jeudi 23 février 2017

728 La mystification pornographique et la fraternité

La pornographie est une très vaste mystification : elle prétend nous offrir la vue d'hommes et – ou – de femmes qui « font l'amour ». En fait la pornographie nous montre essentiellement des hommes qui se contentent de se masturber, ou être masturbé, dans ou à la vue des orifices naturels de « partenaires » féminins ou masculins. Partenaires qui ne jouissent pas, ne ressentent rien, voire ont mal, et font semblant de jouir. Quand on a pris connaissance de cette réalité, la pornographie perd tout caractère excitant. C'est du chiqué.

Sous-produit de cette mystification existe le mythe de « l'amour ». Soi-disant il existerait un sentiment particulier, baptisé « l'amour », consistant en une espèce d'amitié-possessivité arrosée d'un peu ou beaucoup de pornographie. Indispensable pour vivre... Ce mythe justifie ou entraîne quantité de comportements perturbés, voire même ultra-violents. La vérité est que l'amour n'existe pas.

Seul existe en fait la fraternité. Ce sentiment reflète la réalité de la communauté humaine lorsqu'elle n'est pas perturbée par des passions erronées et des idées fausses.

Si on échappe à la mystification pornographique et au mythe de « l'amour », on atteint un niveau de conscience et de sérénité peu explicable à ceux qui n'y sont pas arrivés.

La fraternité est en fait le seul et unique sentiment vrai qui unit les humains. L'amour quand il paraît fonctionner n'est pas de l'amour mais de la fraternité.

Une forme supérieure de la fraternité c'est la fête partagée et tout particulièrement le carnaval authentique et nécessairement fraternel. Comme il existe aujourd'hui par exemple à Dunkerque et dans les villes voisines.

Il existe aussi en de nombreux autres endroits de par le monde, notamment dans les Caraïbes. En dépit de tout ce qui peut exister de contraire, la fraternité carnavalesque continue bel et bien à exister. Elle est inhérente à l'être humain. S'amuser ensemble est une activité fondamentale. Tous les enfants vous le diront : s'amuser c'est très sérieux.

Ceux qui prétendent nous détourner de la fête au nom du sérieux ont d'autres idées derrière la tête que celles qu'ils prétendent avoir. Ils veulent utiliser notre énergie pour avoir du pouvoir.

VIVE LE CARNAVAL !!!

Dimanche 26 février 2017 à partir de treize heures, rendez-vous place Gambetta, Paris vingtième pour le vingtième Carnaval de Paris depuis le début de sa renaissance à Paris.

Le but de la vie c'est vivre. Vivons !!! Tous ensemble allons au Carnaval !!!

Libre, bénévole, gratuit, authentique, traditionnel, fraternel et autogéré.

Pour vous informer, consultez le site Internet du Carnaval de Paris www.carnaval-paris.org et le site Internet du Carnaval des Femmes : www.carnaval-des-femmes.org, fête qui aura lieu un mois après, le 26 mars 2017.

Et si vous êtes à Paris dimanche prochain 26 février, venez faire la fête avec nous !

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 février 2017

dimanche 19 février 2017

727 Un projet festif et fraternel franco-allemand

Il y a trois ans environ, je rencontrais à Paris une jeune Allemande qui devait avoir vingt-cinq ans à peine et qui était de sensibilité politique de gauche. A un moment-donné je lui ai dit : « je n'ai rien contre le peuple allemand ». Mon propos l'a surpris. Elle me l'a dit.

La réaction de cette jeune femme témoigne d'un problème propre aux Allemands. On leur a fait croire qu'en tant que peuple il était coupable de toutes les horreurs du nazisme.

Angela Merkel a déclaré il me semble, il y a peu d'années, que le peuple allemand sera toujours responsable des crimes nazis. Tenir de tels propos est insensé et ne mène à rien.

Alors imaginons un Français et une Allemande, par exemple, qui se déclarent frère et sœur adoptifs... Qu'est-ce que pourront leur faire tous ces discours culpabilisateurs et absurdes ? RIEN !

Il y a 54 ans un traité entre l'Allemagne et la France, signé par les chefs d'état de l'époque De Gaulle et Adenauer, a marqué officiellement la réconciliation entre les deux pays.

