samedi 30 avril 2016

542 Trois approches masculines de la sexualité

Dans la société parisienne où je vis, j'identifie trois approches masculines de la sexualité. La première et la plus répandue est une recherche systématique, permanente, frénétique et consumériste de l'acte sexuel avec toutes les partenaires possible considérées comme « désirables » (d'autres diront « baisables »). Cette manière de faire calamiteuse détruit les possibilités de communication et la confiance entre hommes et femmes. Les femmes se retrouvent sur la défensive permanente. C'est une situation catastrophique dont une masse d'hommes sont responsables. Elle ruine le paysage relationnel. Quantité d'hommes ne savent pas ou guère ce que c'est que communiquer avec une femme. A mon avis, au moins six hommes sur dix sont cons comme ça.

La seconde démarche sexuelle masculine est aussi obsessionnellement attachée au sexe, à l'acte sexuel. Mais, cette fois-ci pour le refuser, rejeter, avec des motifs divers. Qui peuvent être de diverses variétés : religieux, sanitaires, auto-biographiques (souvenirs de souffrances vécues), etc. Une démarche annexe de celle-ci consistera à rejeter la sexualité pour cause de parenté rapprochée.

Enfin, une démarche rarissime consistera à suivre son instinct, son sentiment authentique et pas la culture régnante. Ne pas chercher la sexualité parce qu'elle est possible, mais seulement si un désir effectif véritable existe et est satisfaisable.

Un très intéressant avantage de cette dernière approche est qu'elle permet d'échapper à un désordre bizarre et très ennuyeux : l'attachement et la dépendance. Quand on cherche absolument l'acte sexuel, ou qu'on cherche absolument à l'éviter, le risque existe de s'attacher excessivement à l'objet de son intérêt. Cet attachement peut durer des années et troubler gravement la vie. C'est comme une idée fixe. On devient malade de l'autre. On n'arrive pas à s'en détacher. On souffre.

Or, si l'intérêt pour une autre personne se borne à envisager les possibilités relationnelles réelles et pas une sexualité arbitraire et artificielle, le risque d'attachement excessif et déstabilisant s'efface.

J'ai pu le tester par moi-même. Si à présent je vais vers une personne. Qu'elle se révèle ne pas vouloir grand chose de moi, je n'en ressens pas un grand malaise. Et m'en détache facilement. Tandis que du temps où j'étais intoxiqué par la culture dominante de la baise à tous prix, ce n'était pas si facile. Quand on se drogue avec des fantasmes, renoncer à sa drogue ne se fait pas comme ça. Quand on ne fantasme pas, mais envisage seulement un rapprochement qui n'arrive pas, on fait avec. Et la contrariété ne dure pas. C'est un avantage majeur de ce type de démarche.

Faire l'amour à mal escient déstabilise, perturbe. L'envisager à mal escient déstabilise et perturbe également. Ne pas l'envisager et rester dans la réalité du sensible et du ressenti permet de conserver son équilibre. On évite bien des problèmes. Combien de dragueurs systématiques se sont retrouvés un jour victime d'une passion sans issue ? En ne courant pas après tous les lièvres qui passent, on gagne en paix et en tranquillité. Les dragueurs professionnels sont des personnes tourmentées. Plutôt que leur ressembler, il vaut mieux rester soi-même.

J'ai l'habitude de dire ces temps-ci : « j'ai deux maîtresses exclusives et très jalouses, qui se nomment la liberté et la tranquillité ». C'est bien vrai ! Et comme leur compagnie est douce et rasserenante ! Au lieu de s'inventer des problèmes à deux, recherchons des solutions tout seul ! Et si un jour une jolie créature passe à proximité, il y a largement le temps d'aviser. Une tasse de tilleul, un rayon de soleil, le chant d'un oiseau au printemps, vaudront toujours infiniment mieux que tous les amours fous et furieux du monde. Il faut savoir apprécier les problèmes qu'on n'a pas et les bonheurs qu'on a. Y compris ceux qui sont très petits pour les autres et très grands pour nous..

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 avril 2016

vendredi 29 avril 2016

541 Les Droits de l'Homme et l'argent

Aujourd'hui, un être humain a le droit de mettre d'autres êtres humains dehors de leur maison et y compris à la rue au seul motif que leur maison « lui appartient » et qu'il souhaite « la vendre ». C'est vrai en France comme au Canada et dans d'autres pays auto-proclamés « civilisés ». Ce fonctionnement de notre société va à l'encontre des Droits de l'Homme. Un homme, dès à partir du moment où il est vivant, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, qu'il travaille ou non, a le droit de vivre. Ce qui implique qu'il puisse manger, boire, s'abriter sous un toit, se soigner s'il est malade ou blessé, accéder à la culture et l'éducation et d'autres choses encore. Ce n'est pas le cas jusqu'à, présent.

Notre société fait des produits ou services vitaux des marchandises assujetties aux « lois du commerce » ou « lois du marché » pour utiliser un terme aujourd'hui à la mode. Ainsi, par exemple, le blé ou le riz, loin d'être traités comme des substances vitales à l'homme se retrouvent classées parmi les « matières premières » et soumises aux spéculations des affairistes dont le seul but et d'accumuler « de l'argent ». Mais qu'est-ce que « l'argent » ? C'est un outil dont on a fait une fin en soi. Accumuler le plus d'argent possible entre les mains du moins d'individus possible devient le but ultime de la société. L'association OXFAM révélait très récemment que 62 particuliers possédaient autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité. 62 particuliers qui ne parviendront jamais à dépenser tout cet argent dont il dispose et qui en définitive ainsi ne vaut rien.

Le monde est aujourd'hui dominé par des organismes dont seul l'argent est le but, la raison d'être, l'homme est oublié. Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce, Fond Monétaire International, Banque Centrale Européenne, et d'autres encore règnent sur le gâteau financier mondial et se le partagent pour en faire profiter une poignée de nantis généralement enrichis par héritages. Le seul effort qu'ils ont fait pour devenir riches est d'être nés.

L'argent n'est rien, il devient tout. Et, outil créé par l'homme, fini par lui commander. Au nom des « lois du marché » on affame, alors qu'il n'y a jamais eu autant de richesses de par le monde.

Ne craignant pas le ridicule, des politiques ont parlé de « millénaire contre la pauvreté », mais ce n'est pas avec de belles phrases qu'on nourrit les pauvres !

Quand je critique l'argent, on me rétorque très souvent que c'est la meilleure solution pour sortir du troc. Si j'élève des éléphants et ai besoin d'une boite d'allumettes, je ne vais pas troquer un éléphant contre une boite d'allumettes. Miracle ! Oh joie ! Grâce à l'argent je me sors bien de cette situation et échange la boite d'allumettes désirée contre quelques pièces de monnaie.

