vendredi 30 septembre 2016

661 Manifeste de l'Art joyeux

 La base de l'Art joyeux ou Aquarellisme, c'est le respect des gens, l'amour des gens et l'insubordination aux normes créatives en vogue. Tout est, et reste libre. L'essentiel est de se faire plaisir et progresser selon son rythme et sa direction unique et singulière. Il faut voir la pratique de l'Art joyeux comme une promenade. L'essentiel n'est pas d'arriver à un endroit précis, l'essentiel est la promenade. Et on s'arrête quand on veut et où on veut. On ne va pas traiter la recherche du plaisir comme un travail. On peut aussi voir l'Art joyeux comme un bon repas pris entre amis ou une nuit d'amour. À la fin, il ne reste rien. Juste de la vaisselle à laver ou des draps froissés. Et si l'Art joyeux donne d'agréables produits, par exemple des peintures, empressons-nous de les offrir pour faire plaisir à d'autres ! 

 L'Art joyeux porte aussi le nom d'Aquarellisme en référence à ses débuts : le don d'aquarelles que j'ai fait à des personnes choisies par moi. C'est un petit mouvement local, reproductible, bisounounoursien, améliepoulinesque et basilien. Son but est la création et le don d'œuvres artistiques joyeuses à des gens afin de leur donner du plaisir, de la joie, de la bonne humeur. Ces œuvres pourront être de natures les plus variées : peintes, dessinées, dansées, sifflées, calligraphiées, affichées, distribuées en tracts, cultivées en terre, sculptées, cuites ou crues s'il s'agit de réalisations culinaires, chuchotées, déclamées, criées ou chantées s'il s'agit de textes écrits ou improvisés verbalement, etc. 

La référence aux Bisounounours, à Amélie Poulain et à Basile est là pour préciser qu'il s'agit uniquement d'un mouvement gentil, ni ambitieux, ni concurrentiel. Le but est uniquement et exclusivement de faire plaisir et se faire plaisir de manière douce, pacifique et pondérée. Un enfant aussi bien qu'une « grande personne » peut y participer avec le même rang d'importance. 

La base de ce mouvement est le cœur, pas l'argent. Il n'y a pas de style particulier à suivre. Seul importe d'arriver à susciter satisfaction et sourire chez ceux ou celles qui fabriqueront ou recevront les créations fruits de l'aquarellisme. Ces œuvres, bisounounoursiennes, améliepoulinesques et basiliennes pourront aussi bien être une gravure, une statue en granit ou une part de gâteau. 

Je dessine depuis ma petite enfance, j'écris depuis fin 1959 et peins depuis 1982, Je souhaite animer le lancement du Mouvement aquarelliste, au début à raison d'une séance gratuite par mois de peintures, dessins ou poèmes. Ça se passera au Moulin à Café, café associatif et culturel du 14ème, Trois de ses responsables, Anna, l'ancienne cuisinière, Eddy, le gérant, et Julie, la programmatrice-animatrice ont déjà reçu une aquarelle joyeuse. D'autres aquarelles sont parties ailleurs, notamment au Québec, en Italie et en Catalogne. Les réunions au Moulin à Café seront des lieux d'échanges, réalisations et conseils pour créer des œuvres artistiques joyeuses et assurer leur diffusion. Je tâcherais de faire profiter les présents de mon expérience, mes connaissances et ma fantaisie créative. 

Le nombre des participants sera limité à 19, avec l'éventuelle possibilité de créer plusieurs groupes de même ampleur. 19 maximum étant la taille traditionnelle des sociétés festives dites goguettes, jadis en France. Taille qui a fait ses preuves au cours des années. En choisissant de rester moins de vingt on évite quantité d'ennuis et on conserve cohésion et authenticité. Les modalités d'inscription restent à établir. Chacun achètera son matériel. Je pourrais donner des conseils utiles pour ça. On pourra aussi, selon les désirs des présents, réaliser des œuvres collectives ou des œuvres portées sur soi et promenées en ville un peu comme des déguisements. 

La première réunion au Moulin à Café aura lieu le samedi 5 novembre 2016 de 14 à 18 heures. La notoriété de ce mouvement ne sera pas recherchée, si ce n'est la notoriété auprès des amis et de ceux et celles qui découvriront par hasard son existence. Il n'est pas besoin d'être célèbre pour être heureux. Réussir un moment à rendre heureux les autres est le premier but des aquarellistes. On n'est pas ici pour obéir aux ordres d'un professeur, mais d'abord pour apprendre de nous-mêmes. Libérer ou réveiller sa créativité endormie. Retrouver et fortifier sa fantaisie et son âme d'enfant. Et surtout : se faire plaisir

On est là pour s'émanciper des conformismes artistiques et des infrastructures culturelles officielles et cultiver son originalité ou son peu d'originalité. L'essentiel étant pour chacun de trouver ou retrouver son authenticité par delà le phénomène des modes et la peur des différences. 


 Basile, Paris le 30 septembre 2016


AUCUN NIVEAU OU ÂGE REQUIS !
INUTILE DE « SAVOIR DESSINER » POUR PARTICIPER !
BIENVENUE À TOUTES ET A TOUS !
 FAITES-VOUS PLAISIR ! REJOIGNEZ-NOUS !!!   


lundi 26 septembre 2016

660 Qu'est-ce que « la palette appauvrie » ?

La palette appauvrie est une technique picturale que j'ai commencé à utiliser pour réaliser des aquarelles, mais qui concernant les couleurs, peut être utilisée avec d'autres médiums : huiles, acryliques, etc. 

Je suis parti de la constatation que je disposais d'un nombre de couleurs très étendu. Pour manier celles-ci harmonieusement selon mon plan choisi, j'ai décidé ceci : je commence à colorier mon dessin et use pour cela d'une, deux, trois, quatre couleurs. Là j'arrête mon choix. Ces quatre couleurs seront les seules que je vais utiliser pour cette aquarelle.

Le résultat est que les diverses parties de l'aquarelle que je vais ainsi colorier avec ma palette volontairement appauvrie vont se répondre. On retrouvera en divers endroits de ma feuille les mêmes couleurs.

En cas de nécessité, bien sûr, je pourrais encore en ajouter une ou deux.

Le résultat est intéressant et a été apprécié positivement par les personnes auxquelles j'ai montré les aquarelles ainsi réalisées ou les leur ai offerts.

Personne ne m'a fait remarquer que j'avais usé de peu de couleurs. Tant leur juxtaposition crée un effet de richesse et variété.

J'ai mis sur Internet le résultat de ma recherche picturale :


C'est à l'adresse de mon blog pictural, que je viens de créer et compte enrichir par la suite.
 
Bien sûr, il n'y a pas que cette technique de la palette appauvrie qui est responsable du résultat. Il y a également les capacités de chacun, ici de moi en l'occurrence, et l'expérience. Je peins depuis bientôt trente-cinq ans.

J'encourage le lecteur qui serait tenté d'expérimenter la technique de la palette appauvrie. Son résultat est très riche et intéressant.

Si vous souhaitez me faire part de vos impressions, n'hésitez pas à m'écrire.

Il est très important de créer de nouvelles et belles choses. C'est également là une des façons de répondre à la laideur du monde, hélas encouragée et créée très souvent par des hommes.
 
C'est également la meilleure réponse à donner à la destruction volontaire ou non de richesses artistiques. Il faut en créer de nouvelles.
 
Et ainsi aussi élargir notre vision du monde.
 
L'œuvre d'art va au delà du simple travail humain. Il est courant que l'artiste crée, y compris sans être reconnu par un public, ni à fortiori rémunéré. Créer est un besoin humain très beau et très noble. Chacun d'entre nous le porte en lui et le cultive plus ou moins.

Les petits enfants sont tous très créatifs. Par la suite la société les stérilise bien souvent et ils ne créent plus ou guère. 

Un des plus beaux compliments qu'on m'ait fait est celui que m'a fait un jour une jeune fille, il y a bien des années : « les couleurs de tes dessins, on dirait les couleurs de dessins d'enfants. »

J'ai trouvé un jour dans la poubelle une liasse de grandes gouaches faite par un enfant. Je les ai récupéré et rangé dans un carton à dessins. Elles sont magnifiques. Il serait très important et positif que la société cesse de briser la créativité de la plupart des gens. Créer aide à vivre, à se rendre heureux et rendre heureux les autres. Quand bien-même ça ne rapporte pas un centime d'euro.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 septembre 2016

dimanche 25 septembre 2016

659 Pourquoi y a-t-il tant de femmes dans les services de santé ?

Dans leur immense majorité, les hommes victimes de leur addiction aux endorphines masturbationnelles, harcèlent sexuellement les femmes. Se rendant odieux à celles-ci ils se font rejeter ou font fuir. Le résultat pour les femmes est un grave et profond manque affectif. Elles le compensent plus ou moins bien en s'occupant de leurs enfants quand elles en ont. Mais aussi également par des choix de vies qui leur permettent de donner et recevoir de l'amour.

