mardi 29 novembre 2016

696 Les quatre piliers de « la Crise »

Dans ma contribution précédente à ce blog je définissais l'origine de ce que nous appelons couramment « la Civilisation » humaine, avec ses cultures et industries. La perturbation d'origine masturbatoire des hommes adultes amenant leur rejet par les femmes. Ce rejet étant à l'origine de la naissance chez les mâles humains de la recherche du pouvoir en général, et pas uniquement sur les femmes qu'ils rêvent ainsi de dominer, contrôler et soumettre.

Cette recherche du pouvoir, après de nombreux millénaires a donné naissance aux états, gouvernements, directions et pouvoirs divers à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société. Vouloir être le meilleur, commander les autres, être admiré d'eux est un sentiment répandu partout. Il a des conséquences bonnes et mauvaises.

Prenons l'exemple d'un chercheur en médecine. Vaincre par ses découvertes une maladie redoutable sera chez lui l'expression de sa recherche de pouvoir. Pouvoir sur la maladie, pouvoir sur les hommes qui en cas de réussite vont le distinguer, l'apprécier, le récompenser. Une telle recherche est positive et donc l'appétit de pouvoir a ici un effet positif. Mais il peut aussi polluer la belle démarche. Le chercheur va s'isoler et ne pas faire profiter de ses trouvailles d'autres chercheurs. Car il souhaitera être le seul à trouver le remède et que personne ne partage ce mérite. Résultat : en refusant de collaborer avec ses « concurrents » il retardera le progrès médical. La soif de pouvoir fera aussi que ce chercheur comptant dans son équipe un collaborateur qui aura une idée excellente, il va la lui voler et s'en attribuer le mérite. Ce phénomène est des plus courants. De plus, pressé d'être le premier, ce chercheur pourra mettre au point un remède pas abouti et commencer à le mettre en circulation. Tout ceci pour ne pas être « doublé » par des concurrents. Enfin, ce chercheur pourra choisir une recherche concernant une maladie dont la découverte du remède devra amener une grande notoriété. Et ignorer des recherches utiles mais aux résultats moins prestigieux. C'est ainsi que des maladies qui ne touchent que des populations pauvres ou peu de monde sont moins l'objet de recherches que des « grandes maladies » concernant une population nombreuse et riche présente dans les pays industriellement développés.

La recherche du pouvoir se rencontre à tous les niveaux de la société. Au niveau économique elle est à l'origine de « la Crise », ce mystérieux fléau frappant les pays y compris riches et prospères.

Le premier pilier de la Crise est représenté par l'accumulation absurde de richesses. Des hommes surtout et quelques femmes disposent de très nombreux « milliards » dans leurs coffres. Ces milliards ne leur servent à rien pour leur plus grande partie, sauf à flatter leur sentiment de pouvoir. Cependant que la population terrestre s'appauvrit, voire crève de faim, soixante-deux nababs dorment sur leur tas d'or. Ils possèdent aujourd'hui autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité, soit trois milliards d'êtres humains.
 
La recherche de l'accumulation absurde d'argent pour l'argent conduit à des concentrations économiques, bancaires, industrielles immenses et aux conséquences y compris des plus négatives sur les humains et la Nature. Aujourd'hui, quand on achète en France un produit alimentaire, seulement trois virgule quatre pour cent revient au producteur. Le reste revient à des intermédiaires, et surtout à de très grosses sociétés. Depuis que j'observe les prix à Paris je vois que la vie n'a jamais été aussi absurdement chère, notamment le prix de vente des fruits et légumes frais indispensables à la santé. Sans parler du logement à Paris et même des concessions dans les cimetières parisiens. Mourir à Paris devient un luxe que seuls des personnes aisées peuvent s'offrir!

Le deuxième pilier de la Crise est le mythe de la nécessaire création « illimitée » de « richesses ». Dans un monde limité, la Terre n'est pas extensible, il faudrait produire toujours plus. Jusqu'au dernier poisson, au dernier brin d'herbe, au dernier arbre qu'on transformera en produit industriel ? La question n'est généralement pas posée. Tant les détenteurs du pouvoir économique, culturel, spirituel ou financier sont obnubilés à l'idée de voir croître leur « puissance » de manière illimitée. Ils parlent même à présent de coloniser la Lune et Mars !

Le troisième pilier de la Crise est le lapinisme humain. Des enfants, toujours plus d'enfants, des milliards d'humains supplémentaires jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à manger ? Le pseudo acte sexuel produit beaucoup plus d'enfants que le vrai acte sexuel beaucoup moins fréquent. La fierté d'être parents procède aussi bien souvent de la volonté de pouvoir. Et les chefs d'états sont fiers de l'importance des populations dont ils commandent le destin. Quand j'étais petit la France comptait une quarantaine de millions d'habitants. À présent nous sommes soixante-cinq millions. On continue jusqu'à quel nombre ? Une France de cent millions d'habitants ou plus ? Mais alors aussi une France sans arbres, sans herbe et sans oiseaux, polluée de partout. La folie démographique règne sur le monde. Et bien sûr, c'est toujours chez les autres qu'il y a trop de naissances !

Le quatrième pilier de la Crise c'est la redistribution par la violence des richesses disponibles. Elle s'opère de deux façons : la guerre classique et la guerre économique. Dans cette dernière, on se charge de retirer le maximum aux déjà pauvres ou futurs pauvres. Ça s'appelle « dérèglementer le marché du travail », « délocaliser les entreprises », « alimenter le service de la dette », etc. Pour les petits les pauvres il n'y a jamais assez d'argent. Toujours on trouve là la recherche obsessionnelle du pouvoir jusqu'à l'absurde. Car appauvrir tout le monde c'est tuer la poule aux œufs d'or. Plus rien ne fonctionne. Qui achètera des voitures demain si personne ne peut plus avoir, faute de travail fixe, accès à un crédit ? Mais tant pis, la recherche du pouvoir est une folie !

« Le pouvoir est la plus merveilleuse des drogues » a dit un jour Henri Kissinger qui fut Secrétaire d'état à la défense des États-Unis.

La Crise est le fruit des mauvaises tendances dans la recherche du pouvoir. Sans régler ce problème, on ne règlera pas la Crise. Elle pousse ses racines dans le cœur des hommes. Sans se réformer les hommes ne pourront pas en sortir.

Il faut revenir aux fondamentaux : le but de la vie c'est vivre. Ce n'est pas produire toujours plus jusqu'à la disparition de l'Humanité.

Les humains ont besoin d'amour, de caresses, de paresse, d'amusements sympathiques. Et pas de bouffer jusqu'à en crever et faire crever les autres en dormant sur un tas d'or qui ne sert à rien d'autre qu'à flatter un égo malade et assoiffé de pouvoir.

Sans philosophie de la vie, la vie n'est rien, juste une coquille vide et muette.

Sortir de la Crise commence par chercher à raisonner et aimer autrement.

Dans les discours expliquant comment sortir de la Crise, c'est toujours aux autres la faute et à eux de changer. Et si nous commencions par nous changer nous-mêmes ?

J'ai lu dans un texte écrit en 1874 que ceux qui veulent changer le monde doivent commencer par changer aussi leur manière de vivre, préfigurant ainsi le fonctionnement de la société future dont ils rêvent. Cette manière de penser les choses a été bien oubliée de nos jours. Ceux qui parlent de changer le monde ont souvent un genre de vie le plus conformiste possible. Dans ces conditions, qu'est-ce qui nous garantit leur capacité à suivre leurs propos ? C'est toujours demain qu'on va changer. Et en attendant, le plus souvent, on critique et on fait et vit comme ceux qu'on critique !

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 novembre 2016

695 L'origine de la « Civilisation »

Les humains appartiennent au groupe des grands singes sociaux. Ceux-ci ne craignent aujourd'hui que l'homme. Vivant en groupes solidaires, capable de profondes morsures, à l'origine ils ne connaissaient aucun prédateurs. Leur vie était tranquille. Pourquoi est-ce qu'un grand carnivore allait les attaquer, risquant de subir la résistance mordante du groupe tout entier alors que d'autres proies existaient, ne présentant aucun danger de réaction de ce type ? Seuls les petits humains isolés pouvaient attirer la dent des grands carnivores prédateurs. Mais justement ces petits humains parvenant à courir très vite pouvaient se réfugier au sein du groupe en cas d'alerte.

Il a fallut quelque chose qui perturbe la vie des humains pour les inciter à créer leurs industries, leurs cultures, ce que nous avons l'habitude de baptiser « la Civilisation », terme élogieux et inadapté qui ne veut pas dire grande chose. Car les industries humaines ont donné naissance par exemple à la Joconde et à l'anesthésie médicale, mais aussi à la bombe à fragmentation et à la pollution des nappes phréatiques. En fait, ce n'est pas la recherche du « mieux être » qui est à la base du développement des industries humaines. Ce besoin au départ n'existait pas.

Certains naïfs prétendent que l'homme ne courant pas aussi vite que la panthère, n'ayant pas les griffes du tigre et la force de l'ours s'est mis à inventer des outils pour pallier à cette « infériorité ». On ne voit pas pourquoi les lapins ou les girafes n'ont pas fait de même.

On prétend l'homme « intelligent » et c'est ce qui a motivé la création de ses industries. À regarder le cours de l'Histoire humaine qui est depuis des millénaires jusqu'à aujourd'hui une succession de massacres et atrocités diverses, on peut sérieusement douter de cette « intelligence ». Aucun animal n'a autant fait du mal à ses congénères que l'homme.

Certains esprits plus malins ont expliqué que le pouce opposable de l'être humain avait été à l'origine de ses industries. Là on commence à approcher la vérité.

La vérité est beaucoup plus prosaïque. Le pouce opposable a favorisé chez les humains mâles la découverte de leur première, principale et toujours principale occupation : la masturbation adulte comportant l'éjaculation. Activité que les sujets mâles découvrent vers l'âge de douze, treize ou quatorze ans et continuent à pratiquer tout le long de leur vie. Cette activité est vécue comme une véritable toxicomanie. Le sentiment éprouvé lors de l'éjaculation, et dont les femmes ne peuvent pas avoir idée, est recherché comme le shoot de drogue du toxicomane à drogues dures et artificielles.