Ça, c'est la théorie bébête. Dans les faits, l'argent n'est pas un outil simple, c'est un rationnement pour la masse des uns et un capteur-accumulateur de richesses pour une poignée d'autres. Quand il m'est arrivé de critiquer l'argent, je me suis aussi vu répondre : « l'argent a toujours existé. » C'est faux. Il a été inventé un jour. Ce qui signifie qu'il pourra très bien ne pas continuer ad vitam aeternam à exister. Si déjà l'homme s'organise demain pour qu'il ne soit plus nécessaire de disposer d'argent pour satisfaire les besoins humains vitaux, l'argent perdra beaucoup de son importance. Ce qu'il faut, c'est le respect des Droits de l'Homme. Dès à partir du moment où on est vivant, manger, par exemple est un droit. Certains imbéciles se croyaient malins en proclamant : « qui ne travaille pas ne mange pas. » Et bien non, qui est vivant, qu'il travaille ou non mange, et pas seulement des pâtes. Un monde où ce droit et d'autres seront reconnus sera incomparablement plus doux à contempler et vivre que notre triste société actuelle. Où 70 à 90 % des fruits et légumes frais finissent à la poubelle comme « invendus » cependant qu'une masse de gens a faim.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 avril 2016

samedi 23 avril 2016

540 Agression, séduction, manipulation

Dernièrement, une amie me parlait d'un béguin contrarié qu'elle a pour un ami de son entourage. Elle parlait de ce qu'elle pourrait vivre s'il y avait réciprocité. De ce que cet homme pourrait faire s'il voulait bien changer d'attitude. Une chose me chiffonnait dans son discours : il n'y avait qu'elle et lui dans cette relation et ses variations possible envisagées. Or, dans une relation entre deux individus, il y a toujours trois éléments : les deux individus et l'univers.

On touche ici un problème fondamental, qui concerne aussi l'amour. Si on a une vision objective de l'amour, c'est une vision large. « Faire l'amour » consiste alors aussi bien à admirer un beau paysage, une belle plante, caresser un chat, un humain. Et, dans de bien rares cas - à condition que ce soit spontané, correspondant à un désir réel et pas un calcul intellectuel, - cela peut consister en ce que les humains ont curieusement baptisé « acte sexuel » et surchargé de réglementations diverses, souvent absurdes, calamiteuses et inapplicables. Acte auquel ils ont subordonné des millions de choses et jusqu'au simple fait d'exister. Être soi serait soi-disant sexuel. Et porter des vêtements serait notre état naturel. Ne pas en porter devant les autres correspondrait à une provocation.

La vision étroite du « faire l'amour » consiste à accepter tous ces règlements étriqués. Et croire que la plus belle chose, le but même de l'existence se résumerait à quelques instants consacrés au coït. Cette manière de voir la vie étant inapplicable. C'est comme si on proposait comme but de la vie de manger et manger en permanence. Le résultat est un trouble et la recherche de compensations. Ne pouvant baiser en permanence, l'être humain, même apparemment sage, recherchera diverses actions à mener. Sans les comprendre et analyser, et voir qu'elles relèvent en fait de son trouble. Son comportement incohérent vis-à-vis du coït qui rend l'amour inaccessible. La plus simple des compensations consistera à faire exactement le contraire d'aimer, c'est-à-dire agresser.

J'ai remarqué avec étonnement qu'il m'arrivait d'être violemment agressé par écrit par des inconnus dans le domaine de la recherche historique. Cette recherche de bagarres intellectuelles arrivant très rarement vu le très peu de personnes s'intéressant à mon sujet de prédilection qui est l'étude de certains aspects du carnaval. Mais, quand-même, toutes les quelques années, j'ai la surprise de croiser quelques intellectuels hurleurs qui cherchent visiblement à me provoquer. J'évite d'entrer dans leur jeu. Je ne comprenais pas leur motivation, que j'attribuais à la stupidité. En fait, elle relève du manque d'amour rendu impossible par l'obsession coïtal. Cette obsession interdisant tout autant l'amour que nous dirions amoureux que l'amour que nous dirions amical.

Une autre forme de réaction perverse beaucoup plus perfide, car plus insidieuse, est représentée par la séduction manipulation. Une personne - qui peut être une jolie femme harcelée quotidiennement par des imbéciles, - faute de pouvoir aimer, va jouer la séduction. Séduire, mais ne rien donner. Ou séduire, donner et retirer brusquement, ce qui est pire. Accepter les caresses, voire même le coït, puis stopper brutalement sous un prétexte quelconque, ou même pas de prétexte du tout. Et regarder ensuite l'autre qui s'agite et souffre. Cette méthode pour détruire l'autre représentant quelques risques si on a affaire à une personne potentiellement violente.

La réussite absolue dans le domaine de la séduction manipulation consiste à pousser l'autre à s'autodétruire. Puis à le plaindre, voire même, cerise sur le gâteau, à se plaindre soi-même. « J'aimais cette personne, elle s'est détruite, comme je suis attristée par cette perte douloureuse ! » J'ai rencontré plusieurs fois des femmes pratiquant la séduction manipulation et ait en quelque sorte servi de balle qu'elles se passaient de l'une à l'autre. Cette triste période est finie. A présent j'observe ce genre de personnes dangereuses avec curiosité. Comme on observe la panthère dans la cage au zoo. Du moment qu'on ne rentre pas dans la cage, elle ne présente aucun danger.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 avril 2016

vendredi 22 avril 2016

539 L'amour en permanence

Voulant rouler les mécaniques et jouer à la femme mariée, une dame me disait un jour : « mon cœur est pris ». Connaissant la vie tumultueuse de cette dame, dont le cœur a été « pris » un certain nombre de fois, cette affirmation pourrait faire rire, si elle ne soulevait un problème fondamental.

Quantité de gens croient qu'il existerait une sorte de clé nommée « amour » qui ouvrirait la porte d'un cocon confortable où on s'ennuierait confortablement à deux. La clé et la serrure pouvant affecter la forme d'organes génitaux : on baise, et hop ! On est « ensemble », « en couple », « on a trouvé l'amour ». Car on est « sorti » ensemble. Sorti d'où ? Mais du lot commun, pardi ! Des malheureux qui sont « seuls ». Et comme on est à deux, on a le cœur pris. Si on veut « se libérer », la solution consiste à baiser avec un tiers et l'annoncer à son ou sa partenaire. Comme si « l'amour » reposait sur une question de chatte et de bite. Pauvre amour réduit à une gymnastique réglementée.

Un homme disait un jour : « il ne faut pas croire quand on est en couple qu'on a conquit définitivement l'autre. Il faut le reconquérir en permanence. » Avec ses mots, il avait raison. L'amour est une activité relationnelle permanente qui ne s'arrête jamais, sauf quand l'amour s'achève et disparaît. Croire que par la magie d'un discours en mairie on se retrouve « lié par les liens du mariage » est une somptueuse ânerie. L'amour n'existe que quand il est vivant. Comme le disent les Anglais : « la preuve du pudding c'est qu'on le mange ». Une naïve jeune femme croyait un jour que son amour était durable, inaltérable, inoxydable... Pensez ! Il durait depuis qu'elle avait quinze ans et elle en avait à présent plus de vingt ! Alors, elle est partie seule à l'étranger juste pour un an. Et son amour s'est cassé la figure. Pour la très simple raison qu'elle avait de facto divorcée. Mais elle croyait à ce que l'amour est un cocon confortable où un jour on s'est enfermé à deux pour toujours. Et elle a tué la poule aux œufs d'or, a voulu le beurre et l'argent du beurre : quitter son compagnon et être toujours avec lui. La réalité l'a rattrapé. « Les faits sont têtus », comme disait Lénine parlant certainement de tout à fait autre chose.

