jeudi 22 septembre 2016

654 Les ravages de la masturbation masculine adulte

Depuis la nuit des temps les humains se sont interrogés sur l'humaine condition. Ils ont très souvent eu de sérieux doutes concernant leur sexualité et ses conséquences néfastes possible. Résultat, quantité de traditions morales à références spirituelles ou non condamnent, prétendent limiter ou réglementer la sexualité humaine. Ces traditions ont toujours eu du mal à s'appliquer. La recherche de coupables a conduit fréquemment à accuser un sexe plus que l'autre, souvent le sexe féminin. Cette accusation a été et est toujours la source de terribles violences. Mais, qu'en est-il exactement de « la sexualité »?

La définir comme source de problèmes est facile. Définir la nature exacte des problèmes est moins aisée. Le terme même employé : « sexualité », n'est pas des plus précis. Pour ma part, suite à plus d'un demi-siècle de réflexion – j'ai commencé à m'interroger sur la conduite humaine au moins dès l'âge de treize ans, – je proposerais à présent la qualification suivante de la source des problèmes :

La source des problèmes est plus spécifiquement masculine. Les hommes ont une faiblesse qui est la masturbation. Elle peut être pratiquée avec la main, ou un accessoire quelconque qui peut également être un ou une partenaire. Le but est de parvenir à l'éjaculation. La démarche est très éloignée du fait de « faire l'amour ». En « faisant l'amour », suivant un désir effectif qui est un sentiment très particulier et plutôt rare, l'homme va s'accoupler en recherchant une communication, un état de communication qui, à un moment-donné va se résoudre par une éjaculation.

La masturbation a souvent été condamnée par diverses traditions. Mais elle l'a été pour des motifs essentiellement économiques. L'homme gaspillerait ainsi sa semence. D'ailleurs étymologiquement, « sperme » signifie semence. A la masturbation a souvent été opposée l'éjaculation dans un vagin, y compris quand il s'agit d'une masturbation réalisée en remplaçant la main par le vagin. Mais là, « officiellement », on a toujours prétendu que ça n'était pas une masturbation, alors que c'est le cas le plus fréquemment.

S'agissant de l'accusation de gaspillage de la semence, la réalité est que déjà le sperme n'est pas globalement de la « semence » qui irait dans « la terre » féminine. La plus grande partie du sperme est formé d'albumine, la substance qui forme aussi le blanc d'œuf. Au sein du sperme on trouve des spermatozoïdes microscopiques, dont l'existence n'est mentionnée que depuis 1667. On les a découvert grâce au perfectionnement du microscope. Ceux-ci vont aller à la rencontre de l'ovule féminin qui pourra être fécondé ou pas. Ainsi, par exemple, le coït entre une jeune fille vierge et un jeune homme, sans user de moyens contraceptifs, n'est fécondant que dans 38 % des cas.

La combinaison d'un ou plusieurs spermatozoïdes et d'un ovule donnera un embryon ou plusieurs plus ou moins viables. L'explication de l'ovulation féminine a été faite seulement vers 1845. Le spermatozoïde a été découvert par Antoni van Leeuwenhoek, l'ovulation a été expliquée notamment par Félix Archimède Pouchet. Le premier était Hollandais, le second était Français.

L'ovulation survient tous les 28 jours durant la période de sa vie où la femme est fertile. S'il n'y a pas fécondation, la femme fait un mini-avortement naturel et élimine l'ovule inutilisé. On appelle ça les règles. On dit qu'elle est « réglée » à partir du moment où cet épisode survient dans sa vie, sauf problèmes ou grossesse en cours.

Mais qu'en est-il des spermatozoïdes ? L'homme les produit dans ses testicules et en permanence. Simplement, s'ils ne sont pas éjaculés, ils sont éliminés avec l'urine. Les spermatozoïdes sont invisibles à l'œil nu. Cette élimination effective tout le long de la période de sa vie où l'homme est potentiellement fécond passe donc totalement inaperçue. La Nature détruit ainsi bien plus de semence que la masturbation ! Des spermatozoïdes sont détruits tout le temps, que l'homme se masturbe hors d'un vagin ou dedans, ou pas. L'écrasante majorité des spermatozoïdes produits ne fécondera de toutes façons jamais aucun ovule.

