jeudi 12 mai 2016

547 Le mythe matrimonial masculin, la drague, la masturbomanie, la prostitution réelle ou virtuelle, bases de la stupidité machiste et des violences faites aux femmes

Qu'est-ce que le mariage ? S'il s'agit du mariage religieux, il permet de se mettre en règle avec l'église à laquelle on se déclare affilié. S'il s'agit du mariage civil, il s'agit d'un contrat administratif à conséquences juridiques et économiques. Il n'est nulle part indiqué que ces accords contractés assurent un bonheur quelconque. Cette assurance est le fait du mythe matrimonial qui prétend que « mariage » et « bonheur » sont synonymes. S'agissant de l'homme, il prétend aussi précisément que, grâce au mariage, il pourra se vider régulièrement les couilles dans le trou correspondant chez la personne avec laquelle il est marié. Et qu'il sera ainsi « sexuellement » « épanoui ». Ce discours relève très fréquemment de la pure et simple démagogie. Tromperies, « infidélités », aventures diverses, refus plus ou moins catégoriques de baiser, frigidités féminine ou – et – masculine abondent dans le cadre matrimonial. Mais le boniment à la vie dure. Encore tout dernièrement à propos d'agressions d'enfants dont sont accusés des prêtres catholiques, on a vu ce commentaire faire florès : « bien évidemment qu'ils sont amenés à agresser des enfants. Ils n'ont pas le droit de se marier ! » Sous-entendu que si on baise sa femme on n'agresse pas les enfants, alors que quantité d'agresseurs d'enfants sont mariés et quantité de personnes célibataires, y compris des prêtres catholiques, n'agressent personne ! Mais l'équation « mariage égal je m'éclate au lit avec bobonne et ainsi je fous la paix aux gosses car j'ai soulagé ma bite » a toujours ses adeptes. Comme on le voit encore une fois démontré ici : « seule la bêtise humaine sur Terre nous donne une idée de l'infini ».

Le mythe matrimonial masculin n'est pas le seul phénomène à la base de la stupidité machiste et des violences faites aux femmes. Il existe aussi le mythe de la drague. Il faut absolument chercher à baiser tout ce qui bouge, en particulier quand ça paraît « appétissant ». Un homme me disait il y a des années à Paris : « si tu vois une femme, il faut chercher à la draguer, même si tu n'en as pas envie, sinon elle se sentira vexée. »

La masturbomanie, phénomène extrêmement répandu chez les hommes, ne les rend pas sourds, mais contribue à les rendre cons et machos, car elle valide leurs fantasmes. Avec elle, tous les fantasmes se soldent par une giclée d'endorphines dans leur tête, qui contribue à leur bêtise à l'égard de la sexualité. Ils finissent par poursuivre des buts absurdes sans réaliser pourquoi.

La prostitution réelle leur permet de réaliser les fantasmes machistes avec une personne qui joue le jeu car elle est payée pour. La prostitution virtuelle consiste à s'exciter en regardant une photo ou une vidéo où la personne partenaire virtuelle vous excite, car elle est payée pour.

Tout ce système est très bien verrouillé. Ainsi, par exemple, la « nudité », c'est-à-dire le fait de ne pas mettre de vêtements est définie comme « sexuelle », c'est-à-dire appelant au coït. Ce qui est parfaitement faux. Mais, quand bien-même l'auriez-vous compris, les autres, qui vous verront ainsi, l'interpréteront de cette façon. Et la police pourra venir vous « remettre à sa place » si besoin est.

Ce qui est possible, c'est individuellement et dans la mesure du possible, quitter la vieille « morale » machiste. Par exemple en étant nu chez soi quand il fait chaud et que vous êtes seul, et en ne cherchant pas à s'habiller systématiquement pour faire « comme tout le monde ». En considérant le mariage objectivement pour ce qu'il est, ni plus ni moins. En ne suivant pas la mode de la drague. En abandonnant la masturbomanie et ignorant la prostitution réelle ou virtuelle. En vous occupant à vivre en dehors des sentiers battus. En agissant ainsi, le regard change. Le sien et au moins celui de certains autres. On retrouve la simplicité et la tranquillité de ses jeunes années. Et, à défaut du « bonheur » on acquiert la sérénité, qui est peut-être l'autre nom du bonheur.

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 mai 2016

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