En premier chef les métiers de la santé leur offre cette possibilité. S'occuper de malades ou blessés permet d'aimer sans danger de se retrouver agressées et sollicitées par des demandes sexuelles inopportunes. Résultat, dans les professions médicales on trouve surabondance de femmes.

Une autre catégorie d'hommes inoffensifs à aimer est formée par les vieillards. Je connais une femme qui se prend d'affection pour des anciens. Le seul inconvénient grave est qu'ils meurent vite. Le dernier est parti brutalement alors qu'il était dans sa 92ème année de vie.

Une troisième catégorie humaine sexuellement inoffensive pour les femmes est formée par les enfants. C'est pourquoi les femmes sont attirées en nombre par la carrière d'institutrice.

Enfin, se détournant de l'amour humain pour chercher à le compenser par un amour autre, quantité de femmes se retrouvent dans les ordres ou proches de celles qui ont choisies de s'y retrouver.

Toutes ces démarches qu'on attribue souvent au tempérament féminin traduisent d'abord et avant tout le blocage de l'amour entre l'homme et la femme. Il est causé par le comportement hyper-sollicitant sexuellement dont témoigne la majorité des hommes. Qui veulent tout le temps baiser.

Plutôt que persister dans la quête d'un amour masculin respectueux d'elles, d'innombrables femmes font le choix d'amours compensatoires avec des catégories inoffensives de la population humaine.

Sinon il existe également des compensations animales : un chat ou un chien fait office de compagnon. J'ai connu une femme qui ne parvenait pas à gérer harmonieusement ses amours avec les hommes, qui n'en voulaient qu'à son cul ou presque. Ce qui est une situation classique. Il fallait voir comment elle s'abandonnait en câlins infinis avec... sa chienne.

L'idolâtrie des humains en France et à Paris pour les chiens et chats a pour origine la difficulté des humains à vivre l'amour avec leurs congénères. Et quand vous voyez la foule de jolies filles en blouse blanche qui travaille dans les hôpitaux et cliniques, pensez qu'elle témoigne par son ampleur de l'échec fréquent des hommes à aimer les femmes. Ils veulent en permanence parvenir au coït. Les femmes ne supportent pas ce désordre affectif et relationnel chez l'homme. Et vont souvent fuir l'amour défectueux des hommes dans l'amour pour une catégorie sans danger pour elles.

J'ai connu une femme qui payait une masseuse qu'elle avait voir régulièrement. Ces massages remplaçait pour elle les câlins que son mari était incapable de lui donner.

Les métiers féminins sont souvent mal rémunérés, mais ce n'est pas là la raison de tant de présences féminines dans les métiers de santé. C'est aussi parce que les hommes le plus souvent ne savent pas aimer. D'ailleurs les postes mieux rémunérés sont aussi de plus en plus majoritairement occupés par des femmes. Selon le journal français La Croix, du 28 février 2013, il y avait alors 41 % de femmes parmi les médecins en France. Il était prévu qu'en 2022 elles formeraient la majorité du nombre total de médecins en France. Il y avait déjà alors 60 % de filles parmi les étudiants en médecine.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 septembrEe 2016

658 Trois poésies

L'amour est comme une prison de velours
L'amour
Est comme un sentiment réciproque
De faim l'un de l'autre
Qui monte progressivement.
Quand on s'aperçoit
Que ce sentiment est là
Il est trop tard
Vous êtes déjà prisonnier
De ses dents de soie
Dans sa prison de velours.
Et arrive le jour
Où vous vous apercevez
Que vous ne pouvez pas
Ne pas vous embrasser.
Que vous ne pouvez pas
Ne pas vous aimer.
Amour libre ?
Certains vantent « l'amour libre »,
Mais il n'y a rien
De moins libre que l'amour.
Il vous retient
Dans ses lourdes chaînes
De velours,
Et vous dit :
« Tu dois faire ça, »
« Tu dois penser ça, »
« Tu dois aller là
Où ton cœur t'emporte, »
En ignorant,
Bousculant,
Piétinant
Toutes les pensées
Qui te retenaient libre.

Nudità

Ero nudo alla mia casa,
Lei era nuda alla sua casa,
Ho quiesto a lei al telefono :
« Sei nuda ? »
Mi ha rispostato :
« Sono nuda,
Totalmento nuda
Per te. »
Ho detto a lei :
« Ti prendo in miei bracci.
Ti stringe.
Poi ti acarezzo
Dapertutto,
Poi
Ti bacio e ti lecco
Dapertutto. »

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 septembre 2016





samedi 24 septembre 2016

657 Le désert affectif organisé par et pour les hommes

Tout à l'heure je rentre dans Le Moulin à Café, le café associatif du 14ème arrondissement. J'aperçois une dame qui étiquette des petits pots en verre remplis de gros sel de mer. Je la questionne sur le motif de son occupation. Elle me répond qu'elle va fêter ici son anniversaire. Les pots serviront à souhaiter la bienvenue aux invités. Tout près de là, légèrement derrière elle, une très jolie fille brune aux longs cheveux assise sur une chaise regarde la scène. Elle porte un mini-short fait d'une sorte de tissu brodé de gros fils noirs. Ce vêtement souligne plus qu'il ne dissimule ses très belles jambes et cuisses croisés. Je remarque que sa présence fait plus que me toucher. Elle m'attire comme si elle avait pour moi un caractère magnétique. Je m'arrache à cette attirance et m'en vais.

Chemin faisant dans la rue je m'interroge : « qu'est-ce qui a pu bien donner à cette très jolie brune cette qualité d'impression particulière ? » Après tout, je croise alors quantité de très jolies filles qui ne me font nullement éprouver cette attirance. En cherchant je trouve l'explication. Son regard était absolument libre. Elle m'a regardé en souriant aussi directement et innocemment que le font les petits enfants. Vu le contexte : un anniversaire, probablement celui de sa maman avec laquelle je m'entretenait, elle m'a regardé sans aucun détours, sans aucune peur. Mais alors et les autres jolies filles ? Et bien les autres passent leur temps par la force des choses à snober tous les hommes inconnus, pour éviter de paraître les draguer. Ce comportement fruit de la résistance féminine aux obsessions coïtales masculines génère un désert affectif organisé par et pour les hommes.

Nous sommes tellement accoutumés à cette situation que nous ne réalisons pas qu'elle existe. Le blocage est général. Peur et défiance ne font pas bon ménage avec l'amour. Le désamour entre l'homme et la femme est déjà présent là. Avant même qu'un mot ait put être échangé, le regard détourné dit déjà non.

Cette situation catastrophique est causée par le comportement sexuel masculin détraqué qui cherche en permanence l'accouplement. Pour que ça change il faut que l'homme cesse de se shooter aux endorphines masturbatoires comme il en a l'habitude depuis l'âge de douze, treize ou quatorze ans. C'est un effort à fournir pour mettre un terme à une addiction qui ruine ses rapports avec les personnes du sexe opposé et au final y compris avec les autres hommes et lui-même.

Comme l'excès de recherche du coït éloigne de lui les femmes, l'homme va se masturber encore plus et verrouillera complètement sa solitude. Et ce n'est pas la masturbation dans le vagin d'une prostituée rémunérée ou d'une victime de viol qui le sortira de sa solitude. Les grands jouisseurs sans âme finissent seuls et malheureux. Ils construisent eux-mêmes leur malheur année après année. Ils font de grands efforts pour devenir malheureux. Et leurs efforts sont récompensés.

Un dragueur professionnel me disait, parlant des femmes qu'il convoitait : « de toutes façons elles ne veulent jamais. » Ce qui signifie que toutes ses « conquêtes » sont passées à la casserole contre leur volonté. Ce furent des viols par pression morale. Jusqu'au jour où il en commit un par pression physique, qui resta impuni, comme le sont la majorité des viols.

Tant que dans notre société française et parisienne il y aura abondance de viols et de risques de viols, crainte omniprésente de l'agression sexuelle en traversant de nuit la ville, nous ne pourrons pas dire que notre société est civilisée.

Les violeurs sont des gens malheureux. Mais ils rendent malheureux d'autres qui ne leur ont rien demandés. La solitude, le « manque de femmes » n'explique rien, n'excuse rien. C'est à l'homme de se corriger s'il veut s'humaniser et trouver ou retrouver le chemin du cœur des femmes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 septembre 2016

656 La masturbation masculine adulte, l'ennui, l'énervement et la peur

La masturbation masculine adulte énerve et fait peur. Voilà comment : elle détraque l'appétit sexuel masculin. Résultat : l'homme harcèle sexuellement sans arrêts les femmes, ou se tient en permanence prêt à la moindre « occasion visible » à les solliciter pour réaliser le coït. Les femmes, qui ne sont pas déformés comme eux sont amenées à les rejeter et tenir à distance. L'homme ne comprend pas ce qui lui arrive. Il considère que la femme est capricieuse, incompréhensible, que « le monde est mal fait ». Un jeune homme me disait très sérieusement : « je ne comprend pas pourquoi une femme peut refuser de faire l'amour avec moi ». Un de mes amis que sa femme quittait s'étonnait : « mais je lui demande juste d'accepter de vivre avec moi ». Cette contrariété de l'homme détraqué sexuellement va le conduire à s'énerver du refus et du rejet féminin. Loin de la femme, il s'ennuiera. Et alors, pour calmer son énervement, remédier à son ennui... il se masturbera. On n'en sort pas. C'est un cercle vicieux.