Ce dérangement des mâles humains adultes aura des conséquences très importantes. Car les mâles humains adultes vont chercher aussi à se masturber dans le corps de partenaires sexuels éventuels, singulièrement des femmes. Cette masturbation transforme les partenaires en simples accessoires pour la masturbation. Cette masturbation ne correspondant rigoureusement pas, en dépit des apparences, à un acte sexuel réel fruit du désir authentique et véritable des partenaires impliqués. Dans le pseudo acte sexuel en fait masturbatoire, l'outil masturbatoire est parfaitement méprisé.

Même en se méprenant sur la réalité du pseudo acte sexuel pris pour un vrai, le ou la partenaire outil va ressentir un malaise. Ce sera le cas singulièrement des femmes. Elles vont irrésistiblement être amené à rejeter l'homme, qui n'y comprendra rien.

Cherchant à réagir, l'homme cherchera à expliquer, contrôler, dominer l'autre. C'est ainsi que l'appétit de pouvoir va historiquement naître. Et cet appétit s'étendant au reste de la vie humaine amènera la création des industries et cultures humaines, avec ses aspects positifs et négatifs.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 novembre 2016

lundi 28 novembre 2016

694 Se laver les mains

Durant de nombreux siècles, dans tous les milieux sociaux, aussi bien riches que pauvres, un mal terrible sévissait. Peu après avoir donné la naissance à un enfant, beaucoup de femmes « mouraient en couches ». Elles étaient prises d'une forte fièvre et plus aucun secours ne parvenait ensuite à les sauver. Les médecins avaient baptisé cette affection : fièvre puerpérale. Autant dire qu'ils n'avaient rien trouvé ou expliqué, car « fièvre puerpérale » signifie simplement « fièvre des accouchées » traduit en jargon savant.

Au 19ème siècle un jeune médecin hongrois vivant à Vienne et nommé Semmelweis proposa un moyen préventif contre ce mal terrible : se laver les mains avant d'approcher les accouchées. Il avait réalisé que dans l'hôpital où il travaillait existaient deux salles où se retrouvaient les accouchées. Et que dans l'une le mal sévissait et dans l'autre non. Dans la première venaient les médecins et dans la seconde uniquement les sages-femmes. Quelle différence explicative ? Les sages-femmes avant d'approcher les accouchées se lavaient soigneusement les mains avec de l'eau phéniquée, une eau additionné d'un désinfectant. Les médecins ne se lavaient pas les mains.

Semmelweis ne fut pas écouté. Pourtant il avait raison. Sa solution à un mal terrible était très simple. Je pense à lui quand je vois le problème de l'amour dans notre société. L'amour est bien malade et les malheurs abondent dans le champ relationnel amoureux, y compris de nombreux suicides et conduites à risques.

Pour mettre un terme à cette situation générale calamiteuse je préconise une solution aussi simple que se laver les mains : tout simplement renoncer radicalement à chercher intellectuellement l'acte sexuel, c'est-à-dire s'imaginer qu'on peut le décider. Ou il existe un désir authentique et véritable, qui est un sentiment très particulier semblable exactement à une faim ou une soif précise de l'acte. Et dans ce cas l'acte sexuel est possible. Ou ce désir authentique et véritable est absent, seul la possibilité « technique » d'imiter l'acte sexuel existe. Dans ce dernier cas il faut absolument l'éviter. Et si on l'évite, le champ relationnel amoureux s'apaise, se pacifie et tout l'amour possible est possible, sans comprendre nécessairement l'acte sexuel.

Le choix de cette démarche est aussi simple que choisir ou non de se laver les mains. Et l'enjeu est immense.

La quasi totalité des hommes vit le sexe comme une toxicomanie, avec des comportements types de toxicomanes. Ils commencent à pratiquer la masturbation adulte, c'est-à-dire avec éjaculation, vers l'âge de 12, 13 ou 14 ans. Ils continueront tout le long de leur vie. Et vivront le sentiment ressenti lors de leur éjaculation à la manière du shoot du drogué. Ce comportement les rendra fréquemment difficile à convaincre d'être raisonnable avec les personnes qu'ils envisagent comme éventuels « partenaires sexuels ». Ils voudront à tous prix se branler dedans et les harcèleront. S'ils voudront retrouver la paix et connaître le possible de l'amour ils devront renoncer à cette toxicomanie.

Quand on observe le comportement sexuel de nombre d'hommes on dirait que nous avons affaire à des petits garçons capricieux et immatures. En fait nous avons affaire à de très ordinaires drogués aux endorphines éjaculatoires. C'est pourquoi il peut paraître très difficile de leur faire abandonner la poursuite d'êtres humains qu'ils veulent réduire à de simples objets masturbatoires : des branloirs. Mais on peut espérer que tous les hommes ne sont pas irrécupérables. Il en existe aussi qui sont généreux et ont envie de faire bien et faire le bien. Quand une solution est énoncée à un vieux problème, il existe toujours des personnes pour s'y intéresser et l'adopter.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 novembre 2016

693 L' « Amour physique » n'existe pas

Dans notre culture existe un concept complètement faux et très dangereux auquel nous avons été habitués : celui de « l'amour physique ». Il correspondrait soi-disant à une forme d'amour particulier, taillé sur mesure pour les hommes et contraignant pour les femmes, les subordonnant à eux. Quand on aborderait cette forme d'amour particulier on se retrouverait subitement régit par des règles et principes particuliers. Tous en fait destinés à la « satisfaction » de l'homme. Ce dernier étant dissimulé par des phrases du genre : « c'est la Nature », « ce n'est pas possible de faire autrement », « l'homme est ainsi », sous-entendu : « la femme doit faire avec ».

La prétention dissimulée sous le concept d'« amour physique », qui est aujourd'hui rebaptisé « sexualité », « amour », « amour sexuel », est qu'on peut décider de « faire l'amour ». Quand on décide ici on n'est pas dans le désir vrai mais dans un raisonnement intellectuel. On peut également se dire : « j'ai faim » ou « j'ai soif », sans avoir faim ou soif et arriver à s'autosuggestionner plus ou moins la faim ou la soif. Ce qui peut avoir des conséquences graves pour la nourriture s'agissant d'un obèse qui pourra avec les années en agissant ainsi devenir cardiaque et diabétique.

Quand on admet l'existence de l'« amour physique » on dévaste le champ relationnel amoureux. Là où l'amour pourrait vivre librement, prospérer, fleurir, se renforcer, va se développer la crainte et la violence morale et physique.

Qu'est-ce qui empêche une femme qui vous apprécie de vous prendre dans ses bras, vous serrer contre elle, vous embrasser et vous dire qu'elle vous aime ? Le fait qu'elle se dit : « si j'agis ainsi, il va me ramener son zizi. » C'est aussi simple et prosaïque que ça. L'amour est bloqué par cette prétention d'origine culturelle et non naturelle. L'homme passe son temps à harceler les femmes y compris en se bornant à accepter le cadre que nos cultures offre à l'amour.

Si j'aime une fille, qu'est-ce qui m'empêchera le plus souvent de le lui dire ? La prendre dans mes bras ? Ce qui va m'empêcher de le faire sera la pensée que : « si je lui dis ça, si je tente ça, elle se dira que je veux ramener mon zizi dans sa fente. » Alors, lui dire : « je t'aime, mais ça ne signifie pas que je veux du sexe... » Là on glisse dans le maladroit et le ridicule. Ou bien lui dire : « je t'aime bien »...? Ce qui revient finalement à ne rien dire et surtout abandonner le champ amoureux à l'abominable culture machiste régnante qui ramène la baise partout.

C'est cette culture anti-amoureuse qu'il faut chasser de nos vies. C'est possible, car la chasser corresponds aussi à un besoin et à la réalité. Nous sommes empêtrés dans un ensemble de règles très anciennes qui nous disent : « tu ne peux pas aimer sans baiser. » Or ce discours est faux. Il existe l'amour qui n'implique en rien du tout la sexualité, l'acte sexuel. Celui-ci peut arriver quand il existe un désir réciproque et authentique. Sinon imiter l'acte sexuel sans désir authentique est une calamité dévastatrice qui viole la Nature et les humains. Et la Nature n'aime pas du tout ça.

Les femmes le sentent mieux que les hommes. C'est pourquoi on dit souvent d'elles qu'elles sont plus sentimentales que les hommes.

C'est aux hommes qu'il appartient de se corriger en renonçant à cette prétention stupide à imposer l'acte sexuel aux femmes. S'il y a un domaine où d'aucune façon on doit imposer quelque chose, c'est bien celui-là. Quant aux femmes qui acceptent cette situation, elles finissent par en revenir, déçues et blessées moralement. On peut réformer et pacifier le champ amoureux à condition de nous réformer nous-mêmes, nous les hommes. Certains seront d'accord. Une amélioration du monde autour de nous est d'ores et déjà absolument possible. Il suffit de la décider et faire savoir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 novembre 2016

samedi 26 novembre 2016

692 Et si j'avais trouvé la clé du Paradis ?

Le bonheur c'est l'amour, en théorie. En pratique, c'est très souvent l'inverse ou ça ne dure pas. Quantité de personnes pourtant très bien intentionnées et gentilles se font souffrir elles-mêmes et leur entourage avec des questions relevant de l'amour et sa recherche. Et il est classique d'entendre dire qu'à l'amour on ne comprend rien ou pas grand chose. Et s'il suffisait de trouver la bonne et claire explication de l'origine et la nature de ce désordre et cet embrouillamini, pour parvenir au bonheur ? Et si cette bonne et claire explication, à force de la chercher je l'aurais trouvé ? C'est la question que je me pose ce soir.

J'en parlais au téléphone tout à l'heure et j'ai eu un sentiment curieux. Comme je donnais mon explication, au bout du fil j'avais non pas une amie, mais d'abord et avant tout une femme, qui percevait mon propos, le comprenait et l'approuvait. Dans mon propos j'ai résumé le fruit de mes dernières recherches.