La réconciliation c'est excellent et très sage. À présent il faut franchir une nouvelle étape : la fraternisation. Pour effacer complètement les ressentiments causés par les drames anciens et assurer, souhaitons-le, une paix perpétuelle entre ces deux grands pays voisins et jadis en conflits.

Pour la fraternisation que je propose, l'idée à suivre est la suivante :

Un Français et une Allemande, ou bien un Allemand et une Française, ou un Allemand et un Français, ou une Allemande et une Française, se déclarent frère ou sœur adoptif.

Par la suite, s'ils ont des enfants et que ceux-ci sont d'accord, ils deviennent à leur tour neveux et nièces adoptifs avec des oncle et tante adoptifs, et entre neveux et nièces des deux pays ils deviennent, s'ils sont d'accord, cousins et cousines adoptifs.

Ce projet se déclinerait de manières variées : visites, fêtes, cadeaux, comme il sied entre des frères et sœurs qui s'aiment et s'entendent.

Les langues auront également une place dans ce projet, par l'apprentissage de l'allemand ou du français par les frères et sœurs adoptifs ainsi proclamés.

Visiter les familles et villes respectives fera partie de ce projet. Faire connaître à sa sœur ou son frère adoptif ses amis, etc.

Faire profiter l'autre de ses connaissances ira aussi de soi. En famille, c'est la moindre des choses !

Ce projet de fraternisation pourra être étendu à des amis d'autres pays

Ce projet est un très vaste projet qui se situe à l'échelle des individus. Son but est le plus beau qui soit : l'amitié, la fête et la paix. Sans passer par des intermédiaires, mais directement à l'échelle humaine, par la fraternité qui devrait toujours être à la base de toutes nos relations.

J'ai proposé ce projet il y a cinq jours à une Allemande et un Allemand que j'ai l'occasion de rencontrer. Ma démarche fera son chemin et promet de donner des résultats beaux et fructueux.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 février 2017

lundi 13 février 2017

726 Les artificielles

Il y a au moins quelques dizaines d'années je relevais que la chasse au poil était ouverte. Jeunes filles et jeunes femmes se devaient d'avoir les jambes lisses. Puis, les maillots de bains devenant de plus en plus réduits, il fallut y ajouter « l'épilation au maillot » pour empêcher la sortie de poils disgracieux le long des culottes de bains. Je ne sais quand furent condamnés les poils sous les aisselles. Les femmes et filles se devaient dorénavant d'avoir les aisselles lisses et glabres.

On se mit à parler de la chirurgie esthétique pour gommer des défauts, des effets du vieillissement. Ôter des rides, des poches sous les yeux... et puis également, pourquoi pas ? Corriger un nez, « améliorer » une bouche...

La graisse étant criminalisée presque partout, régimes et liposuccions entrèrent en campagne pour éradiquer ce fléau. L'obsession de la maigreur, du ventre plat jusqu'à l'anorexie se répandit.

Seul endroit où la graisse était vantée : les seins des femmes. La mammoplastie se banalisa. Une fois tous les dix ans quantité de femmes se firent et se font encore poser des implants mammaires. Autrement dit : se font fourrer les seins avec du plastique.

Et comme le poil avait reculé partout, voilà qu'on, qui ? persuada la plupart des femmes de se faire raser ou épiler le minou. Celui-ci devenant apparent sans ses poils, une énième folie esthétique arriva : la nympho-plastie. Entendez par là la « correction » des petites lèvres qui, selon un dogme nouveau, sont sensées ne pas dépasser des grosses lèvres... Tout doit être lisse...

Et tout ça pourquoi ? Pour plaire aux mecs. Jouer à la perfection le rôle de poupées gonflables vivantes. Quelle dérision ! En arriver au point de se faire retailler la zezette ! Et la Nature dans tout ça ?

Dans les pharmacies abondent les produits « anti-âge », comme si on pouvait éviter de vieillir grâce à la science... Les magazines féminins affichent très souvent un machisme affligeant. Toutes les publicités montrent clairement que la femme s'arrête de vivre et exister peu avant l'âge de trente-cinq ans. Et les mannequins comme les vedettes diverses ont d'excellents dentistes. Les dents d'une blancheur éblouissante, régulières et bien alignées sont la règle. Quitte à se faire refaire les dents quand elles ne sont pas conformes. Même les femmes politiques se plient à cette dictature dentaire.