Je connais une jeune fille qui envisage elle aussi de partir vivre à l'étranger. Mais elle ne se voit le faire qu'en emmenant son compagnon auquel elle tient. Elle a parfaitement raison.

Comme sont involontairement drôles les grandes affiches qu'on voit quelquefois dans le métro ! Elles montrent des jeunes gens hilares vantant les joies de la mobilité et de partir très loin de chez soi ! Il ne manque à ces affiches que quelques légendes style : « quelle joie ! Je divorce ! » « Quel bonheur ! J'abandonne ma copine ! » ou : « j'étais en couple, je vais me retrouver seul ! » Mais, la solution, la panacée universelle du bonheur, est-ce se retrouver « en couple » ? Je ne crois pas. Mais alors, quelle est la solution ? Le libertinage ? Je ne crois pas non plus. Le célibat, l'abstinence ? Pas plus. Mais, alors, quoi ? Je ne le sais pas encore. Mais toutes les « solutions » proposées me paraissent largement bancales. Peut-être n'existe-t-il pas de solution au problème posé de cette manière, car il faudrait le poser autrement. En tous les cas, dépendre d'un autre ou une autre me paraît lui accorder un privilège exorbitant.

Le printemps arrive ! Serait-ce le temps des « amours » ? Rien n'est moins sûr. C'est aussi, par exemple, l'époque où il y a le plus de suicides enregistrés dans le métro parisien. Très précisément les lundis de printemps. Alors, on le voit, cette saison n'est peut-être pas si idyllique et enchanteresse que cela sur le plan relationnel. N'imaginez pas être malheureux parce que d'autres éprouvent le besoin de paraître heureux. Et vous jettent leur bonheur à la figure. Exactement comme cette dame qui proclamait son cœur pris. Il a déjà été pris un tellement grand nombre de fois, qu'il faut espérer qu'il conserve encore un coin assez solide pour être encore « pris ». Les rodomontades de ceux et celles qui jouent au plus heureux que vous sont parfaitement dépourvues d'intérêt.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 avril 2016

jeudi 21 avril 2016

538 Le marché du cul

Pour combien de femmes aujourd'hui « faire l'amour » se résume à écarter les jambes et attendre que ça se passe ? Cependant que Monsieur se branle consciencieusement dans un vagin en étant persuadé de réaliser un acte relationnel ? Il n'est rien de plus fréquent que la surdité masculine à la sensibilité féminine. Persuadé que son zizi, son érection et son éjaculation sont le centre du monde de leur compagne, un nombre énorme d'hommes résument celle-ci à un trou consentant. Et cette gymnastique baptisée « faire l'amour » serait l'alpha et l'oméga de la relation d' « amour ». Ne dit-on pas justement « faire l'amour » ou « finaliser » ?

A partir du moment où la femme n'exprime pas exactement le désir symétrique et complémentaire de ses obsessions intromissives, l'homme proclame qu'elle est « incompréhensible » ! Curieuse conception du dialogue et de la complémentarité. Fait ce dont j'ai envie, sois ce que je veux que tu sois et « je te comprendrais », « je t'accepterais » !

Quand la femme se trouve réduite à un trou, il ne lui reste que trois choix possible : la fuite, le rejet et l'adaptation. Mais quelle adaptation ? A partir du moment où une femme considère que l'homme est chiant mais qu'il faut faire avec, elle se dit : « s'il est chiant, au moins tirons-en des compensations ». Et alors s'ouvre « le marché du cul ». Dans ce marché, on cesse de donner, on échange.

C'est ainsi que j'ai vu deux jolies filles se dire : « l'homme est chiant, mais au moins que le mien soit très beau. » Et c'est ainsi qu'elles collectionnent les très jolis garçons, qu'elles finissent toujours par jeter. Car ils sont trop cons et chiants à la longue. Mais, elles ne désespèrent pas et continuent leurs pérégrinations gymnastiques.

Quand on idéalise, on poétise, on rêve... on veut ignorer la réalité sordide de ce marché qui fait des partenaires des êtres misérables et calculateurs. On se dit : « moi, je donne, je ne prend pas, je suis différent des autres, bon, généreux, attentif, désintéressé... » Las ! On est juste un OVNI dans un marché. On vient chez le marchand de fruits. On lui dit : « vos fruits sont beaux. Vous êtes heureux de les proposer. J'aime vos fruits. » Vous tendez la main pour en gouter un. Et là, la poigne du marchand s'abat sur votre main tendue et il s'écrie : « le kilo c'est trois euros ! » Dans le marché du cul, c'est pareil. Vous pouvez rêver, complimenter, imaginer vous entendre de manière désintéressée. Si vous n'avez pas le profil attendu, vous serez ignoré, fuit ou rejeté.

Une jolie fille que j'ai croisé un jour me disait chercher l'amour. Je lui demandais perfidement : « et si vous êtes amoureuse d'un garçon fauché, le rejeterez-vous pour cette raison ? » Elle a hésité un instant, puis a acquiescé. Mais bien sûr, en général on ne dit pas d'emblée : « je veux coucher avec un homme ou une femme ayant un CDI, un bon salaire, un appartement de deux pièces et une automobile ». Ça ferait pute. On dit : « je ne veux pas me retrouver avec un homme ou une femme que je devrais entretenir. » Toute la subtilité est dans la formulation pour dire en fait exactement la même chose, mais présentée joliment. On ajoutera quelques belles phrases où apparaîtront les mots « amour », « bonheur », « famille ». Et hop ! D'intéressé on passera au rang de « raisonnable », « ayant les pieds sur terre ». On dit que « l'amour est aveugle ». Mais certaines personnes ont tout à fait par hasard le chic de « tomber amoureuses » de créatures promises à un bel avenir professionnel ou déjà bien installées dans la vie. J'ai connu ainsi une jolie fille qui proclamait haut et fort être résolue à ne pas travailler. Elle est tombée amoureuse et a épousé comme par hasard un futur médecin. Cupidon a le sens des affaires ! Et la poésie dans tout ça ? Mais, croyez-vous que la vie soit de la poésie ? Dans la vie, seul le fric compte ! Mais chut ! Il ne faut pas le dire trop fort, ça ferait vulgaire. Parlons d'« amour » et gardons bien les pieds sur Terre et la main sur le portefeuille !

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 avril 2016

mercredi 20 avril 2016

537 En finir avec la « guerre invisible » est-ce possible ?

Symbole d'un foyer paisible : un chat qui dort. Image d'une maison paisible : devant celle-ci, un chien endormi paisiblement dans sa niche. Image de paix : des chats qui dorment, des petits enfants endormis, des bébés endormis, une mère avec son enfant endormis...

Mais, adulte est-il possible de dormir avec quelqu'un ? NON ! Pourquoi ? Voyez le langage :

Dormir avec quelqu'un, aller au lit avec, passer la nuit avec, coucher avec, signifient restrictivement : baiser. Il est de facto interdit d'envisager la chose la plus simple, paisible et naturelle qui soit : dormir avec quelqu'un quand on est tous les deux adultes, sans qu'on nous ramène obligatoirement le cul. Quand j'en ai parlé un jour avec un dragueur frénétique, il m'a répondu : « bien sûr, si une fille vient de loin, je peux l'inviter juste à dormir avec moi. Mais ça va pour la première nuit, après elle doit bien passer à la casserole. » Le même me disait : « vouloir faire l'amour ? Mais, elles ne veulent jamais ! » Ce qui signifie qu'il s'est toujours imposé à chacune de ses « conquêtes ».

