lundi 19 septembre 2016

652 Quelques problèmes politico-sexuels

Il y a un quelques jours se tenait un sommet des chefs de gouvernements européens à Bratislava. J'ai regardé une photo prise à cette occasion. Il y avait réunis là plus de vingt hommes et juste quelques femmes. A la place de ces hommes j'aurais eu envie de me cacher. Quelle honte ! Rien que cette suprématie masculine dans ces instances dites « supérieures » montre bien que ce système est faux, mauvais et atteste de problèmes politico-sexuels évidents. On a donné le droit de vote aux femmes... le plus souvent pour élire des hommes aux postes les plus importants. Quelle caricature !!! On appelle ça sans honte ni gêne « la démocratie », « le pouvoir du peuple » et tutti quanti. C'est en fait le pouvoir d'hommes riches sur les femmes et sur les pauvres. Rien n'a changé depuis l'Antiquité, le dème qui exerçait le pouvoir « démocratique » était composé de 20 000 hommes libres exerçant leur dictature sur 200 000 esclaves, les femmes des hommes libres et les « métèques », c'est-à-dire les étrangers vivants à Athènes. Les hommes riches aujourd'hui ont le pouvoir partout et pas seulement dans les 27 pays du Guignol européen.

Arrivent en 2017 les élections présidentielles et législatives françaises. A cette occasion dans leur campagne les candidats nous bassinent avec le chômage et la frénésie du travail et de la concurrence pour tous.

En septembre 2016, je lisais sous la plume d'un professeur à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique et à l'École polytechnique que nous vivions dans « une économie mondialisée où la concurrence est la règle voire le moteur de notre richesse collective future. »

Donc, selon lui la guerre de tous contre tous assurera le bonheur généralisé. Et qu'est-ce que c'est que « notre richesse collective future » ? Elle n'existe pas. Les inégalités augmentent. Le « progrès » technique profite à une minorité qui va en se rétrécissant. La masse des pauvres croit. Celle des ultra-riches se réduit avec la concentration toujours plus grande d'immenses richesses dans la main d'une poignée de super-gavés qui n'ont pas grand chose d'utile, y compris pour eux, à en faire.

Il n'y aura plus jamais de « plein emploi ». Ce n'est pas moi qui l'ai dit le premier, mais bien d'autres. Je suis d'accord avec eux. Quand grâce aux progrès techniques et scientifiques la productivité augmente, la part de travail nécessaire au fonctionnement de la société diminue. D'innombrables postes de travail disparaissent pour toujours. Si on veut réduire ou faire disparaître le chômage, il faut répartir le travail restant en réduisant le temps consacré par chacun à celui-ci, et laisser partir en retraite le plus tôt possible. Un enfant de quatre ans peut le comprendre. Nos géniaux économistes et gouvernants font exactement le contraire. Ils augmentent le temps de travail des salariés et retardent l'âge de leur départ en retraite. Alors, ou bien les cerveaux de nos décideurs ne fonctionnent pas. Ou bien pour des raisons inavouables ils refusent d'appliquer les solutions. Tout le reste n'est que de la littérature.

Et pourquoi alors prôner le travail et la concurrence à tous prix ? Parce qu'en fait ces propos expriment le mal-être des décideurs mâles. La concurrence qui les fait baver, ils n'en ont pas toujours clairement conscience, c'est en fait la concurrence sexuelle entre les mâles pour la possession des femelles. La possession de richesses par les hommes et qui ne leur sert souvent à rien correspond dans leur cerveau malade à la possession des femmes. Le mythe de la croissance est un avatar de leur érection qui les fascine. L'appétit sexuel masculin très largement détraqué par la masturbation et la pornographie entraîne de graves perturbations de leurs rapports avec les femmes, incompréhension, violences, harcèlement, discordes. De graves perturbations des rapports entre les hommes : concurrence, opposition, peur de voir les hommes proches être des profiteurs sexuels. De graves perturbations des rapports des hommes avec eux-mêmes : insatisfaction, sentiment de manque et d'insécurité, avec l'accumulation illimitée de vastes et inutiles pouvoirs et richesses.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 septembre 2016

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