mis une vingtaine d'années pour commencer à le connaître vraiment. C'est comme une langue oubliée qui ne ressemble à aucune autre. Ceux qui la connaissent n'ont pas besoin qu'on la leur explique. Les autres sont complètement extérieurs et ont du mal à réaliser ce que c'est. L'expliquer avec des mots ne les éclaire pas. Peut-être l'enseigner avec le geste et la parole est réalisable. C'est le nouveau défi que je me lance. Tenter de le faire sans me presser ni ruiner ma tranquillité.

D'autres disciplines thérapeutiques ont été inventées et n'ont pas toujours existé. Celle-ci pourrait apporter beaucoup. Et entre autres éclairer et clarifier certains problèmes de santé qui présentent des troubles superposés. Ainsi, par exemple, une personne qui a subit une agression développe simultanément deux séries de troubles divers : les uns sont d'ordre physiologique et mentaux. Les autres sont le résultat du désordre survenu dans l'instinct. Le tout entraînant des symptômes psychosomatiques : fatigue, crispations dorsales, etc. Pour traiter, il faut agir aux trois niveaux et pas seulement au niveau de la parole. Ce qui est souvent le cas aujourd'hui. Nous n'avons pas fini de découvrir la complexité humaine. Mais aussi de découvrir des nouveaux moyens de cures de problèmes douloureux et anciens.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 janvier 2016

mercredi 20 janvier 2016

506 Quatre fautes majeures de la « Civilisation »

Notre société a rejeté les câlins. La caresse entre humains étant déchue au rang de chose coupable, inadmissible, superflue, voire même criminelle. Dès passée la petite enfance, elle est considérée comme « sexuelle » et donc abominable. C'est le fond du discours de notre société. Qui est justifié par des discours tous plus aberrants et incohérents que les autres. Nous aurions une « bulle » protectrice dont le respect impliquerait qu'on évite de nous toucher. Le besoin de câlins chez un adulte témoignerait du manque de ceux-ci durant son enfance, etc. Complément du rejet des câlins, alors que tous les animaux dorment nus les uns contre les autres, dès la très petite enfance on nous habitue à dormir seul et habillé. Se laver seul fait partie de notre éducation-conditionnement. Alors que chez les autres espèces animales la toilette est un échange et une fête. Cette condamnation des câlins, cette culpabilisation des caresses, de la nudité, du dormir ensemble et de l'échange-toilettage préparent le dramatique sentiment de solitude. Dont nous serons très nombreux à souffrir adulte et même bien avant.

Complément de ce délire anti-câlins et anti-caresses, la ritualisation de la sexualité ruine sûrement la vie affective de nombre d'entre nous. Elle prétend que, dans diverses circonstances, il faut chercher le coït. Ceci indépendamment du désir réel et du respect réciproque. Ce délire est entre autres à la base du harcèlement des jeunes femmes quand elles se déplacent seules dans des lieux publics, par exemple à Paris. Ce délire est aussi la base de la ruine des relations entre la plupart des hommes et des femmes. Qui confère bien souvent un goût amer à l'amour.

Quand un semblant d'accord apparaît entre deux individus, on encourage la proclamation publique d'un « lien » de type infantile entre ces deux personnes. « Nous sommes ensemble », « nous sortons ensemble », « nous sommes en couple », sont des formules formant cette proclamation.

Enfin, couronnant le tout, si on est « en couple » il va falloir « vivre ensemble ». Partager une tanière commune relève de l'obligation sociale. Or, cette décision peut être calamiteuse et prématurée. Mais qu'importe ! Il faut suivre le troupeau. Même si celui-ci retentit souvent des maugréments, plaintes et vociférations contre la dureté du temps et de l'autre sexe.

Il n'est pas forcément faux de vivre ensemble et à deux. Mais le faire parce qu'on suit un « modèle » et on cède à la pression normative de l'entourage est une crétinerie. Qui finit par couter cher. Il n'existe pas de « modèles » à suivre. Chaque individu est différent. Chaque relation est différente. Et tout change et évolue en permanence, même si certaines directions demeurent.