Les humains ont fait de leur zizi un épouvantail hégémonique. Il n'est pas possible d'envisager la tendresse, le sommeil partagé, sans qu'on vous assomme avec des histoires de foutre. Mais, dans quel monde vivons-nous ?

Nous sommes dans un monde ou règne une guerre permanente entre les humains. Et où règne la peur. La caresse est synonyme de cul. Et si on n'est pas prêt pour le cul, et quel cul ! On doit s'attendre au viol, que ce soit entre personnes de sexe opposé ou de même sexe. C'est « la guerre invisible », car, officiellement elle n'existe pas. Il s'agit juste de problèmes individuels, d'histoires personnelles, intimes, confidentielles. Soyez salauds, soyez victimes de salauds, mais, surtout, fermez vos gueules ! Ce domaine n'est pas public. Alors, ne vous plaignez pas.

J'ai, dernièrement, raconté tout ce que je pensais de mal de cette situation invivable que nous connaissons pourtant tous. Où effleurer le bras de quelqu'un d'inconnu nécessite de s'excuser aussitôt. Où il est plus facile de caresser un chat ou un chien inconnu qu'un humain inconnu. Où une jolie fille se fait emmerder par des cons à longueur de journée quand elle se déplace seule dans des lieux publics. J'ai parlé ainsi à une jeune femme sympathique croisée dans une crêperie parisienne. Elle m'a approuvé. Au moment de nous quitter, surprise ! Elle ne me fait pas la bise, mais me tombe dans les bras. Nous devions nous revoir la semaine suivante. J'ai rêvé avoir rencontré une femme qui me comprend. Las ! La fois suivante n'est pas venue. Ma nouvelle connaissance a courageusement pris la fuite. N'est pas venue au rendez-vous. J'ignore son adresse. Elle court toujours et je la comprend. Comment, dans ce champ de ruines relationnelles que représente notre société, une jeune femme devrait faire confiance à un inconnu qui lui tient de beaux discours ? Qu'est-ce qui prouve que je ne serais pas un salaud ordinaire qui a peaufiné son discours ?

Alors, la question que je pose est : « la paix est-elle possible ? » Existe-t-il un moyen de sortir de ce piège infernal où il n'est pas de gestes tendres possibles autrement que potentiellement agressifs ?

Car prétendre vouloir « faire l'amour » avec une personne qui n'y est pas disposée, et ramener artificiellement cette chose quand elle n'a pas lieu d'être, quand elle n'est pas authentique, c'est faire acte de violence. Et, dans notre monde soi-disant civilisé, le cul colle à la caresse.

On déguise cette situation conflictuelle avec de belles phrases sur la Nature, l'Amour, le Plaisir... Mais, rien n'y fait. Manger quand on n'a pas faim, à moins d'être malade ou détraqué, fait vomir. C'est vrai pour la bouffe comme pour le cul.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 avril 2016

mardi 19 avril 2016

536 Jean Jaurès en 1893 à propos de l'union droite-gauche

Je ne m'intéresse pas trop à la politique, car je n'en attend pas grand chose.

Ces temps derniers, il a été question de faire une union droite-gauche en France. Cette union est proposée par des personnalités politiques se réclamant de l'héritage historique de Jean Jaurès.

Or il se trouve que tout à fait par hasard, au cours de mes recherches historiques sur le Carnaval de Paris, je suis tombé sur le point de vue de Jean Jaurès sur cette union.

Le voici, exprimé dans un article paru le 10 mars 1893 dans l'édition du matin du Journal des débats, page 2, 4ème colonne :

M. Jaurès, dans la Petite République, rappelant les paroles par lesquelles M. Andrieux demandait l'union des conservateurs et des socialistes, déclare que jamais les socialistes ne consentiront a ce marché honteux.

— Ce ne serait pas seulement un marché honteux ce serait un marché de dupes. Car ce qui fait la force du socialisme en ce moment, c'est qu'il est le seul parti qui ait une doctrine nette et une attitude claire.

En face des forces conservatrices, opportunistes et radicales qui se divisent, le parti socialiste s'organise et se concentre, ajoute M. Jaurès ; il est déjà fort par lui-même. De plus, n'ayant jamais été au pouvoir, il est pur de toute compromission.

Et c'est à ce parti clair et intact qu'on ose proposer des solidarités compromettantes ou des promiscuités déshonorantes ! Il n'a aucune coalition à nouer avec les conservateurs ; pas plus qu'il n'a de cellule à occuper dans le système gouvernemental. Il fera tout simplement, et au nom de la République sociale, appel au pays, et il recueillera, toutes les forces qui s'échappent de tous les partis désorganisés.


 
Journal des débats, 10 mars 1893

            Basile, philosophe naïf, Paris le 19 avril 2016

535 L'état inamoureux

Qu'est-ce que « l'état amoureux » ? On est joyeux, de bonne humeur, optimiste, on n'a peur de rien, on se sent bien, insouciant, accepté, protégé, caressé, écouté, apprécié... Et si « l'état amoureux » était notre état normal et l'état « inamoureux », néologisme pour dire « non amoureux », était un état en fait anormal, insuffisant, perturbé, déficient, malade ? La société ayant fait de l'état amoureux une dépendance, un otage de choses qui n'ont pas lieu d'y être forcément associé ?

S'agissant d'une relation d'un humain avec un autre humain, il existe quatre catégories : on est au plus « juste amis », « on reste amis », c'est-à-dire qu'on ne se touche pas. Si on s'effleure accidentellement on s'empresse de s'excuser. Ou alors on fait semblant de se rapprocher, mais juste un peu. On « flirte ». Dans les années 1950, une dame qui a aujourd'hui 74 ans, me disait qu'on lui conseillait dans sa famille quand elle était jeune fille : « rien en dessous de la ceinture ». En résumé plus crûment : les mains, la bouche, les nichons, oui, mais pas le cul.

« Au delà du flirt », il y a « l'aventure », rebaptisé vulgairement de nos jours « plan cul », pratiquée éventuellement avec un « fuck friend », ami de baise, qu'on voit juste pour ça. Et, enfin, il y a le summum : l'amour, c'est-à-dire la baise plus la jalousie et le paiement en commun des notes de gaz.

C'est ainsi que de nos jours fonctionnent et raisonnent de nombreux millions de personnes en France. Mais, si on ne se coule dans aucune de ces catégories ? Si on pense que l'amitié et la caresse peuvent s'associer. Que le flirt et l'aventure sont des conneries et le mariage souvent une hypocrisie, que devient-on alors aux yeux de l'entourage ? Un OVNI, un Martien, un mutant, un être bizarre et incompréhensible.

