lundi 12 décembre 2016

706 Anatomie du « couple »

Ce que nous appelons habituellement aujourd'hui en France un « couple » a une base multiple. Elle est masturbationnelle, économique, administrative, sacrificationnelle, c'est-à-dire câlinicide, hypocrite et aussi repose sur un malaise plus ou moins grand.

Le couple reposerait soi-disant sur un désir sexuel d'acte sexuel plus ou moins permanent. Cette forme de désir relève du fantasme. En fait ce discours recouvre une autre réalité. Les garçons, vers l'âge de douze, treize ou quatorze ans découvrent la masturbation manuelle masculine adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation. Ils vont commencer à la pratiquer régulièrement et vivront l'émotion plus ou moins agréable de l'éjaculation comme un shoot de drogue. Ils deviendront de la sorte endorphinomanes et pratiqueront la masturbation manuelle masculine adulte comme une toxicomanie. Élargissant cette pratique, ils en viendront à faire et rechercher à faire de la « branlette de luxe » en se masturbant à l'intérieur d'un ou d'une autre. Ils croiront ainsi « faire l'amour ». Ce qui ne sera pas du tout le cas, en dépit des apparences. Pour « faire l'amour » il faut qu'existe un désir authentique et véritable, ce qui est plutôt rare. Quand on entend des gens dirent : « nous faisons l'amour régulièrement », il faut savoir identifiant la réalité traduire ces mots : nous pratiquons au mieux une double masturbation conjugale régulière. Celle-ci très souvent se résumant à une unique masturbation singulière. L'homme se branle dans le ventre, la bouche ou l'anus de la personne avec laquelle il croit ainsi « faire l'amour ». Cette personne même si elle le croit également, finira par ne plus le supporter, sans nécessairement comprendre pourquoi.

Les manuels de morale traditionnelle invitaient les épouses à accepter de subir les assauts masturbationnels de leurs époux. Sous peine en cas de refus qu'ils aillent « voir ailleurs ». Beaucoup plus hypocrites étaient le discours consistant à inviter les épouses à accepter de laisser l'époux se masturber ainsi en affirmant que : « à la longue, le plaisir pour elle viendrait ».

Dans les couples où la femme domine son mari, il est fréquent qu'intervienne la castration psychologique de l'époux. Progressivement l'épouse se refuse à la masturbation de l'homme dans au moins un de ses orifices naturels. Un homme que j'ai connu, dominé par sa femme, en devenait littéralement fou et n'y comprenait rien. Il s'est confié à moi : ne parvenant pas à dormir, il observait sa femme dormant tranquillement auprès de lui, et en concluait que : « ce n'est pas possible, elle doit être lesbienne ! » Après un certain nombre d'années passées ainsi, l'épouse s'est décidée finalement à liquider le couple et a jeté son mari. Une autre femme qui avait aussi castré psychologiquement son compagnon lui disait : « tu n'as qu'à te masturber ! »

Quand c'est le mari qui domine l'épouse, il lui impose sa volonté et la viole régulièrement chaque fois qu'il en a envie. Les couples fonctionnant ainsi ne sont très probablement pas rares.

Un cas original que j'ai connu était celui d'une épouse qui ne castrait pas psychologiquement son époux, mais acceptait ses caprices sexuels comme ceux d'une petit enfant, quelque chose de superficiel et pas sérieux qu'on fait pour le satisfaire un peu par pitié.

Certaines épouses acceptent de « passer à la casserole » tant qu'il y a des projets d'enfants à la clé. Dès que le dernier programmé est arrivé, la boite à jouissances masculines se ferment. Le vagin devient « zone interdite ». Plus question d'accepter que l'époux vienne se branler dans l'épouse. C'est un cas de figure classique. Ce refus pouvant souvent se doubler de la plus grande jalousie. Pas question que le mari privé de ses joujoux sexuels aille en choisir d'autres ailleurs !

