dimanche 6 mars 2016

521 Rééducation sexuelle et colères de substitution

La plupart des humains adultes de sexe mâle ont besoin de se rééduquer sexuellement. Quatre points en particulier concernent cette rééducation. Le premier est qu'ils doivent prendre pleinement conscience que leurs réactivités au niveau génital, en particulier l'érection, ne signifie rigoureusement pas forcément qu'ils ont envie de « faire l'amour », ni que cet acte est alors forcément urgent, positif ou souhaitable. L'érection intervient pour quantité de raisons. Et le désir véritable est un sentiment plutôt rare et tout à fait spécifique et particulier.

Le deuxième point que quantité d'hommes semblent incapables de comprendre, et qui nécessite leur rééducation, est que si une femme est belle, habillée de façon sexy, ou – et – leur sourit, ou – et – semble seule, même seulement momentanément, elle ne constitue en rien pour autant un « prêt à consommable sexuellement ».

Le troisième point a assimiler est qu'un « rapport sexuel » où n'existe pas de désir effectif réciproque est absolument dépourvu d'intérêt et destructeur. Le fait de « faire pression » pour arriver à mettre son truc dans le machin est une ânerie nuisible et absolue. On ne « conquiert » personne.

Le quatrième point qui déborde très largement le cadre de la stricte sexualité (l'acte sexuel et son approche immédiate) est que les humains adultes sont pour la plupart des analphabètes tactiles. Ils ne savent ni toucher, ni caresser, ni être touché ou caressé. A regarder des vidéos pornographiques d'un œil critique on en vient à pisser de rire devant ces hommes et femmes réduisant les deux mètres carrés de leur peau ou muqueuses à vingt centimètres carrés ! Et les scènes classiques où l'homme totalement passif, les bras le long du corps, se fait sucer la zigounette par une superbe créature sont à hurler de rire. Et à pleurer quand on pense que ce genre de choses indigentes tient lieu pour beaucoup aujourd'hui d'éducation de la sexualité et de la sensualité.

Le sexe n'est pas un objet de consommation ni une chose anodine. L'absence d'éducation ou la mal-éducation sexuelle conduit à nombre de troubles dont celui des « colères de substitution ».

L'autre jour j'observais deux jeunes femmes. Elles ont chacune une trentaine d'années, vivent seules, sont très belles, sensibles et intelligentes. Et, pour une broutille avaient entamés une dispute féroce. Puis, chacune d'elles séparément, argumentaient avec force pour défendre son point de vue. Usant de raisonnements justes partant d'une base fausse et absurde. Pourquoi un tel conflit ?

J'ai trouvé une explication. Ces deux jeunes femmes de valeur se font quotidiennement insulter et menacer, traiter comme des « trous sur pattes », des morceaux de viande. Elles se défendent. Gardent leurs distances autant que faire se peut. Mais, au fond d'elles-mêmes souffrent horriblement de cette carence d'amour véritable. Ce qui développe en elles une extrême fureur refoulée. Qui finalement va s'exhaler contre une personne proche et appréciée. Pourquoi ? Parce qu'il n'existera pas d'autres exutoires possible à un moment-donné. Cette agressivité sortira aussi en d'autres occasions, par exemple sous formes de violence verbale ou incohérences étranges dans le comportement.

Il n'y a pas lieu de critiquer ces comportements. Critique-t-on les éruptions volcaniques ? Non, ce sont des phénomènes naturels. Cependant, ces colères de substitution peuvent être réduites et dédramatisées en agissant sur les causes profondes et véritables. En attendant de tout changer on peut déjà dans la mesure du possible apporter à ces deux femmes un surcroit d'amour vrai. C'est la meilleure solution. Et ne pas se formaliser des agressions verbales, ou autres colères, qui viennent du malaise causé par la mal-éducation de la plupart des mâles humains adultes aujourd'hui.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 mars 2016

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