samedi 29 octobre 2016

679 La rééducation tactile est-elle possible ?

A la fin du texte qui précède dans ce blog je comparais la situation tactile des adultes à celle du malade resté six mois allongé sur un lit et qui ne sait plus marcher. Ce malade on le rééduque et il réapprend à marcher. Je l'ai vu en 1961, quand j'avais dix ans, dans un documentaire projeté à la grande exposition soviétique à Paris, porte de Versailles. Ce détail m'avait alors beaucoup frappé.

J'avais précédemment parlé de « sevrage tactile » s'agissant de l'arrêt de l'échange de câlins entre l'enfant et les « grandes personnes ». J'ai par la suite avancé des idées sur la liberté picturale et graphique des petits enfants. Et la nécessité ou tout au moins la possibilité pour les adultes de la retrouver à travers la peinture joyeuse et le dessin libre.

Sans m'en rendre compte, je conduisais deux recherches parallèles, l'une sur le toucher libre, l'autre sur la peinture et le dessin libre. Qui relèvent du même domaine : celui de l'enfance gâchée de la plupart des adultes. Au lieu de conserver et développer le trésor de leur créativité naturelle, qu'elle soit tactile, picturale ou autre, on la brise. Peut-il en être autrement ? Certes, la culture des adultes n'est pas entièrement négative. Mais que de potentiels anéantis chez les enfants, c'est-à-dire nous tous ! Au départ les enfants savent tous peindre avec de jolies couleurs, dessiner tout ce qui leur passe par la tête, inventer de jolies histoires remplies de fantaisie. Et dix ans plus tard on les retrouve le plus souvent déclarant : « je ne sais pas dessiner. » Ils sont bloqués, paralysés, stérilisés.

Apprendre. Est-ce qu'apprendre nécessite de détruire la créativité de chacun ? On a l'impression qu'au début il y a un jardin rempli de plantes sauvages qui prospèrent... Puis, on arrache tout et on fait des plantations régulières, moches et ennuyeuses avec des espaces de terre nue entre des rectangles homogènes. Ces plantations ont noms : orthographe, calcul, etc. Elles sont rentables. On a à la fin de très bons experts-comptables, ingénieurs, manœuvres sans spécialités... Dont beaucoup, durant leurs loisirs, s'emmerdent et regardent des programmes télévisés en se disant : « il n'y a rien d'intéressant à la télé. » Ou pire, se mangent la tête en se foutant en l'air leur temps libre avec des jeux vidéos à la con. Tripotant fébrilement leur vide-cervelle de poche.

Ou alors ils passent leur temps à courir derrière des chimères qui ont noms « grand amour », « richesse matérielle », « pouvoir », « célébrité », qui n'ont jamais rendu personne heureux. Mais ont rendu malheureux plus d'un.

Le concept de « sevrage tactile » rejoint l'arrêt de quantité d'autres activités comme la joyeuse peinture. Il peut être étendu. On peut parler alors de « sevrage infantile » sans précisions sauf quand on aborde un de ses chapitres.

Les conséquences du sevrage tactile peuvent-elles être traitées par la rééducation tactile? Certainement il y a à se pencher sur la question. J'avais avancé le concept de « caressographie », science des caresses. Peut-on envisager un enseignement de celles-ci ? Il existe des obstacles, essentiellement créés par le désordre régnant dans la sexualité des humains adultes. Évoquer une rééducation tactile impose de cadrer le sujet dont on parle. Il ne s'agit ni de donner des occasions de drague, ni d'orgies, ni de pelotages intempestifs de personnes convoitées dans les fantasmes essentiellement masculins. Il s'agit de retrouver un toucher, une qualité de toucher perdu qu'on possédait dans son enfance. Ce qui signifie certes une approche pratique du toucher, mais surtout une approche théorique de celui-ci pour le débarrasser de tout un tas de fantasmes malades. Qui subordonnent le toucher à une sexualité masculine prédatrice conduisant au harcèlement sexuel, à la drague ou aux viols. Le toucher n'est pas plus sexuel que le dessin ou la peinture. Il ne faut pas croire que le plaisir est forcément lié au « sexe », quoiqu'en disent divers « spécialistes ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 octobre 2016

678 Le problème de la liberté d'être et devenir

Chaque bébé est unique et différent de tous les autres. Il est et devient librement par son changement permanent un être en devenir. Cette liberté ne va pas durer. Il va commencer très tôt à la voir réduite et continuer à se réduire. Déjà, qu'il fasse chaud ou non, on le forcera à se dissimuler dans des vêtements. Ce déguisement social ira en s'accentuant, avec l'invention de la « pudeur » qui interdit de laisser voir de l'épiderme certaines fractions précises et plus ou moins étendues selon les cultures. De plus, certaines activités agréables, comme chier et pisser seront elles aussi destinées à la dissimulation au regard d'autrui. Il sera aussi interdit de jouer avec sa merde, même juste de la toucher. L'activité humaine commencera à se diviser entre permis et interdit pour des raisons mystérieuses. Le petit singe sauvage humain verra aussi par exemple un regard réprobateur saluer son envie de se caresser certaines parties de lui ou toucher les dites parties et d'autres encore chez les autres. Par exemple peloter les seins des femmes sera interdit aux petits garçons.

Le petit humain qui existait par lui-même apprendra très tôt qu'il « est » par exemple « Louis Dupont » ou « Madeleine Dupuis ». Et pour l'être pleinement il lui sera nécessaire de se plier à toutes sortes d'obligations pas forcément compréhensibles.

Le petit humain à la naissance est uni. Il va se retrouver désuni comme pratiquement toutes les grandes personnes.

Au petit humain toutes les activités dites plutôt « physiques » vont être interdites.

Caresser, être caressé sera interdit. Embrasser dans le sens originel, c'est-à-dire prendre et serrer dans ses bras, sera également interdit. Danser, courir, gesticuler sera banni. Dès qu'il court, le gamin ou la gamine se voient critiquer : « tu vas tomber ! », « Calmes-toi ! » Faire de la peinture joyeuse sera une activité éliminée aussi. De même que faire du dessin libre, vouloir dessiner tout ce qu'on a envie et tout de suite, voilà qui est terminé également. Crier, chanter, faire des discours illimités sera aussi l'objet des persécutions des hommes et femmes adultes de l'entourage. C'est en tous cas comme ça que les enfants le vivront. Et l'accepteront néanmoins, pour être sûrs d'être acceptés, appréciés par les « grandes personnes ».

En fait, tout ce qui semble être « physique » est condamné au profit de ce qui semble être « intellectuel ». Le dessin comme les cris, les caresses comme les embrassements, tout est bon pour l'élimination radicale et est éliminé. Au bout de ce sevrage du physique on obtient des enfants lisses, atones, bien élevés, faisant plaisir et rassurant les adultes. Ce ne sont plus des enfants, mais des futurs petits adultes qui s'emmerdent comme leurs prédécesseurs et dresseurs. Ils ne peignent plus, ne dessinent plus, ne caressent et n'embrassent plus. Ils sont sages et bien dressés.

Même la magie des mots qui fascinaient les gosses a été encadré. Il existe des mots interdits : les « gros mots ». Et combien de petits poètes sont stérilisés au nom de l'orthographe ? « Avant d'écrire quelque chose, apprends l'orthographe ! » Sa créativité proscrite, l'enfant entre dans le monde des « adultes » qui s'emmerdent. Combien de fois n'ai-je entendu des adultes me dirent : « je ne sais pas dessiner » ou « je ne sais pas chanter » ? Un enfant ne dit pas ça. Il dessine, il chante. Mais la société va y mettre « bon ordre » et le faire taire. Quant aux caresses, aux embrassements, c'est pour plus tard, réservé au « sexe » et au mariage. Au point qu'arrivé à l'âge « adulte » les humains sont des analphabètes tactiles. Ils ne savent plus caresser, embrasser, faire un câlin. Balourds, maladroits, hésitants, calculateurs, intéressés, dès que l'idée leur vient de faire quelque chose de « physique » ils trébuchent. Leur maladresse est la même que celle du malade resté six mois allongé sur un lit et qui ne sait plus marcher. Les « adultes » sont des enfants domestiqués, c'est-à-dire infirmisés.