Le problème qui cloche entre l'homme et la femme vient de l'homme, et plus précisément il débute quand il n'est encore qu'un garçon de 12, 13 ou 14 ans. Il découvre alors et commence à pratiquer la masturbation masculine adulte, c'est-à-dire comprenant pour but l'éjaculation. Ce que l'homme ressent avec cette dernière n'étant pas compréhensible aux femmes. De même que l'homme ne saurait comprendre exactement ce que ressent une femme qui attend un bébé ou l'allaite. De la masturbation, de cette activité très importante, l'homme ne parle autant dire jamais. Si un garçon se masturbe trois fois par jour durant trente années, il se sera masturbé trente-deux-mille-sept-cent-cinquante-sept fois ! Et cette activité apportera une perturbation majeure dans sa relation sexuelle avec autrui. Loin de pénétrer éventuellement avec son pénis en érection un partenaire ou une partenaire quand il éprouvera le désir de faire l'amour, il va en permanence chercher ce type de contact pour une toute autre raison. Il va chercher à se masturber à l'intérieur de son partenaire ou sa partenaire. Ce sera alors un pseudo-coït. Cet acte procédera d'un raisonnement intellectuel : « c'est techniquement possible, alors profitons-en, allons-y ! » Le pire est que les deux personnes pratiquant ainsi le pseudo-coït croiront très souvent pratiquer un coït véritable. Mais, à la longue, la relation va casser, le problème aura murit et à l'enthousiasme initial succèdera la déception.

Tout ceci parce que, par ignorance, culture et tradition les hommes et femmes croient que le coït peut procéder d'un raisonnement : « c'est possible, alors on y va. » Mais, pas plus qu'on ne saurait décider de préférer la couleur bleue quand on préfère la couleur jaune, pas plus qu'on peut décider de préférer le sucré au salé si on préfère naturellement l'inverse, on ne peut décider de « faire l'amour » avec quelqu'un quand le désir authentique fait défaut.

C'est là la source de l'essentiel des malheurs chez les humains. L'ignorance de cette réalité fondamentale de leur sexualité. Ou bien il y a vrai désir et vrai coït. Ou bien il importe d'éviter de suivre un pseudo-désir et pratiquer un pseudo-coït. Sinon ça finira toujours très mal. C'est ce problème qui est à la source du malheur des humains. L'homme va chercher des compensations : argent, pouvoir, violence, alcool, etc. Il en voudra à la femme car c'est souvent elle qui rompt. Mais la solution paraît exister. Car la prise de conscience de la nature du problème suffirait pour ouvrir une perspective nouvelle à l'amour ! En le délivrant des chaînes de cette très vieille et courante erreur ! Tout au moins pour commencer, les hommes de bonne volonté pourraient corriger leur comportement. Ils vivent la masturbation comme une prise de drogue. Et cherchent à la poursuivre en la pratiquant à l'intérieur d'un ou une autre. Qu'ils réfléchissent et arrêtent cette toxicomanie. Commencent à se respecter et respecter leurs partenaires. Et alors peut-être enfin ceux-ci pourront sans peur ni appréhension leur ouvrir les bras ? Trouver cette explication de l'origine de ce profond malaise entre les humains à propos de l'amour, c'est peut-être trouver « la clé du Paradis ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 novembre 2016

691 « Amour sexuel » et « amitié dinatoire carnivore »

Il est de bon ton et trouvé tout à fait raisonnable aujourd'hui en parlant des humains d'employer à l'occasion le concept d'« amour sexuel ». On trouve cette terminologie utilisée dans des ouvrages publiés sous les signatures prestigieuses d'auteurs réputés incontournables pour expliquer la vie des humains. Mais qu'entendent-ils en parlant d'« amour sexuel » ? Selon ces auteurs, il existerait diverses formes d'amours. L'une de celles-ci impliquerait le désir, la recherche et l'accomplissement de l'accouplement entre partenaires humains. Ce serait ça, « l'amour sexuel ».

Mais, avez-vous entendu parler de « l'amitié dinatoire carnivore » ? Selon un auteur, existerait une forme d'amitié impliquant forcément de vous inviter à diner pour un repas comprenant des produits carnés. Comment ça ? Cette forme d'amitié n'existerait pas ? Vous êtes contre le fait d'inviter des amis à diner ? Et à diner en consommant des produits carnés ? Vous êtes donc végétarien ? C'est à ce genre d'affirmations absurdes et apparemment raisonnables qu'on risque d'être confronté si on nie que l'amour sexuel existe. Si vous niez l'existence de l'amour sexuel on vous dira : « Comment ça ? Vous êtes contre le fait de faire l'amour avec votre amoureuse ? Vous êtes puritain, ascète, abstinent sexuel ? » Ou alors, si vous êtes un homme et vous fréquentez une amie proche de vous sans chercher à parvenir au coït avec elle, l'explication coulera de source : « vous êtes homosexuel ! »

Mais pourquoi devrais-je obligatoirement chercher à enfiler une amie si elle est sympathique et agréable ? C'est la Nature ! Ah bon, et lire un livre à la lumière électrique c'est la Nature aussi ? Combien de choses non naturelles faisons-nous tous les jours ? A commencer par nous lever en hiver avant l'aube pour aller étudier ou travailler !

L'amour existe, il n'est pas sexuel. La sexualité existe et peut à l'occasion participer d'une relation d'amour. Mais, me direz-vous, la Nature veut que vous ayez envie de faire l'amour ! Ah, décidément, vous m'énervez avec votre Nature passe-partout et justifiant tout ! La plupart du temps ce qu'on prétend être le désir sexuel chez les humains n'est pas un vrai désir, mais un pseudo-désir. L'homme va bander pratiquement toujours alors qu'il n'éprouve pas le désir authentique et véritable de « faire l'amour ». Mais la confusion règne à ce propos. Quand vers 1964, l'année de mes treize printemps, j'ai commencé à bander pour un rien et à cowpériser pareil, c'est-à-dire émettre un lubrifiant gluant par le pénis, j'ai eu honte et j'ai été terriblement gêné. Ici, c'est la première fois que j'en parle aussi clairement, 52 ans après. Personne ne m'avait à l'époque averti de l'arrivée de ces phénomènes. Et comme ils paraissaient « sexuels », c'était forcément gênant, honteux, à cacher. Si je me mettais nu, je bandais aussitôt. J'ai cessé de prendre le bain en étant vu par des membres de ma famille. Je cachais soigneusement mes érections nombreuses, involontaires, intempestives... Pourtant il n'y avait là rien de mal. De plus, je suis catégorique là-dessus, je n'éprouvais absolument pas l'envie de « faire l'amour » avec qui que ce soit. Donc, ces érections n'exprimaient nullement le désir sexuel. Ces érections n'étaient pas sexuelles, mais physiologiques, réflexes. Celui ou celle qui croit qu'une érection exprime forcément le désir de coït se trompe lourdement.

Le concept d'« amour sexuel » implique que selon des règles impératives et mystérieuses, à un moment-donné vous ne vous appartenez plus. C'est à votre zizi que vous êtes sensé devoir obéir. C'est une dangereuse et monumentale ânerie traditionnelle! Cette notion d'« amour sexuel » est vague, imprécise, envahissante, inauthentique, déstabilisante, inquiétante, culpabilisante. On donne l'impression, en particulier aux jeunes, qu'à un moment-donné, soudain, ils doivent suivre une sorte de canevas prédéterminé précis. En gros : « une fille vous plaît, il faut chercher à coucher avec elle. Et impérativement mettre le truc dans le machin. » Ce discours caractéristique de la « pensée unique » a d'effroyables conséquences. Quand on commence à développer ce discours du sexe obligatoire et automatique en certaines circonstances on a tout faux. On fonce droit dans le mur.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 novembre 2016

vendredi 25 novembre 2016

690 Les quatre piliers de la conscience humaine

On peut pour simplifier et clarifier le discours estimer que la conscience humaine repose sur quatre piliers.

Le premier est le moi profond, la conscience naturelle dont on néglige souvent le rôle fondamental. Nous naissons avec. Elle est le socle de tout ce qui vient après.

Le second pilier est constitué par le désordre masturbationnel masculin adulte. Vers l'âge de 12, 13, 14 ans, les garçons découvrent la masturbation masculine adulte, qui comprend donc l'éjaculation. Ils vont en faire une activité essentielle de leur vie, une toxicomanie habituelle dont ils ne parleront jamais ou pratiquement jamais. Quand on peut calculer qu'à raison de trois masturbations journalières durant trente ans, un garçon se sera au total branlé trente-deux-mille-sept-cent-cinquante-sept fois, on mesure l'importance de l'activité ! Ce sera d'autant plus important que cette activité générera un désordre relationnel fondamental.

Confronté à la perspective du coït, le garçon va s'adonner le plus souvent non au coït, mais au pseudo-coït.

L'explication est simple : il peut arriver que dans sa vie un garçon apte au coït ressente un désir authentique et véritable de l'accomplir. Et si l'occasion s'en présente alors, il peut arriver un véritable coït entre deux partenaires désirant et réalisant l'acte sexuel. Mais cet acte est plutôt rare. Le plus souvent, les garçons croyant coïter réalise en fait un pseudo-coït. Ils n'éprouvent pas un désir authentique et véritable. Mais ils raisonnent par rapport à la possibilité « technique » immédiate de pénétrer un ou une partenaire avec leur pénis en érection. Cette érection ne signifiant en aucun cas obligatoirement un vrai désir. Dans quantité d'occasion le garçon bande. Par exemple parce qu'il ressent du plaisir. Mais non un désir de coït. Quand il s'agit d'un petit enfant, tout paraît évident. Il ne va pas, ne veut pas et ne peut pas « faire l'amour ». Mais allez faire comprendre à un individu mâle en âge de procréer qui bande sans désir qu'il doit s'abstenir d'agir !