Et si on faisait pour une fois confiance à la Nature ? Et si on réhabilitait le poil et la graisse ? Depuis quand les poils sous les aisselles ont-ils été décrétés anathèmes ? Depuis quand un ventre un peu arrondi a été déclaré moche, condamnable et condamné ? Et si, pour une fois on considérait beau les humains réels et pas les chimères siliconées des magazines ?

Quand enfin tiendra-t-on compte du fait que la vie des femmes ne s'arrête pas à trente-cinq ans ? Qu'une grand-mère peut être belle elle aussi ? Les règles esthétiques régnantes chez les femmes ont été élaborées par les hommes et pour les hommes. Quand enfin les femmes élaboreront-elles elles-même les règles esthétiques de leur beauté ? Qui a dit qu'un poil c'était forcément laid ?

J'ai grandi en des temps et à une époque où le poil était un des signes de la maturité sexuelle. C'était, notamment avec les seins, ce qui différenciait la femme de la petite fille. Les femmes d'aujourd'hui voudraient-elles ressembler à des petites filles... pour plaire aux mecs ? Quelle étrange démarche esthétique ! Et puis, pour être bien dans sa peau, ne doit-on pas justement assumer l'âge qu'on a ? Et pourquoi un ventre plat serait-il nécessairement plus beau qu'un ventre qui ne l'est pas ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 février 2017

725 Quatre faux dieux

L'argent n'existe pas à l'état naturel. Il n'existe pas d'arbre porteur de billets de banque.

Quand j'étais petit, en France l'argent se trouvait sous la forme d'un certain nombre de pièces de monnaie et billets. Il y avait des pièces de un franc, deux francs et cinq francs en aluminium. Les pièces de cinq francs étaient très grandes. Les pièces de un et deux francs étaient de deux modèles. L'un avec une tête de profil, peut-être la République, l'autre avec la francisque de l’État français. On ne les avait pas retiré de circulation à la Libération. Puis il y avait des pièces couleur bronze de dix francs, vingt francs et cinquante francs. Ces dernières étaient plus rares ainsi que la pièce de cent francs en métal blanc. Les billets de banque, très colorés, étaient de cinq cent francs, mille francs, cinq mille francs, dix mille et cinquante mille francs. Je n'apercevais ce dernier que les jours de versements des allocations familiales à mes parents.

Et un jour on annonça que les pièces de un, deux et cinq francs étaient « démonétisées ». Soudain elles n'avaient plus aucune valeur ! Je trouvais cela très étrange.

En fait, l'argent, ce compagnon peu pratique et exigeant de nos vies est juste et seulement une invention humaine. Chose surprenante, de cette invention les humains ont fait un dieu. Ils sont nombreux à l'adorer et lui obéir.

Aujourd'hui, par exemple, on affame les Grecs pauvres et ils sont des millions. Pourquoi le fait-on ? Pour les forcer à rembourser une dette colossale et imaginaire qui remplira des coffres électroniques et ne servira à rien. Les « créanciers » de cette pseudo-dette ne mangent pas plus de trois fois par jour.

Quand on réclame quelque chose de nécessaire et possible à nos gouvernants, la formule magique pour ne pas nous satisfaire est : « il n'y a pas d'argent ». Le débat est sensé se terminer là.

L'argent est un dieu. Ses servants sont les banques, mais aussi les particuliers. Le paradoxe est que tous ces gens-là, pour des motifs divers et parfois contradictoires, adorent l'argent et obéissent à l'argent. L'argent qui, par lui-même, n'a rigoureusement aucune valeur. Il ne se mange pas.