Basile, philosophe naïf, Paris les 28 et 29 octobre 2016

mercredi 26 octobre 2016

677 Dépression masculine, échec sexuel masculin, timidité masculine, hémorroïdes masculins

La première et principale activité sexuelle masculine : la masturbation masculine adulte incluant comme but le shoot endorphinien de l'éjaculation est un sujet essentiel. On évite soigneusement la plupart du temps de l'aborder. Les garçons découvrent très tôt la masturbation masculine adulte, vers l'âge de 12, 13, 14 ans. Ils vont la pratiquer régulièrement tout le long de leur vie et n'en parleront jamais ou guère. A raison souvent d'une éjaculation quotidienne ou plus ils finiront par se branler au cours de leur vie des milliers, voire des dizaines de milliers de fois. Cette pratique aura des conséquences physiques, psychologiques et relationnelles importantes. Éjaculer n'est pas un fait anodin. L'acte par lui-même et les pensées qui l'accompagnent formeront un véritable conditionnement dont la personne concernée n'aura pas conscience des contours et pourra difficilement se débarrasser. D'autant plus que le sujet sera pratiquement tabou. Au cours de mon existence j'ai croisé des milliers d'hommes. Je n'ai eu qu'une seule et unique fois l'occasion d'entendre l'un d'eux déclarer à la cantonade qu'il venait de se branler et que « ça lui avait fait du bien ». Sinon, les très rares fois où moi-même avec des hommes que j'ai pu rencontrer avons évoqué la masturbation, ce fut à chaque fois brièvement, en passant, et de manière théorique et sommaire. Pour en vanter la qualité supérieure comparée aux déceptions sexuelles vécues avec des femmes.

Avoir un point de vue critique sur la masturbation est d'autant plus difficile qu'abondent les discours qui vont la justifier et la qualifier de positive, éducative et inoffensive. Il est quelque peu comique de lire fréquemment que celle-ci est bonne car nous apprend « à connaître notre corps » ! Certes, les premières fois c'est sans doute vrai... Mais arrivé à prétendre qu'on va « connaître son corps » en se branlant des milliers de fois relève de la fumisterie. Ou alors je n'ai rien compris.

On peut également s'interroger sur le concept de « corps » à connaître, quand on sait que dépourvu de sentiments, l'acte sexuel purement mécanique est aussi savoureux qu'un plat parfaitement insipide.

Il y a six mois j'ai remis en question toute cette fausse culture. J'étais auparavant en accord avec la pensée unique dominante et ne le suis plus. Ce qui m'amène à aborder autrement la question. Par exemple, depuis quelques jours seulement m'apparaît de façon aveuglante l'évidence pourquoi certains discours encensent la masturbation. Pour la simple et élémentaire raison que les prétendus « spécialistes » qui en parlent ainsi se branlent eux-mêmes ! Précision qui n'apparaîtra pas dans leurs discours.

Quand en avril dernier j'ai choisi d'arrêter la masturbation masculine adulte et la pornographie je doutais pouvoir y arriver. Je pratiquais cette activité depuis si longtemps ! Plus de cinquante ans, si j'en juge d'après mes souvenirs. Je n'ai pas noté quand j'ai commencé, mais certainement j'étais alors bien jeune. Quand j'ai arrêté, au départ la raison était que j'éprouvais de plus en plus de difficulté à parvenir au shoot éjaculatoire endorphinien. Je frottais de plus en plus fort, ce qui m'a amené une irritation. Motif de m'arrêter, mais aussi de réfléchir. Sans trop me donner d'explication, je m'énervais contre cette activité et me suis dit : « je l'arrête tout à fait ! » La question du visionnage de la pornographie sur Internet est naturellement venue aussitôt après. Comme celle-ci est déversée à gogo sur Internet par une société machiste répugnante, je me disais depuis un certain temps que vu l'émetteur, elle devait être aussi pourrie et machiste quelque part. Je me suis décidé à cesser toutes incursions sur quelque site pornographique que ce soit.

J'ai aussi pu constater alors à quel point la publicité est souvent liée à la pornographie. Ne regardant plus la pornographie sur Internet, mon regard était attiré par les échos de celle-ci qu'on trouve par exemple sur certaines affiches publicitaires. Conséquemment j'évitais de regarder. A présent ça ne me fait plus rien.

Mis à part une brève rechute de deux ou trois jours en mai, j'ai tenu bon dans ma décision d'arrêter masturbation et pornographie. Au départ, j'ai bien sûr ressenti une frustration. Mais je me suis dit : « rechuter, revenir à ces habitudes serait contraire au respect des femmes qui est indispensable pour avoir des relations vraies avec elles. Comme je tiens plus que tout à respecter les femmes, je résiste ! » Plus tard, ne me revenait que par brefs moments l'envie de recommencer les activités interrompues. Je remarquais que ces envies n'étaient pas liés à des « désirs sexuels », l'envie de faire quelque chose avec une fille, mais étaient liés à des moments de pure déprime légère. Se sentir seul en général.

Au bout de six mois d'arrêt de cette culture masturbationnelle masculine adulte régnante, qui inclus la pornographie, je ne ressens plus de manque. Hier, rédigeant un texte traitant de la sexualité, j'ai même complètement oublié d'évoquer la pornographie. Cette chose que je regardais régulièrement ne me manque plus du tout. C'est même assez curieux pour moi de le remarquer. La rapidité et la radicalité de mon changement me fait penser que ces vieilles habitudes étaient comme une vraie maladie. Bien sûr, il me faut garder la distance avec la pornographie, mais à présent ça n'est plus du tout difficile. Alors qu'au début de ma renonciation il me fallait faire des efforts pour y arriver.

Cette expérience des derniers six mois m'amène diverses réflexions. Tout d'abord s'agissant du moral masculin. Le fait de se branler régulièrement en s'imaginant manquer de partenaires et les observer en images, par exemple sur Internet, est forcément déprimant quelque part. Car le plaisir éjaculatoire enregistré va de pair avec une frustration : « j'éprouve ce plaisir en pensant à cette femme que je vois sur l'écran et qui n'est pas là. Qui est inaccessible. » C'est comme saliver devant un plat qu'on voit seulement en photo. Il manque quelque chose. Forcément pour certains garçons, certains hommes, ça doit conduire à un sentiment aigu de frustration. La masturbation masculine adulte ne va pas seulement apparemment « rassasier », elle va également donner faim et de plus en plus. Une partie des dépressifs de sexe masculin trouve certainement là l'origine de leur problème.

Un autre type de problème pourra naître de la pratique masturbationnelle masculine adulte : l'échec sexuel. En effet, habitué à se branler jusqu'à des milliers de fois dans sa vie, l'homme pourra rencontrer deux problèmes : l'organisme prend l'habitude de l'éjaculation sans nécessité d'érection et pénétration. Alors l'érection disparaît plus ou moins. L'homme devient impuissant. Terme qui a été remplacé par le très sophistiqué « dysfonctionnement érectile masculin » qui signifie exactement la même chose. De plus, habitué à se masturber en recherchant l'éjaculation au bout (c'est le cas de le dire ! ), l'homme qui pénètre sexuellement un ou une partenaire va suivre la même démarche. Il va être en recherche et attente de l'instant suivant où il éjacule et ne sera plus dans l'instant présent. Pensant à son éjaculation, sa démarche sera exactement la même que pour se masturber à la main. Tout simplement sa main aura été ici remplacé par le « corps » d'une autre personne. Il s'agira de deux démarches identiques en utilisant deux instruments différents. Les deux personnes impliquées dans cet acte sexuel en fait masturbationnel n'en auront pas nécessairement clairement conscience. Mais le ver étant dans le fruit, l'échec sexuel et relationnel est programmé à l'avance. La déception pourra être alors d'autant plus forte que le motif de l'échec sera incompréhensible. Subitement, alors que tout paraissait aller bien, l'autre se casse sans explication claire. La Nature a horreur qu'on se moque d'elle. Alors, elle remet sans ménagement les pendules à l'heure.

Le résultat de ce désordre sexuel pourra par exemple prendre la forme d'une insupportabilité soudaine ressentie par une femme vis-à-vis de son compagnon, dont elle aura hâte de se débarrasser sans trop savoir pourquoi. Cependant que, obnubilé par sa culture masturbationnel, l'homme ne comprendra rien. « Tout allait si bien, et voilà qu'elle se casse. Décidément, les femmes seront toujours incompréhensible ! » se dira-t-il alors. Ce genre de situation est classique.

Une autre conséquence dévastatrice des relations amoureuses causée par la culture masturbationnelle masculine sera ce qu'on baptisera « la timidité ». Un homme n'arrivera pas à « aborder » les filles, aller vers elles, leur dire ce qu'il éprouve... Tout cela simplement parce que d'une part le refuge masturbationnel est tellement plus rassurant et confortable que l'incertitude relationnelle : « vais-je y arriver ou pas ? » D'autre part, sans le ressentir avec clarté et précision, l'homme sentira qu'en poursuivant sa démarche il est porte à faux avec la réalité. Une femme n'est pas une chose qui se résume à un instrument masturbationnel, un trou. Mais ce ressentiment qui va le paralyser, l'homme ne saura pas l'analyser.