Comme l'homme rejette sur la femme « mystérieuse », « injuste », « incompréhensible », la responsabilité de la situation dont il est responsable, il s'énerve et s'affole aussi. Il a peur et ne comprend pas. Par sympathie pour son propre sort il recherchera... l'énervement et la peur.

Je connais des personnes très pacifiques qui, en paroles, tuent plein de « méchants » qu'ils n'ont jamais rencontrés. Ils font profession de les combattre. S'inscrivent dans des organisations politiques et vont défiler dans la rue pour des causes qui ne les concernent pas.

Cette question de l'énervement, l'ennui, la peur et sa connexion avec la masturbation masculine adulte ne risque pas d'être décryptée par les « spécialistes ». D'abord, pour eux, la masturbation masculine adulte est une très bonne chose, au minimum à condition de la pratiquer dans un vagin. Ce qu'ils ne qualifieront pas de masturbation, même si la démarche est la même qu'avec la main.

Et puis ils confondent ensemble des choses différentes. La masturbation infantile et adulte, et celle féminine et masculine. La masturbation masculine infantile ignore l'éjaculation. Celle masculine et celle féminine suivent des chemins très différents. Ce sont deux phénomènes différents.

La femme ne cherche pas sans arrêt le coït, quand bien-même elle se masturbe, l'homme oui. Résultat, il emmerde la femme dont l'appétit sexuel est plus authentique que celui de l'homme.

Pour beaucoup de femmes, l'amour des enfants les comblent et leur permet de zapper le chapitre de la déplorable sexualité masculine harcelante et masturbationnelle. En élevant ses enfants, la femme qui a jeté son mari trouve amour et câlins et supporte l'absence d'un mâle maladroit à ses côtés. Il n'est pas étonnant que pour beaucoup finalement le seul amour qu'ils reconnaissent comme existant est celui d'une maman pour son enfant ou ses enfants. Les femmes finissent souvent par définir l'homme adulte comme un petit garçon attardé. Un ami, amusé, me disait il y a bien longtemps que sa femme consentait à ce qu'il la pénètre sexuellement comme pour rendre service à un gamin. Visiblement elle ne prenait pas au sérieux sa demande et sa prestation. Cet homme était plutôt naïf, car par ailleurs, il m'affirmait que les prostituées qu'il avait fréquenté à une époque de sa vie « étaient toutes amoureuses de lui. »

Certaines jeunes filles aujourd'hui cherchent à comprendre comment se rapprocher des hommes et se fourvoient dans une démarche provocante et pornographique, des fois que ça marcherait. J'en aperçois quelquefois. Je pense qu'elles doivent plutôt s'attirer gamelles et déceptions et finirent par renoncer à leur démarche erronée. Pour sortir de l'impasse amoureux, c'est à l'homme qu'il appartient de changer pour devenir ou redevenir le vrai compagnon de la femme.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 septembre 2016

655 L'univers masturbationnel et les vrais amoureux

Dans notre société la masturbation masculine adulte, en détraquant l'appétit sexuel de la plupart des hommes, en faisant des drogués aux endorphines, bouleverse et ravage un nombre incroyable de choses. Par contrecoup la masturbation masculine adulte va semer le désordre et la désolation chez les femmes.

Son appétit sexuel détraqué fait que l'homme a tout le temps envie de baiser et harcèle les femmes. Résultat, la femme est toujours sur la défensive, impotente tactile et s'emmerde au lit.

La femme a en permanence peur d'être envahie sexuellement au sens littéral de ce terme par un ou plusieurs inopportuns. Résultat par exemple elle n'ose pas le plus souvent sourire à un homme inconnu. Son sourire spontané s'efface dans une sorte de grimace que j'ai baptisé il y a bien longtemps « un contre-sourire ». Une jolie fille m'en a parlé très récemment. Même simplement regarder visiblement un homme inconnu est jugé risqué par la plupart des femmes. Par exemple à Paris dans des lieux publics, elles usent de ruses pour les regarder sans paraître les regarder. Comme j'en parlais à une jolie femme de mon entourage, elle m'a répondu que c'était normal, car regarder visiblement un homme inconnu c'était « une avance sexuelle ». Si les femmes ont peur de sourire aux hommes inconnus, ou même simplement visiblement les regarder, comment la relation homme femme pourrait-elle connaître un cours harmonieux ? Et pour ce qui est de la nudité féminine visible ou du toucher de la femme sur l'homme, n'en parlons pas. Il s'agit d'une zone sinistrée.

La femme qui est naturellement portée sur la douceur et la tendresse à l'égard des petits enfants va éviter d'user de cette douceur et tendresse avec les hommes. Il y aura là un très impressionnant blocage. Pourquoi ? Parce que, y compris si elle en use avec un proche connu, ce sera là le déclencheur d'une bête masturbationnelle. Sans comprendre la femme, tenir compte de sa réalité, le mâle abruti voudra lui sauter dessus pour « lui faire son affaire ». J'ai pu constater qu'en de très rares moments la femme baisse la garde, mais la reprend aussitôt.

Ainsi, une petite amie que j'ai eu il y a une trentaine d'années a un jour seulement et durant moins d'une minute eu un toucher complètement différent de son toucher habituel. Le contexte était particulier, il fallait se presser de se quitter, elle était affolée. Le résultat est qu'elle s'est alors rapproché de moi et m'a caressé le bras d'une manière très agréable et totalement inhabituel. Ce phénomène ne s'est pas reproduit. Sinon son toucher était différent et elle suivait une sorte de « mode d'emploi » sexuel qu'elle a fini par abandonner en me quittant. Mode d'emploi dont je ne me souvient pas comme inoubliable mais comme un exemple de stupidité et d'ignorance partagées : on est jeunes et proches, on met le truc dans le machin et on secoue jusqu'à ce que ça gicle. Beaucoup plus récemment, une autre amie, qui n'est pas m'a petite amie, un jour sans aucun motif spécial visible m'a caressé le dos de la main en usant de ce fameux toucher. Je ne pense pas que même elle a réalisé de la particularité de cet instant-là. Par ailleurs elle avait un petit copain. Or, un jour qu'elle venait de le quitter avec forces câlins et bisous d'amoureux, j'ai remarqué que loin d'être détendue et heureuse, elle paraissait extrêmement énervée. Un peu comme une personne qu'on aurait pris en faute. Ce qui dénotait de ce que sa relation avec son petit copain n'était ni saine, ni authentique, mais en quelque sorte « programmée » : on est jeune et beau, donc on se touche l'un l'autre. Mais comme l'autre, le jeune homme, a le bout qui le démange, on essaye de le tenir à distance tout en conservant sa proximité, ce qui revient à chercher à réaliser la quadrature du cercle.

Une femme que j'ai connu m'a laissé voir sa tactique pour ce faire : vivre chacun de son côté et ne voir son amant que deux fois par semaine. Comme ça elle ne prenait le risque d'être harcelée par son amant que deux jours sur sept. Quitte à s'arranger pour éviter des situations délicates telles des tête-à-têtes. Mais quand vient l'heure d'avoir un bébé il est plus difficile de conserver de telles distances. Alors la femme est obligée généralement d'accepter la compagnie permanente d'un obsédé du cul qu'elle aime bien. Mais fini par ne plus supporter. Ce qui fait que naissent de multitudes de familles « mono parentales », une fois que la femme a jeté son inopportun compagnon qui cherchait trop souvent à la consommer.

Ce blocage des câlins de la part de la femme vis-à-vis de l'homme m'a fait définir celle-ci comme impotente tactilement. C'est l'homme qui, par ses revendications incessantes de coïts, la rend incapable de le caresser.

Une autre conséquence du dérangement masturbationnel de l'homme est que la femme s'emmerde au lit. En effet, elle aura beau avoir toutes les meilleures intentions conciliantes qui soient, elle ne pourra pas supporter la conduite sexuelle de son compagnon. Celui-ci usera d'elle comme d'un outil masturbateur, une sorte de poupée gonflable vivante. Il voudra glisser son truc dans le machin et parvenir à l'éjaculation exactement de la façon dont il se masturbe. Il cherchera son shoot d'endorphines accompagnant son éjaculation. Ce faisant de facto il oubliera complètement la femme et ne pensera plus qu'à sa queue et se vider les couilles. La femme devient une sorte de pot-de-chambre receveur de son sirop d'homme. Cela, la femme le sent forcément et ça ne peut pas lui plaire.