Des mesures aux conséquences catastrophiques se font au nom de calculs financiers opaques qui dissimulent la volonté de quelques-uns d'accumuler le plus d'argent possible. Aujourd'hui, dans le monde entier, et notamment chez nous, on liquide des hôpitaux et des maternités pour faire « des économies » ou « parce qu'il n'y a pas d'argent ». On préfère mettre la vie des gens, des mères et des enfants en danger pour que brillent les tas d'or imaginaires de quelques-uns. Un pour cent des habitants de l'Inde « possèdent » cinquante-huit pour cent des « richesses » du pays. Selon OXFAM France, il y a plusieurs mois déjà, soixante-deux individus « possédaient » autant de « richesses » que la moitié la plus pauvre du Genre humain, soit trois milliards d'individus.

Il n'y a pas que l'argent dont les humains ont fait un faux dieu. Trois autres faux dieux règnent un peu partout : la gloire, chercher à être « célèbre », « connu » de plein de gens. Le pouvoir et « le sexe » sont aussi des inventions que les humains très souvent idolâtrent et auxquelles ils obéissent. « Le sexe » consiste à faire d'une petite chose une obligation valorisante. Il faudrait s'accoupler un très grand nombre de fois, avec un très grand nombre de « partenaires », pour prétendre exister. C'est parfaitement absurde, idiot et source d'ennuis et de solitude. Quand les humains renoncent à adorer ces quatre faux dieux et leur obéir, ils commencent à vivre vraiment. Et peuvent enfin, dans la mesure du possible, être sereins et heureux.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 février 2017

samedi 11 février 2017

724 Théorie des trois rages intérieures

Les phénomènes classés comme des « agressions sexuelles » ont très fréquemment des conséquences étranges :

Une agression même d'apparence légère peut conduire à des souffrances intenses et durant des dizaines d’années.

Alors que la victime a été agressée, paradoxalement, elle se sent coupable.

Elle est très souvent incapable de se plaindre, dénoncer son agression et son ou ses auteurs.

Le souvenir chez l'agressé est modifié. Alors qu'il continue à souffrir de l'agression, en quelque sorte le souvenir de celle-ci est effacé de sa mémoire « consciente » ou est modifié. Il se rappelle de l'agression, mais comme un fait sans conséquences. Alors qu'il souffre de ces conséquences.

Il existe diverses explications de cette situation. Il me semble que celles-ci sont trompeuses. Pour se détromper, j'avance ici une explication : la théorie des trois rages intérieures.

Quand l'être humain naît, c'est un petit singe sauvage. S'il rampe vers le sein de sa mère, le nouveau-né humain n'est pas guidé par la culture humaine, mais par l'instinct pur.

Cet instinct domine ses premières années de vie. En particulier il est alors caressé de partout. Il ressent y compris comme des caresses des gestes qui n'en sont pas. Par exemple être lavé avec un gant de toilette tiède. Cette situation va très brutalement changer. Vers l'âge de quatre ans environ interviendra le sevrage tactile. Celui-ci sera d'une violence inouïe, mais une violence spéciale : une violence « par omission ». Elle ne consistera pas à faire subir des coups, mais faire subir l'arrêt des caresses, ou tout au moins de la plupart d'entre elles. On apprendra par exemple à l'enfant à dormir ou se laver seul, c'est-à-dire sans la présence et le contact de l'autre. L'enfant sera formé à la solitude. Certains d'entre eux au début hurleront de terreur seuls dans leur lit dans une pièce séparée de celle des parents. Ce moment, qualifié d'« étape indispensable » du « développement » de l'enfant, servira essentiellement à rendre aux parents l'intimité nocturne permettant au mari de profiter sexuellement de son épouse.

La violence du sevrage tactile est phénoménale. Le petit humain ne dispose pas d'éléments d'analyse et d'une vision globale de ce qui lui arrive. C'est incompréhensible, troublant, inanalysable. Il ne connaît pas grand chose du monde. Et voilà qu'on lui retire une part essentielle de son confort et sa perception.

Quelquefois les choses se passent différemment. Mais pour la grande masse des humains c'est un choc qui sera intériorisé. Ce sera la première « rage intérieure ». Elle restera tapie dans le petit humain et bondira de son coin sombre le moment venu.

La seconde rage intérieure est le produit d'une chose cachée et rejetée dans l'ombre avant même que le petit humain ait pu en jouir. Il s'agit de la toilette originelle.