Une conséquence de la culture masturbationnelle masculine pourrait bien être aussi la fréquence des problèmes hémorroïdaires chez les hommes. Au moment de l'éjaculation, le sphincter anal connaît une série de contractions réflexes. Celles-ci sont forcément suivies d'une détente, un relâchement. Or un homme qui se masturbe régulièrement sollicitera ce relâchement des milliers, voire des dizaines de milliers de fois au cours de sa vie. Ne serait-ce pas là une cause suffisante pour entraîner à terme des crises hémorroïdaires ? Je ne sais pas ce que vaut cette hypothèse. Les spécialistes dans ce domaine médical sauront mieux que moi dire si elle leur paraît vraisemblable.

Voilà donc les quelques réflexions que je voulais ajouter aujourd'hui à mon blog philosophique.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 octobre 2016






mardi 25 octobre 2016

676 La mécanique du viol des femmes et jeunes filles par les garçons

Qu'est-ce qui peut amener des garçons, des hommes apparemment équilibrés, gentils, sympathiques, bien élevés à se rendre coupables du crime abominable de viol ? Comprendre le processus qui les y mène peut être utile aux victimes pour se situer.

La plupart des humains suivent en gros le chemin suivant. Au départ de leur vie ils sont câlinés très fréquemment. Puis, vers l'âge de 4, 5, 6 ans survient leur sevrage tactile : l'arrêt pratiquement total des câlins. D'autres choses seront interrompues au même moment comme le dessin libre.

Vers l'âge de 12, 13, 14 ans, les garçons découvrent la masturbation masculine adulte. Ils vont la pratiquer ensuite tout le long de leur vie. Ce sera leur première et principale activité sexuelle. Ils pourront se branler jusqu'à un millier de fois et plus par an. Ce sera une véritable toxicomanie où la drogue consommée sera auto-produite par le drogué. Les endorphines émises au moment de l'éjaculation tiendront lieu de shoot de drogue.

La recherche de cette dose de stupéfiant se retrouvera dans le harcèlement sexuel, la drague et le viol. Au moment où il harcèle, drague ou agresse sa victime, le harceleur, dragueur ou agresseur n'est plus un homme qui s'en prend à une femme ou une jeune fille. C'est un drogué qui se jette sur sa dose. Plus rien n'a d'importance pour lui que parvenir à la consommation du stupéfiant convoité. Il méprise absolument tout le reste. La femme, la jeune fille n'a plus affaire à un homme, mais à un automate sexuel.

Le mot « masturbation » vient de manustupration : se salir la main. Or en fait la recherche toxicomaniaque des endorphines produites par l'éjaculation peut s'opérer en remplaçant la main par un vagin, une bouche, un anus. Il s'agira toujours de masturbation. On le voit, le mot à l'origine n'embrassait pas toutes les formes de masturbations.

Le mot coït, ou accouplement, devrait voir son usage exclusivement réservé à d'authentiques coïts ou accouplements. Quand existe un véritable désir réciproque. C'est très rarement le cas. Quantité de coïts ne sont que des masturbations. Et à terme de tels pseudo-rapports conduisent à de vraies séparations.

Pour les hommes retrouver leur authenticité de démarche avec le sexe opposé passe par une réflexion et remise en cause personnelle et l'arrêt complet de la toxicomanie masturbationnelle. Il semble qu'on en est encore loin. Renoncer à des activités traditionnelles réputées agréables ou l'étant effectivement comme la toxicomanie éjaculatoire endorphinique n'est pas une démarche facile. D'autant plus que quantité de « spécialistes » auto-proclamés, qui se branlent régulièrement, ne cessent de discourir pour vanter la poursuite de la masturbation durant toute la vie.

Quand on critique la masturbation, on est immanquablement considéré comme un moraliste puritain. Or ces derniers sont bien contre la masturbation manuelle. Mais prônent contre elle la masturbation intra-vaginale, où la main branleuse est remplacée par un vagin. Il s'agit toujours bel et bien de masturbation. Les moralistes puritains sont juste contre une des formes de masturbation.

Seul l'acte sexuel intervenant entre deux partenaires véritablement désirant peut être considéré comme autre chose qu'une masturbation intra-vaginale ou intra-anale. La mécanique du harcèlement sexuel, de la drague et du viol des femmes et jeunes filles procède de la masturbation masculine adulte. La masturbation masculine adulte n'est donc pas toujours si inoffensive qu'on prétend qu'elle soit.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 octobre 2016

lundi 24 octobre 2016

675 Le formatage masturbationnel des garçons

Vers l'âge de 12, 13, 14 ans, la découverte et la mise en pratique régulière de la masturbation masculine adulte joue un rôle sans égal dans la formation de la personnalité et du comportement des garçons. Ils en seront marqués, influencés pour le reste de leur vie.

Dans une enquête faite auprès de très jeunes filles, je lisais il y a des années les propos d'une gamine de 12 ans. Parlant de l'attitude des garçons à l'égard de la sexualité, elle s'exclamait, écœurée : « à partir de 12 ans, tous, ils ne pensent plus qu'à ça ! »

L'absence d'une précision importante m'apparaît à présent étrange dans tous les discours que j'ai lu à propos de « l'âge ingrat ». Je n'y ai jamais vu mentionner l'apparition de la masturbation masculine adulte et ensuite de la poursuite régulière de sa pratique.

D'une façon générale, les textes que j'ai pu parcourir parlant de la sexualité, regorgent très souvent de confusions abusives. On y traite la masturbation tant féminine que masculine comme une même chose en deux variantes différentes, alors qu'il s'agit de deux choses complètement différentes. De même on évoque la masturbation enfantine et adulte comme un même phénomène survenant à deux moments différents de la vie. Alors qu'il s'agit, en tous cas pour les garçons, de deux choses fondamentalement différentes. Le petit enfant s'explore, et tous ne le font pas, se fait plaisir et n'insiste guère. L'adulte masculin compense, fantasme, réagit à ses frustrations réelles ou non et se drogue aux endorphines lors de son éjaculation vécue comme un shoot de drogue. En général les écrits sur la sexualité refusent de voir dans la masturbation intra-vaginale, intra-anale ou intra-buccale ce qu'elle représente : une variété « technique » de la masturbation manuelle. La toxicomanie éjaculatoire endorphinienne et l'éducation reçue conduiront très souvent les garçons à harceler les proies sexuelles – féminines ou masculines, – qu'ils convoitent.

L'importance majeure accordée à leur acte masturbationnel par les garçons influencera l'ensemble de leur comportement. Ils vont très fréquemment s'attacher à une chose, une activité, au delà du raisonnable. Quand ils disposeront de cette chose, pourront pratiquer cette activité, ils seront rassurés au delà du raisonnable. Partant de leur démarche, ils se défieront du nouveau, lui préférant le connu, l'habituel. Prenant leur relation au shoot endorphinien comme modèle, ils vont pousser le désir de posséder à son paroxysme. Posséder sera une substitution au shoot. En particulier posséder le plus possible de ce produit « magique » : l'argent. Qui donne l'impression de pouvoir tout acheter avec, y compris l'usage de partenaires sexuels éventuels, à travers le marché de la prostitution.

Quand une source habituelle de shoots endorphiniens se rebiffera, le toxicomane concerné deviendra comme fou. Il pourra de fureur en venir à tuer celle ou celui qui le quitte. C'est le crime passionnel.

Plus pacifiquement, le désir de posséder sexuellement pourra se reporter sur l'envie de posséder une collection. Avatar de la masturbation, on verra pratiquer par exemple la collection de timbres-poste !

Dans le domaine de la politique la recherche du substitut au shoot endorphinien fera de grands ravages. Il va s'agir là non seulement de s'enrichir avec des valeurs matérielles, mais également d'acquérir le maximum de « pouvoir » possible.

Il y a plus de dix ans, un ami me disait qu'il connaissait quelqu'un d'important qui rêvait de devenir Préfet de police de Paris. Je lui posais la question : « mais pourquoi a-t-il cette ambition ? » La réponse fut : « parce que c'est quelqu'un qui a beaucoup de pouvoir. » Jusqu'où l'influence de la masturbation masculine adulte ne vient-elle pas se loger !

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 octobre 2016

samedi 22 octobre 2016

674 La caressographie, science des caresses

La quasi totalité des hommes et des femmes adultes est aujourd'hui très largement nul en caresses. Les raisons sont multiples :

La première est que vers l'âge de 3, 4, 5 ans intervient le sevrage tactile des enfants. Ils cessent pratiquement d'être caressés. Arrivés à l'âge adulte ils seront des analphabètes tactiles.