Croire imiter un exemple, c'est se perdre soi-même. Ce qui convient à certains peut ne pas convenir à d'autres. Je connais par exemple une famille qui se porte très bien. Et dont la vie ne me satisferait nullement si j'étais sensé la partager. Ce sont des gens très bien. Mais leur équilibre n'est pas le mien. Et la prétention à nous fournir des « modèles » à suivre finit par placer en porte à faux des dizaines, voire des centaines de millions de personnes. A en faire des « rebuts de l'amour ». Par exemple, les personnes âgées veuves qui ne souhaitent pas se remarier, sont sensées rester désespérément seules. Les personnes qui aiment les câlins et la compagnie, mais ne souhaitent pas baiser, se retrouvent isolées, plaintes ou critiquées, en tous cas marginalisées.

Notre société, dans le domaine des mœurs, marche très fréquemment sur la tête. Au nom de grands principes inapplicables et d'idéaux fantaisistes, elle organise le malheur du plus grand nombre. En redevenant simples, en nous rapprochant de nous-mêmes, nous pouvons parvenir à être heureux. Mais d'un bonheur dont il n'est nullement question dans les livres, films, poèmes, chansons et discours. Un bonheur vrai, authentique et réel, qu'on ne saurait obtenir sans efforts pour y arriver.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 janvier 2016

dimanche 17 janvier 2016

505 Le contact comme remède à la souffrance (suite)

Il existe différents types de souffrances causées par d'autres à nous-mêmes. Le harcèlement, l'agression sexuelle et le deuil en sont trois formes possible.

Le harcèlement peut être actif ou passif. Le premier consiste par exemple dans le traitement que subissent quotidiennement les jolies filles blondes aux yeux bleus quand elles se déplacent seules dans les transports publics et lieux publics parisiens. Constamment sollicitées par un troupeau de crétins mal élevés du sexe opposé, elles sont sur la défensive. Une quadragénaire m'en a parlé récemment, ajoutant qu'avec l'âge, elle se sentait enfin tranquille. Le harcèlement passif consiste, par exemple, à refuser une augmentation de salaire justifiée à un employé. Et ensuite l'accueillir chaque jour ouvré comme si de rien n'était. Ce mépris de son embarras financier le fera souffrir.

L'agression sexuelle peut prendre des formes multiples. Un mot, un regard, peut prendre la forme d'une agression. Le deuil peut prendre aussi des formes variés et pas seulement celle de la disparition de quelqu'un. Mais aussi, par exemple, celle d'une rupture sentimentale ou amicale.

Confronté à ces souffrances, comment peut-on réagir ? La pensée ou la parole peuvent être curatives, mais qu'en est-il du toucher ?

Considérons le toucher autorisé, c'est-à-dire de peau à peau et excluant des zones dites « sensibles ». Il nous reste une grande surface libre : les mains, les bras, les épaules, le haut du torse, le dos, les pieds, les chevilles, la tête en entier et le cou.

Si nous convenions d'un protocole précis concernant ces zones plus neutres que d'autres. En décidant de créer des situations sans ambiguïtés où elles pourront être sollicitées tactilement. Pas de tête-à-tête, pas de lumière tamisée, pas de tenues vestimentaires bizarres, juste une recherche du contact rassurant. C'est-à-dire devant amener à être pleinement accepté par le receveur, puis qu'il y prenne du plaisir et enfin de la confiance. Imaginons une personne qui a été agressée par une autre.

Elle va avoir peur du contact. Alors qu'elle en a besoin. Ne rassurons-nous pas quelquefois d'autres en les prenant inhabituellement dans nos bras ? Comment rassure-t-on un enfant, si ce n'est en lui faisant un câlin ? Dans notre culture on prétend au mieux soigner avec la parole et les médicaments. Et si nous rehabilitions le toucher ?

Ce qui nécessite de l'imagination. Par exemple, une personne agressée sera traitée d'abord par un proche, en présence d'un thérapeute spécialisé dans la réhabilitation du toucher. Il n'y en a pas ? On en créera.