Chez diverses espèces animales, au nombre desquelles les singes ou les chats par exemple, la toilette est une activité naturelle et essentielle. Elle ignore l'usage des éponges, des gants de toilette, de l'eau ou du savon. Elle s'effectue avec la langue et la salive. Depuis des dizaines de milliers d'années la toilette du singe ne fait plus partie de la civilisation humaine. On ne se lèche pas le plus souvent pour se laver. On ne lèche pas les autres non plus. Mais cette toilette fait partie de notre conscience originelle, intérieure, intacte à la naissance.

Une expérience facile à tenter consistera à surmonter notre dégoût culturel de la bave. Si nous salivons abondamment dans une de nos mains et la passons sur un endroit quelconque de notre peau, nous constaterons alors que ce contact est très agréable. Bien sûr, nous n'allons pas prôner ici la toilette à la salive, mais ferons le constat de ce qu'elle vit toujours au fond de notre conscience. Son rejet culturel en a fait un acte sensuel dédié à « la sexualité », alors qu'elle n'est en rien « sexuelle ».

La troisième rage intérieure sera formée d'une quantité de contrariétés culturelles. Des interdits qui viendront nous perturber, enfant, venant des « grandes personnes », et seront d'origine culturelle. Les interdits verbaux, gestuels, vestimentaires, alimentaires, etc. qui ne trouveront pas d'explications logiques mais auront pour seule justificatif d'émaner des « grandes personnes ». Ne pas mettre la main là où ça brûle est logique. Ne pas devoir prononcer un mot parce que c'est « un gros mot » n'a aucune justification logique.

Le problème des rages intérieures est qu'elles se manifesteront à la faveur d'événements entrant en écho avec elles. Privé de câlins par le sevrage tactile, le petit humain va se demander ce qu'il a pu mal faire pour y arriver. Il n'osera pas en parler. Il oubliera apparemment le sevrage tactile.

Et quand surgira un événement proche de ce dont il est privé par le sevrage tactile, toute la souffrance de celle-ci se réveillera, en quelque sorte camouflée derrière l'événement réveilleur.

Ce sera tout particulièrement vrai s'agissant du viol et des agressions qui lui sont apparentées. En apparence la victime souffrira d'une agression. Mais « derrière celle-ci » ce sera le souvenir de la violence passée du sevrage tactile qui se réveillera. Un peu comme une vieille blessure mal refermée qui se réveille sous un choc nouveau.

Si on veut soigner la victime, il faut soigner la vieille blessure. Comment ? Par la caresse à visée thérapeutique et apaisante. Qui renouera avec la tiédeur oubliée de l'enfance.

Ces caresses devront porter sur des zones et dans des conditions qui les mettront hors du théâtre organisé de la sexualité humaine. Par exemple on évitera le tête-à-tête soignant-soigné, la nudité, etc. Tout ce qui pourrait rappeler la « sexualité » au patient ou à son thérapeute. La chose est possible, organisable. Pour l'instant en France notre culture n'est pas prête de l'accepter. Peut-être dans d'autres pays cette expérience est possible.

En tous les cas, à défaut de pouvoir la mettre en pratique, j'ai fait ici tout ce que je pouvais déjà faire, qui était d’exprimer ma pensée.

Ce qui différencie les humains des autres espèces animales, c'est la large absence de caresses. Cette absence les rend à l'occasion stupides, égoïstes, violents. Elle rend aussi très souvent les hommes harceleurs, dominateurs et violents avec les femmes. S'il y avait plus de câlins dans ce monde, il serait beaucoup plus doux, respectueux et tolérant. On sera bien obligé d'y revenir un jour. Car jadis, il y a très longtemps, les humains vivaient en accord avec leur nature et la Nature en général. J'ai réalisé le poids moral de la première rage intérieure quand récemment j'écrivais le récit de mes retrouvailles avec le toucher à la faveur d'un stage de massages en 1986. Au début j'avais écrit : « j'ai découvert le toucher » à cette occasion. Puis, j'ai rapproché cet événement de ma réflexion sur le sevrage tactile et en ai conclut que je ne pouvais pas avoir « découvert » le toucher à cette occasion, mais l'avais forcément « redécouvert ». Comment n'avais-je pas jusqu'ici vu la chose ainsi ? Parce que le souvenir de ce sevrage était en quelque sorte « effacé ». Il avait été trop violent pour être supportable. La violence inouïe du sevrage tactile est un aspect fondamental de celui-ci.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 février 2017