La seconde est que vers l'âge de 12, 13, 14 ans les garçons découvrent la masturbation masculine adulte. Ils s'extasient sur leur éjaculation et se mettent à la rechercher régulièrement comme un shoot de drogue. Ils vont toxicomaniser leurs endorphines éjaculatoires et vivront désormais obsédés par leur éjaculation au mépris de l'amour.

La troisième raison est qu'au fond d'eux-mêmes garçons et filles, hommes et femmes, même privés de l'amour et ignorant de quoi il est fait en ressentiront le besoin insatisfait.

L'homme va chercher dans le coït sa jouissance à lui. Résultat, il décevra la femme, réduite à être un substitut de la main branleuse de l'homme sur lui-même. L'homme va réduire la femme à un objet destiné à le satisfaire lui. Il ne fera pas l'amour mais se branlera avec une femme. Cette dernière ne pourra à terme que souhaiter se soustraire à cette situation décevante et moralement désastreuse.

Comme l'homme est obsédé par sa dose de drogue et de facto méprise la femme, il va se retrouver coupé d'elle. De plus, la pratique régulière de la masturbation aura des conséquences catastrophiques sur sa physiologie et pas seulement sur sa psychologie. Un homme qui se masturbe régulièrement trois fois par jour, par exemple le matin, puis après le déjeuner et le soir avant de s'endormir, se branlera ainsi plus de 30 000 fois en 30 ans ! Le résultat est qu'il s'accoutumera à la branlette, perdant de sa sensibilité il deviendra progressivement plus ou moins frigide, y compris en parvenant à éjaculer. Habitué à décharger sans pénétrer un vagin il verra son pénis s'accorder à la situation et cessera de bander, puisque la bandaison sera inutile pour éjaculer. Ce qui fait qu'à force de se branler régulièrement quantité d'hommes deviendront finalement frigides et impuissants.

Les propos vantant la branlette émanant de spécialistes plus ou moins auto-proclamés seront l'expression d'hommes juges et parties. Car il s'agira de personnes pratiquant la masturbation et proclamant celle-ci positive et inoffensive.

A terme souvent frigide et impuissant, l'homme qui se masturbe sera très fréquemment harceleur sexuel des femmes qu'il voudra voir satisfaire sa toxicomanie. Il pourra aussi devenir violeur et prostitueur pour la même raison.

La quasi totalité des hommes et des femmes sont nuls en caresses pour des raisons différentes et symétriques : l'homme parce qu'il recherche obsessionnellement l'éjaculation. La femme parce qu'elle craint de subir cette recherche égoïste et égocentrique de l'homme qui ne pense qu'à sa prise de drogue et pas à une relation épanouie. Relation épanouie qui n'implique pas la recherche systématique et permanente du coït.

On peut étudier les caresses et leur amélioration à condition de sortir de ce cadre appauvrissant et caricatural ou l'homme passe son temps à ne penser qu'à lui, quoiqu'il puisse prétendre dans ses discours. La situation de l'amour entre l'homme et la femme n'est pas désespérée, mais mérite et nécessite une très sérieuse réforme pour sortir de son triste et fréquent état habituel. Avant d'être une pratique, la caressographie est d'abord une philosophie de l'amour en mouvement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 octobre 2016

jeudi 20 octobre 2016

673 L'être humain et le chat n'existent pas

On nous habitue à considérer qu'existe l'être humain ou l'animal en général. Pour nous préciser ensuite qu'ils se présentent sous forme masculine ou féminine, ou mâle ou femelle. Cette vision des choses telle qu'elle est proposée est fondamentalement fausse. Prenons par exemple ce qu'on nous présente ainsi comme « l'être humain ». L'être humain n'existe pas. Il existe des êtres humains de sexe féminin et d'autres de sexe masculin. Ils sont fondamentalement différents et se rejoignent grâce à l'amour. Parler par exemple de la « sexualité humaine » est une fumisterie. Il existe une sexualité humaine masculine et une sexualité humaine féminine complètement différentes l'une de 'autre et ça n'est pas simplement une question d'éducation. L'éducation peut contrarier ou accentuer les différences, mais celles-ci sont belles et bien là.

Le grand drame de la société humaine vient du désordre de la sexualité des hommes et de sa répercussion sur l'ensemble de la société. Il importe de préciser un certain nombre de choses pour comprendre la forme que prend ce désordre.

Les garçons, vers l'âge de 12, 13, 14 ans découvrent la masturbation adulte masculine, c'est-à-dire comprenant comme but l'éjaculation. Ils l'adoptent comme un shoot de drogue, ici il s'agit d'endorphines. Le comportement toxicomaniaque fait de cette pratique une habitude qui va durer le reste de la vie. Les hommes n'en parleront pratiquement jamais. J'ai rarement vu des artistes en parler. Cavanna dans ses souvenirs, Manu Lods dans une de ses chansons en parlent. Sinon, je n'ai pratiquement jamais entendu un garçon en parler et témoigner précisément de sa pratique.

Devenu endorphinomane, le garçon va se tourner vers la recherche de partenaires sexuels associés à sa toxicomanie. Ce sera pour lui la recherche non de l'acte sexuel entre partenaires désirant, mais la recherche de sa drogue. Le masturbateur sera en quête d'une « branlette de luxe » où sa main est remplacée par un orifice naturel d'un ou une partenaire. Mais ce sera toujours de la masturbation.

L'association d'un ou une partenaire éventuel à la pratique endorphino-toxicomaniaque fera de la recherche de celle-ci une obsession. Le masturbateur va harceler ses proies éventuelles. Les jeunes filles dès l'âge de 13 ans environ et les femmes en souffriront grandement.

Le drogué aux endorphines masturbationnelles va poursuivre de ses assiduités ses proies potentielles. Il poursuivra aussi le rêve irréel de possession de son ou sa partenaire. Prétention impossible qu'il cherchera pourtant à concrétiser. Par exemple il s'imaginera qu'en se mariant il s'assure des branlettes intravaginales à vie. Il pourra aussi, et c'est fréquent, chercher à compenser son manque en se gavant de diverses choses ou en gavant d'argent son compte en banque.

Enfin, un troisième phénomène va intervenir. Si par exemple un homme se branle trois fois par jour durant trente ans, il se branlera plus de 30 000 fois ! Ce qui aura pour conséquence l'effondrement de sa sensibilité au niveau du pénis et ailleurs.

En résumé : le masturbateur, c'est-à-dire la plupart des hommes, fera fuir les partenaires sexuels éventuels, sera violent au moins moralement avec ceux-ci et sentira de moins en moins de choses en baisant. L'homme sera devenu malade, déçu et dérangeant. L'amour se retrouvera résumé à un mythe, un fantasme. Je ne condamne pas la masturbation adulte masculine. Je dis : « branlez-vous tant que vous voudrez. Mais ne vous plaignez pas ensuite des conséquences ! Vous êtes prévenu. »

S'agissant des autres animaux, leur identité se présente pareillement que pour les humains : ainsi le chat n'existe pas. Il existe des chats mâles ou femelles. Ils sont fondamentalement différents.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 octobre 2016

mercredi 19 octobre 2016

672 Esquisse d'une approche de Dieu

Croyez-vous en Dieu ? Dieu existe. Dieu existe-t-il ? Dieu n'existe pas. Dieu n'existe plus. Dieu est mort. Dieu est une invention de l'homme, etc. Que de points de vue sur Dieu ! Mais est-ce que je crois en Dieu ? Non, je ne crois pas en Dieu. Dieu est pour moi une évidence.

Mais qu'entend-t-on par ce mot : Dieu ? Dieu, pour moi signifie qu'il existe un ordre général de l'Univers. Et cet ordre est admis y compris par des personnes qui déclarent ne pas croire en Dieu. Le philosophe chinois Lao Tseu a définit cet ordre général de l'Univers comme un courant universel dont nous faisons partie. Qu'il a baptisé le Tao. Parmi ceux qui croient en Dieu, certains lui accordent un visage très humain. Nous pourrions lui parler, lui demander des choses, etc. Certains critiques diront que c'est absurde et ridicule. Certes, mais si en 1800 j'avais annoncé à tous les grands savants de l'époque qu'un jour à Paris je pourrais parler à un petit objet. Et grâce à ça un habitant de Pékin se trouvant chez lui m'entendrait et me répondrait, et que je l'entendrais, on m'aurait traité de fantaisiste.