Aux Pays-Bas on a développé l'activité de « prostitués thérapeutiques » qui baisent des handicapés à leur demande. A mon avis, c'est une manière de faire qui justifie le désordre général de notre société dans le domaine du sexe. Je ne suit pas cette démarche. Cependant, elle témoigne d'une mentalité dans ce pays qui permettrait d'envisager que soit développé une approche du toucher neutre et curatif tel que je le préconise. En France, les idées que j'avance ont très peu de chances d'être suivies.

Le toucher curatif devrait être différent du massage. Il est plus léger. Mais, pour le définir, il faudrait en faire une démonstration impossible à faire par écrit. Ce toucher spécial, que je n'ai pas inventé, il m'a fallu nombre d'années pour l'identifier et parvenir à savoir le pratiquer. Il ne me sert à rien présentement. Certains le connaissent spontanément. La plupart l'ont connut et oublié.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 janvier 2016

504 Le contact comme remède à la souffrance

Les plus grandes joies et l'équilibre-même de l'être humain proviennent de ses contacts avec d'autres êtres humains. Mais comme fâcheusement ses plus grands malheurs, ses plus grandes souffrances, ses plus profonds déséquilibres proviennent également d'êtres humains, il hésite à avoir des contacts avec eux. Voire en a peur et les fuit.

Quels sont les types de contacts qui existent entre êtres humains. Il en est trois grandes subdivisions.

Le contact par la pensée. Il me suffit de penser à une agréable amie, qu'elle pense à moi et me veut du bien, pour me sentir mieux moi-même. Savoir s'il existe des contacts télépathiques est une question qui se discute. Certains pensent que oui, d'autres non.

Le contact par la parole. On en a fait toute une théorie. Privilégiant le discours oral, on a établi diverses techniques curatives de problèmes psychologiques ou autres. Cependant la parole est limitée et orientée. La langue n'est pas neutre et est imprécise. Qu'on pense seulement aux sens différents que nous pouvons donner aux mots « liberté » ou « être gentil ». Et aux conventions de langage qui ont donné par exemple aux mots « liberté sexuelle » le sens de libertinage et obligation de baiser. Et non celui de faire librement ce qu'on veut, c'est-à-dire y compris ne rien faire.

Le contact par le toucher. Il en existe trois grands types différents : le contact visuel, voir l'autre, le contact dermique et le contact muqueux.

Le contact visuel est étroitement réglementé. Il est interdit de voir l'autre en entier, c'est-à-dire au naturel. Notre culture en a fait un état spécial : nu. Certaines parties de nous sont plus particulièrement frappées d'interdits visuels : les parties génitales, mammaires chez les humains de sexe féminin, les fesses. Ces parties sont sensées n'être dévoilées que dans des conditions précises et des situations particulières : la toilette, les soins médicaux et les ébats sexuels.

Le contact dermique est lui aussi étroitement réglementé. D'une manière générale il est défendu de toucher l'autre. Quant à se toucher soi-même, c'est aussi très mal vu. D'ailleurs l'expression « se toucher » signifie se masturber. Ce qui montre clairement l'orientation de notre culture. Le contact est vu comme un « préliminaire » ou un « post-lude » à l'acte sexuel. Certaines parties de nous sont considérées plus neutres que d'autres, le dos est par exemple considéré plus neutre que le ventre, etc.

Le contact muqueux est quasiment exclusivement réservé aux ébats sexuels. Il s'agit du contact inter-muqueux entre deux individus, avec la bouche, la langue ou les muqueuses anales ou génitales.

La prohibition générale du toucher est la source de quantité de problèmes. Il est très difficile de trouver un chemin permettant d'assurer un toucher dont nous pouvons avoir grand besoin dans certaines situations. Car le toucher peut être curatif plus que la pensée ou la parole.