Au début d'une relation dite improprement « d'amour », la femme fait avec. C'est pourquoi « au début c'est toujours bien ». Mais, à la longue c'est l'écœurement. La femme va chercher et trouver la peau de banane relationnelle sur laquelle la relation mal entamée devra se casser la gueule et se rompre. Parfois elle ne la cherchera même pas. Un beau jour et sans explications, elle foutra le camp. J'ai connu ainsi deux hommes remplis de gentillesse et de qualités qui n'ont jamais compris pourquoi un beau jour leur chère et tendre moitié a pris sans explications aucune la poudre d'escampette. Parfois c'est l'homme qui en a marre, sentant que quelque chose ne va pas, qui fout le camp ainsi. Mais c'est nettement plus rare. Généralement c'est la femme qui prend l'initiative de la rupture.

La cause n'étant pas claire pour elle, la femme pourra invoquer un motif qui ne tiendra pas la route. Ou alors elle craindra de blesser l'homme en s'expliquant. Mais la rupture, elle, sera bien effective. De toutes les façons l'homme sûr de lui ne sera pas capable d'écouter. Ce n'est pas facile de dire à quelqu'un qu'on aime qu'il est insupportable. Car être contrainte de baiser sans en avoir envie est aussi insupportable que peut l'être parfois le fait de manger sans avoir faim. Rester ainsi avec quelqu'un qui se sert de vous comme trou à éjaculer est absolument insupportable. L'homme est agressif, analphabète tactile. Et au lit le plus souvent et à la longue fait chier la femme avec ses prestations sexuelles égoïstes et minables. Car il se masturbe avec la femme. Il ne fait pas l'amour.

Cette situation calamiteuse et souvent involontaire conduit souvent à quantité de violences morales ou physiques ou les deux. Insatisfait sexuellement, l'homme cherchera à compenser son manque affectif par la violence. Par exemple en conduisant sa voiture de manière agressive. La plupart des accidents graves sur la route sont commis par des hommes. Ces accidents ont un caractère, une origine sexuelle. Il en est de même d'autres violences la plupart du temps. La connerie sexuelle cause ainsi beaucoup de morts violentes, de choqués et blessés, dont un certain nombre restent infirmes à vie. Si nous voulons sortir de ce cercle infernal, il importe de redéfinir l'amour, qui n'est ni « sexuel », ni érectionnel ou mise-en-fleuriste (la mise-en-fleur est l'équivalent féminin de l'érection au niveau génital : le sexe de la femme se « met en fleur »), ni passionnel.

Les vrais amoureux sont d'abord amoureux de l'amour et ne sont pas violents même « au service d'une bonne cause ». Les vrais amoureux il y en a. Ils sont rares et discrets et ne font pas de bruit. Le soleil en se levant ne fait pas de bruit.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 septembre 2016

jeudi 22 septembre 2016

654 Les ravages de la masturbation masculine adulte

Depuis la nuit des temps les humains se sont interrogés sur l'humaine condition. Ils ont très souvent eu de sérieux doutes concernant leur sexualité et ses conséquences néfastes possible. Résultat, quantité de traditions morales à références spirituelles ou non condamnent, prétendent limiter ou réglementer la sexualité humaine. Ces traditions ont toujours eu du mal à s'appliquer. La recherche de coupables a conduit fréquemment à accuser un sexe plus que l'autre, souvent le sexe féminin. Cette accusation a été et est toujours la source de terribles violences. Mais, qu'en est-il exactement de « la sexualité »?

La définir comme source de problèmes est facile. Définir la nature exacte des problèmes est moins aisée. Le terme même employé : « sexualité », n'est pas des plus précis. Pour ma part, suite à plus d'un demi-siècle de réflexion – j'ai commencé à m'interroger sur la conduite humaine au moins dès l'âge de treize ans, – je proposerais à présent la qualification suivante de la source des problèmes :

La source des problèmes est plus spécifiquement masculine. Les hommes ont une faiblesse qui est la masturbation. Elle peut être pratiquée avec la main, ou un accessoire quelconque qui peut également être un ou une partenaire. Le but est de parvenir à l'éjaculation. La démarche est très éloignée du fait de « faire l'amour ». En « faisant l'amour », suivant un désir effectif qui est un sentiment très particulier et plutôt rare, l'homme va s'accoupler en recherchant une communication, un état de communication qui, à un moment-donné va se résoudre par une éjaculation.

La masturbation a souvent été condamnée par diverses traditions. Mais elle l'a été pour des motifs essentiellement économiques. L'homme gaspillerait ainsi sa semence. D'ailleurs étymologiquement, « sperme » signifie semence. A la masturbation a souvent été opposée l'éjaculation dans un vagin, y compris quand il s'agit d'une masturbation réalisée en remplaçant la main par le vagin. Mais là, « officiellement », on a toujours prétendu que ça n'était pas une masturbation, alors que c'est le cas le plus fréquemment.

S'agissant de l'accusation de gaspillage de la semence, la réalité est que déjà le sperme n'est pas globalement de la « semence » qui irait dans « la terre » féminine. La plus grande partie du sperme est formé d'albumine, la substance qui forme aussi le blanc d'œuf. Au sein du sperme on trouve des spermatozoïdes microscopiques, dont l'existence n'est mentionnée que depuis 1667. On les a découvert grâce au perfectionnement du microscope. Ceux-ci vont aller à la rencontre de l'ovule féminin qui pourra être fécondé ou pas. Ainsi, par exemple, le coït entre une jeune fille vierge et un jeune homme, sans user de moyens contraceptifs, n'est fécondant que dans 38 % des cas.

La combinaison d'un ou plusieurs spermatozoïdes et d'un ovule donnera un embryon ou plusieurs plus ou moins viables. L'explication de l'ovulation féminine a été faite seulement vers 1845. Le spermatozoïde a été découvert par Antoni van Leeuwenhoek, l'ovulation a été expliquée notamment par Félix Archimède Pouchet. Le premier était Hollandais, le second était Français.

L'ovulation survient tous les 28 jours durant la période de sa vie où la femme est fertile. S'il n'y a pas fécondation, la femme fait un mini-avortement naturel et élimine l'ovule inutilisé. On appelle ça les règles. On dit qu'elle est « réglée » à partir du moment où cet épisode survient dans sa vie, sauf problèmes ou grossesse en cours.

Mais qu'en est-il des spermatozoïdes ? L'homme les produit dans ses testicules et en permanence. Simplement, s'ils ne sont pas éjaculés, ils sont éliminés avec l'urine. Les spermatozoïdes sont invisibles à l'œil nu. Cette élimination effective tout le long de la période de sa vie où l'homme est potentiellement fécond passe donc totalement inaperçue. La Nature détruit ainsi bien plus de semence que la masturbation ! Des spermatozoïdes sont détruits tout le temps, que l'homme se masturbe hors d'un vagin ou dedans, ou pas. L'écrasante majorité des spermatozoïdes produits ne fécondera de toutes façons jamais aucun ovule.

La crainte de « gaspiller la semence » témoigne de l'ignorance des humains et également de la crainte de la famine dans les époques passées et de la crainte du manque de bras pour la guerre. Car, jusqu'à ces dernières décennies « l'infanterie est la reine des batailles » était un des fondements de l'art de la guerre. Il a fallu atteindre l'époque actuelle pour que la technologie impose sa suprématie sur le fantassin.

S'il n'y a pas « gaspillage » de semence humaine dans l'acte masturbatoire manuel, pourquoi alors vais-je néanmoins et résolument condamner la masturbation masculine adulte ? Pour la raison suivante : quand l'éjaculation survient par la masturbation, il y a shoot d'endorphines. Ce n'est pas du tout anodin. L'homme en se masturbant régulièrement va devenir à la longue endorphinomane, c'est-à-dire ici drogué aux endorphines masturbationnelles. Ce qui va détraquer très gravement son affectivité. N'en déplaise aux thuriféraires actuels de la masturbation. Les propos déclarant la masturbation masculine adulte inoffensive rappellent ceux exaltant durant des siècles les vertus du vin et de l'ivrognerie. La quasi totalité des hommes se masturbent tout le long de leur vie à partir de l'âge de 12, 13 ou 14 ans. Ce qui signifie qu'ayant commencé à l'âge de 13 ans, un homme arrivé à l'âge de 43 ans se masturbant une fois par jour se sera masturbé 10 957 fois !!! Et on prétend que ça n'a aucune incidence sur la psychologie et la physiologie masculine ! Se masturber ainsi ne rend ni fou, ni sourd, ni chauve, ni cancéreux, mais détraque l'appétit sexuel. Ce n'est pas du tout anodin.

Comme son appétit sexuel est détraqué, l'homme va tout le temps chercher à baiser et emmerdera toutes ses « proies » potentielles : qui pourront être féminines, masculines ou enfantines. Car pour certains faute de grives on mange des merles et les « merles » ici sont les enfants. D'autres hommes à l'appétit sexuel détraqué iront vers des animaux. Les bergers s'accouplaient souvent avec leurs chèvres ou se faisaient faire des fellations par des veaux allaitant. Ces pratiques n'ont pas disparues.