Alors, pourquoi ne pas imaginer que pourrait exister un Dieu aussi surprenant pour nous que pourrait l'être le téléphone pour les savants en 1800 ? J'avoue que si un tel Dieu très « humain » existe, je lui accorderais entre autres le sens de l'humour. Mais pourquoi a-t-on cherché si violemment à nier l'existence de Dieu ? En quoi celle-ci dérange-t-elle ? La question est politique. Il s'agit d'une lutte pour exercer le pouvoir sur les humains. A l'origine l'Église de France soutient la Monarchie. Quand la Monarchie est renversée, le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette de France assassinés, le nouveau pouvoir cherche à assermenter les ecclésiastiques. Puis à créer une religion de substitution : le culte de l'Être Suprême. Par la suite la lutte des antimonarchistes contre les royalistes se poursuit. A force de persécuter les religieux, on fini par persécuter la croyance elle-même. Pour arracher le peuple de l'influence de l'Église on cherche à l'arracher de la religion traditionnelle. Pour cela, on en promeut une autre : le Rationalisme matérialiste. Sa promotion est politique. Elle n'a rien à voir avec la philosophie. Le but recherché n'est pas « le triomphe de la Raison », mais la destruction du pouvoir temporel de l'Église alliée et soutien de la Monarchie et des monarchistes. On va vanter pour cela la vertu de la « Raison » et traiter les adeptes des vieilles religions de naïfs, débiles, imbéciles. Comme le dira par exemple « La Marseillaise anticléricale » de Léo Taxil : « N'ayons pitié que des hommes, que la foi transforme en crétins. »

Aujourd'hui la rivalité pour le pouvoir conduit à perpétuer ce très vieux conflit. Et puis aussi les camps en présence se sont habitués à exister. Pourquoi ne pas poursuivre la bagarre ? Dans l'affrontement et le conflit combien d'hommes se retrouvent ? Beaucoup d'hommes aiment la bagarre et l'affrontement. Ils y trouvent la satisfaction de s'affronter et chercher à vaincre leurs adversaires réels ou imaginaires. Ne trouvant pas leur équilibre dans l'amour, ils le recherchent dans la haine et la négation de l'autre. Ainsi on verra l'animosité s'emparer subitement de personnes généralement calmes, pondérées, pacifiques. Ce qui traduira un malaise de ces personnes avec elles-mêmes et non pas tellement une opposition d'idées ou d'intérêts. Au fond, combien de polémiques sont vides de sens ? Tout dernièrement, je voyais une amie passer en revue les défauts réels ou supposés des membres d'une famille proche d'elle. Mais au fond, en quoi ces défauts réels ou supposés la concernent ? En rien, qu'elle s'occupe de sa vie et laisse ces gens vivre comme ils l'entendent. Rien à faire. Elle se sent obligée d'instruire leur procès et prononcer un réquisitoire.

Quantité de polémiques entre croyants et incroyants sont du même ordre. Elles traduisent plus le mal être des personnes qui s'énervent ainsi que des motifs réels et justifiés de mécontentement. Qu'un homme déclare croire ou ne pas croire en Dieu m'intéresse moins que savoir comment il traite son prochain. Et si comme moi il s'aime lui-même et aime les autres humains.

Basile, philosophe naïf, 17 et 19 octobre 2016

mardi 18 octobre 2016

671 Affaire Mathurin Couder - Un article disparu de Wikipédia


Affaire Mathurin Couder


Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Couder.
L’affaire Mathurin Couder ou affaire des Comptoirs Généraux de la Boucherie est une crise qui secoua la Chambre syndicale de la boucherie de Paris (le syndicat des bouchers parisiens) en 1869-1873.
Elle explique la sortie en retard en 1870 puis la disparition durant 25 ans du cortège de la Promenade du Bœuf Gras jusqu'en 1895 inclus, ce cortège étant organisé par les bouchers.
Ignorée du public, oubliée des bouchers, cette crise a été retrouvée et étudiée en 1993 par Basile Pachkoff, dans le cadre de la renaissance du Carnaval de Paris qu'il avait initié en septembre 1993.
Les éléments retrouvés ont figuré dans la brochure de lancement public de cette renaissance sortie en février 19941.

1re page de l'offre de souscription publique aux Comptoirs Généraux de la Boucherie. On y retrouve le nom de Mathurin Couder2

1er feuillet sur 2 d'un document par lequel les marchands-bouchers démissionnent Mathurin Couder de son poste de président de leur syndicat2.

2e feuillet ; en bas à droite on relève le nom du futur président : Leroy-Daniel2.

Brouillon d'une lettre adressée à une importante personnalité : « M. le Président » ; et relatant en détail l'affaire Mathurin Couder2.

Début d'une lettre en date du 8 septembre 1873 du marchand-boucher Ledanoy 6 rue de l’Arcade à Paris. Adressée au président du syndicat Leroy-Daniel et aux autres membres du bureau, elle témoigne qu'à cette date le syndicat se ressent toujours des suites de l'affaire Mathurin Couder2.

Sommaire

La redécouverte de l’affaire Mathurin Couder

Pour faire revivre le Carnaval de Paris alors très largement oublié, Basile Pachkoff entame en septembre 1993 d'intenses recherches pour pouvoir développer précisément son projet de renaissance.
Savoir ce qui existait, pourquoi cela a disparu et comment cela pourrait revivre. Ces trois questions en amènent rapidement une autre : pour quelle raison la Promenade du Bœuf Gras qui sortait très régulièrement a été supprimée en 1870, puis est finalement sortie en retard ? Et pourquoi après cela a-t-elle disparu durant un quart de siècle laissant la vedette à l'autre cortège carnavalesque parisien, celui de la Mi-Carême3 ?
Pour trouver la réponse à cette question Basile Pachkoff a l'idée de rechercher les héritiers des organisateurs de l'époque. Il s'agissait des bouchers. Leur organisme professionnel actuel lui ouvrit largement ses portes.
En novembre 1993, accueilli par Monsieur Berthault, secrétaire général de la Fédération de la Boucherie de Paris4 et avec l'autorisation de Monsieur Merhet, président, Basile Pachkoff commençait ses recherches dans les archives de la fédération, sise 23 rue Clapeyron, dans le 8e arrondissement de Paris.
« Sous une épaisse couche de poussière noire, très salissante : le premier registre de procès-verbaux du syndicat, et glissé en tête du volume, une chemise vieille de cent ans (elle porte à l'intérieur le début d'une date imprimée : "189..") ; sur cette chemise, probablement il y a très longtemps, on a porté l'indication : "Procès Coudere"5. »
Toute l'affaire était résumée là, dans ce mince dossier.

Début de l’affaire

Le 29 juillet 1869 se constitue la Chambre syndicale de la boucherie de Paris. Vers le début d'octobre, elle élit à sa tête, en qualité de Président Mathurin Couder.
Le 28 octobre 1869 est ouverte une souscription publique pour une Société anonyme, qui fait précéder son nom par : Alimentation publique de la Ville de Paris. Il s'agit des Comptoirs généraux de la Boucherie (siège : 39 rue de Richelieu, à Paris). Au Conseil d'administration, on trouve :
  • Franck Latruffe, Propriétaire-agronome, Directeur-Administrateur, Fondateur ;
  • Dauzat-D'Embarrère, Président ;
  • Baron Cochin, Vice-Président ;
  • Comte de Dax ;
  • Prince Antoine Galitzin ;
  • Comte de Montmort ;
  • Vicomte Charles Ordener ;
  • Commandant Oudard ;
  • Et Mathurin Couder.

Buts de la nouvelle société

« La Société (précise qu'elle) supprimera tous les intermédiaires inutiles. Elle prendra les animaux chez les cultivateurs, pour les porter directement dans les étaux de la capitale et des départements. Disposant de capitaux considérables, et d'une influence incontestable qu'elle fera servir à l'abolition de la spéculation sur la viande de boucherie, elle fera profiter de la réforme salutaire qu'elle veut introduire, et le producteur, et le consommateur, et le capitaliste qui aura, par son argent, amené le progrès qu'elle poursuit.
Dans ce but, elle facilitera la production en venant en aide à l'éleveur et au consommateur et accroîtra ainsi la consommation. »

Journal de la société

Cette société s'est dotée, dès le 18 juillet 1869, d'un journal intitulé : Le Marché aux bestiaux6. Son Directeur-Gérant est Franck Latruffe.
Le 10 septembre 1869, son numéro 8, citant la France financière, expose le programme de la société : la suppression des intermédiaires entre producteurs et consommateurs, donc aussi celle des artisans bouchers indépendants7 :
On lit dans la France financière du 6 septembre :
Alimentation publique de la ville de Paris, Société d'Approvisionnement de Viande de boucherie.
Supprimer les nombreux intermédiaires qui ont, depuis plus de dix ans, porté la viande à des prix exorbitants; doubler la production en facilitant l'élevage des bestiaux par des prêts directs faits aux éleveurs ; augmenter la consommation par l'abaissement du prix de la viande, mise par une organisation ingénieuse à la portée de toutes les bourses : améliorer la qualité de cette précieuse denrée en apportant les soins les plus éclairés dans le choix des animaux : tel est le but que se propose d'atteindre la Société qui s'est constituée sous le titre d'Approvisionnement de Viande de boucherie de la ville de Paris.
C'est une entreprise productive et bienfaisante, les sympathies ne sauraient donc lui manquer. Et déjà les plus grands éleveurs ont promis leur concours, et déjà de grands établissements proposent de traiter avec la Société pour d'importantes fournitures.
Nous ne pouvons en dire davantage aujourd'hui. Dans notre prochain numéro, nous ferons connaître dans tous ses détails cette importante affaire, qui va amener une révolution salutaire dans l'alimentation publique.
YVON.

