vendredi 3 juin 2016

555 Dix-sept veuves pour un veuf...

Il y aurait en France de nos jours dix-sept veuves pour un veuf. Ce qui signifie qu'exceptées celles qui sont devenues veuves jeunes, il y aurait un nombre très important de dames âgées seules. Quelle est leur situation en regard des câlins ? Si vous cherchez sur Internet des sites en référence au mot clef : « caresses », vous trouvez une tonne de sites qui vous parlent de caresses « sexuelles ». Comme si seules celles-ci pouvaient exister. Certes, des dames âgées seules retrouvent parfois un compagnon. Mais quantité d'autres n'ont pas un tel projet de fin de vie.

Or, que leur propose notre société dans le domaine des câlins ? Rien ! Uniquement la baise, et plutôt pour les « jeunes et jolies ». Quant aux vieilles, vous pouvez crever ! Comme si la vie s'arrêtait à soixante ou soixante-dix ans. Et pourquoi les dames âgées n'auraient-elles pas droits elles aussi à « l'esprit de la coccolazione » ? C'est-à-dire à des caresses non assorties d'ultimatums « sexuels » ?

Aujourd'hui, si une dame âgée veut des caresses, elle doit le plus souvent se résoudre à en trouver... auprès d'un chien, un chat... quelle honte pour notre société ! Où sont les humains ? Où est l'Humanité ?

Une dame d'un certain âge disait un jour dans une émission de télévision : « si j'ai vingt chats, c'est pour les câlins. Je ne vais tout de même pas demander à mon fils de quinze ans de venir sur mes genoux ! »

Et voilà où conduit une société obsédé par le sexe malade : vous êtes âgé et vous voulez des caresses ? Prenez un chat. Ou vingt chats, si vous voulez beaucoup de caresses !

Combien de personnes âgées sont ainsi stupidement privées de tous contacts tactiles agréables ? Un jour, une jeune femme qui avait fait aide-soignante dans une maison de retraite m'expliquait : « le soir, aux personnes âgées dont je m'occupais, au moment d'aller dormir, je faisais un petit bisou sur le front et elles s'endormaient beaucoup plus paisiblement. »

« Mais, ajoutait-elle, c'était formellement interdit et il fallait que je le fasse discrètement, hors de la vue du personnel d'encadrement. »

Les bisous sur le front sont interdits... AU FOU !!!

On voit bien ici que notre société parisienne et française, et pas seulement elle, est aujourd'hui à des centaines d'années-lumières de « l'esprit de la coccolazione ». Mais, patience, le jour viendra où se déchirera le voile qui sépare notre société de la réalité.

Et aussi, n'oublions pas non plus ceux qui, ni jeunes, ni vieux, n'ont aucune envie de « s'adonner au sexe » et ont également besoin de toucher, caresses, contacts dont ils se trouvent privés. Car quantité d'humains, parfois très momentanément, ou durant de bien plus longues périodes, pour des raisons qui sont les leurs, ne cherchent pas « le sexe ». Bien sûr, de ceux-là les médias ne parlent pas. Ou alors les présentent comme des malheureux, coincés, victimes de la vie. Aujourd'hui « le sexe » est à la mode. Hier, on disait : « si tu te masturbes, tu vas devenir sourd, fou, aller en Enfer ! » Aujourd'hui, on dit plutôt : « si tu ne te masturbes pas, tu es un malade, un frustré, vas voir le sexologue ! » Ce genre de propos est tellement à la mode de nos jours qu'on ne compte pas le nombre de publications qui, très sérieusement, nous expliquent comment, de quelle façon et avec quelle périodicité nous devrions absolument « faire l'amour ». Pour faire « comme tout le monde » ! Il vaut mieux en rire aux éclats qu'en pleurer à gros sanglots.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 juin 2016

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