Les femmes et les jeunes filles seront harcelées en permanence, sauf quand pour des raisons diverses l'homme se calmera un peu. Ainsi, un père de famille instruit de l'idée qu'un père ne couche pas avec sa fille, s'il suit cette règle morale pourra se retrouver le seul vrai amour de sa ou ses filles. La censure morale fera ici retrouver à un homme son authenticité contrariée d'ordinaire par son habitude masturbationnelle. Il existe aussi des couples incestueux cachés qui sont nombreux et dont on ne parle pas. Comme beaucoup d'hommes auront du mal à déclencher une excitation pour parvenir à l'éjaculation, ils useront de subterfuges. Parmi ceux-ci la pornographie. En regardant des images d'humains se masturbant, coïtant ou simplement nus, les hommes vont parvenir à l'éjaculation. Leur regard sera d'autant plus déformé par cet additif excitatoire pornographique.

Étant en permanence à la recherche du coït, la plupart des hommes se sentiront en concurrence permanente. Leur regard hypersexualisé les amènera également à voir dans tout acte tendre une invite sexuelle, y compris de la part de leur propre sexe. Le dérangement relationnel sera général.

Vivant une sexualité de fable – car les femmes ne sont pas en permanence à la recherche du coït, – les hommes vont se perdre en rêveries et fantasmes sexuels plus ou moins délirants. La contrariété de ces fantasmes pourra les mettre en fureur et les rendre dangereux. Imaginant par exemple « trouver le bonheur sexuel » avec une femme donnée, l'homme déçu pourra subitement la tuer ou se tuer, ou la tuer et se tuer ensuite. Le suicide est la première cause de décès dans la jeunesse. La première cause de suicide des jeunes ce sont les « déceptions sentimentales ». Le sujet est grave. Sans parler des possibles conduites à risques, du possible alcoolisme engendré par ces déceptions, etc.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 septembre 2016

mercredi 21 septembre 2016

653 Quatre euros (le Paradis sur Terre)

Nous sommes le vingt février deux mil seize vers onze heures du matin.
À l'angle de la rue de la Gaîté et du boulevard Edgar Quinet
À Paris,
Il y a un grand café.
Je crois qu'il s'appelle « l'Imprévu »
Mais n'en suis pas certain.
Vous entrez dans ce café parisien
Vous allez au bar
Et apercevez
Légèrement sur votre gauche
Un haut tabouret de bar
Agréablement rembourré.
Vous soulevez le tabouret de bar
Et le déplacez légèrement vers la droite
Pour qu'il soit face à vous.
Vous vous asseyez sur le tabouret de bar.
Vous avisez le garçon
Qui se trouve derrière le bar
Et lui commandez
Un grand café crème.
Il s'éloigne un peu
Puis revient vers vous
Et dépose devant vous
Une soucoupe en faïence blanche
Contenant posés sur sa partie gauche
Presque au milieu
Deux morceaux de sucre
Emballés dans du papier blanc imprimé
Accompagnés
Par une petite cuillère
Posée sur le côté droit
Presque au milieu.
Puis il apporte
Peu après
Une grande tasse également en faïence blanche.
Elle est remplie presque jusqu'au bord
Par un liquide de couleur marron clair :
Le café crème.
Il pose la tasse
Presque au milieu de la soucoupe,
Puis rectifie
Et la met bien au milieu.
Vous prenez sur la soucoupe
Un des deux morceaux de sucre,
Défaites et enlevez son emballage de papier
Découvrant ainsi deux petits morceaux de sucre
De formes identiques, rectangulaires aplatis
De taille égale et accolés l'un à l'autre
Par un de leurs petits côtés.
Puis vous glissez le sucre ainsi dénudé
Dans le café crème.
Ensuite vous prenez dans la soucoupe
Le morceau de sucre restant
Défaites et enlevez son emballage de papier
Et l'ajoutez dans le café crème.
Puis vous avisez
Posé sur le bar
Pas très loin de vous
Sur votre droite
Un petit distributeur en plastique transparent
De forme ronde
Avec une ouverture sur le bas
Formant comme une sorte de guichet
Contenant des morceaux de sucre identiques
Emballés dans du papier.
Vous extrayez un morceau de sucre
Du petit distributeur en plastique
Défaites et enlevez son emballage de papier
Et l'ajoutez au café crème.
Vous vous emparez de la petite cuillère
La plongez dans le café crème
Et mélangez le sucre
Longuement et très soigneusement.
Vous soulevez la tasse
En la prenant par l'anse
Située à votre droite
Ce qui tombe bien
Car vous êtes droitier.
Vous portez la tasse à vos lèvres
Et goutez le café crème
Constatez qu'il est bon et chaud.
Reposez la tasse
Avisez le garçon
Et lui demandez des croissants.
Il vous répond
Qu'il n'y en a plus,
Qu'on est parti en chercher
Et qu'ils vont arriver,
Ils ne vont pas tarder.
Puis le garçon
Vient vers vous
Et pose à votre gauche
Près de votre tasse à café crème
Une petite serviette en papier blanc mince
Pliée en quatre
Et formant un carré.
Très peu de temps après
Il dépose presque devant vous
Mais plutôt légèrement sur votre gauche
Un peu en avant de votre tasse
Une petite corbeille en osier tressé
De forme légèrement ovale
Contenant trois croissants au beurre
Couchés sur un tissu blanc
Replié
Et leur faisant office
De berceau
Et de présentoir.
Vous prenez un des trois croissants
Le portez à votre bouche
L'entrouvrez
Et mordez dedans,
Constatez que le croissant est bon et frais,
Et continuez à l'ingérer
Par bouchées successives
De taille moyenne,
Tout en continuant à boire
Par gorgées successives
Votre café crème.
Vous finissez rapidement
D'ingérer le premier croissant.
Et prenez dans la corbeille
Un deuxième croissant
Mordez dedans,
Cependant vous continuez
A boire votre café crème
Contribuant à en faire baisser le niveau
Progressivement
Par gorgées successives
De tailles relativement égales.
Vous finissez le second croissant,
Et finissez votre café crème.
Avisez le garçon
Et lui demandez l'addition
En précisant que vous avez pris
Deux croissants
Et un grand café crème.
Le garçon vous répond
« Trois euros soixante ».
Le prix ne vous paraît pas très élevé,
Vous vous attendiez à beaucoup plus
N'ayant pas l'habitude de telles agapes,
Car vous êtes un artiste fauché.
Vous prenez dans votre sac
Votre porte-monnaies
Et en extrayez un billet de dix euros.
Vous déposez le billet de dix euros
Sur le comptoir
Près de votre tasse à café crème vide.
Le garçon passe devant
Et ne le remarque pas.
Vous déplacez alors légèrement votre tasse
Afin de bien dégager la vue
Sur votre billet de dix euros.
Le garçon repasse devant
Et remarque votre billet de dix euros.
Il ramasse votre billet de dix euros.
Revient juste après
Et pose sur le comptoir devant vous
Une petite coupelle ronde de couleur jaune
Pas bien plus large que votre tasse.
Elle est visiblement en plastique
Et porte en relief une publicité
En partie cachée par un billet
De cinq euros, une pièce de un euro
Et deux pièces de vingt centimes d'euros.
Les pièces sont posées sur le billet
Et au moins une
Dépasse légèrement du bord gauche du billet.
Vous étendez la main vers la coupelle
Ramassez le billet de cinq euros
Puis la pièce de un euro
Négligez de regarder précisément
La publicité ainsi dégagée,
Sur laquelle vous laissez
Les deux pièces de vingt centimes d'euros.
Ayant ainsi pensé
Au pourboire du garçon,
Vous vous levez de votre tabouret de bar
Vous dirigez vers la sortie du café
Située au plus près de vous
Vous tournez vers le bar et saluez le garçon
D'un sourire et un léger hochement de tête
Il vous répond.
Toute cette formidable
Et fabuleuse aventure
Vous aura couté au total
Quatre euros.
A présent
Vous remontez la rue de la Gaité
L'esprit calme
Et le ventre bien rempli.
Une pensée vous vient
Après cette visite
Dans ce café parisien,
Vous vous dites :
« Quatre euros,
Ce n'est pas cher
Pour un moment de bonheur
Et de parfaite harmonie.
Il faudra que j'en fasse
Une poésie. »

Basile,
philosophe naïf,
Paris les 20 et 21 septembre 2016.
.

lundi 19 septembre 2016

652 Quelques problèmes politico-sexuels

Il y a un quelques jours se tenait un sommet des chefs de gouvernements européens à Bratislava. J'ai regardé une photo prise à cette occasion. Il y avait réunis là plus de vingt hommes et juste quelques femmes. A la place de ces hommes j'aurais eu envie de me cacher. Quelle honte ! Rien que cette suprématie masculine dans ces instances dites « supérieures » montre bien que ce système est faux, mauvais et atteste de problèmes politico-sexuels évidents. On a donné le droit de vote aux femmes... le plus souvent pour élire des hommes aux postes les plus importants. Quelle caricature !!! On appelle ça sans honte ni gêne « la démocratie », « le pouvoir du peuple » et tutti quanti. C'est en fait le pouvoir d'hommes riches sur les femmes et sur les pauvres. Rien n'a changé depuis l'Antiquité, le dème qui exerçait le pouvoir « démocratique » était composé de 20 000 hommes libres exerçant leur dictature sur 200 000 esclaves, les femmes des hommes libres et les « métèques », c'est-à-dire les étrangers vivants à Athènes. Les hommes riches aujourd'hui ont le pouvoir partout et pas seulement dans les 27 pays du Guignol européen.