La révolution du 5 novembre 1869

Les artisans bouchers réagissent à la menace. Un brouillon de lettre nous apprend que les membres du bureau de leur syndicat demandent à Couder « de les réunir afin de leur donner des explications sur sa conduite ». Il refuse.
Dès le lendemain soir de la clôture de la souscription pour les Comptoirs généraux de la Boucherie, intervenue le 4 novembre, c'est la révolution dans le syndicat.
Le bureau, qui s'est assuré de la collaboration d'un homme de loi Me Debladis, avoué, se soulève contre son président.
Il convoque la corporation en séance extraordinaire salle du Grand Orient 16 rue Cadet. Mathurin Couder « invité à la séance ne s'est pas présenté ». Il envoie une protestation écrite.
La réunion décide « à l'unanimité et aux applaudissements de tous » la déchéance du Président. Un document écrit de deux pages exprime cette décision et porte la signature de 58 marchands-bouchers.
Les membres du bureau présentent leur démission, acceptée à l'unanimité. Puis se reconstituent en bureau élu à l'unanimité. Le nouveau bureau du syndicat désigne en son sein comme nouveau président Leroy-Daniel. Il déclare n'accepter cette fonction qu'à titre provisoire.
Une note en marge du procès-verbal de la réunion, paraphée par tous les membres du nouveau bureau précise :
« M. Harang demande si tous les membres adhérents présents à la réunion, veulent bien autoriser leurs mandataires à intervenir auprès de Mr Couder pour le forcer par tous les moyens à rendre des comptes en un mot à agir selon les circonstances. l'assemblée approuve à l'unanimité. »

Le procès

Moins d'un mois après, le 2 décembre 1869 « les membres du bureau de la chambre syndicale provisoire » décident d'intenter un procès à Mathurin Couder pour le forcer « de ne plus porter ni se servir de son titre de président de la chambre syndicale »... « tous les membres composant le bureau s'engagent à payer les frais qui pourraient nous incomber dans ce procès. »

Mathurin Couder résiste

Bien que démissionné par la volonté massive des membres du syndicat et attaqué en justice, Mathurin Couder viendra le 30 juin 1870 à l'assemblée générale. Elle dut être houleuse. On lui refuse la parole, puis on la lui donne, ensuite on la lui retire. À la fin de la réunion il la reprend, on s'oppose à lui de nouveau. Finalement on lève la séance quand il veut encore parler.

La fin de l’affaire

C'est seulement en 1872 que le syndicat gagne le procès contre son ancien président.
Le 9 septembre 1872, Mathurin Couder signe un document par lequel « il reconnaît être débiteur envers la Chambre de la somme de six cent trente trois francs ». Il s'engage à verser 33 francs « aussitôt vérification faite » et le reste en douze fois, de janvier à décembre 1873, à raison de cinquante francs le 10 de chacun de ces mois.
La sympathie que paraît néanmoins conserver Couder, attestée par une lettre du marchand boucher Ledanoy, demandant « la radiation de la créance Couder » amène le nouveau président Leroy-Daniel à faire prendre cette décision par l'assemblée générale du 12 juin 1873.
Le motif invoqué par Leroy-Daniel pour proposer l'annulation de la créance est « la position précaire » de l'ancien président.
Il devait encore 600 francs au syndicat (à titre comparatif, relevons l'encaisse du syndicat à la même date : 917 francs 45 centimes).
Le début d'une lettre du même Ledanoy, du 8 septembre 1873, adressée à Leroy-Daniel et à la direction du syndicat, témoigne qu'à cette date les remous causés par l'affaire Couder ne sont pas terminés.

L'oubli de l'affaire Couder

En 1966, presque un siècle après l'affaire Mathurin Couder, Georges Chaudieu publie aux éditions Peyronnet un ouvrage intitulé : « BOUCHER qui es-tu ? où vas-tu ? ou la fabuleuse histoire des bouchers, celle d'hier, d'aujourd'hui et de demain ».
L'auteur, écrivain, a publié pas moins d'une vingtaine d'ouvrages traitant de la boucherie et de l'artisanat. Il est Directeur-fondateur honoraire de l'École supérieure des métiers de la viande et de l'Institut de la viande, Président-directeur de l'École professionnelle de la boucherie de Paris et de la région parisienne ; cinquante-trois années de vie professionnelle en boucherie (... « je devins chef d'entreprise en 1923, puis militant syndicaliste. Investi de fonctions responsables » ...).
Si quelqu'un doit connaître l'histoire du syndicat des bouchers parisiens, c'est bien un homme comme Chaudieu.
Page 151 de son ouvrage sur les bouchers on lit :
« En 1869, les bouchers parisiens fondent l'actuel syndicat de la Boucherie de Paris et du Département de la Seine, qui n'aura d'existence légale que quinze ans plus tard, par la loi de 1884 sur les syndicats professionnels.
Le syndicat semble avoir mené pendant quelques années une existence clandestine, puisque ce n'est qu'en 1873 qu'un bureau fut constitué avec à sa tête M. Leroy-Daniel, qui en occupa la présidence jusqu'en 1882. »

Notes

  1. Basile Pachkoff Proposition de rétablissement de la Fête de Paris, dite : Promenade du - ou des - Bœuf(s) gras. Édition de la Feuille Volante, Paris 1994. Il y eut deux éditions. La première commença à être diffusée le mardi gras 1994, soit le 15 février, la seconde, améliorée, est du 5 mars de la même année. C'était une brochure artisanale, fabriquée avec les moyens du bord et diffusée gratuitement. Son coût de fabrication pour la deuxième édition était de 10 francs l'unité. Un ami de Basile Pachkoff et du Carnaval de Paris, Michel Bornes, contribua de 200 francs pour assurer la sortie de la deuxième édition. Page 27 et dernière de celle-ci, il est remercié pour son soutien. Le tirage de la première édition fut de 50 exemplaires, celui de la deuxième, réalisé en quatre fois, fut de 64 exemplaires dont 10 à l'encre bleue à la suite d'un problème d'impression. La première édition par souci d'économies comptait 9 pages en très petits caractères plus la couverture. La deuxième beaucoup mieux présentée 27 pages plus la couverture et sa réalisation coutait beaucoup plus cher que la première.
  2. a, b, c, d et e Reproduction d'une page de la brochure de Basile Pachkoff Proposition de rétablissement de la Fête de Paris, dite : Promenade du - ou des - Bœuf(s) gras. Édition de la Feuille Volante, Paris 1994.
  3. Les journaux de l'époque se posent la question sans parvenir à y répondre. Les journalistes qui écrivent alors ignorent visiblement tout de l'affaire Mathurin Couder.
  4. Le nom officiel complet exact est : Fédération de la Boucherie et des Métiers de la Viande de Paris et de la Région Parisienne.
  5. Basile Pachkoff Proposition de rétablissement de la Fête de Paris, dite : Promenade du - ou des - Bœuf(s) gras. Édition de la Feuille Volante, Paris 1994, page 18.
  6. Le Marché aux bestiaux. Les Halles et abattoirs de Paris. Journal des éleveurs, des Producteurs, Facteurs, Commissionnaires, Bouchers, Restaurateurs et Maîtres d'hôtel, Directeur-Gérant : Franck Latruffe. [archive], numéro prospectus, 18 juillet 1869.
  7. Le Marché aux bestiaux. Les Halles et abattoirs de Paris. Journal des éleveurs, des Producteurs, Facteurs, Commissionnaires, Bouchers, Restaurateurs et Maîtres d'hôtel, Directeur-Gérant : Franck Latruffe. [archive], no 8, 10 septembre 1869, page 1.