Agir, ce genre d'erreur très fréquente a des conséquences tragiques. Même si le ou la partenaire du pseudo-coït est d'accord et croit qu'il s'agit d'un vrai coït, la relation va souffrir. En fait le garçon ne fait pas l'amour mais se masturbe dans son ou sa partenaire. La Nature est bafouée. Elle n'aime pas ça. Tôt ou tard la relation entre les deux pseudo-partenaires sexuels va se casser la figure.

J'ai moi-même pratiqué le pseudo-coït à chaque fois avec l'assentiment de la partenaire avec qui je me trouvais. Il n'en ressort rien de bien. A la longue on récolte tristesse, incompréhension et solitude. Quant au plaisir, il est pratiquement toujours quasiment absent, même en cas d'éjaculation.

J'ai mis des dizaines d'années pour réussir à identifier vrai désir et pseudo-désir, vrai coït et pseudo-coït. La plupart des gens ne savent pas faire la différence. Les femmes sont plus promptes à prendre conscience de ce que quelque chose ne fonctionne pas dans la relation. Très souvent elles font semblant de jouir durant le pseudo-coït. Une amie me disait même un jour : « je fais semblant, ça l'excite, et comme ça c'est plus vite terminé. » Les femmes voient plus vite plus clair que l'homme. C'est pourquoi, la plupart du temps, ce sont elles qui prennent l'initiative de rompre une relation qui ne marche pas. Et ces dernières décennies, les femmes ayant gagné en masses leur indépendance matérielle, la conséquence a été une avalanche de divorces et séparations. Car il n'y a à la longue rien de plus écœurant que se retrouver dans le rôle d'objet masturbationnel qui s'ennuie. Cependant que l'autre vous utilise et croit qu'en se masturbant à l'intérieur de vous il « fait l'amour ».

La qualité supérieure du vrai coït par rapport au pseudo-coït laisse songeur. Dans les vidéos pornographiques le caractère masturbationnel des pseudo-coïts présentés est éclatant. Par exemple dans un clip porno que j'ai vu sur Internet. On y voyait deux hommes et une femme. Le premier homme se faisait faire une fellation, cependant que le second était chevauché par la fellationneuse qu'il pénétrait avec son membre. Chacun des deux hommes conservaient très sagement les bras le long du corps en attendant que ça se passe. Le porno abonde de tels exemples caricaturaux d'absence de sensualité, où le caractère masturbationnel des pseudo-coïts présentés est évident.

Dans les vidéos pornos les filles présentent généralement une morphologie superbe où les hommes ne mettent pratiquement jamais les mains. Aucune caresse le plus souvent ne vient honorer les jolies formes de ces femmes. Elles sont moins câlinés qu'un chien, un chat ou un cheval. On frémit quand on pense que de nos jours la pornographie sert très fréquemment d'éducation sexuelle à la jeunesse !

Ce n'est pas avec de la « bonne volonté » qu'on peut transformer le plomb du pseudo-coït en or du vrai coït. Quand je me retourne sur mon passé, je vois clairement où et pourquoi de belles relations amoureuses ont foiré dans ma vie.

Une amoureuse me donnait l'occasion de toutes sortes de câlins. Jusque ce que l'acte sexuel paraisse « techniquement » possible. Je m'empressais de le faire. Nous avons continué par la suite à nous adonner très volontiers au « sport en chambre ». Jusqu'à ce que pour de mystérieuses raisons la relation explose. Il n'y avait pourtant rien de mystérieux, si j'avais connu à l'époque la différence entre le vrai désir et le pseudo désir, le vrai coït et le pseudo-coït.

Quand j'ai pénétré sexuellement ma partenaire pour la première fois, elle a eu une expression étonnée. Si j'avais été averti comme je le suis aujourd'hui, j'aurais arrêté aussitôt. Et notre relation aurait suivie un autre cours. Mais ni moi, ni ma partenaire n'étions avertis de l'embûche rencontrée.

L'erreur une fois engagée, il m'est arrivé une fois de dire à ma partenaire comme je trouvais notre relation sexuellement satisfaisante. Elle a répondu par une moue absolument négative dont je n'ai tenu aucun compte si grand était mon ignorance de la réalité vécue. Sa réaction m'a simplement parue tout à fait incompréhensible et je ne m'y suis pas attardée pour chercher à la comprendre.

On dira que l'erreur était partagée. Après tout mon amie de l'époque était consentante. Oui, mais l'acte n'avait pas lieu d'être. Admis intellectuellement par nous deux, cependant que la Nature, elle, ne l'appréciait pas positivement. Et quand on se moque de la Nature, elle finit par se venger. Nous avons rompu, rabiboché la relation sur le mode « amical » et tout ceci a très mal fini. C'était il y a de nombreuses années. J'ai réfléchi et appris depuis bien des choses pour ne pas refaire pareille erreur.

Quand on parle de relations humaines, on aborde souvent l'idée du « couple », de « l'amour ». Cependant une autre relation me paraît absolument fondamentale : celle du groupe.

On aborde là le troisième pilier de la conscience humaine : celui de l'ordre social naturel.

L'homme à la base est un grand singe. Si on observe des grands singes comme les gorilles, ils vivent en petites troupes. L'homme à l'origine, avant qu'il développe ses industries connaissait sans doute un sort semblable. Cette organisation sociale naturelle est restée imprimée dans sa conscience.

Les plus beaux groupes humains sont de taille réduite. Et quand ils fonctionnent bien, quoi de plus réjouissant qu'un groupe famille, équipe, bande de copains ou goguette ?

Les goguettes sont des groupes festifs traditionnels qui se réunissent ponctuellement pour passer un moment agréable ensemble et chanter des chansons. Il y en avait jadis des milliers en France et pas seulement. Du temps de leur prospérité leurs effectifs ne dépassaient pas dix-neuf membres.

De nos jours on trouve encore des dizaines de petits groupes festifs à Dunkerque et dans les villes alentours. Ce sont des sociétés philanthropiques et carnavalesques ou des indépendants. Ils sont la base d'immenses et très joyeux carnavals à Dunkerque et dans les villes alentours.

Je m'efforce de relancer partout cette tradition, pour faire revivre à fond la joie et la fête populaire.

Le quatrième et dernier pilier de la conscience humaine est ce que j'ai appelé « l'héritagérité » et que souvent on baptise « sexualité ». Il s'agit de l'ordre social d'origine culturel.

L'héritage joue depuis des dizaine de milliers d'années un rôle absolument essentiel dans l'organisation de la société humaine. Or, qui dit héritage dit enfants et parents et donc reproduction. On peut transmettre en héritage quantité de choses, y compris le pouvoir. Soit des entreprises, un royaume, une fortune, etc. A la longue la reproduction humaine s'est retrouvé absolument liée à l'héritage. La reproduction humaine qui peut être traditionnellement le fruit du coït ou du pseudo-coït.

À tort ou à raison, tout ce qui, de près ou de loin, rappelle le coït ou le pseudo-coït reproducteur avec « héritage légitime », sans l'être ou s'y opposant, est condamné avec la plus grande violence et la plus grande sévérité. Ainsi sont condamnés entre les humains l'acte de dormir ensemble, se dénuder, toucher, caresser, serrer dans les bras, mordiller, embrasser, sucer, lécher, doigter, sodomiser. Ainsi que l'union libre, le divorce, l'adultère, le coït ou pseudo-coït entre personnes définies comme parents trop proches, ou connaissant un décalage d'âge important, la prostitution, le libertinage, la gestation par autrui, l'avortement, la contraception, la masturbation quand elle n'est pas le fait de l'homme dans un vagin. Qui doit être celui de sa compagne officielle. Sont également condamnés l'exhibitionnisme, le voyeurisme, l'érotisme et la pornographie et tout ce qui y ressemble. Les traditionalistes condamnent aussi toutes les manipulations scientifiques concernant la reproduction humaine. Traditionnellement l'union avec héritage légitime s'appelle le mariage. En France, jadis, le futur époux demandait la main de la fille à son père. En Chine, durant des siècles et encore dans les années 1950, c'était le grand-père qui choisissait le mari de sa petite fille. Il y a quelques décennies dans les bals paysans d'Auvergne, les parents veillaient à ce que si leurs enfants étaient héritiers d'une ferme ils ne dansent qu'avec des personnes de sexe opposé également héritières d'une ferme. Les mésalliances étaient très mal vues dans tous les milieux. La réponse classique à la mésalliance était jadis le fait d'être déshérité. En 1950, en France, la police interdisait aux hommes de danser ensemble dans les bals publics. Pour s'assurer de la transmission d'héritage et donc de la reproduction, le mariage était en France il y a peu encore régit par la domination de l'homme sur la femme. Il était très officiellement écrit dans le Code civil que l'épouse devait obéissance à son mari, donc aussi au lit. De son côté l'Église donnait le devoir conjugal comme une obligation entre époux. Le poids de l'héritagérité a fait que jusqu'à une époque récente la pression contre le divorce était très forte y compris en France et à Paris. Dans les contes traditionnels des provinces françaises existe la figure de la « mal mariée » qui est tenue de rester vivre avec son mari.

Confirmant le rôle primordial de l'héritage dans l'organisation sociale culturelle des humains, on voit le fait que c'est la « non consommation » du mariage, donc l'absence de descendance et d'héritiers, qui est le seul cas ou l'Église catholique reconnaît l'annulation d'un mariage religieux. Dans le domaine verbal ou écrit règne la loi du silence. On ne doit pas parler ou rapporter par écrit tout ce qui concerne la reproduction ou y ressemble de près ou de loin, exceptées quelques situations honorables relevant de l'héritagérité : le mariage ou la naissance d'un enfant, par exemple. Sinon la tradition est qu'on ne doit rien dire. Y compris on doit se taire si on a été victime d'un viol. Si on parle on est coupable ! L'ordre de l'héritagérité étend son règne et son pouvoir partout.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 novembre 2016

dimanche 20 novembre 2016

689 La folie des grandeurs

J'ai vu cette nuit une scène du film comique « La Folie des grandeurs » avec Louis de Funés. Il a été élu président de la République française. La nuit qui précède sa cérémonie d'investiture, il se rend dans la salle vide où se trouve le trône qu'il va occuper à cette occasion. Il est vêtu d'une longue chemise de nuit blanche qui laisse voir ses mollets et pieds nus. Avec des ricanements ridicules il se confond en admiration devant le trône, rampant au pied de l'estrade basse qui le supporte. Puis, d'un bond genre saut de grenouille il aboutit juste sur le trône, toujours avec ses ricanements ridicules... Mais cette scène que j'ai vu n'est pas dans le film. C'est un rêve que j'ai fait. J'ai rêvé d'une scène imaginaire de ce film.