Arrivent en 2017 les élections présidentielles et législatives françaises. A cette occasion dans leur campagne les candidats nous bassinent avec le chômage et la frénésie du travail et de la concurrence pour tous.

En septembre 2016, je lisais sous la plume d'un professeur à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique et à l'École polytechnique que nous vivions dans « une économie mondialisée où la concurrence est la règle voire le moteur de notre richesse collective future. »

Donc, selon lui la guerre de tous contre tous assurera le bonheur généralisé. Et qu'est-ce que c'est que « notre richesse collective future » ? Elle n'existe pas. Les inégalités augmentent. Le « progrès » technique profite à une minorité qui va en se rétrécissant. La masse des pauvres croit. Celle des ultra-riches se réduit avec la concentration toujours plus grande d'immenses richesses dans la main d'une poignée de super-gavés qui n'ont pas grand chose d'utile, y compris pour eux, à en faire.

Il n'y aura plus jamais de « plein emploi ». Ce n'est pas moi qui l'ai dit le premier, mais bien d'autres. Je suis d'accord avec eux. Quand grâce aux progrès techniques et scientifiques la productivité augmente, la part de travail nécessaire au fonctionnement de la société diminue. D'innombrables postes de travail disparaissent pour toujours. Si on veut réduire ou faire disparaître le chômage, il faut répartir le travail restant en réduisant le temps consacré par chacun à celui-ci, et laisser partir en retraite le plus tôt possible. Un enfant de quatre ans peut le comprendre. Nos géniaux économistes et gouvernants font exactement le contraire. Ils augmentent le temps de travail des salariés et retardent l'âge de leur départ en retraite. Alors, ou bien les cerveaux de nos décideurs ne fonctionnent pas. Ou bien pour des raisons inavouables ils refusent d'appliquer les solutions. Tout le reste n'est que de la littérature.

Et pourquoi alors prôner le travail et la concurrence à tous prix ? Parce qu'en fait ces propos expriment le mal-être des décideurs mâles. La concurrence qui les fait baver, ils n'en ont pas toujours clairement conscience, c'est en fait la concurrence sexuelle entre les mâles pour la possession des femelles. La possession de richesses par les hommes et qui ne leur sert souvent à rien correspond dans leur cerveau malade à la possession des femmes. Le mythe de la croissance est un avatar de leur érection qui les fascine. L'appétit sexuel masculin très largement détraqué par la masturbation et la pornographie entraîne de graves perturbations de leurs rapports avec les femmes, incompréhension, violences, harcèlement, discordes. De graves perturbations des rapports entre les hommes : concurrence, opposition, peur de voir les hommes proches être des profiteurs sexuels. De graves perturbations des rapports des hommes avec eux-mêmes : insatisfaction, sentiment de manque et d'insécurité, avec l'accumulation illimitée de vastes et inutiles pouvoirs et richesses.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 septembre 2016

samedi 17 septembre 2016

651 Slip naturiste, paluchisme et pornographisme

Je parcourais un article récent qui, sur Internet, parlait du naturisme, autrement dit le fait de pouvoir se mettre collectivement à poil dans des enceintes plus ou moins fermées et réservés au poilage. Une dame expliquait que ça avait été sa pratique familiale et bienvenue. Jusqu'au jour où son fils, « comme beaucoup d'adolescents » avait refusé de continuer... On touche ici à un des plus bels exemples classiques d'hypocrisie dans les propos sur le sujet. Pourquoi les « adolescents » subitement n'acceptent plus de se mettre à poil en public ? Tout le monde le sait parfaitement bien, mais fait semblant de l'ignorer. C'est parce qu'arrivé à 12, 13 ou 14 ans, les jeunes gens bandent très facilement. Et c'est là que se montre « le slip naturiste ».

On pourrait croire que les naturistes se promènent à poil et en public en toute simplicité. Pas du tout ! Leur slip, ils le portent dans la tête. Ce slip consiste pour le côté féminin et dès l'âge de 3 ou 4 ans à interdire de laisser voir sa fente. C'est un naturiste qui m'a raconté avec indignation la scène à laquelle il a assisté. Une maman naturiste engueulant sa fille âgée de quatre ans parce qu'elle avait écarté les jambes en compagnie d'un garçonnet de son âge. Et une naturiste nouvelle et trentenaire me fit part un jour du regard réprobateur que lui a jeté une naturiste plus âgée pour lui signifier de resserrer ses cuisses qu'elle tenait écartées.

Ce slip naturiste qui se manifeste très tôt côté féminin, se manifeste plus tard côté masculin. Dès que le membre cherche à se mettre au garde à vous, il faut le cacher.

Du slip naturiste on ne parle pas ou guère dans les milieux naturistes. Un naturiste m'a dit il y a une quarantaine d'années que, pour éviter les érections publiques, des camps naturistes voyaient d'un mauvais œil la venue d'hommes seuls.

Il est intéressant d'analyser le slip naturiste. Premièrement il consiste à faire honte simplement d'exister. Une fille sans fente, ça n'existe pas. Sauf en peinture, gravure, sculpture classiques où elle est mystérieusement gommée. De très grands cons ont même détruit celle qui se trouvait au bas du ventre de la statue en bronze de Houdon figurant Diane nue. Elle est au musée du Louvre. Cet acte de vandalisme fut commis il y a longtemps par des responsables du musée.

Quant aux garçons, c'est pareil que pour les filles : faire honte d'exister. A un certain âge on bande pour un rien, c'est la Nature et rien d'autre. En faire honte c'est remettre en question le seul fait d'être de son âge et en bonne santé de ce point de vue là. Qu'est-ce que j'ai pu moralement en souffrir très jeune et sans faire du naturisme ! J'avais honte de bander pour un rien. C'est aussi con qu'en être fier. Cet interdit des érections qui arrivaient ainsi et très généreusement me donnait l'impression que mon « corps » m'échappait. Qu'il était défectueux, honteux par définition. Merci aux adultes pour m'avoir pollué avec leurs problèmes et leur incapacité à gérer leur physiologie naturelle ! Autre cadeau de l'imbécilité régnante : la honte des rêves humides, dont on n'est pourtant nullement responsable. Ils arrivent naturellement et sans qu'on ait rien demandé pour leur venue.

Fait essentiel à relever, le slip naturiste comporte implicitement une des pires erreurs de la culture régnante, que ce soit pour une fille ou un garçon. L'erreur consiste à croire que la seule vue de la fente ou la seule érection est « sexuelle », c'est-à-dire axée sur l'acte sexuel. C'est totalement faux. Et cette erreur courante fait des dégâts. Ainsi, la plupart des érections n'ont aucun lien direct avec l'acte sexuel. Par exemple, on peut en avoir une du seul fait de voir une jolie fille. Mais, pour autant, a-t-on envie de faire l'amour ? La plupart des fois absolument pas, mais, propagandé par la culture régnante, on se dit oui. Cette démarche sans authenticité est à terme ou d'emblée la cause de la mésentente plus ou moins grave entre l'homme et la femme. Car la femme est ici généralement moins déformée par la culture régnante et reste plus authentique dans ses réactions.

Des milliards d'hommes et de femmes abusés par l'équation érection égal acte sexuel font les cons tous les jours. J'en ai fait partie. C'est bien fini. Je sais que le désir de baiser, si désir il y a, c'est autre chose que simplement et uniquement un phénomène mécanique apparemment axé sur la réalisation de l'acte sexuel.

Troisième catastrophe à laquelle participe le phénomène du slip naturiste : le slip implique que si c'est sexuel, c'est honteux. Comme « c'est honteux », on évitera le débat. On ne parlera pas, on ne communiquera pas sur ce sujet, ou si peu et si mal. Les discussions sérieuses seront évitées. Ce qui va conforter d'autres aspects catastrophiques de la société où je vis. Celle-ci vit sous le règne du paluchisme et du pornographisme.

En argot, se masturber peut se dire de diverses manières. L'une d'elles c'est « se palucher ». Le paluchisme, mot que j'invente ici, consiste à clamer le bien inconditionnel de la branlette. Aujourd'hui, c'est très chic et moderne de dire que c'est une activité inévitable, délicieuse, hygiénique, positive, naturelle, et tutti quanti. Le « modèle » étant l'homme, qui se branle à gogo. A la femme est reproché fréquemment sur Internet de ne pas en faire autant. Seuls quelques imbéciles vont condamner la branlette en l'accusant de maux terrifiants et imaginaires. Par exemple de causer le cancer de la prostate ou la calvitie. Si ! Si ! Je l'ai lu sur Internet.