Source

  • Basile Pachkoff Proposition de rétablissement de la Fête de Paris, dite : Promenade du - ou des - Bœuf(s) gras. Édition de la Feuille Volante, Paris 1994 (ISBN 978-2-908935-71-4).

lundi 17 octobre 2016

670 Je me suis « adolescentisé »

On dit que les amours « adolescentes » consistent à se promener la main dans la main et se faire des bisous. Après s'envolent le charme et la fraicheur. On est devenu ce qu'on appelle « adulte ». On est sensé alors chercher la vie à deux, et surtout fini les petits bisous, il faut « conclure ». Une petite amie à moi me refusait les bisous en s'exclamant : « je n'ai plus quinze ans ! » Pour elle, l'amour ça devait être du lourd, du « concret ». Acte sexuel ou cuni, un vrai boulot, mais pas de bisous.

J'ai été influencé par l'exécrable culture sexuelle régnante. A partir de l'âge de 22 ans et durant plus de quarante ans j'ai été un bon petit soldat de la guerre du cul. Je devais trouver une partenaire sexuelle pour mettre mon petit oiseau dans le petit trou correspondant. Et cela à partir du moment où les deux personnes concernées, moi et l'autre, étions d'accord pour le faire, indépendamment d'un désir effectif, réel et réciproque. On est jeune, on s'entend pas trop mal, c'est « techniquement » possible, alors, on y va ! Nous avons fait les cons avec application. Au cours de ma vie « amoureuse » j'ai baisé. Je n'ai jamais « fait l'amour ». A présent j'arrête.

Je cesse de « faire comme tout le monde », ou essayer de « faire comme tout le monde ». La baise vous intéresse ? Elle ne m'intéresse pas. Je ne suis pas concerné. Surtout parce que je sais qu'il n'y a rien de plus efficace que la baise pour tuer l'amour.

L'amour est un très doux et beau sentiment. Il est généralement absent dans la relation car l'homme angoisse. Il veut baiser à tous prix et se rend compte que l'autre n'est pas vraiment d'accord, voire est carrément contre. Mais l'homme, drogué aux endorphines masturbationnelles adultes, cherche en permanence le coït. Et n'arrive pas à se détacher de cette obsession.

J'ai cessé de me droguer de la sorte il y a six mois. Et je réalise que je me suis « adolescentisé ». Si j'aime d'amour quelqu'un je n'éprouve plus aucun besoin de « conclure ». Les sentiments suffisent et les bisous éventuels aussi.

Curieusement cette évolution me fait penser à un propos intraduisible du grand Bouddha. Il parle de la nécessité de trouver « le non désir ». Les mots choisis sont ici imparfaits pour traduire l'intention. Je peux aimer, faire des choses agréables et sympathiques pour l'être aimé, mais je n'ai aucune revendication particulière. Et si je rêve, mes rêves sont légers. Je ne suis pas prisonniers d'eux.

J'ai écrit deux poèmes d'amour. Je ne les dirai pas à celle qui me les a inspiré. Car je ne crois pas que dire un poème d'amour à son inspirateur ou inspiratrice va « séduire ». Je crois plutôt que dire un poème d'amour peut faire fuir. Ou susciter juste une émotion esthétique et rien d'autre.

Ces deux poèmes sont publiés dans ce blog. Ils en sont les numéros 665 et 667.

Si un poème d'amour est inspiré par quelqu'un et que l'auteur et son inspirateur ou inspiratrice tombent par la suite dans les bras l'un de l'autre, alors là, bien entendu le poème peut être communiqué. Sinon il vaut mieux le lire à d'autres.

Au début des années 1980 je partais dans mon délire sentimental à propos d'une jeune fille ou une autre et écrivais des poèmes d'amour. Ils ne m'ont jamais rapproché de la personne inspiratrice. J'ai finit un jour par arrêter d'en écrire car je les trouvais détachés de la réalité. C'est dommage, car j'aurais du considérer ces créations comme de simples objets littéraires sans aucun bonheur à la clé. Mon interruption d'écriture poétique a ensuite duré des années. Écrire des poèmes d'amour c'est aussi s'adolescentiser. Je suis curieux de connaître l'avenir de mon adolescentisation.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 octobre 2016

dimanche 16 octobre 2016

669 Qu'est-ce qu'une « porno girl » ?

Le phénomène que j'ai baptisé « porno girl » est un produit de l'inondation pornographique de la société où nous vivons, notamment via Internet, et de l'absence de réponse donnée à ce problème.

Un certain nombre de jeunes gens et jeunes filles vont plus ou moins se gaver de pornographie et y feront leur « éducation sexuelle » inapplicable, incohérente et fantasmatique. L'envie d'appliquer ses « leçons » se traduira chez certaines jeunes filles « correctes et bien élevées » par des comportements et attitudes adoptés à l'occasion et extrêmement provocateurs sexuellement. Cette manière de faire sera difficile à assumer. Cette difficulté se traduira à l'occasion par un brusque renoncement aux conséquences espérées. Ainsi, une jeune fille qui m'avait laissé entrevoir son « origine du monde », via son peignoir entrouvert intentionnellement, a le lendemain joué les vierges effarouchées face à ma réponse apparemment positive donnée à cette exhibition.

Ce qui prouve l'artificialité du comportement de la porno girl est que quand il ne lui est pas accordée les suites attendues à sa manière de faire la porno girl le vit bien. Elle devrait se sentir frustrée si son comportement exprimait vraiment ses besoins, désirs, intentions. Elle cherche à adopter un comportement qui n'est pas le sien et est rassurée quand rien n'arrive.

Quand j'observe une porno girl qui m'a prise pour cible, ça m'amuse. Je n'y répond pas. Au début le comportement des pornos girls me surprenaient. A présent je ne suis plus du tout surpris. Je me dis : « tiens ! Voilà une porno girl ! » et c'est tout.

Quelques exemples récents. A un repas donné sur une table longue et grande une jeune fille inconnue est assise assez loin de moi. Quand je la regarde, la voilà qui, la bouche entrouverte, se passe vraiment lentement et bien longuement la langue sur les lèvres, en faisant le tour à trois reprises. Autre exemple : une grande jeune fille en minijupe remonte la rue de la Gaîté à Paris. Je marche dans la même direction, ce qui fait qu'elle pourrait s'imaginer que je la suit, ce qui n'est pas le cas. Je la perd de vue et la retrouve dans le métro sur le quai opposé, face à moi. Elle est assise et écarte largement les jambes. Sa culotte est bien visible. Elle fait mine de se prendre longuement avec son téléphone à bout de bras un selfi du visage. Mais quand je monte dans la rame, je la regarde attentivement et constate que face à son téléphone la jeune fille regarde exactement à côté et dans ma direction. Un dernier cas beaucoup plus récent : une jeune fille en minijupe est assise en face de moi dans le métro. Je me dis « c'est une porno girl elle va écarter les jambes. » Effectivement, et avec de très grandes hésitations, c'est ce qu'elle finit par faire en prenant du temps.

A chaque fois, la porno girl a ici une position de repli : « si je léchais mes lèvres, c'est parce qu'elles étaient sèches », « si j'ai écarté les jambes, c'était sans intentions particulières », etc. Des fois c'est plus dur de trouver une position de repli. Mais, en général, il y en a une. Ce n'était pas le cas pour la jeune fille qui m'a donné un jour une vue directe de son origine du monde, via un savant désordre de son lit et ses vêtements en faisant mine de dormir. Aurais-je réagi dans le sens qu'elle paraissait souhaiter, elle aurait eu peut-être du mal à nier ses intentions envers moi. Le comportement de la porno girl peut lui attirer des ennuis. Mais les hommes étant plutôt pusillanimes face à un comportement direct de revendication sexuelle féminine, le risque reste limité. Quoiqu'ils en disent, les hommes, surtout les machos, ont peur des femmes qui paraissent ne pas avoir peur d'eux. S'ils ne leur est pas donné de dominer, il est très fréquent qu'ils prennent courageusement la fuite.

Le phénomène des pornos girls est momentané et produit des circonstances. Il ne représente pas un « progrès », mais une des expressions de l'état du désordre général des mœurs humaines. Le phénomène des pornos girls disparaîtra probablement dans le courant des proches années à venir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 octobre 2016

vendredi 14 octobre 2016

668 Le mythe du Savoir sexuel universelle

Dans les livres et revues, débats et films, y compris sous des signatures prestigieuses, apparaît de longue date un mythe : celui du Savoir sexuel universel. « Convenablement informé » un homme, une femme, serait à même de comprendre et analyser, tirer des conclusions à propos des comportements sexuels tant masculin que féminin. Prétendre cela est stupide, ânesque, absurde, faux et souvent falsificateur. Par définition l'homme et la femme, qui sont fondamentalement différents, sont incapables d'avoir conscience exactement de ce que vit sexuellement l'autre sexe. Notre culture, notre vocabulaire plaident le contraire. Produits des humains ils portent un mythe.