J'observais dernièrement une jolie femme classique. Pour elle n'existent entre un homme et une femme que les quatre catégories réglementaires : juste amis, flirteurs, baiseurs, ou mariés ou concubins. Avec moi elle s'est laissé aller à des câlins qui n'étaient ni le flirt, ni la drague, ni la recherche du mariage. Trop difficile d'être simple et inhabituel. Elle y a mis brusquement un terme. Et a ensuite déployé des trésors de séduction à mon égard, non pas pour chercher quelque chose avec moi, mais en suivant la stratégie de l'araignée végétarienne. Elle emprisonne complètement le moucheron mais ne le mange pas. Ça lui fait plaisir de le voir paralysé et en souffrance. Ça la valorise car ça veut dire qu'elle est toujours baisable et cotée à l'Argus du cul. Comme je ne donnais pas signe de succomber à son charme, elle est restée fort perplexe. Et a cherché à me pousser dans les bras d'une autre. Rien à faire, le flirt ou l'aventure ne m'intéressent pas. Je suis un mutant dont elle n'arrive pas à saisir le fonctionnement.

Une autre femme n'a pas fait un problème de ma conduite. Faire des câlins qui ne sont ni fleurtage ni aventure lui est habituel. Là où ça devint difficile en revanche, ce fut avec une troisième femme. Je lui expliquais ma manière de voir les relations entre l'homme et la femme. Elle fit mine de m'approuver. Et, au moment de nous quitter, plutôt que me faire une bise elle me tombe dans les bras ! Surpris et sous le charme, j'attends de la revoir une semaine après. Elle ne vient pas. Et j'ignore son adresse et son téléphone. Souffrance et puis raisonnement : cet état qu'elle a déclenché en moi en me prenant dans ses bras, c'est un état amoureux. Mais qu'est-ce donc ? C'est la sortie momentanée du triste état inamoureux habituel. Rien que ça et il faut réagir. J'ai été à un concert. A la fin de celui-ci j'ai invité à danser une femme que je trouvais très belle. Et dans ma tête ai fabriqué un contre-fantasme. La fille qui m'a posé un lapin est très belle... Et bien, celle-là est très très belle. Penser à la femme au lapin ? Mais non ! Penser à l'autre avec laquelle j'ai dansé. Résultat, j'ai cassé le fantasme de la femme au lapin. Et le fantasme de la femme avec laquelle j'ai dansé, je l'ai cassé en admirant une troisième femme. Me voilà indemne et sorti d'affaire.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 avril 2016

dimanche 17 avril 2016

534 Les quatre positions du Tiramisù

L'écrasante majorité des hommes se conduisent très mal, grossièrement, peureusement, agressivement, irresponsablement, indignement et stupidement avec les femmes. Soit, mais en retour, comment font les femmes ? L'écrasante majorité des femmes s'appliquent à développer de grands efforts pour maintenir cette situation en ne la remettant pas en question.

Le comportement féminin peut se définir par les quatre positions du Tiramisù :

Chercher à plaire, mais de loin. Et surtout, au nom de toutes sortes de justifications conserver « la distance ». Peu importe les arguments invoqués, l'essentiel étant de « conserver la distance ».

La fuite : un grand classique, également abondamment pratiqué par les hommes avec les femmes.

L'attaque en hurlant : combien de personnes apparemment calmes et tranquilles se livrent à l'occasion et curieusement à une séance de hurlements inattendus ?

Rester sous les armes en permanence. Ça peut être y compris de vraies armes ou des techniques de combats à mains nues. Certaines femmes, du soir au matin, y compris seules chez elle, ne se promènent pas autrement qu'avec une arme sur elle. Y compris qui ne leur a jamais servie. Ou alors s'assurent de la compagnie d'un chien très dangereux. Des hommes font pareil.

Les quatre positions du Tiramisù peuvent se combiner à l'infini. Par exemple : plaire à distance, se rapprocher, puis fuir, attaquer en hurlant puis fuir, etc.

Pourquoi la référence au Tiramisù ? Parce que c'est un délicieux gâteau, qu'on essayera ici d'éviter par tous les moyens d'approcher et manger.

Dans le domaine « amoureux » la plupart des gens sont égarés, font de très grands efforts pour se rendre malheureux et leurs efforts sont récompensés. Ce n'est d'ailleurs pas le seul domaine où ils se comportent ainsi.

Chose remarquable, l'éducation à l'inconduite masculine est faite aux petits garçons par les femmes. Elles souffrent de l'inconduite masculine et l'enseignent à leurs enfants.

Une dame féministe m'affirmait dernièrement qu'étant ignorantes ces femmes étaient innocentes et que les hommes étaient responsables de cette situation à 100 %.

Elle m'affirmait également qu'il ne fallait pas reconnaître et rémunérer le travail domestique, car cette reconnaissance conduirait à confiner les mères de famille à la maison. La solution étant « le partage des tâches » avec les pères. Mais, quand les pères ne sont pas là ? Et si une femme souhaite ne faire comme activité que celle d'élever ses enfants ? Et pourquoi le travail domestique, qu'il soit le fait des femmes comme des hommes ne devrait pas être reconnu ?

Pourquoi, si j'élève des hamsters ou des cochons doit-on me payer ? Et si j'élève mes enfants ça doit être du bénévolat ? La solution serait le revenu universel inconditionnel de base.

Il me semble que certaines féministes, comme les machos, ont à priori des préjugés défavorables contre le sexe opposé. Et qui ne sont pas forcément toujours justifiés. En attendant, le Grand Cirque continue ! En piste, et si vous êtes sensibles, préparez vos mouchoirs !

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 avril 2016

jeudi 14 avril 2016

533 Retrouver le chemin du cœur des femmes

Il y a quelques années, client d'un taxi de nuit parisien, un inspecteur de police lui fit la remarque suivante : « vous ne serez jamais attaqué par des voleurs, car vous n'avez pas peur. » Et l'inspecteur d'expliquer pourquoi. Parce que pour attaquer sa victime, un malfaiteur a besoin nécessairement de sentir un rapport de domination. L'appât du gain, la perspective de réussir un mauvais coup sans se faire prendre par la police ne suffisent pas. Sans cet attrait psychologique supplémentaire, un bandit n'attaquera pas. Il laissera tranquille sa victime potentielle, quand bien-même il aurait la possibilité de l'agresser et voler. C'est le chauffeur de taxi qui m'a raconté cette anecdote.

Officiellement, on invoque les motifs politiques, économiques, idéologiques, religieux des guerres. Mais en fait la dimension psychologique domine. Quand en 1992 la Tchécoslovaquie, créée fin 1918, a éclaté en deux pays distincts, tous les ingrédients théoriques existaient pour qu'éclate une guerre d'opposition à cet éclatement. Elle n'a pas eu lieu, car les Tchèques et les Slovaques n'y étaient pas psychologiquement disposés. En revanche, quand en 1992 la Yougoslavie, créée également fin 1918, a éclaté, ce fut le début d'une horrible guerre.

Quand en 1974 les dictateurs de la Grèce des colonels voulurent déclencher la guerre contre la Turquie à propos de Chypre, la jeunesse grecque en bloc refusa de se rendre à l'appel sous les drapeaux. Quand les policiers appréhendaient des jeunes réfractaires dans la rue, ils rigolaient ! La dictature des colonels s'effondra. On cache le plus souvent au public cette histoire très instructive.

La psychologie est à la base des guerres, pas les problèmes qui servent seulement de prétextes pour les déclencher.