Mais voilà, si un homme se branle tous les jours une fois, en dix ans il va se branler 3650 fois... Vous croyez que ça n'a rigoureusement aucune conséquence ? Et bien si, c'est comme trop manger. On se détraque l'appétit sexuel. On a envie de baiser tout le temps et on emmerde les femmes, qui elles ne fonctionnent pas comme ça. Elles sont plus authentiques dans leur fonctionnement. Une jeune fille à qui je disais récemment que le problème que les hommes posaient aux femmes est qu'ils avaient trop et tout le temps envie de baiser, a tout de suite rectifié : « non ! Le problème est qu'ils ont tout le temps envie. »

Le complément du paluchisme, c'est le porno, et vanter celui-ci comme un grand « progrès », c'est faire du pornographisme, autre mot que j'invente ici. Notre société parisienne vit aujourd'hui sous le règne du paluchisme et du pornographisme. Une conséquence de ce double règne est de diviser les hommes. Si la baise est omniprésente, ça signifie que tous les hommes sont en permanence en concurrence auprès de la masse des femmes désirables. Ils sont en opposition. De plus, dans une société excessivement sexualisée, le rapprochement entre hommes devient tout de suite suspecté de dissimuler le fait de chercher à profiter sexuellement de l'autre. Même si ce n'est absolument pas le cas. Ayant complètement arrêté branlette et pornographie depuis bientôt six mois, j'ai constaté une nette amélioration de mes relations aussi bien avec moi-même qu'avec les femmes ou les hommes. Ce progrès est plus grand avec les hommes qu'avec les femmes.

Le paluchisme et le pornographisme détruisent l'amitié, l'amour et... le sexe. On ne saurait les interdire. On ne peut pas par exemple empêcher l'inondation pornographique d'Internet. Par contre on peut s'interdire à soi-même de la consulter. C'est affaire de conscience et de volonté. La branlette étant largement pratiquée par les hommes pour des raisons pas seulement sexuelles, mais comme tranquillisant, y renoncer est un effort important. Mais c'est aussi se débarrasser des deux tiers de ses soucis dans la tête. Il n'y a pas que dans le domaine de la psychologie individuelle que le paluchisme et la pornographie ont tant d'influence. Le monde aujourd'hui est dirigé très majoritairement par des hommes. Ils sont avides de richesses personnelles, de pouvoir, de croissance. Tout un jargon ésotérique qui traduit leur mal-être, car ils sont comme la quasi totalité des hommes esclaves du paluchisme et du pornographisme. Ainsi, par exemple, être riche c'est séduire toute les femmes, avoir le pouvoir c'est les posséder toutes. Et le mythe absurde de la croissance infinie à rechercher dans un monde fini dissimule un avatar très simple de l'érection.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 septembre 2016

jeudi 15 septembre 2016

650 Projet de lancement au Moulin à Café du Mouvement aquarelliste

Le Mouvement aquarelliste est un petit mouvement local, reproductible, bisounounoursien, améliepoulinesque et basilien. Son but est la réalisation et le don d'œuvres artistiques joyeuses à des gens afin de leur donner du plaisir, de la joie, de la bonne humeur.

Ces œuvres pourront être de natures les plus variées : peintes, dessinées, dansées, affichées, distribuées en tracts, cultivées en terre, sculptées, cuites ou crues s'il s'agit de réalisations culinaires, chuchotées, déclamées ou chantées s'il s'agit de textes écrits ou improvisés verbalement, etc.

Le Mouvement aquarelliste porte ce nom en référence à ses débuts : l'offre d'aquarelles par Basile à des personnes choisies par lui.

La référence aux Bisounounours, à Amélie Poulain et à Basile est là pour préciser qu'il s'agit uniquement d'un mouvement gentil, ni ambitieux, ni concurrentiel. Le but est uniquement et exclusivement de faire plaisir et se faire plaisir de manière douce, pacifique et pondérée.

Un enfant aussi bien qu'une « grande personne » peut y participer avec le même rang d'importance. La base de ce mouvement est le cœur, pas l'argent. Tout est libre, il n'y a pas de style particulier à suivre. Seul importe d'arriver à susciter satisfaction et sourire chez ceux ou celles qui recevront les œuvres artistiques réalisées. Ces œuvres, bisounounoursiennes, améliepoulinesques et basiliennes pourront aussi bien être une gravure, une statue en granit ou une part de gâteau.

Dessinant depuis sa petite enfance, écrivant depuis fin 1959, peignant depuis 1982, Basile souhaite animer le lancement du Mouvement aquarelliste, qui pourra se faire à raison d'une séance par mois au Moulin à Café, café associatif et culturel du XIVème arrondissement de Paris.

Trois responsables de ce café : Anna, l'ancienne cuisinière partie depuis à Toulouse, Eddy, le gérant, et Julie, la programmatrice-animatrice ont déjà reçu une aquarelle joyeuse. D'autres aquarelles sont parties ailleurs, notamment au Québec, en Italie et en Catalogne.

Les réunions au Moulin à Café seront des lieux d'échanges, de réalisations et de conseils pour réaliser des œuvres artistiques joyeuses et assurer leur diffusion.

Basile tâchera de faire profiter les présents de son expérience, ses connaissances et sa fantaisie créative.

Le nombre des participants aux réunions sera limité à dix-neuf, avec l'éventuelle possibilité de créer d'autres groupes de même ampleur. Dix-neuf maximum étant la taille traditionnelle des sociétés festives dites goguettes, jadis en France. Taille qui a fait ses preuves au cours des années. En choisissant de rester moins de vingt on évite quantité d'ennuis et on conserve cohésion et authenticité. Les modalités d'inscription restent à établir. Chacun achètera son matériel. Basile pourra donner des conseils utiles pour cela. On pourra aussi, selon les désirs des présents, réaliser des œuvres collectives ou des œuvres portées sur soi et promenées en ville un peu comme des déguisements. La première réunion au Moulin à Café pourra se passer durant l'hiver qui vient, par exemple au mois de novembre prochain. Reste à fixer la date, l'heure et la durée de la réunion.

La notoriété de ce mouvement ne sera pas recherchée, si ce n'est la notoriété auprès des amis et de ceux et celles qui découvriront par hasard son existence. Il n'est pas besoin d'être célèbre pour être heureux. Réussir un moment à rendre heureux les autres est le seul et unique but des aquarellistes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 septembre 2016

649 Trois fausses évidences qui détruisent l'accord homme femme

Dans la culture et les traditions de mon entourage parisien, et certainement en d'autres endroits également, règnent trois fausses évidences qui détruisent l'accord homme femme.

La première est la croyance dans le caractère absolument mécanique de l'acte sexuel. Une érection signifierait forcément toujours besoin, désir et bienvenue de l'acte sexuel. Cette monumentale ânerie est confortée par les interdits visuels de la vue des parties génitales et à fortiori de celle du pénis en érection. Or l'érection survient en de multiples occasions et pour de multiples raisons. Prétendre devoir systématiquement la mobiliser pour réaliser le coït est complètement aberrant. C'est ce qui se fait couramment. Il suffirait pourtant de s'interroger quand l'érection arrive pour réaliser que le plus souvent la démarche est erronée et mal venue.

Un médecin à qui je parlais de la sexualité m'a sorti que l'homme en baisant « se prouve qu'il est un homme ». Quel étrange propos ! Dois-je « prouver » que je suis ce que je suis ? Et le prouver à qui, pourquoi et avec quelle périodicité ? Quand bien-même je ne ferais jamais l'amour, cesserais-je pour autant d'être un homme ? Et si c'est par la pratique du coït que « je prouve que je suis un homme », ça signifierait que j'ai besoin d'une tierce personne pour « prouver » que j'existe ? Ici on nage dans l'absurde et l'incohérent.

L'autre fausse évidence consiste à prétendre que l'éjaculation étant toujours agréable, ce qui en fait n'est pas toujours le cas, ce serait là la justification de sa recherche et sa légitimité. Ceci en vertu de l'affirmation : « c'est agréable, donc c'est bienvenu et positif. ». Pourtant fumer, boire de l'alcool, se saouler, trop manger peut être agréable. Est-ce bienvenu et positif pour autant ?

La troisième fausse évidence consiste à rappeler que le sexe ayant été généralement condamné par la morale traditionnelle, celle-ci étant obsolète, le sexe deviendrait universellement positif. En vertu de ce raisonnement, toutes les choses traditionnellement condamnées pourraient se justifier. La guerre ou la torture deviendraient ainsi des choses positives.

La soumission à ces fausses évidences concernant le sexe conduit à ruiner la relation entre l'homme et la femme. La femme se retrouve face à des comportements mécaniques et prédéterminés. L'homme qui bande par le fait du simple plaisir de regarder une jolie fille et absolument pas la plupart du temps parce qu'il la désire sexuellement, se dit : « je dois absolument parvenir à la baiser. » La jolie fille sent bien l'absence de désir réel et authentique, le raisonnement stupide qui la ravale au rang d'outil à masturbation. Elle ne peut pas se sentir à l'aise dans ces conditions.