Un homme ne pourra jamais comprendre et réaliser ce que représente le fait d'avoir un gosse qui lui pousse dans la boîte à ragout (le ventre, en argot). Une femme ne pourra jamais comprendre et réaliser ce que représente pour un homme son éjaculation. Je sais, indiquer des limites aux gens c'est très vexant. Mais ce n'est pas moi alors ici qui est vexant. C'est la réalité qui est vexante pour certains, mais il faut l'accepter. Si on ne « l'accepte pas », on est tout simplement con et ça ne change en rien nos limites effectives.

Ce qui rapproche l'homme et la femme si différents l'un de l'autre, c'est l'amour et rien d'autre. Sinon ils n'auraient rien à se dire et l'espèce humaine aurait disparu depuis longtemps.

L'homme a fait de l'éjaculation une drogue. Il se branle avec la main, ou un orifice anatomique d'un ou une partenaire, il cherche le trou, l'achète parfois via la prostitution, ou le vole via le viol et fantasme avec la pourriture pornographique.

Si l'homme renonce à sa drogue et admet que l'acte sexuel ne peut exister que comme le produit d'un désir effectif, véritable et réciproque, sa vie change. Ses relations avec la « sexualité », lui-même et ses congénères mâles ou femelles s'harmonise et s'intègre dans sa vie. Sinon, il reste disloqué, perturbé et emmerdant avec lui-même et les autres, tout spécialement les femmes.

Une grande amie, qui a participé aux luttes féministes depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, me disait dernièrement : « il n'y a pratiquement aucune différence entre l'homme et la femme, juste un détail au bas de ventre. » Je lui rétorquais qu'il y avait beaucoup plus. Que pouvoir enfanter qu'on le fasse ou non et qu'on le souhaite ou non différenciait fondamentalement l'homme et la femme. Qu'une femme ne comprendrait jamais de son côté ce que peut être une éjaculation vécue. Que la très grande différence homme-femme apparaissait flagrante. Par exemple en témoignait le très faible nombre de crimes de sang ou accidents graves de voitures commis par des femmes comparé au nombre de ceux dont sont responsables des hommes. Elle a paru fâchée de mon propos sur l'éjaculation et m'a dit que la différence de comportement révélée par les statistiques des crimes ou accidents graves relevait de l'éducation. Oui, mais la Nature ? Lui ai-je répondu, elle existe également ! Elle m'a alors dit que l'éducation comptait pour 80 % et la Nature pour 20 %. Je lui ai fait remarquer en retour que l'éducation aussi est influencée dans sa conception par la Nature et que 20 % si c'était vrai ce n'était pas rien.

Son compagnon m'a fait remarquer face à mon discours masturbophobe que la masturbation ne lui avait jamais fait de mal, le détendait et que tous les médecins disaient que c'était une activité positive et normale. Je lui fit remarquer alors que les médecins aussi se masturbent. Et que leur propos favorable à la masturbation me rappelait ce qu'un ex grand alcoolique m'a dit un jour : il arrive que des médecins déclarent qu'une certaine consommation de boissons alcoolisées n'est pas nocive pour la santé. Et, comme par hasard, la dose qu'ils annoncent comme ne nuisant pas à santé est exactement et précisément celle qu'ils consomment personnellement eux.

Basile, philosophe naïf, Paris le 14 octobre 2016

jeudi 13 octobre 2016

667 Je t'aime

Je t'aime
Plus que le pain
Est aimé par l'affamé.
Je t'aime
Plus que l'eau
Est aimée par l'assoiffé.
Je t'aime
Plus que la vie
Est aimée par l'endeuillé.
Je t'aime
De tout mon cœur
De toute mon âme,
Je ne sais plus rien,
Je ne vois plus rien,
Je ne sens plus rien,
Je t'aime.
Je t'aime
Comme l'oiseau chantant
Aime le soleil au printemps,
Je t'aime
Comme la chatte effrayée
Retrouvant son chaton égaré,
Je t'aime
Comme la pluie d'automne
Aime l'odeur de la terre mouillée,
Je t'aime
Comme le soleil
Aime l'odeur de la poussière en été.

Basile, Paris le 13 octobre 2016

mercredi 12 octobre 2016

666 Un article disparu de Wikipédia : le traité italo-français de 2005




             L'original du traité.


Carnaval de Paris 2005 : au milieu de la troupe colorée des Pantruches avec à sa droite Pat le Clown et à sa gauche Basile Pachkoff : Patrizio Gagliardi costumé en gentilhomme du XVIIe siècle.


Le traité italo-français de 2005 est un traité carnavalesque signé au Carnaval de Paris 2005. Cette année-là participaient à la fête de dizaines d'étudiants italiens venus de toute l'Italie commémorer le centenaire de la participation de 300 italiens du Piémont et de Lombardie à la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1905.
Il s'agissait d'étudiants des Académies des Beaux-Arts d'Italie et de la Goliardia de Turin, antique société festive étudiante turinoise.
Ce traité a été rédigé et signé symboliquement sur l'Hôtel de ville de Paris (la balustrade en marbre qui entoure celui-ci face à son parvis), à l'initiative de Patrizio Gagliardi président du Comitato Nazionale degli Studenti delle Accademie di Belle Arti d'Italia (Comité National des Étudiants des Académies des Beaux-Arts d'Italie) dont le siège est à Bologne.

Le traité italo-français de 2005


Sylvain Giachino, Grand Massier des Beaux-Arts signe le traité le 21 février 2005 au café des fanfares Beaux-Arts l'Assignat1.
TRATTATO ITALO-FRANCESE DEL CARNEVALE DI PARIGI 2005
firmato sulla Casa Municipio di Parigi
TRAITÉ ITALO-FRANÇAIS DU CARNAVAL DE PARIS 2005         signé sur l'Hôtel de Ville de Paris
In data odierna 6 febbraio 2005, gli studenti italiani delle Accademie delle Belle Arti e della Goliardia di Torino « Supremus Ordo Taurini Cornus Atque Pedemontianus » e gli studenti francesi della Grande Masse des Beaux-Arts, nonque les Fumantes de Pantruche ed il Carnevale di Cherbourg, firmano un trattato di unione italo-francese per l'unità fra gli studenti, les Fumantes de Pantruche, il Carnevale di Cherbourg, in occasione del centenario 1905-2005 del primo incontro italo-francese.
Aujourd'hui 6 février 2005, les étudiants italiens des Académies des Beaux-Arts d'Italie et de la Goliardie de Turin « Supremus Ordo Taurini Cornus Atque Pedemontianus » et les étudiants français de la Grande Masse des Beaux-Arts, et les Fumantes de Pantruche, et le Carnaval de Cherbourg, signons un traité d'union italo-française pour l'unité entre les étudiants, les Fumantes de Pantruche et le Carnaval de Cherbourg, à l'occasion du centenaire 1905-2005 de la première rencontre italo-française.
Firmi - Signatures :
Comitato Nazionale degli Studenti delle Accademie di Belle Arti d'Italia - Comité National des Étudiants des Académies des Beaux-Arts d'Italie
Patrizio GAGLIARDI
C.O.C.C.U.C. Comitato di Organizzazione del Carnevale della Comunità Urbana di Cherbourg-Octeville - Comité d'Organisation du Carnaval de la Communauté Urbaine de Cherbourg-Octeville
Christian PINEAU
Supremus Ordo Taurini Cornus atque Pedemontanus - S.O.T.C.A.P.
Renatus RUBEUS XII SIBERIANUS XLVII Pontifex Maximus Goliardorum2
GRANDE MASSE DES BEAUX-ARTS
Sylvain GIACHINO, Grand Massier
Les Fumantes de Pantruche
Basile PACHKOFF
Comitato Studentesco dell'Accademia di Belle Arti di Napoli - Comité Étudiant de l'Académie des Beaux-Arts de Naples3
Roberto DI MATTEO
Comitato Studentesco dell'Accademia di Belle Arti di Roma - Comité Étudiant de l'Académie des Beaux-Arts de Rome3
Francesco MORGANTE

Notes et références

  1. Le soir du Carnaval de Paris 2005 Sylvain Giachino avait donné son accord verbal pour signer le traité qu'il n'a pu signer effectivement que 15 jours après.
  2. Il s'agit de la signature du Grand Pontife de la Goliardia de Turin.
  3. a et b Bien que déjà représentés par la signature du président de leur Comité National, les responsables des Comités de Naples et Rome ont tenu à apposer également leur signature au bas du traité.