dimanche 3 avril 2016

528 Essai sur l'intolérance idéologique sexuelle

Dans la société où je vis règne l'intolérance idéologique sexuelle. En vertu de l'idéologie dominante, nous devons tous obligatoirement dès que nous sommes classés « adultes » être, au choix :

Sans vie sexuelle, soit que nous sommes des « saints abstinents », on ne voit pas pourquoi l'abstinence en question devrait nous valoriser ? Soit par malchance nous serions « privés de vie sexuelle ». Et serions de ce fait forcément et obligatoirement « très malheureux ».

Ou, si nous ne sommes pas dépourvus de vie sexuelle, alors soit : nous avons un « partenaire » attitré, « sérieux » et sommes heureux, c'est « l'amour ». Soit nous sommes malheureux et donc « malheureux en amour ». Il existerait donc un domaine spécial : « l'amour », où nous devrions avoir notre « partenaire ». Ou, sinon nous sommes « libertins », allons d'aventures en aventures, « faisons n'importe quoi » et sommes malheureux ou heureux... Enfin, si nous n'appartenons à aucune de ces catégories obligatoires, nous sommes alors forcément des déviants, des monstres aux goûts étranges, criminels ou pas, mais en tous cas douteux et : heureux ou malheureux.

Il existe enfin les vieillards, les malades et les handicapés, pour ceux-là c'est simple : ils n'ont pas et ne doivent pas avoir de « vie sexuelle ».

Telle est l'idéologie dominante avec ses classifications. Elles sont abondamment « justifiées » par des références à ce qui serait sensé être « normal », « moral », « ordonné », « allant de soi », etc.

Dans bien des domaines on retrouvera ces « belles » catégories obligatoires et exclusives qui, soi-disant, relèveraient de la nature-même. Ainsi si nous prenons le toucher agréable entre « adultes ». Celui-ci est obligatoirement sexuel, selon notre belle idéologie dominante de merde.

Dans sa vie adulte, l'humain va soit ne connaître aucun toucher agréable. Il connaît ce sort par choix ou le subit par malchance et triste sort. Il est heureux ou malheureux. Ou alors il dissimule derrière son abstinence apparente d'horribles perversions cachées, ou il est « un homosexuel qui s'ignore », qui « refoule ses pulsions », « ignore son identité ».

Ou alors l'humain connaît le toucher agréable dans le cadre d'une relation « normale », « sérieuse ». Il a un ou une « partenaire » : mari, amant, fiancé, épouse, maîtresse ou fiancée, et rien d'autre !!!

Sinon, il est « un coureur », « un libertin », « une salope », « une putain », quelqu'un « qui fait n'importe quoi ». C'est fou le nombre de fois où l'on peut entendre cette formule d'anathème dans notre très tolérante et charmante société parisienne : « moi, je ne fais pas n'importe quoi ».

Enfin, il y a les déviants, pervers et autres monstres plus ou moins ou tout à fait criminels qui pratiquent des touchers agréables abominables et pervers.

Catégorie additive : elle admet que le toucher agréable est forcément sexuel. Mais qu'il existe à côté un toucher « neutre » baptisé « massage ». Il est « innocenté par son caractère thérapeutique ».

Les soi-disant obligatoirement pratiquants du « sexe » seront classés : asexuels, homosexuels, hétérosexuels, bisexuels et parfois transsexuels. Il n'y aura place pour aucune autre catégorie. Je ne vois aucune raison de me plier à l'idéologie régnante, ne serait-ce qu'à la vue du nombre énorme de malheureux en amour que compte la société. Que cette idéologie de merde aille au diable avec ses classifications ! Place à la justesse, vérité, objectivité, authenticité, à L'HUMANITÉ !

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 avril 2016

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