Pour arriver à sortir du blocage général, il faut se pencher sur le seul toucher qui laisse des parties neutres et moins interdites que d'autres : le toucher dermique, c'est-à-dire de peau à peau. En évitant les zones interdites privilégier les zones restées neutres. Établir une convention du toucher et développer une technique du toucher qui permette de franchir trois étapes : l'acceptation du toucher, le plaisir d'être toucher, la confiance d'être touché. Tout ceci nécessite d'être étudié et détaillé. J'aurais l'occasion d'y revenir ici.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 janvier 2016

jeudi 14 janvier 2016

503 Aimer ou aimer trop

Dans certaines cas, à un moment-donné, il suffit de peu de choses pour inverser certaines qualités et transformer un phénomène anodin, banal et positif en une source de nuisances destructrices. Considérons quatre phénomènes qui sont l'amour de l'argent, l'amour du pouvoir, l'amour du sexe et l'amour de l'amour. Si on aime disposer d'un peu d'argent pour satisfaire des besoins tels que manger à sa faim ou offrir des fleurs à une personne aimée, quoi de plus positif ? Si on apprécie le pouvoir d'organiser une belle fête en rendant plein de gens heureux, il n'y a pas là un problème. Si on a l'occasion de faire l'amour avec un ou une partenaire en satisfaisant un authentique désir réciproque et dans de bonnes conditions, tout va bien. Si on aime et apprécie quelqu'un sans se ruiner la vie avec ce sentiment, c'est parfait. Mais tout est ici une question de dosage, de quantité d'amour. Quand on se met à aimer trop, plus rien ne fonctionne bien.

Si j'aime l'argent et veux en accumuler le plus possible, j'en fait une illusion. En effet, si j'ai une masse d'argent qui ne me sert à rien d'autre qu'à la satisfaction de le « posséder », cet argent en fait ne vaut rien. Et, en l'accumulant stérilement j'empêche d'autres de vivre, qui n'en ont pas assez. Ce comportement nuisible, maladif et criminel a déjà été dénoncé il y a deux mil trois cents ans par un savant grec du nom d'Aristote. Il a donné à cette obsession accumulative le nom de chrématistique.

Si je jouis du pouvoir pour le pouvoir. Le recherche le plus grand possible, que m'apporte-t-il ? Des ennuis. Y voir un confort est une illusion. C'est un inconfort, qui va aussi déranger d'autres auxquels je vais stupidement disputer le pouvoir.

Chercher à baiser le plus possible, le plus grand nombre de fois avec le plus de partenaires possibles relève d'un dérangement mental. Et, sous prétexte qu'on l'aime, faire d'une personne aimée et de son confort le seul but de notre existence est un comportement stupide, indigne et déséquilibré.

Croire au sexe fou comme à l'amour fou c'est poursuivre une illusion. Et vouloir à tous prix jouir d'une de ces illusions, dans le domaine de l'argent, du pouvoir, du sexe ou de l'amour conduit à en faire des drogues. On va se fabriquer et auto-administrer des doses importantes d'endorphines. Elles créeront un état de bonheur drogué. Mais, comme toutes les drogues, une accoutumance fera que le plaisir ressenti va tendre à être de moins en moins fort à moins d'augmenter les doses. On cherchera à acquérir des sommes d'argent colossales, un pouvoir démesuré, un nombre de partenaires sexuels infini. Ou de ne vivre que pour sa douce moitié. Tout ceci sera de plus en plus douloureux et inconfortable. Jusqu'à la chute et le manque.

Nous ne pouvons pas décider d'être heureux indépendamment de nos besoins réels. Poursuivre les chimères consistant à aimer trop conduit inévitablement à la déception et la catastrophe.

Nous voyons chaque jour le monde souffrir de la folie toxicomaniaque de femmes et d'hommes cherchant toujours plus de richesses à posséder, de pouvoir à disposer, de partenaires sexuels et de l'amour le plus dévorant possible. Tout ceci entraine le désordre du monde.

Si nous n'avons guère les moyens de dissuader les fous dans la persistance de leur folie, nous pouvons tout au moins ne pas suivre leur exemple. Et nous appliquer à aimer bien et suffisamment, c'est-à-dire pas trop. Et même, s'il faut choisir, plutôt pas assez que trop.

