lundi 5 décembre 2016

702 Influence, obéissance, séduction et Prince charmant

Toutes nos convictions, bonnes ou mauvaises, plongent leurs racines dans l'instinct originel. Celui-ci étant contrarié, cela explique que nous puissions avoir des convictions absurdes, contradictoires, contraires à nos intérêts. Ainsi, par exemple, des gens sérieux et intelligents vont boire des boissons alcoolisées en abondance et fumer, auront une addiction à l'alcool et au tabac. Vous pourrez leur dire ce que vous voulez, elles ne changeront pas d'avis. C'est-à-dire qu'elles n'arrêteront pas de boire abondamment des boissons alcoolisées et fumer. Un sourire gêné répondra à vos arguments. Ces personnes ne seront pas en mesure de changer de comportement car boire et fumer compensera chez elles quelque chose qui leur manque au niveau de l'instinct originel.

Ainsi par exemple une personne qui a pratiqué l'amour masturbatoire toute sa vie, est passée à côté de l'amour tout court, fume et boit. Cette personne en amour a fait exactement comme sa mère, qu'elle a prise pour modèle. Sa mère a pratiqué également l'amour masturbatoire durant toute sa vie adulte valide et active. L'amour masturbatoire qu'on peut aussi appeler « amour consumériste » ou plus exactement « le consumérisme sexuel ». Qui consiste à croire « aimer physiquement » l'autre et en fait se masturber dedans, ou autour de lui, si c'est lui qui vous pénètre.

L'instinct originel se manifeste de diverses façons dans notre vie. J'étais l'autre jour convié à un spectacle. Sans m'en rendre compte, j'avais déjà été sollicité à plusieurs reprises par une même personne pour aller l'applaudir. Au moment où j'aurais dû partir voir son spectacle, je consulte son site Internet et n'y trouve pas d'intérêt. Je renonce à y aller. Mais bizarrement je continue à penser que « je manque quelque chose ». C'est seulement le lendemain matin que j'ai compris d'où me venait cet étrange sentiment. Dans la Nature, quand seul nous guidait l'instinct originel, les conseils de nos congénères étaient toujours en accord avec notre intérêt. Ce qui fait qu'il suffit aujourd'hui qu'une personne insiste pour que nous fassions quelque chose pour que cela ranime des réminiscences anciennes. S'il insiste ainsi, ça doit être vrai, avons-nous tendance à penser. Il n'en est rien obligatoirement, bien sûr, mais cette tendance existe.

Pour les mêmes raisons il arrive fréquemment qu'en diverses occasions quand quelqu'un tend à nous donner des ordres, chercher à nous imposer quelque chose, ça nous impressionne. Dans la Nature, un tel comportement était également en accord avec notre instinct originel. Là, bien souvent, ce n'est plus le cas. Mais le vieux mécanisme reste et tend à fonctionner y compris sans justifications valables.

Quand une personne, par ses divers aspects, nous rappelle un accord entre elle et nous sur une base authentique et naturel, nous risquons alors d'être séduits. C'est-à-dire incompréhensiblement attirés par elle. C'est une séduction qui peut être en fait absurde, mais corresponds à quelque chose au fond de nous. L'inverse peut aussi arriver, et générer une aversion tout aussi absurde. C'est l'instinct originel qui nous fait apprécier positivement des personnes éloignées de nous et rejeter des personnes proches de nous.

L'absence de relations pleinement en accord avec notre instinct originel amène des fois à nous sentir seuls alors que nous sommes très bien entourés. Et aussi à croire dans des chimères qui ont noms : « Grand amour », « prince charmant », etc. Ces figures imaginaires ont beau relever très visiblement du fantasme, nous y croyons souvent quand-même. Et quand nous croyons les rencontrer puis les perdre, nous sommes désespérés. C'est pourquoi ces mythes sont extrêmement dangereux. Ils peuvent conduire à la dépression, au crime passionnel, à l'alcoolisme, au suicide. Seule la satisfaction de notre instinct originel peut nous assurer notre équilibre affectif. Ce n'est pas facile d'y arriver, demande du temps et beaucoup d'efforts.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire