jeudi 3 novembre 2016

682 Problème de l'auto-toxicomanie endorphinique masculine

Divers facteurs entrent en jeu pour rendre difficile d'appréhender le phénomène de l'auto-toxicomanie endorphinique masculine. Tout d'abord il faut savoir que les femmes sont incapables de réaliser précisément l'effet et le rôle psychologique de l'éjaculation sur l'homme à qui elle arrive. De même que les hommes sont incapables de réaliser précisément l'effet et le rôle psychologique de la grossesse sur une femme à qui elle arrive. S'agissant de l'éjaculation on a pris la fâcheuse habitude d'avancer un concept soi-disant commun à l'homme et la femme qui serait « la jouissance » ou « l'orgasme ». Et qui ne différencieraient dans leur caractère masculin ou féminin que comme des sortes de variétés d'une même chose.

Un autre facteur qui joue ici un rôle culturel, psychologique et social très important est l'ignorance des hommes sur eux-mêmes. La plupart du temps ils confondent deux choses très différentes et même opposées : l'acte sexuel qui est un acte relationnel. Et la masturbation intra-corporelle, où l'homme remplace sa main par un orifice naturel d'une autre personne.

Si cette confusion ne régnait pas, tout individu tant soit peu sensible qui croit « faire l'amour » et pratique en fait une masturbation intra-corporelle, s'arrêterait aussitôt. C'est loin d'être le cas. Et abondent les « braves gens » qui persistent à pratiquer des masturbations intra-corporelles en espérant un jour les voir se métamorphoser en acte sexuel épanoui.

Les ouvrages abondent qui opposent la masturbation manuelle à la pseudo-relation sexuelle que représente la masturbation intra-corporelle. Ce concept-même n'est pas des plus répandus. Combien d'hommes croient de bonne foi en se branlant dans le ventre d'une femme qu'ils « font l'amour » ?

Ce ne sont pas les « spécialistes » qui les détromperont. Ils pratiquent eux-mêmes la masturbation et se garderont bien de la condamner ou critiquer.

Surtout qu'un dogme solidement établi règne depuis longtemps dans notre société : « les endorphines sont inoffensives ». Ce qui est faux. Si étant amoureux fou d'une demoiselle je me saoule d'endorphines. Et que soudain la demoiselle m'envoie balader, l'arrêt brusque de mon état d'ébriété peut amener un tel choc que je pourrais très bien me supprimer. Alors, inoffensives, les endorphines ?

Ce qu'il faut savoir, c'est que comme avec d'autres drogues, nos réactions sont d'intensité variable. De même qu'il arrive qu'une personne qui boit du vin soit pompette après en avoir bu juste un verre, et une autre reste calme après en avoir vidé une bouteille et demi. C'est pourquoi, par exemple, selon les gens et les moments l'amour contrarié, fait des ravages d'ampleur très variable. Là où l'un va se suicider, l'autre passera à autre chose. Là où un homme contrarié en amour va ensuite rester célibataire durant des années, un autre, juste quelques jours après une « rupture » aura déjà trouvé la remplaçante.

Quand un homme ou une femme contrarié en amour se réfugie dans l'alcoolisme, il ne fait que passer d'une drogue à une autre. Quand un homme abandonné par sa compagne la tue, il est comme un drogué à qui on a arraché sa drogue des mains. Il devient enragé.

Savoir distinguer les effets de l'auto-toxicomanie sur le comportement des gens devrait aider à mieux les soigner. Et permettrait de délimiter l'aire de maladies mentales pas encore considérées comme telles. Le romantisme, par exemple, est une maladie mentale au même titre que l'alcoolisme. Les poètes aujourd'hui encensent l'amour fou comme d'autres ont jadis chanté l'alcoolisme.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 novembre 2016

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