Ceux qui dirigent le monde et le font très mal ne satisfont pas des besoins personnels, mais suivent des illusions, se droguent et finissent par l'insatisfaction. En aimant raisonnablement, nous pouvons trouver un équilibre et un bonheur insoupçonné.

Basile, philosophe naïf, Paris le 14 janvier 2016

samedi 2 janvier 2016

502 « Être convaincu de... » ou « avoir conscience de... »

Il existe une différence fondamentale entre être pour une idée, ou une chose, être d'accord avec elle, convaincu de sa justesse. Ou avoir conscience d'une chose. Prenons un exemple. Il y a trois ans je suis arrivé à une conviction : on fait de la nudité humaine adulte une chose « sexuelle », alors que c'est simplement comme nous sommes. Cette vérité est essentielle, fondamentale. Il n'existe pas d'arbre à slips dans la nature ou de bébé naissant avec une culotte.

C'était une idée, certes juste, mais une idée seulement. Suite à trois années de travail sur moi, je viens d'arriver à la conscience de la réalité de l'état naturel. L'état que nous appelons habituellement « nu » ou « nudité ». A présent, si je n'ai aucun vêtement sur moi, je me sens complètement indifférent à la vision « sexualisée » de la « nudité » que prétend nous imposer la société où je vis. Je suis simplement moi. Même si je sais que la plupart des gens se diraient autre chose s'ils me voyaient à cet instant : « il est nu », « il provoque », « il s'exhibe ». Moi, je ne ressens rien de tout cela. Par la même occasion j'ai changé ma définition. Je ne parle plus d'état de nudité, mais « d'état naturel ».

Il y a trois ans j'étais d'accord avec une idée. Aujourd'hui, j'ai atteint la conscience correspondant à cette idée. Il en est de même pour par exemple l'amour du prochain.

J'ai longtemps été d'accord avec cette idée. Mais depuis nettement moins longtemps, j'ai atteint la conscience de cette idée. Je me sens incapable de haïr quelqu'un. Alors qu'avant je pouvais me dire « il faut aimer son prochain ». Et, à l'occasion, il pouvait m'arriver très momentanément de détester quelqu'un qui s'était affreusement mal conduit. A présent, je ne ressens plus d'animosité contre d'autres gens. Quand bien-même je les trouve légitimement très critiquables pour ce qu'ils font.

Un propos plus ou moins répandu : « l'espèce humaine est une espèce animale parmi les autres, » est presque toujours juste une idée, une conviction. Aujourd'hui et depuis quelques années j'ai atteint la conscience de cette idée. Ainsi, j'aperçois l'importance de certaines perturbations à priori peu visibles.

Beaucoup d'humains mâles sont obnubilés par leur pénis. C'est parfaitement aberrant. L'explication partiel de ce phénomène étrange et très ridicule vient de la « castration relative » que tous les humains mâles, ou presque, subissent.

Durant la plupart du temps, l'organe sexuel masculin reste caché. L'homme ne voit que très peu de temps le sien. Il ne le sens pas non plus contre ses jambes. Il est comprimé dans un sous-vêtement. Cette situation crée un déséquilibre dans la perception. L'organe sexuel masculin n'apparaît aux yeux y compris de son porteur, qu'en des occasions précises et limitées. La plus marquante étant la pratique sexuelle. A laquelle cet organe finit par être associé en exclusivité alors qu'il existe aussi indépendamment. On ne passe pas ses journées entières à « faire l'amour » !

Cette situation crée un dérangement chez le singe humain mâle. Il va entre autres l'amener à exagérer incroyablement l'importance de son pénis, sa taille, sa taille en érection. Alors qu'il est juste un organe parmi d'autres.

Enfant, j'ai écrit un jour la phrase : « le sexe est un organe comme les autres », ou quelque chose comme ça. L'ayant donné à lire à mon père, il est sortit de ses gonds. Il affirmait que ce n'était pas vrai. Mais ne donnait pas d'arguments en ce sens. En fait, il témoignait du poids du conditionnement pesant sur lui. Sa réaction fut tellement inattendue et brusque pour moi que j'ai déchiré mon texte.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 janvier 2016