Pourquoi aucune leçon de l'Histoire ne sert à éviter aux humains de recommencer les mêmes calamiteuses bêtises ? Au XXème siècle il y eut des guerres horribles... à présent, il y a toujours des guerres horribles. Il y eut aussi des chefs d'états ridicules prenant des décisions stupides. Il y en a toujours. Ça ne semble pas devoir cesser. Quelles sont les causes de la perpétuation de telles déplorables pratiques en dépit de toutes les connaissances accumulées et de la multitude existante d'individus compétents dans tous les domaines ? Pourquoi l'Histoire bafouille et continue à bafouiller ? Il faut pour répondre à cette question se pencher sur l'origine de l'Histoire. Au début de tout, avant la naissance de la première culture, la première industrie, les humains étaient de grands singes tranquilles. Ils n'avaient rigoureusement pas besoin de ce que plus tard on baptisa « progrès ».

Il a fallu que quelque chose arrive pour que les grands singes tranquilles voient leur existence perturbée et qu'ils commencent à créer cultures et industries. La raison que j'ai trouvé est sexuelle et masculine. Les humains disposent d'un pouce opposé qui permet de saisir les choses. Il y a très longtemps, les humains mâles ont ainsi découvert la masturbation. Et ont commencé à la pratiquer régulièrement à l'âge adulte pour en faire une véritable toxicomanie. Le shoot d'endorphines de l'éjaculation prenant le rôle de shoot de drogue. Cette pratique a envahi le champ relationnel entre les humains mâles et femelles. Les mâles cessant de limiter les pénétrations sexuelles aux coïts, mais l'élargissant à des pseudo-coïts. Sans véritable désir réciproque, les mâles humains ont développé la pratique de se masturber dans le corps de leurs compagnes. Cette pratique tournant le dos à la Nature.

Les compagnes humaines, même consentantes, se ressentant mal à la longue d'être ainsi utilisées comme objets masturbationnels. D'où disharmonie et rejet des mâles. Ceux-ci ne comprenant pas ce qui leur arrive, cherchent alors à comprendre, contrôler, dominer leurs compagnes. Et développent cette démarche au delà. Sans avoir vraiment besoin de comprendre, contrôler, dominer, ils développent un besoin maladif général de le faire. Avec les centaines de milliers d'années qui passent ils développent ainsi cultures, industries et ce qu'on a baptisé la Civilisation. A ces œuvres participent leurs compagnes, avec leurs particularités. Ainsi par exemple la violence et la recherche du pouvoir au cours de l'Histoire humaine paraissent être nettement plus l'apanage des mâles que des femelles.

C'est la recherche du pouvoir à tous les niveaux de la société qui explique aussi bien le désordre que l'ordre apparent qu'illustre notre société. Cette recherche du pouvoir ayant, comme on a pu le voir ici, son origine dans un dérangement sexuel chez les mâles adultes. Cette origine explique les incohérences apparentes du fonctionnement de notre société. Ce ne sont pas des idées ou des intérêts qui guident les humains, mais un phénomène de frustration tragique dont ils n'ont pas vraiment une claire conscience. Ce qui explique que même avec les meilleures intentions possible et en s'appliquant, les humains vivent dans une société extrêmement troublée et déséquilibrée.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 novembre 2016

vendredi 11 novembre 2016

688 Petite approche générale de la « sexualité » humaine

Un point fondamental à retenir est celui-ci : quand un homme pénètre avec son pénis en érection un des orifices naturels de son ou sa partenaire et parvient ou non en remuant à l'éjaculation, s'il n'existe pas de désir authentique, véritable et réciproque d'accouplement, il ne fait pas l'amour. Il se masturbe dans son ou sa partenaire. Que celui-ci ou celle-ci soit intellectuellement persuadé de « faire l'amour » ne transmute pas le plomb de la masturbation en or de l'acte sexuel. Tôt ou tard la personne utilisée comme branloir va ne pas bien supporter de servir de multi-trous à branlette. Elle s'éloignera, si ce n'est physiquement, tout au moins moralement. Elle se sentira seule et mal à l'aise, insatisfaite. Comme me disait une femme qui a beaucoup baisé et pas « fait l'amour » au cours de sa vie : « j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose. » Cette même femme, faut-il s'en étonner ? Fume et lève le coude.

Deux femmes que j'observais un jour étaient toutes les deux nanties de maris adorables, sensibles, affectueux, artistes, prévenants... et se plaignaient ou laissaient voir la grande souffrance qu'elles connaissaient. En dépit ou à cause de leur compagnon respectif elles se sentaient seules ! Une amie à laquelle je faisais remarquer que nombre d'hommes ne font pas l'amour mais se branlent dans le vagin de leur partenaire, s'exclamait : « j'espère que ce n'est pas le cas avec mon compagnon ! » Poser la question c'est déjà y répondre.

Le pire c'est que cette démarche consistant à se branler dans le ventre d'une femme est très souvent menée sans réaliser ce qu'on fait exactement. L'homme croit « faire l'amour » et en fait se branle dans la femme. Qui, souvent, finira par le rejeter tout à fait. Son tendre compagnon finissant par lui apparaître insupportable, y compris sans comprendre bien pourquoi.

De telles « ruptures » courantes passent facilement par une phase de franche et étrange hostilité. À laquelle succède fréquemment et plus ou moins vite une phase d'apaisement. Une fois que la séparation est effective et bien établie, il est possible de devenir ou redevenir de bons amis.

Sans comprendre pourquoi, l'homme se voit ainsi et plus d'une fois rejeté ou tenu à distance par des femmes qui refusent de lui servir de multi-trous à branlette. Il va alors développer une peur plus ou moins consciente des femmes et de l'amour. Cette peur offrira aux femmes la possibilité de le manipuler aisément. Il y aura en fait absence de relation réelle entre cet homme et les femmes. Ce sera la cause de souffrances diverses, sentiment de solitude, d'hostilité, de mal-être, etc.

L'homme sera tenté de trouver refuge dans la satisfaction facile et à sa portée de la branlette manuelle en solitaire. Qu'il cultivera d'autant plus qu'il se sentira seul. Et avec cette branlette en solitaire il cultivera et encouragera sa recherche de branlette dans un ou une partenaire, le rejet par le ou la partenaire éventuels envisagés, d'où exacerbation du sentiment de solitude. Cette exacerbation encourageant la branlette. On se retrouve ici devant un véritable cercle vicieux. Plus on se sent seul, plus on se branle. Plus on se branle, plus on se sent seul. Les « partenaires » se résumant souvent aux fantômes des vidéos pornos trouvées sur Internet.

Le seul début d'issue pour s'en sortir consistant à arrêter la masturbation et sa recherche, ainsi que la pornographie, et attendre que sa conscience se remette progressivement en ordre. La peur des femmes s'estompe alors. Mais il faut au moins six mois pour commencer à aller mieux.

La masturbation sous ses diverses formes est la première, principale, fréquente et très souvent unique activité « sexuelle » masculine adulte. Qu'elle se pratique individuellement, manuellement et en solitaire ou en groupe, ou dans la main ou un orifice naturel d'un ou une partenaire. Éventuellement avec un stimulant de grossièreté, c'est-à-dire insulter l'autre au cours de la masturbation intra-corporelle, ou – et – un stimulant pornographique, ou – et – pharmaceutique. De cela on ne parle jamais, en tous cas objectivement. En se masturbant trois fois par jour durant trente ans de l'âge de treize à l'âge de quarante-trois ans, un garçon puis un homme se masturbera au total plus de trente-deux mille fois ! À ces masturbations manuelles s'ajouteront celles opérées dans un ou une partenaire, que spécialistes scientifiques auto-proclamés et moralistes divers s'obstineront à qualifier « d'acte sexuel ». Or l'« acte sexuel » n'existe que s'il est le fruit d'un désir authentique et véritable. Sinon il n'en est pas un. Et cet acte sexuel authentique et véritable est plutôt rare.

D'où provient cette frénésie masturbationnelle masculine adulte, cette toxicomanie endorphinique, cette éjaculatrie ? Il serait intéressant de parvenir à le savoir. Peut-être est-ce lié à la découverte faite un jour par de nos lointains ancêtres du caractère fécondant et reproducteur de l'acte sexuel.

Les spécialistes scientifiques auto-proclamés de la sexualité humaine font d'intéressantes études, mais les conclusions qu'ils en tirent peuvent être critiquées. Sans compter leur ignorance volontaire de l'ampleur, la diversité et l'importante de la masturbation masculine adulte, de son rôle et des perturbations qu'elle cause. Articles et ouvrages parlant de la sexualité chez les humains abondent en propos fantaisistes. Par exemple, il est fréquent de voir prétendre mettre sur le même plan masturbation masculine adulte et masturbation féminine adulte, alors qu'il s'agit de deux phénomènes très largement originaux et différents. L'homme étant présenté comme un modèle à suivre, si la femme se branle moins que lui, son « émancipation » devrait passer par le fait de se branler autant que lui ! Et pourquoi pas l'inverse, l'amélioration passant par le fait que l'homme se branle moins, voire pas du tout ? Que ce soit dans sa main, celle de quelqu'un d'autre ou un orifice naturel de quelqu'un d'autre ?

Une autre aberration souvent rencontrée est qu'on parle d'« orgasme » indépendamment de la relation entre les partenaires éventuellement concernés. Est-ce que manger seul ou en compagnie de parfaits inconnus ou en compagnie d'amis proches c'est la même chose ?

Question étrange et fréquente : « peut-on faire l'amour sans désirer, mais par exemple par devoir ou par habitude ? » Non, car quand on remue deux zizis ensemble sans désirer, on ne fait pas l'amour. On se branle dans l'autre. Ou autour de l'autre, si on trouve un plaisir ou une excitation de qualité médiocre en prêtant un orifice naturel à la pénétration par l'autre.

Le rôle et l'importance essentielle de la masturbation masculine adulte n'a pas été souligné par les auteurs anciens. Or ce rôle et cette importance essentielle de la masturbation masculine adulte étaient déjà effectifs à l'époque. Le réalisateur de films Jean Renoir raconte dans un livre de souvenirs sur son père l'illustre peintre Auguste Renoir, que dès l'enfance il était habitué à côtoyer des femmes nues. C'était les modèles de son père. Et quand Jean est arrivé au collège, il s'étonnait et ne comprenait pas pourquoi ses camarades de classe, des garçons, se masturbaient furieusement à la vue de la moindre photographie de femme dénudée. Au 19ème siècle à Vienne, en Autriche, quelles étaient les premières, principales, fréquentes et le plus souvent uniques activités « sexuelles » des garçons en âge de procréer ? C'était très certainement les diverses formes de masturbation. D'abord la masturbation individuelle et manuelle en solitaire ou en groupe. Puis la masturbation dans la main, entre les cuisses, dans le vagin, le cul ou la bouche d'une prostituée. Puis, la même chose avec une femme dite « honnête ». Sans parler de l'homosexualité stimulée par le confinement des garçons entre eux et leur séparation des filles. La première forme de masturbation individuelle, manuelle, en solitaire ou en groupe se poursuivant tout le long de la vie. La masturbation masculine adulte devenant une toxicomanie. L'endorphinomane masculin y ayant recours en général, quand il est triste, s'ennuie, souffre de quelque chose et pas forcément suite à un « besoin » ou une « frustration » sexuelle. La pornographie jouant le rôle de stimulant aphrodisiaque. Depuis le 19ème siècle le support informatique du porno est apparu, mais pour l'essentiel, rien n'a changé.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 novembre 2016

lundi 7 novembre 2016

687 Le dessin libre, un projet pédagogique pour la « grande école »

Je suis né en avril 1951 dans un atelier d'artistes situé 28 rue de la Sablière dans le 14ème arrondissement de Paris. J'ai dû commencer à dessiner et peindre vers l'âge de deux ou trois ans. Je n'ai pas arrêté depuis. Je n'ai jamais été contrarié dans ma démarche artistique. Je n'ai pas fréquenté l'école maternelle ou primaire, ou le collège. Je vivais dans une sorte de cocon en dehors de la vie de Paris et de ses habitants. Mes parents étaient des intellectuels marginaux bohèmes d'origine russe et de familles riches, mais quant à eux devenus pauvres. Ils étaient tous les deux artistes. Chez nous il y avait des milliers de livres, mais il est arrivé bien plus d'une fois qu'on manque de quoi manger. Je n'ai pas été scolarisé aussi sans nul doute parce que les origines aristocratiques de mon père s'accordaient bien avec l'idée de voir ses enfants grandirent à la maison et ignorer l'école. J'ai commencé à écrire à l'âge de 8 ans et demi et continue depuis. J'ai mis pour la première fois les pieds dans une salle de cours à 19 ans. C'était à l'École des Langues Orientales, à Paris. Puis j'ai mis par la suite douze ans, n'ayant pas l'habitude des cours et examens, pour terminer les Beaux-Arts de Paris, où j'ai obtenu un diplôme dans la section peinture en juillet 1984.

Ma créativité artistique n'a jamais été contrariée. J'ai appris et constaté que très souvent celle des autres enfants l'est. Cela vers l'âge de 5 ans et même parfois avant, quand ils quittent les bancs de l'école maternelle pour rejoindre ceux de la « grande école ». Comment préserver cette créativité ? En en faisant une discipline (quel vilain mot !) à part entière.

Parallèlement aux études classiques, réserver un moment à la création artistique libre. Peindre et dessiner sans avoir à subir des directives, mais seulement éventuellement des conseils bienveillants et sans insistance. Le premier but recherché, le premier résultat à atteindre étant de se faire plaisir.

Il ne s'agira pas de réaliser un programme précis, si ce n'est celui de laisser son imagination vagabonder. Une telle détente favorisera par ailleurs l'étude des matières plus arides à assimiler.

Une telle démarche pourra également être proposée à des élèves plus âgés engagés dans des études très prenantes, telles la préparation de concours difficiles. Stimuler la créativité améliore la capacité d'assimilation et de réalisation de devoirs les plus divers.

C'est également un gage d'amélioration de l'équilibre nerveux et mental. Et un excellent moyen de communication avec les autres. Plutôt qu'offrir un cadeau anonyme et cher provenant du commerce, une aquarelle, une sculpture originale pourra faire nettement plus plaisir et coûtera moins cher financièrement à celui qui l'offre.

La créativité libre est bonne pour le moral. Elle intéressera aussi les élèves souffrant de malheurs divers ou de problèmes de santé.

Il faudra former des enseignants ou des bénévoles aidant les enfants à favoriser chez eux des moments de liberté créative. Former sans déformer. Tel sera le résultat de cette nouvelle forme d'encadrement soft. Favoriser la créativité libre des enfants passera également pour les encadrants par le fait de créer au milieu d'eux. Peindre et dessiner avec eux. Chose que je n'ai jamais vu faire aux Beau-Arts. J'ai vu quantité d'enseignants intervenir dans cette école, mais jamais créer quelque chose devant leurs élèves. Quand j'ai tenu un atelier de ce que j'ai appelé l'Art joyeux ou le Dessin libre, j'ai amené de mes peintures terminées ou esquissées ou en cours. Et en ait avancé une devant les personnes présentes. Ce qui a permis à l'instant à une des participantes de comprendre l'intérêt d'utiliser un petit pinceau fin. J'ai entendu dire un jour que les maîtres en peinture au Japon enseignent par leur exemple pratique et sans faire de discours. Faire ainsi est très intéressant.

Basile philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2016

686 Un peu d'amour et trois tasses de thé

Il y a deux jours, nous avions fait de la peinture joyeuse dans un petit local non chauffé et de ce fait un peu frais. La soirée était arrivée et plusieurs d'entre nous étaient déjà partis. Nous étions trois, deux dames et moi. L'une d'elles s'est proposée pour nous offrir une tasse de thé chaud. Peu après elle est revenue portant un plateau avec trois tasses de thé. Comme nous le buvions, j'ai fait remarquer que pour connaître un moment de bonheur il ne nous fallait pas plus. Rétrospectivement je dirais qu'il suffisait d'un peu d'amour et trois tasses de thé pour être parfaitement heureux.

Pourtant, à écouter nombre de gens, que la recherche du bonheur leur semble ardue, compliquée et aléatoire !

Certains croient que pour trouver le bonheur il faut être riche ou célèbre. Il existe plein de gens riches ou célèbres qui sont très tristes et très malheureux. D'autres invoqueront la nécessité pour être heureux de connaître ce qu'ils appellent « le Grand Amour ». Ce concept corresponds à un fantasme. C'est une méga-foutaise. Le « Grand Amour » n'existe pas, même sil arrive à des personnes vivants en couple de s'entendre très bien durant nombre d'années. Un autre fantasme est représentée par l'idée que les cabrioles sexuelles seraient la clé du bonheur. Il suffirait de dénicher l'oiseau rare qui vous fera grimper régulièrement aux rideaux. Il s'agit encore une fois ici d'un être imaginaire, qui n'existe nulle part et n'a jamais existé nulle part, sauf dans les films et les romans.

Parfois on voit surgir chez certains la conviction que parvenir au bonheur corresponds à une zone géographique donnée. Il faut y vivre et tout ira bien pour vous. Cette zone géographique varie suivant les époques et les rêveurs concernés. On a pu ainsi voir celle-ci être les États-Unis, la France ou l'Union soviétique. Ou bien encore une contrée imaginaire comme jadis l'el Dorado.

Ce bonheur fantasmé, on a cru que pour y parvenir il fallait passer juste par un bain de violences. A condition de tuer un tas de gens, l'Humanité allait voir l'aube d'un Paradis terrestre. Toutes ces promesses dont la réalisation a été tentée ou est encore tentée ont donné ou donnent des fruits indigestes et amers, suivis de retours en arrière.

Enfin, comme recettes pour atteindre le Bonheur avec un grand « B » on a vu et voit invoquer d'être unis, nombreux et forts, de connaître une époque où l'argent abonde, de manger trop, de boire des boissons alcoolisées. Toujours des recettes pour trouver ce qui d'évidence se trouve à notre portée, à condition de savoir le reconnaître et l'apprécier.

Il suffit par exemple juste d'un peu d'amour et trois tasses de thé, bues un soir après avoir fait un atelier de peinture joyeuse dans un petit local non chauffé et de ce fait un peu frais.

Ou de prendre un repas avec quelques amis sympas. Ou simplement d'être tranquille chez soi. D'être, et savoir l'apprécier positivement. Combien de gens se ruinent leur bonheur et leur tranquillité par la recherche de fleurs imaginaires et fabuleuses au lieu de prendre le temps d'apprécier les petites fleurs des champs qui sont à leurs pieds ?

Il n'y a pas besoin de les cueillir. Il suffit de savoir les regarder, les apprécier et toute la grisaille du monde s'en va. Ne reste que la couleur simple du bonheur. Vous voulez connaître un monde idéal et frisant la perfection la plus absolue ? Parfois il vous suffira juste de quelques heures passées à peindre ce qui nous vient de notre inspiration, et puis trois tasses de thé posées sur un plateau. On n'a même pas eu besoin de sucre. Le thé a suffit pour nous rendre parfaitement heureux. Car le bonheur était présent dans un instant comme celui-là. Sans avoir besoin de plus que ça.

Basile, philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2016

dimanche 6 novembre 2016

685 Pourquoi tant de divorces de nos jours ?

Dans le monde, depuis de nombreux siècles, la femme a connut un intense travail casanier lui étant imposé et n'étant ni reconnu, ni rémunéré. Son statut social a put donc être consécutivement défini comme celui d'esclave domestique de l'homme. Une dame me disait récemment : « ce n'est pas vrai, la femme n'est pas une esclave, car elle choisit son sort. » Je ne suis pas d'accord. Certes, la femme peut choisir de devenir mère. Et encore, en quelle mesure ce choix est guidé par sa pensée ou par la volonté de se reproduire, émanant de la Nature et s'exprimant à travers elle ? Mais, qu'elle choisisse ou non de devenir mère, choisit-elle que son travail de mère et épouse ne soit ni reconnu, ni rémunéré ? Je n'ai pas cette impression. Cette situation lui est imposée sans discussion.

J'ai lu que dans la Rome antique le mari avait droit de vie ou de mort sur sa femme. Mais de nos jours, un artiste connu, ayant tué sa compagne à coups de poing en pleine figure a, au total, effectué trois années de prison. Alors que le « tarif » habituel aujourd'hui en France pour un homicide, via les remises de peine, est de dix années. Ce « fait-divers » me rappelle quelque chose.

Mon père me racontait que jusque dans les années 1920, quand était jugé un « crime passionnel », le scénario final était toujours le même. L'avocat de l'homme assassin de sa compagne partait dans une grande envolée lyrique. Dont le thème était : « mais, il l'aimait trop ! » Et peu de temps après, le juge annonçait l'acquittement et la salle applaudissait. Ce fut le cas jusqu'au jour où le public prêt à applaudir, entendit à sa grande déception le verdict : « trois ans de prison ».

Si mon père m'a rapporté fidèlement les faits, ça signifie que jusque dans les années 1920 le droit de tuer sa femme était reconnu et effectif pour les hommes en France.

Le statut social de la femme a évolué depuis les années 1950 environ. Tout au moins sous nos latitudes. La grande masse des femmes a vu s'ajouter au statut d'esclave domestique celui de « travailleur libre ». Le terme de « libre » étant tout relatif. Car une personne est-elle libre de travailler ou pas quand elle doit payer son loyer, sa nourriture, celle de ses enfants ? Et qu'elle ne possède pas des richesses personnelles lui permettant de le faire sans prendre un travail ? Comme le statut combiné d'esclave domestique et travailleur libre assurait aux femmes pour la première fois une certaine indépendance matérielle vis-à-vis des hommes, ça a entrainé une grande modification dans le domaine des mœurs. Les femmes avaient pour la première fois et en nombre la possibilité de dire merde à leur mari ou compagnon. Elles ne s'en privèrent pas. D'où une pluie de divorces dans toute la société, le plus souvent demandé par la femme.

Qu'est-ce que les femmes fuient chez les hommes ? Leur habitude de traiter la femme comme un objet masturbationnel. Prétextant « l'amour » ou « le désir » ou « la Nature », d'innombrables hommes prétendant « faire l'amour » se branlent en fait dans le ventre, le cul ou la bouche des femmes. Cette situation immémoriale et inconfortable des femmes jointe à la facilité pour se séparer a amené la naissance d'innombrables familles « mono-parentales ». Et d'innombrables situations où on voit des femmes préférer tristement vivre seules que servir de multi-trous à branlette à un compagnon. Le nombre d'hommes qui pratique la masturbation intensive manuelle et en solitaire a aussi explosé, si on en juge par le chiffre d'affaires colossal de la pornographie mondiale.

Les femmes, en cherchant à arracher une indépendance chèrement payée à beaucoup de points de vue, se sont faites piéger avec les drogues considérées jadis comme essentiellement masculines. Croyant faire œuvre d'émancipation, les femmes ont augmenté très considérablement leur consommation alcoolique et tabagique. Le nombre de cancers consécutifs chez elles a explosé. Ce qui montre qu'en matière d'égalité, la femme peut également égaler l'homme dans sa faiblesse.

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 novembre 2016

684 L'Art joyeux ou dessin libre par et pour chacun

Avant cinq ans environ, nous sommes tous des petits peintres, petits sculpteurs, petits poètes, petits dessinateurs, petits danseurs, petits décorateurs, petits chanteurs... Puis vient l'âge d'apprendre plein de choses. C'est « la grande école ». Et à ce moment-là et même parfois avant, toute cette richesse, cette créativité, cette spontanéité disparaît. Bousculée, liquidée par l'étude et ceux qui transmettent le « savoir » venu du monde des « grandes personnes ». Peu d'années après on voit les ex petits artistes commenter lamentablement leurs prestations possible ou tentées dans le domaine des arts : « je ne sais pas dessiner », « je chante faux », etc. C'est le lot du plus grand nombre. Et si nous renouons avec notre créativité enfantine endormie, contrariée, mais toujours présente en nous ?

C'est à cette expérience que j'ai convié ceux que ça pouvait intéresser à un atelier d'« Art joyeux » que j'ai tenu le samedi 5 novembre 2016 au Café associatif du XIVème arrondissement « Le Moulin à café ». Avec peu de moyens matériels, dans un petit local voisinant la grande salle du Moulin à café occupée par une troupe bruyante d'enfants fêtant joyeusement l'anniversaire d'un des leurs.

L'expérience d'Art joyeux a été très positive et réussie. En partant d'une vision positive des efforts d'expression libre enregistrés, sans censure esthétique et condamnations péremptoires. En voyant juste le caractère positif et le progrès possible, et l'essentiel : le plaisir pris à créer. Si on court à pied le dimanche matin on n'est pas champion de cent mètres ou marathonien, mais ça fait du bien et ne fait de mal à personne.

Nous avons été une dizaine concernés, dont quatre visiteurs. Parmi les peintres et dessinateurs, le plus jeune, Côme, était un petit peintre âgé de trois ans et demi et la plus âgée, Charlotte, une dessinatrice et peintre âgée de soixante-seize ans.

Ce qui s'est passé, c'est que tout le monde a pris du plaisir et que tous les résultats étaient sympathiques, agréables a regarder et avec des qualités à relever, par exemple : de jolies couleurs.

Sans limiter l'inspiration et la liberté des présents, j'ai donné quelques conseils et encouragements. Quand Charlotte m'a dit que le nénuphar qu'elle avait dessiné ne ressemblait pas à un nénuphar comme elle pensait devoir le dessiner, je lui ai dit : « mais non, c'est ton nénuphar. Le nénuphar de Charlotte, et il est unique ! » Puis je lui ai conseillé pour la construction de son dessin où la fleur était décalée sur le bas à gauche, soit de recouper la feuille, soit de compléter le dessin. C'est cette dernière proposition qu'elle a suivi.

Une autre artiste avait dessiné une grille de rectangles et occupait chacun de ceux-ci avec un petit dessin. Arrivée au deux-tiers des rectangles elle ne voyait pas comment continuer. Je lui ai conseillé de s'inspirer des dessins faits en les retraitant avec d'autres couleurs. Ce qu'elle a fort bien réussi.

Ce qui est intéressant dans cette expérience d'Art joyeux ou dessin libre, c'est qu'elle paraît correspondre à un besoin réel et donne des résultats agréables et immédiats. Nous la recommencerons. Elle m'a aussi donné d'autres idées. Si l'Art joyeux ou dessin libre permet de retrouver sa créativité endormie, ne pourrait-on pas poursuivre sa pratique à la grande école, en parallèle des études « ordinaires » ? Permettre ainsi aux enfants de conserver leur créativité ? La qualité générale de leurs études en profiterait certainement. Pour des étudiants plus âgés et engagés dans un cursus copieux, l'Art joyeux assurerait une détente et une créativité qui leur profiterait aussi. L'Art joyeux pourrait aussi être convié dans le cadre de soins à des traumatisés ou des malades ou accidentés en général. Pour les personnes âgées l'Art joyeux contribuerait à leur bien-être et leur mental. Il y a quantité d'expériences passionnantes et utiles à tenter. Tentons-les !

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 novembre 2016

samedi 5 novembre 2016

683 La nuit fantasmique

Il est classique d'entendre dire que l'espèce humaine, à la différence notamment des autres « grands mammifères », a envie de baiser et baise toute l'année. C'est faux. Parmi les humains seuls les hommes ont pour la plupart toute l'année envie de baiser. Et pourquoi ? Parce qu'à la différence des autres grands mammifères mâles ils se branlent toute l'année. Vivant cette activité comme une toxicomanie, car c'en est une. Un ennui ? Une situation pénible ? Hop ! Une branlette ! Pour préserver sa ou ses branlettes quotidiennes, l'homme, drogué aux endorphines masturbationnelles pourra y compris éviter les femmes. Il préférera regarder de la pornographie et se satisfaire tout seul devant des images que la plupart des femmes ne regardent pas et n'ont pas envie de regarder. 

Quand le garçon, puis l'homme, devient ainsi endorphinomane, il va avoir à se situer par rapport aux vagins des femmes. Sa prise de position sera très clair : il souhaitera se branler dedans. Se branler et non pas « faire l'amour ». Même s'il croira sincèrement le faire. Il ne s'agira pas d'un acte relationnel, mais juste du contact de deux muqueuses en vue de la satisfaction de qui ? De l'homme, bien sûr, la femme servant juste ici d'accessoire, de « branloir ».

Que la femme soit y compris intellectuellement d'accord, son organisme, sa physiologie, ne le sera pas. Alors, pour des raisons claires ou non dans son esprit, elle va tout simplement et naturellement tôt ou tard rejeter l'homme. Ne plus le supporter. Vouloir s'en éloigner. L'homme alors, au lieu de s'interroger sur sa propre conduite, en déduira que ce sont les femmes qui sont incompréhensibles et « posent problème ». Pourquoi ? Parce qu'elles n'acceptent pas de se soumettre aux désirs de leur « seigneur et maître » ! Un jeune homme pourtant plutôt intelligent me disait il y a une trentaine d'années : « je ne comprends pas pourquoi une femme peut refuser de faire l'amour avec moi ».

Rejetés par les femmes, qui sont les êtres les plus proches d'eux, les hommes connaîtront un large malaise. Comme ils ne démordront pas de leur comportement odieux et imbécile qui prétend résumer les femmes à des trous à branlette, ils vont fantasmer. Imaginer des créatures fabuleuses : la princesse charmante. Elle est l'équivalent dans le domaine des pizzas de la pizza « quatro stagione ». Celle où on trouve tout et pas uniquement du fromage et de la purée de tomates. Elle sera parfaite. Reste à la trouver. Si nous considérons par exemple la région parisienne, six millions d'habitants. Parmi ceux-ci, environ la moitié sont des habitantes. Une sur dix sera adulte et pour vous séduisante. En comptant dans cet ensemble y compris les femmes mariées, les religieuses et les lesbiennes. Quelle est votre probabilité si vous êtes Parisien pour rencontrer l'être unique fait pour vous qui fera rimer « amour » avec « toujours » ? Elle est nulle. Ce fantasme est une ânerie. Une autre créature fabuleuse est la « super pute ». Elle ne rêve que de faire des cabrioles au lit avec vous. Seulement avec vous et pas avec les autres. Elle vous apportera le bonheur parfait. C'est encore une ânerie. D'où viennent ces âneries et d'autres encore ? Du cerveau divaguant d'hommes affamés et drogués, abrutis qui font fuir les femmes et se retrouvent seuls. Les « créatures de rêve », on les rencontre dans les films, chansons, poèmes, contes et romans, pas dans la réalité.

Si vous arrêtez la branlette. Si vous remettez les pieds sur Terre, en quittant cette fâcheuse habitude toxicomaniaque. Vous découvrez un jour autour de vous des êtres humains ordinaires, y compris de sexe féminin. Et même s'ils sont parfois très séduisants, parmi eux il n'y a aucune « princesse charmante », aucune « super pute ». C'est assez troublant de se réveiller et sortir de la nuit fantasmique où la plupart des garçons et des hommes sont plongés. Peut-être ainsi rencontrerez-vous des événements plus sympathiques que d'habitude s'agissant de ce que vulgairement on appelle « l'amour » ? Peut-être, mais en tous cas vous rencontrerez quelqu'un qu'il vous est indispensable de rencontrer pour pouvoir aller vraiment à la rencontre des autres : vous. Sans vous être rencontré d'abord vous-mêmes, aucune rencontre véritable avec d'autres n'est possible.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 novembre 2016

jeudi 3 novembre 2016

682 Problème de l'auto-toxicomanie endorphinique masculine

Divers facteurs entrent en jeu pour rendre difficile d'appréhender le phénomène de l'auto-toxicomanie endorphinique masculine. Tout d'abord il faut savoir que les femmes sont incapables de réaliser précisément l'effet et le rôle psychologique de l'éjaculation sur l'homme à qui elle arrive. De même que les hommes sont incapables de réaliser précisément l'effet et le rôle psychologique de la grossesse sur une femme à qui elle arrive. S'agissant de l'éjaculation on a pris la fâcheuse habitude d'avancer un concept soi-disant commun à l'homme et la femme qui serait « la jouissance » ou « l'orgasme ». Et qui ne différencieraient dans leur caractère masculin ou féminin que comme des sortes de variétés d'une même chose.

Un autre facteur qui joue ici un rôle culturel, psychologique et social très important est l'ignorance des hommes sur eux-mêmes. La plupart du temps ils confondent deux choses très différentes et même opposées : l'acte sexuel qui est un acte relationnel. Et la masturbation intra-corporelle, où l'homme remplace sa main par un orifice naturel d'une autre personne.

Si cette confusion ne régnait pas, tout individu tant soit peu sensible qui croit « faire l'amour » et pratique en fait une masturbation intra-corporelle, s'arrêterait aussitôt. C'est loin d'être le cas. Et abondent les « braves gens » qui persistent à pratiquer des masturbations intra-corporelles en espérant un jour les voir se métamorphoser en acte sexuel épanoui.

Les ouvrages abondent qui opposent la masturbation manuelle à la pseudo-relation sexuelle que représente la masturbation intra-corporelle. Ce concept-même n'est pas des plus répandus. Combien d'hommes croient de bonne foi en se branlant dans le ventre d'une femme qu'ils « font l'amour » ?

Ce ne sont pas les « spécialistes » qui les détromperont. Ils pratiquent eux-mêmes la masturbation et se garderont bien de la condamner ou critiquer.

Surtout qu'un dogme solidement établi règne depuis longtemps dans notre société : « les endorphines sont inoffensives ». Ce qui est faux. Si étant amoureux fou d'une demoiselle je me saoule d'endorphines. Et que soudain la demoiselle m'envoie balader, l'arrêt brusque de mon état d'ébriété peut amener un tel choc que je pourrais très bien me supprimer. Alors, inoffensives, les endorphines ?

Ce qu'il faut savoir, c'est que comme avec d'autres drogues, nos réactions sont d'intensité variable. De même qu'il arrive qu'une personne qui boit du vin soit pompette après en avoir bu juste un verre, et une autre reste calme après en avoir vidé une bouteille et demi. C'est pourquoi, par exemple, selon les gens et les moments l'amour contrarié, fait des ravages d'ampleur très variable. Là où l'un va se suicider, l'autre passera à autre chose. Là où un homme contrarié en amour va ensuite rester célibataire durant des années, un autre, juste quelques jours après une « rupture » aura déjà trouvé la remplaçante.

Quand un homme ou une femme contrarié en amour se réfugie dans l'alcoolisme, il ne fait que passer d'une drogue à une autre. Quand un homme abandonné par sa compagne la tue, il est comme un drogué à qui on a arraché sa drogue des mains. Il devient enragé.

Savoir distinguer les effets de l'auto-toxicomanie sur le comportement des gens devrait aider à mieux les soigner. Et permettrait de délimiter l'aire de maladies mentales pas encore considérées comme telles. Le romantisme, par exemple, est une maladie mentale au même titre que l'alcoolisme. Les poètes aujourd'hui encensent l'amour fou comme d'autres ont jadis chanté l'alcoolisme.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 novembre 2016

681 Développer les fêtes étudiantes dans l'esprit de la Corda Fratres

Depuis 1898 jusqu'à 1914 une association mondiale des étudiants, forte de dizaines de milliers d'adhérents sur les cinq continents, a stimulé la fête et la fraternité étudiante. Ni politique, ni religieuse, ni commerciale, ni humanitaire, elle s'appelait la Corda Fratres, ce qui signifie en latin : les Cœurs Frères. 
 La Corda Fratres a disparu victime de faiblesses internes d'organisation et de la persécution fasciste en Italie au début des années 1920. La section italienne fondatrice était la colonne vertébrale de l'association. Celle-ci anéantie, les morceaux de la Corda Fratres ont poursuivi de façon indépendante leur chemin. Mais le désir et le besoin de fête demeurent.

Sans prétendre organiser une structure mondiale centralisée, ce qui n'aurait pas beaucoup de sens, ni des sections continentales ou nationales, il est possible de renouer avec l'esprit festif de la Corda Fratres. En tirant le bilan de son expérience et avançant des propositions nouvelles.

Il existe des fêtes étudiantes. Par exemple : la fête des étudiants de Porto en mai, le défilé des Quat'z'arts fin juin, début juillet à Paris, la parade annuelle des étudiants de l'université de Columbia à New York en septembre, la Saint Verhaegen ou « Saint V » à Bruxelles, fête annuelle des étudiants de l'Université libre de Bruxelles (ULB), chaque 20 novembre, le Concours national des fanfares des Beaux-Arts tous les 4 ans en juillet à Paris. Les étudiants pourraient aussi renouer avec leur tradition festive qui faisait de la Mi-Carême à Paris leur fête. Son défilé est reparu depuis 2009 sous le nom de Carnaval des Femmes.

On peut et on a tout intérêt à mutualiser les fêtes existantes. Que l'information circule, que les étudiants prennent contact ensemble, se fassent héberger les uns chez les autres. Pour que ces fêtes augmentent d'importance et soient encore plus réussies.

Durant les périodes de vacances pourraient être fixés des rendez-vous de plusieurs jours entre les étudiants de plusieurs écoles. Pour faire la fête ensemble dans d'agréables lieux de villégiature.

Développer des contacts bilatéraux. Il existe par exemple de nombreuses tunas, groupes festifs et chantants d'étudiants, qui ont l'habitude de voyager. Faire de ces voyages l'occasion de rencontres et hébergements entre étudiants. On peut aussi imaginer des initiatives festives nouvelles, comme des expositions d'arts itinérantes où les auteurs des œuvres servent d'hommes sandwichs et défilent en musique en les portant dans le dos, sur la poitrine et la tête.

Toutes ces initiatives dans l'esprit de la Corda Fratres sont possible. Elles ne s'opposent pas aux échanges existants déjà, telles les bourses Erasmus. Mais elles s'y ajoutent, les complètent. En assurant un contact direct entre étudiants ou groupes d'étudiants festifs.

Certaines époques historiques ont nuit à la festivité étudiante, notamment en France. Par exemple les époques de guerre, comme celle de la guerre d'Algérie. Aujourd'hui de larges possibilités d'initiatives festives sont possible. Les Bureaux des élèves d'écoles les plus diverses peuvent établir des contacts ensemble. Par exemple, le 14 décembre prochain plusieurs Bureaux des élèves vont se réunir avec le Bureau des élèves des Beaux-Arts de Paris dans la perspective du Carnaval de Paris 2017. Contacté pour cette réunion, le Bureau des Arts de Sciences Po ne pourra pas y participer du fait des vacances, mais a établi le contact avec le Bureau des élèves des Beaux-Arts de Paris. Des perspectives festives s'ouvrent et vont aller en s'élargissant à de plus en plus de villes et d'étudiants.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 novembre 2016