La crainte de « gaspiller la semence » témoigne de l'ignorance des humains et également de la crainte de la famine dans les époques passées et de la crainte du manque de bras pour la guerre. Car, jusqu'à ces dernières décennies « l'infanterie est la reine des batailles » était un des fondements de l'art de la guerre. Il a fallu atteindre l'époque actuelle pour que la technologie impose sa suprématie sur le fantassin.

S'il n'y a pas « gaspillage » de semence humaine dans l'acte masturbatoire manuel, pourquoi alors vais-je néanmoins et résolument condamner la masturbation masculine adulte ? Pour la raison suivante : quand l'éjaculation survient par la masturbation, il y a shoot d'endorphines. Ce n'est pas du tout anodin. L'homme en se masturbant régulièrement va devenir à la longue endorphinomane, c'est-à-dire ici drogué aux endorphines masturbationnelles. Ce qui va détraquer très gravement son affectivité. N'en déplaise aux thuriféraires actuels de la masturbation. Les propos déclarant la masturbation masculine adulte inoffensive rappellent ceux exaltant durant des siècles les vertus du vin et de l'ivrognerie. La quasi totalité des hommes se masturbent tout le long de leur vie à partir de l'âge de 12, 13 ou 14 ans. Ce qui signifie qu'ayant commencé à l'âge de 13 ans, un homme arrivé à l'âge de 43 ans se masturbant une fois par jour se sera masturbé 10 957 fois !!! Et on prétend que ça n'a aucune incidence sur la psychologie et la physiologie masculine ! Se masturber ainsi ne rend ni fou, ni sourd, ni chauve, ni cancéreux, mais détraque l'appétit sexuel. Ce n'est pas du tout anodin.

Comme son appétit sexuel est détraqué, l'homme va tout le temps chercher à baiser et emmerdera toutes ses « proies » potentielles : qui pourront être féminines, masculines ou enfantines. Car pour certains faute de grives on mange des merles et les « merles » ici sont les enfants. D'autres hommes à l'appétit sexuel détraqué iront vers des animaux. Les bergers s'accouplaient souvent avec leurs chèvres ou se faisaient faire des fellations par des veaux allaitant. Ces pratiques n'ont pas disparues.

Les femmes et les jeunes filles seront harcelées en permanence, sauf quand pour des raisons diverses l'homme se calmera un peu. Ainsi, un père de famille instruit de l'idée qu'un père ne couche pas avec sa fille, s'il suit cette règle morale pourra se retrouver le seul vrai amour de sa ou ses filles. La censure morale fera ici retrouver à un homme son authenticité contrariée d'ordinaire par son habitude masturbationnelle. Il existe aussi des couples incestueux cachés qui sont nombreux et dont on ne parle pas. Comme beaucoup d'hommes auront du mal à déclencher une excitation pour parvenir à l'éjaculation, ils useront de subterfuges. Parmi ceux-ci la pornographie. En regardant des images d'humains se masturbant, coïtant ou simplement nus, les hommes vont parvenir à l'éjaculation. Leur regard sera d'autant plus déformé par cet additif excitatoire pornographique.

Étant en permanence à la recherche du coït, la plupart des hommes se sentiront en concurrence permanente. Leur regard hypersexualisé les amènera également à voir dans tout acte tendre une invite sexuelle, y compris de la part de leur propre sexe. Le dérangement relationnel sera général.

Vivant une sexualité de fable – car les femmes ne sont pas en permanence à la recherche du coït, – les hommes vont se perdre en rêveries et fantasmes sexuels plus ou moins délirants. La contrariété de ces fantasmes pourra les mettre en fureur et les rendre dangereux. Imaginant par exemple « trouver le bonheur sexuel » avec une femme donnée, l'homme déçu pourra subitement la tuer ou se tuer, ou la tuer et se tuer ensuite. Le suicide est la première cause de décès dans la jeunesse. La première cause de suicide des jeunes ce sont les « déceptions sentimentales ». Le sujet est grave. Sans parler des possibles conduites à risques, du possible alcoolisme engendré par ces déceptions, etc.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 septembre 2016

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