Les hommes aiment la guerre et les conflits en général parce qu'ils ont perdu le chemin du cœur des femmes. Ils s'adonnent à un grossier harcèlement permanent de toutes les femmes qu'ils trouvent « sexuellement appétissantes ». Ce qui les rend odieux aux femmes qui ne demanderaient pas mieux que les aimer.

Les hommes, pour la plupart sont prodigieusement ignorants de la psychologie et physiologie masculine et féminine. Ils prennent les femmes séduisantes pour des trous capricieux qui, pour d'incompréhensibles raisons, se dérobent à la pénétration de leur pénis en érection. Ils confondent envie réelle de « faire l'amour » et raisonnement intellectuel allant dans ce sens.

Ces centaines de millions, voire milliards d'imbéciles de sexe masculin, croient à tort que l'érection et la « cowperisation »  ̶  émission par le pénis d'un liquide lubrifiant gluant que j'appelle « salive d'amour »,  ̶  signifie le besoin, l'urgence, le souhait de l'acte sexuel.

Le langage lui-même les induit en erreur. Il parle de « liquide pré-coïtal » ou « liquide pré-éjaculatoire », s'agissant du liquide lubrifiant gluant émis par le pénis, de « préliminaires » à propos de certaines caresses, etc.

Quand un nouveau né ou un petit garçon bande, personne ne dira qu'il a « envie de faire l'amour ». Mais essayez de l'expliquer à un garçon de quinze, dix-huit, vingt ans et plus, quand nu, il bande au lit, à côté de sa petite amie nue qui le caresse et l'embrasse ? Elle, elle peut parfaitement avoir conscience qu'elle a juste envie de caresses et bisous et pas d'une pénétration. Mais, osera-t-elle seulement l'exprimer ? Elle acceptera de « passer à la casserole » et servir de vide-couilles à un abruti qu'elle aime. Et avec lequel elle finira par rompre. Car baiser sans en avoir vraiment envie, c'est comme manger sans avoir faim. D'emblée ou à la longue, ça devient odieux, insupportable.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 avril 2016

mardi 12 avril 2016

532 Ce qui fait le plus peur aux hommes

La terreur majeure chez les humains, en tous les cas ceux qui m'entourent dans la société où je vis aujourd'hui, c'est la terreur du viol. Cette peur est telle qu'elle génère la peur de la peur. On n'en parle peu ou guère. Et chez les hommes on n'en parle jamais. Car, si c'est aujourd'hui relativement banal d'évoquer les violences sexuelles infligées aux femmes ou aux enfants des deux sexes, du viol d'hommes par d'autres hommes on ne voit ce sujet abordé que dans les récits concernant les prisons. Pourtant, c'est un fait, les hommes vivent dans une terreur panique d'être violés. Ce qui a diverses conséquences étranges. Par exemple, les gays font peur à quantité d'hommes. Ils dissimulent cette peur avec de la haine. Le plus souvent, les hommes refusent avec énergie les câlins d'autres hommes et ont une peur panique d'en faire. Par peur du viol, mais ça ils ne se l'avouent guère, voire jamais.

Quand un homme apprécie beaucoup un autre homme à Paris, il va lui serrer longuement la main. Parfois lui tapera sur l'épaule, par exemple, ou lui posera un instant la main dessus. Mais, surtout, aucune caresse ! Pourquoi ? Parce que la terreur du viol règne.

Les violeurs, qu'on appelle « pointeurs » dans les prisons, font les frais de cette panique masculine généralisée. Ils seront pourchassés et lynchés par quantité d'autres détenus. Pourquoi ? Parce qu'ils évoquent pour eux leur peur. La même raison explique la violence extrême que prend fréquemment l'homophobie. Les hommes ont peur d'être violés. Un gay ne cache pas son goût pour le sexe avec des hommes. Il se fera massacrer en qualité de violeur potentiel. Y compris quand il n'en est absolument pas un. Mais la peur extrême conduit à des comportements irrationnels et violents.

Une autre conséquence de la peur du viol chez les hommes est la grossièreté envers les femmes. On affiche, si possible à plusieurs, qu'on est « des hommes ». On insulte la femme, braille des chansons de corps de garde, fait des blagues « bien grasses », pourquoi ? Pour souligner « qu'on n'est pas des pédés ». Donc, il n'y a aucun risque de viols entre nous, les « hommes ». Ouf !

Les injures chez les hommes sont aussi tournées très souvent de la même rassurante façon. On traite ceux qu'on n'aime pas de « pédé », « petit pédé », « sale petit pédé », ou, plus explicite : « d'enculé ».

La panique masculine n'est jamais avouée. Elle conduit y compris aux meurtres d'homosexuels déclarés ou supposés tels. Ces meurtres sont même inscrits dans les codes de lois de divers pays. Ce y compris quand le chef de l'état est « à voile et à vapeur », c'est-à-dire couche avec des femmes comme des hommes. Ce fut le cas chez les Mongols à l'époque de Gengis Khan. Ce chef, de notoriété publique avait une épouse et un amant. Pourtant, le code de lois qu'il fit édicter punissait de mort l'homosexualité entre hommes !

L'activité « sexuelle » est « culpabilisée » car elle permet le viol d'hommes par d'autres hommes. La vue de la « nudité » est proscrite, car le « sexe » fait du « corps » une arme. La vue du pénis en érection est interdite, car elle équivaut à brandir une arme menaçante. Chez certains hommes stupides existe la fierté de posséder un très grand sexe, car ils croient ainsi posséder une très grande arme. Et selon eux dans cet organe réside le courage, car être courageux, c'est « avoir des couilles ».

Quand les hommes reconnaîtront leur peur, l'analyseront et s'en débarrasseront, l'Humanité aura fait un très grand progrès. Il faudra aussi que les hommes arrêtent de harceler stupidement les femmes, ce que font la plupart d'entre eux. Alors, la peur cessera de régner entre les humains. Et la vraie Civilisation pourra enfin commencer. Quantité de problèmes liés à ce qu'on a baptisé « la sexualité » s'évanouiront complètement. Et enfin l'homme et la femme se découvriront et vivront.

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 avril 2016

dimanche 10 avril 2016

531 La cuillère de goudron du viol dans le tonneau de miel de l'amour

Il y a diverses sortes différentes de viols : le viol par violence, le viol par abus de confiance, le viol par pression psychologique. Ces diverses sortes de viols génèrent la peur. La peur est l'opposé exact de la confiance indispensable à l'amour. Le viol est la cuillerée de goudron qui très souvent pollue et détruit la douceur du tonneau de miel de l'amour. Une femme vous plaît beaucoup ? Vous auriez envie de la revoir, car vous la croisez un jour par hasard dans le métro parisien ? Vous n'allez oser rien faire. Ou tenterez de l'aborder et elle pourra vous envoyer bouler. Pourquoi ? A cause de l'omniprésence de la peur du viol sous ses diverses formes.