Au lieu de se remettre en question après des râteaux successifs, la plupart des hommes se disent : « le monde est mal fait » ou « les femmes sont incompréhensibles, capricieuses. » Pour ces hommes, si c'est bon à faire, l'amour devrait être en libre-service. Les femmes désirables devraient être des putes bénévoles et le monde un grand bordel gratuit. J'ai ainsi entendu un homme dire un jour que les bordels devraient être des services publics gratuits. Ces hommes ne se posent jamais la question pourquoi leur démarche ne fonctionne pas. J'en ai même croisé qui, à force d'échecs, se disent qu'il est plus simple de chercher le coït avec d'autres hommes plutôt que des femmes. C'est même une démarche qui aujourd'hui paraît assez répandue à Paris.

Il est pourtant évident qu'il ne faut pas rechercher « le sexe » mais « l'amour ». Mais voilà, la plupart des hommes ne savent ni ce qu'est l'un, ni ce qu'est l'autre. Et ne veulent surtout pas le reconnaître. Alors ils parlent de sexe et d'amour. Mais ce qu'ils recherchent, c'est une masturbation de luxe. C'est-à-dire pas faite à la main, mais dans une bouche, un anus ou un vagin.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 septembre 2016

dimanche 11 septembre 2016

648 Critiques de la « Révolution sexuelle » des années 1970

À lire ou écouter certains auteurs, les années 1970 furent merveilleuses. On baisait à couilles rabattues dans tous les coins et sans mettre de préservatifs. C'était soi-disant l'époque merveilleuse de la « parenthèse enchantée », après l'arrivée de la pilule et avant celle du SIDA. Ce propos tendancieux et exagéré est néanmoins l'écho de certains bouleversements dans le domaine des mœurs. Ils ont touchés un certain nombre de gens et méritent d'être considérés d'un œil critique.

Tout d'abord, pour un certain nombre de gens révolutionner la sexualité consistait à suivre le comportement bébête, absurde voire monstrueux consistant à faire ce qui était interdit parce que c'était interdit. Et que le contraire de l'interdit c'était forcément bien. Cette manière de voir à conduit à toutes sortes d'excès et comportements incohérents. Ce n'est pas parce qu'une chose est interdite qu'elle est nécessairement juste et bonne. Quand bien-même les interdicteurs vous dégoutent. Cette façon de faire a laissé des traces. Ainsi, il était déconseillé de faire l'amour trop, trop tôt dans la vie, trop souvent. Aujourd'hui, on trouve dans quantité de journaux ou sites Internet se prétendant « modernes » la recommandation inverse. Il faudrait baiser le plus tôt possible dans la vie, beaucoup et souvent. Pourquoi ? Parce que.

La seconde erreur importante qui s'est commise durant les années 1970 et pèse toujours est de faire de l'homme le modèle absolu à suivre par la femme pour son émancipation. L'homme se branle souvent ? Donc, la femme doit se branler souvent. L'homme veut faire souvent l'amour ? Donc, la femme doit souvent vouloir faire l'amour. On ne voit pas pourquoi l'homme devrait servir de modèle à la femme en recherche d'authenticité.

La troisième erreur importante a été de maintenir un haut niveau d'ignorance de la sexualité. La femme qui n'a pas envie de faire l'amour a un vagin qui n'est pas tonique durant l'acte. Il ignore la série de contractions réflexes quand l'homme y enfonce son pénis en érection. Il baise alors dans de la guimauve. Ça, je ne l'ai lu nulle part. De même je n'ai jamais lu que si au fond de lui l'homme n'a pas un vrai désir de coït, son acte se résume à une masturbation intra vaginale, buccale ou anale. Il remplace sa main par un orifice anatomique de la partenaire ou du partenaire sexuel.

La quatrième erreur importante a été d'ignorer le poids pervers du commerce. Il n'est pas vrai que le développement immense de la pornographie représente un progrès. Il s'agirait plutôt d'un pourrissement. Aujourd'hui de nombreux jeunes et moins jeunes prennent la pornographie comme une sorte d'éducation sexuelle. Le résultat est déplorable.

La pornographie représente la mise en scène à but exclusivement lucratif de fantasmes essentiellement masculins. Croire voir juste en cherchant à les imiter dans la vie conduit droit dans le mur. De plus, la pornographie accompagne, nourrit, encourage la masturbation masculine adulte qui détraque l'appétit sexuelle. Habitué à se masturber régulièrement et discrètement, car n'en parlant pratiquement jamais, l'homme a tout le temps envie de baiser et emmerde les femmes.

De ce problème il n'en est pas et n'en a jamais été question chez les thuriféraires de la masturbation masculine adulte. Ils la décrivent comme innocente, inoffensive, nécessaire et bienvenue. Comme elle a été plus ou moins condamnée par l'Église, pour nombre de critiques de l'Église la masturbation devient automatiquement merveilleuse. Mais l'Église a également condamné la guerre ou la torture. Cela signifierait-il en conséquence que la guerre ou la torture sont bonnes ?

Il est grand temps de réviser les fruits pas toujours très sains que nous ont laissé les années 1970 dans le domaine des mœurs. Pour aller de l'avant et devenir plus heureux, tout simplement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 septembre 2016

vendredi 9 septembre 2016

647 Rompre avec le conformisme sexuel régnant

Pour un homme adulte, le fait d'arrêter la masturbation et son complément pornographique est pas mal perturbant. Car les hommes, qui sont pour la plupart amateurs de cette drogue, en usent pour de nombreux motifs. Quand ils sont énervés, s'ennuient, se sentent seuls, ou simplement tristes, et pas seulement pour des raisons dites « sexuelles ». Ce qui signifie que quand on arrête cette drogue, quand on se retrouve dans des situations où on avait l'habitude d'en consommer elle vous manque. Il y a déséquilibre. Le moral chancelle un peu. C'est ce que je vis en ce moment. Je parle aussi de ce sevrage et de sa raison avec des hommes, des femmes.

Une ou deux fois, une femme avec laquelle je parlais de l'orientation que j'avais prise paraissait impressionnée d'une certaine façon. Il lui semblait visiblement qu'un homme peut difficilement se passer des pratiques que j'ai abandonné. Elle me questionnait pour savoir si j'y arrivais.

Je crois que la plupart des femmes sont résignées à l'idée que les hommes se comportent mal avec elles. Elles ne voient pas de perspective de changement pour ce qui concerne le comportement sexuel habituel masculin. Pourtant j'ai l'impression que beaucoup d'hommes ne seraient pas insensibles à l'idée de pouvoir changer. Mais le débat n'est pas ouvert. La plupart des hommes ne racontent jamais leur vie sexuelle et parlent encore moins de leur pratique masturbationnelle et leur fringale de pornographie. C'est un sujet tabou. Ou alors on l'évoque en passant et c'est plutôt très rare. J'ai deux frères plus âgés que moi, la question de la masturbation n'a jamais été évoquée entre nous. Avec mon père c'est arrivé deux fois en quelques mots. Petit, je lui ai demandé le sens du mot « masturbation » que j'avais trouvé dans un livre. Il m'a répondu que c'était un garçon qui se frotte le zizi. Et pourquoi ? Lui ai-je demandé. « Parce qu'il est fou, » m'a-t-il répondu. Ma mère était présente et n'a rien dit. Des dizaines d'années plus tard, j'ai demandé à mon père – qui avait été prisonnier de guerre en Allemagne de 1940 à 1943, – si le manque de femmes au camp ce n'était pas trop dur. Il m'a répondu : « il y avait la masturbation ». Ce sont les seuls fois où mon père a évoqué le sujet avec moi. Je relève aussi à présent que mon père paraissait ignorer ou nier l'existence de la masturbation féminine, vue la façon dont il a répondu à ma question quand j'étais enfant.

Sur Internet et dans les médias règne à présent un ordre moral qui veut nous imposer des règles d'« épanouissement sexuel » et de bonheur obligatoire qui font penser à un discours inverse de celui de jadis. Il y a un demi siècle c'était plutôt les mises en garde contre l'épuisement causé par l'activité sexuelle qui dominaient.

Yves Dalpé, dans Le Soleil, journal québécois, écrit le 16 mars 2014, que la masturbation « est non seulement inoffensive, mais salutaire tout au long de la vie à moins de devenir compulsive ou encore d'être prioritaire chez les gens mariés. » « Compulsive », c'est-à-dire « qui est réalisé irrésistiblement même si le sujet désapprouve cette action. » On appréciera ici la précision sur le statut matrimonial impliquant l'usage prioritaire des vases sexuels adaptés. Dans un magazine féminin français célèbre et à gros tirage, je lis parlant de l'acte sexuel : « Il faut un minimum de préliminaires pour qu’il y ait une lubrification suffisante. » On dirait un conseil technique pour mettre en route une bagnole. Bonjour la poésie et bienvenue au garage des sentiments et de la gymnastique en chambre !

La baise obligatoire et la masturbation à gogo paraissent être des normes aujourd'hui à la mode. Dire que je considérais d'un œil critique les drogués au tabac ou à l'alcool, sans réaliser que je faisais partie de la famille des toxicomanes. Sauf que ma drogue c'était l'endorphine masturbationnelle aidée par la pornographie. Toutes choses dont je suis à présent complétement sevré, même si c'est parfois un peu pénible de me retrouver en rupture avec cette addiction.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 septembre 2016