Ce qui est incroyable, c'est la force de la croyance dans l'existence d'une sexualité « active et régulière » chez les humains. Au point qu'il est classique d'entendre répéter la fable comme quoi les humains sont les seuls animaux qui baisent régulièrement toute l'année. Mais si l'existence de cette sexualité naturelle imaginaire est niée, que restera-t-il alors du « couple » moderne dont la légitimité repose sur la pratique régulière de la baise?

Pour justifier d'avoir quitté son amant, une jeune femme me disait il y a de nombreuses années : « on ne faisait même plus l'amour. »

Un discours classique qu'on peut fréquemment entendre est : « dans un couple, à la longue, l'amour laisse la place à l'amitié. » On ne voit pas dans ces conditions en quoi cette relation diffère des autres relations d'amitié et peut prétendre à une qualité particulière.

Le Code civil français avalise lui-même la prétention à l'existence du désir permanent entre époux. Il précise que les époux « se doivent fidélité ».

Une autre base du « couple » est économique. Par exemple : on achète ensemble une maison. L'amour et l'immobilier n'ont rien à voir directement. Pourtant quantité de gens seront rassurés sur la solidité d'un couple quand il procédera à un tel achat.

Le couple sera également déclaré officiellement. Sa réalité sera administrative. Le must étant le mariage. Mais combien de mariages finissent en divorces ? Jadis, c'était plus simple : le divorce n'existait pas. Mais les sentiments eux, s'ils existaient au départ, perduraient-ils ?

Pour assurer que le couple est bien réel existe une base sacrificationnelle, autant dire câlinicide. La preuve qu'une femme est en couple est qu'elle n'accorde aucun câlins à un autre adulte qu'à son cher et tendre époux. La tendresse devient exclusive. Et cette exclusivité est justifiée par le sous-entendu qu'elle est naturelle et spontanée. C'est « l'amour ». Vous voulez des câlins ? Trouvez-vous un fiancé ou une fiancée ou bien crevez ! Ou alors, prenez un chat ou un chien. Cette situation générale des câlins est d'autant plus inconfortable que quantité de personnes en couples sont nulles en câlins.

Il arrive aussi qu'une épouse devenant mère délaisse tactilement son époux, lui préférant les câlins désintéressés de ses enfants. Quand son petit garçon ou sa petite fille lui saute au cou, la maman sait, sent et voit bien que c'est d'une autre qualité que les gestes intéressés de son époux. Qui lui pense toujours à faire passer son épouse « à la casserole » quand il la touche.

Cette préférence pour les câlins de ses enfants de la part de leur mère peut être si profondément marquée qu'elle se termine par la séparation des parents. Le mari se sentant abandonné par son joujou sexuel : son épouse. Qui préfère l'amour authentique des enfants aux gestes intéressés du mari. Une femme qui avait ainsi fini par divorcer me disait : « j'ai peut-être attaché trop d'importance à mes enfants et délaissé mon mari. »

Dans les bases du couple on peut ajouter l'hypocrisie et le mal vivre. Des personnes vivants au côté d'autres se sentent obligés de faire comme si tout allait bien alors que ce n'est pas le cas. Quant au mal être, il est souvent malgré tout visible. Mais quantité de « couples » qui ne fonctionnent pas bien n'ont pas l'envie ou le courage de se séparer. En fait il est finalement plutôt rare de croire voir des « couples » qui paraissent fonctionner selon le schéma idéal. Pour la très simple raison que les couples idéaux n'existent pas dans la réalité. Mais remettre en question les fables qui prétendent qu'ils existent reviendrait à remettre en question quantité d'accords économiques. Si l'amour n'existe pas sur la longue durée, comment justifier le caractère authentique et raisonnable de la prise d'engagement d'un crédit de trente ans par un couple qui ne durera pas plus de quinze ans voire moins ? Les fables ont la vie dure quand des considérations matérielles viennent les étayer. L'amour existe-t-il par ailleurs ? Bien sûr que oui, mais il diffère absolument des légendes à son sujet.

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 décembre 2016

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