Le viol a pris longtemps également la forme du viol conjugal. La femme doit obéir à son mari proclamait la loi française en 1880. Donc, lisez : obéir aussi au lit. Une dame née vers 1920 me racontait il y a des années que toutes ses amies lui tenaient le discours suivant : « avec mon mari, j'attends qu'il ait fini sa petite affaire pour aller me laver. » Un ami rendu fou par le refus de baiser de sa femme manqua de se suicider il y a environ vingt ans. Sa femme, qui l'a quitté depuis, me confiait : « le pauvre, il ne réalise pas que je n'en ai pas envie. »

Plus subtil et très destructeur existe enfin une forme de viol de la Nature qu'on pourrait baptiser « l'auto-viol ». On se viole soi-même en décidant de « faire l'amour » non suite à un désir effectif et réciproque, mais en vertu d'un raisonnement intellectuel imbécile : « je bande, ma copine est à côté de moi, elle doit en avoir envie, alors : allons-y ! »

Et on met le truc dans le machin. Et la prestation est minable. Et on recommence un certain nombre de fois au cours des années. Et voilà que pour une raison mystérieuse, la copine se barre...

C'est que l'acte sexuel n'est pas un acte anodin. Et, sans s'en rendre compte, on a, acte sexuel imbécile et mal-venu après acte sexuel imbécile et mal-venu, fini par détruire la relation. On est passé insensiblement de l'amour et l'attirance à la haine et au rejet. Et on n'y comprend rien. On est triste tous les deux et la relation d'amour est finie.

Alors, de graves crétins vous souffleront à l'oreille : « c'est normal, l'amour, ça dure deux ans ! » Ou bien encore, plus classique : « c'est normal, c'est la faute de ta copine, les femmes ne savent pas ce qu'elles veulent ! »

Car, pour des centaines de millions de crétins solitaires et égoïstes, que la femme « sache ce qu'elle veut » signifie qu'elle veut exactement ce que son homme veut d'elle. Qu'elle soit tout à la fois sa maman, sa putain, sa confidente, sa garde-malade, sa comptable, sa femme de ménage, sa pondeuse et torcheuse de gosses, son admiratrice, sa pardonneuse... « Fidèle » et le laissant courir la gueuse. Mais qu'elle ne soit en aucun cas une femme à part entière, un être humain de sexe féminin.

Un ami sympathique me confiait très récemment avoir rencontré l'amour. La fille rêvée et il voyait se profiler devant lui une magnifique histoire d'amour. Je peux de mon côté, sans connaître cette fille autrement que par ses propos enthousiastes, vous assurer que cette histoire d'amour est promise à l'échec. Pourquoi ? Parce que la première chose que cet ami a couru faire est le teste du SIDA. C'est-à-dire qu'il s'est dit d'emblée, voilà l'amour, voilà le trou rêvé. Il aurait été plus urgent de se poser la question de lui offrir un cadeau, des fleurs, lui écrire un poème, une chanson, l'inviter à un beau spectacle, une promenade en forêt... Non ! Le cul tout de suite. Il l'aura sûrement, vue la mentalité régnante à notre époque dans sa classe d'âge. Il aura aussi la suite logique de son empressement fouteur : la déception et la fin de sa belle histoire d'amour. Et je ne peut rien lui expliquer. Il est comme le grand tétras amoureux, quand il chante l'amour il n'entend rien.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 avril 2016

530 Pourquoi la plupart des hommes ne comprennent pas les femmes

La plupart des hommes ne comprennent pas les femmes. Ils l'avouent même. Et rejettent systématiquement la responsabilité de leur incompréhension sur les femmes.

La raison effective de cette « incompréhension » est que la plupart des hommes ont reçu un conditionnement imbécile qui leur fait croire que toutes les femmes « désirables » sont à baiser de toute urgence. Comme les femmes, elles, n'ont pas subi un conditionnement allant dans ce sens, elles esquivent, résistent, fuient ces encombrantes « avances ». Dont le but unique est le soulagement de couilles d'hommes qui ne s'assument pas en tant qu'homme. Un vrai homme n'est pas une sorte de Priape en rut permanent. Il adore les femmes. Et, parfois, mais plutôt rarement, il peut arriver qu'il ait effectivement une envie authentique et réelle de coït répondant à une envie symétrique chez son ou sa partenaire éventuel. Et alors, qu'ils « fassent l'amour » ensemble n'est pas un problème et va de soi. Mais, la plupart du temps ça ne se passe pas comme ça.

Le plus incroyable dans le conditionnement qui transforme les hommes en imbéciles en quête permanente de planter leur queue dans un trou auquel ils résument leurs cibles, est que ce conditionnement est aussi transmis aux garçons par leurs mères. J'ai moi-même réalisé il y a peu quand on m'a introduit ce comportement imbécile dans ma tête. J'avais alors 22 ans.

A cet âge, certes, la gent féminine m'attirait, mais je ne pensais nullement à y fourrer ma queue. C'est l'initiative de ma mère et du médecin de famille qui m'a littéralement jeté dans les bras d'une fille de 17 ans, afin que je perde ma qualité de puceau. Cette immonde expérience m'a mis dans la tête par la suite le délire général des hommes consistant à vouloir toujours ramener sa queue dans tous les commerces sympathiques avec des demoiselles. Comme je n'étais pas une grosse brute, les filles me rembarraient sans difficultés. L'une d'elles m'a même expliqué un jour que le problème que je posais est que je ramenais toujours cette histoire de queue et de trou dans notre relation. Cette histoire que j'emballais dans le papier d'aluminium de « l'amour ». J'étais amoureux, donc...

Et les filles, qu'en disent-elles généralement des effets de ce conditionnement imbécile sur les garçons ? La plupart du temps elles n'en disent rien. Car on leur apprend très tôt à se taire, ne pas revendiquer ouvertement, remettre les hommes en question. On leur apprend à fermer leur gueule et subir de préférence en silence. Il n'y a pas si longtemps, en France, la plupart des femmes et jeunes filles victimes de viols n'allaient se plaindre ni à leurs amis, ni à leurs parents, ni à la gendarmerie.

J'ai fini par sortir de mon conditionnement imbécile général il y a peu de temps. J'ai été un con durant quarante ans, même un peu plus. Ce qui m'a fait me remettre en question, c'est que j'ai vu voler en éclats une belle histoire d'amour. Se terminant même par un moment de franche hostilité réciproque. Cette histoire était la mienne et je me suis demandé comment ma copine et moi avons pu en arriver là. A force de creuser le problème, j'ai trouvé le pot-aux-roses. Nous étions amis, ne nous cachant rien, et, un beau jour avons commencé à « y mettre les mains ». Mais comme deux cons en avons conclu que « nous étions un couple » et donc devions forcément « faire l'amour ». Alors, on a suivi le mode d'emploi. Et la connerie s'est installée. Pourquoi si on est proche, on s'aime, s'embrasse, on dort ensemble, devrions-nous forcement chercher à foutre ? Pour suivre le conditionnement con de milliards de cons sur Terre. Résultat, petit à petit, avec cet acte imbécile et mal-venu, car voulu par raisonnement et conditionnement et pas par désir véritable, nous avons rongé la base de notre belle histoire d'amour qui a fini par s'effondrer. A présent, je sais que c'est une très grave erreur de vouloir, y compris de bonne foi, faire en amour « comme tout le monde ». On s'aime ? Aimons-nous ! On s'embrasse ? Embrassons-nous ! On dort ensemble ? Dormons ensemble ! On doit faire l'amour sans vrai désir ? Non, rigoureusement NON !!!

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 avril 2016

lundi 4 avril 2016

529 Théorie du choc pornographique

Dans les années 1950 des ouvrages de morale d'inspiration catholique édités en France expliquaient leur devoir aux épouses nouvelles. Si elles n'éprouvaient pas de plaisir dans l'amour « physique » avec leur mari, c'était juste une question de patience. Il fallait accepter des galipettes décevantes et, à la longue, petit à petit, le plaisir viendrait. Et que se refuser à son mari risquait de le pousser à aller voir ailleurs. Les mots ne sont pas rapportés ici exactement, mais le sens oui. Je notais l'extrême hypocrisie de ce discours : « résignez-vous, demain ça ira bien et laissez-vous servir de vide-couilles à votre époux. Faites votre devoir d'épouse soumise et de sex toy conjugal ! »

Dans les années 1970 et au delà un discours similaire mais actualisé et apparemment ouvert et progressiste s'est mis à fleurir. En tous cas je l'ai remarqué dans ces années-là. Cette fois-ci il s'adressait au couple et pas uniquement à l'épouse ou compagne. « L'amour physique est décevant ? Ce n'est rien, c'est passager. Il faut apprendre à connaître le corps de l'autre et avec le temps le plaisir viendra. » Exactement le même discours normatif : « baisez, même si c'est décevant. Demain tout ira bien ! »

Je me gaussais surtout du premier discours. Bien sûr, me disais-je, voilà bien un discours machiste destiné à la femme qui doit se soumettre à la volonté baiseuse de son compagnon ! Et pourtant, moi-même, sans le réaliser, me situais exactement sur le même terrain !

On m'a conditionné à l'âge de 22 ans à l'idée que je devais avoir une partenaire sexuelle. Ne trouvant pas particulièrement jouissives les galipettes la plupart du temps ou presque, je me disais : « à la longue ça finira par s'arranger. » Exactement le même tissu d'âneries que je critiquais par ailleurs.

En fait, si « le sexe » n'est pas une fête, il n'y a aucune raison que ça s'arrange à la longue. Surtout quand il s'agit du sexe institutionnel. Quand on fait « comme tout le monde » pour suivre le troupeau.

Quand on se retrouve avec sa copine toute neuve et nue, on peut connaître une excitation dite « sexuelle » qui a deux racines : l'une, c'est le conditionnement culturel stupide régnant. L'autre, c'est que tout simplement le plaisir sans aucun désir particulier... fait bander à l'occasion. Mais l'imbécile que nous sommes devenus suite au décervelage culturel régnant fait que nous croyons stupidement à l'équation érection égal désir de coït.

Quand nous commençons à prendre l'habitude de l'autre, le désir factice et apparent retombe. On cesse de bander. Exactement le contraire du discours où on prétend qu'à la longue on va devenir un prince et une princesse du rut. Il n'y a plus d'érection, plus d'excitation. Alors on cherche des fois des « trucs » pour remettre en marche une mécanique qui marche parfaitement bien et reconnaît tout simplement que le coït n'est pas à l'ordre du jour.

Les princes de la baise, les coureurs de jupons émérites, les cavaleurs professionnels chercheront une issue de sortie. Elle consistera quelquefois à lâcher une créature de rêve pour l'échanger contre un cageot. C'est un coup classique. Passé le choc pornographique excitant du début, le baiseur frénétique s'ennuie avec sa princesse. Et choisit de draguer dans les poubelles.

C'est tout au moins ainsi que son cerveau malade analyse la situation. La Nature a horreur de l'amour factice et de la baise artificielle. Alors, tout naturellement et en douceur elle se venge. Et dégrade les pseudo victoires représentées par les « supers conquêtes » des cavaleurs professionnels.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 avril 2016

dimanche 3 avril 2016

528 Essai sur l'intolérance idéologique sexuelle

Dans la société où je vis règne l'intolérance idéologique sexuelle. En vertu de l'idéologie dominante, nous devons tous obligatoirement dès que nous sommes classés « adultes » être, au choix :

Sans vie sexuelle, soit que nous sommes des « saints abstinents », on ne voit pas pourquoi l'abstinence en question devrait nous valoriser ? Soit par malchance nous serions « privés de vie sexuelle ». Et serions de ce fait forcément et obligatoirement « très malheureux ».

Ou, si nous ne sommes pas dépourvus de vie sexuelle, alors soit : nous avons un « partenaire » attitré, « sérieux » et sommes heureux, c'est « l'amour ». Soit nous sommes malheureux et donc « malheureux en amour ». Il existerait donc un domaine spécial : « l'amour », où nous devrions avoir notre « partenaire ». Ou, sinon nous sommes « libertins », allons d'aventures en aventures, « faisons n'importe quoi » et sommes malheureux ou heureux... Enfin, si nous n'appartenons à aucune de ces catégories obligatoires, nous sommes alors forcément des déviants, des monstres aux goûts étranges, criminels ou pas, mais en tous cas douteux et : heureux ou malheureux.

Il existe enfin les vieillards, les malades et les handicapés, pour ceux-là c'est simple : ils n'ont pas et ne doivent pas avoir de « vie sexuelle ».

Telle est l'idéologie dominante avec ses classifications. Elles sont abondamment « justifiées » par des références à ce qui serait sensé être « normal », « moral », « ordonné », « allant de soi », etc.

Dans bien des domaines on retrouvera ces « belles » catégories obligatoires et exclusives qui, soi-disant, relèveraient de la nature-même. Ainsi si nous prenons le toucher agréable entre « adultes ». Celui-ci est obligatoirement sexuel, selon notre belle idéologie dominante de merde.

Dans sa vie adulte, l'humain va soit ne connaître aucun toucher agréable. Il connaît ce sort par choix ou le subit par malchance et triste sort. Il est heureux ou malheureux. Ou alors il dissimule derrière son abstinence apparente d'horribles perversions cachées, ou il est « un homosexuel qui s'ignore », qui « refoule ses pulsions », « ignore son identité ».

Ou alors l'humain connaît le toucher agréable dans le cadre d'une relation « normale », « sérieuse ». Il a un ou une « partenaire » : mari, amant, fiancé, épouse, maîtresse ou fiancée, et rien d'autre !!!

Sinon, il est « un coureur », « un libertin », « une salope », « une putain », quelqu'un « qui fait n'importe quoi ». C'est fou le nombre de fois où l'on peut entendre cette formule d'anathème dans notre très tolérante et charmante société parisienne : « moi, je ne fais pas n'importe quoi ».

Enfin, il y a les déviants, pervers et autres monstres plus ou moins ou tout à fait criminels qui pratiquent des touchers agréables abominables et pervers.

Catégorie additive : elle admet que le toucher agréable est forcément sexuel. Mais qu'il existe à côté un toucher « neutre » baptisé « massage ». Il est « innocenté par son caractère thérapeutique ».

Les soi-disant obligatoirement pratiquants du « sexe » seront classés : asexuels, homosexuels, hétérosexuels, bisexuels et parfois transsexuels. Il n'y aura place pour aucune autre catégorie. Je ne vois aucune raison de me plier à l'idéologie régnante, ne serait-ce qu'à la vue du nombre énorme de malheureux en amour que compte la société. Que cette idéologie de merde aille au diable avec ses classifications ! Place à la justesse, vérité, objectivité, authenticité, à L'HUMANITÉ !

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 avril 2016