lundi 6 février 2017

723 Le mythe de l'amour immédiat et de l'extrême jouissance

Il existe dans notre société française et parisienne, et certainement au delà, le mythe de l'amour immédiat et de l'extrême jouissance. Ce mythe consiste en l'affirmation de ceci : « quand l'homme a une érection, ça exprime le fait qu'il a envie et besoin de pénétrer sexuellement la femme, qu'il y a urgence de le faire et que l'ayant fait il va remuer en elle et parvenir ainsi à l'extrême jouissance. »

Tout ce discours est un ramassis de mensonges et balivernes orientées.

Premièrement, les humains mâles qui peuvent connaître des érections tout le long de leur vie, et dès la très petite enfance, n'ont absolument pas pour autant à chaque fois envie et besoin de réaliser une activité « sexuelle », soit le coït, soit à défaut la masturbation.

L'affirmation de cette pseudo-actualité de l'acte sexuel est la source d'une multitude de soucis et problèmes. Si le garçon concerné s'interroge tranquillement, il constate que la plupart du temps son érection est un phénomène qui n'appelle rien de particulier. Cela est très souvent vrai pour celle-ci comme pour d'autres manifestations génitales chez l'homme comme chez la femme.

Prétendre chercher néanmoins la pénétration et ainsi « obéir » à son érection est d'une effarante stupidité et conduit à terme ou d'emblée à de très grandes déceptions.

Pour que la pénétration sexuelle ait une qualité, il faut qu’elle corresponde non seulement à la possibilité « technique » de la réaliser, mais également à un désir effectif et réciproque et de bonnes conditions. Ce désir effectif et réciproque est plutôt rare. En son absence la pénétration, même si elle est « techniquement » possible, est à éviter.

La croyance dans ce que l'érection appelle l'acte sexuel se retrouve dans la phobie de l'érection publique chez les naturistes. Ceux-ci en ont une peur panique. Les naturistes hommes se baladent toujours avec une serviette sensée servir uniquement à s'asseoir. En fait elle est là aussi pour dissimuler rapidement les « accidents ». Ayant séjourné dans un camp naturiste il y a une quarantaine d'années, je me souviens avoir assisté à une scène cocasse : un jeune homme naturiste que sa charmante petite fiancée naturiste commençait à embrasser et câliner d'une manière très soft, s'exclamait excédé : « arrêtes ! » Une autre fois j'ai vu la scène se reproduire. Cette fois-ci le jeune homme n'a pas protesté. Il n'était pas debout, mais allongé sur le ventre, et les réactions de son zizi n'étaient pas publiques.

Le mythe de l'amour immédiat et de l'extrême jouissance comprend la prétention à cette dernière. Soi-disant l'éjaculation serait l'occasion d'une « extrême jouissance » chez l'homme. Il n'y a pas plus gros mensonge colporté tranquillement par une nuée de sites Internets et écrits divers. En fait, l'extrême jouissance peut arriver. La plupart du temps ce n'est pas le cas. L'orgasme automatique n'existe pas. Assimiler toujours l'éjaculation à l'extrême jouissance est la plus parfaite des fumisteries. L’accélération de la respiration masculine, certaines expressions du visage ne doivent pas leurrer la personne partenaire du garçon éjaculateur. La plupart des fois il est très loin de cette extrême jouissance soi-disant automatique. Il peut ne pas ressentir grand chose, voire même avoir mal en éjaculant. Mais le reconnaître serait contribuer à rejeter la position dominante de l'homme sur la femme. Ça, on ne le veut pas. On préfère continuer à proclamer l'homme conquérant, actif et triomphateur de la femme conquise, passive et vaincue. Souvent, quand la mécanique de la « victoire » sexuelle régulière de l'homme se sera établie dans un « couple », progressivement il cessera de bander et désirer continuer cette caricature de relation dite « sexuelle ». Alors on accusera la « routine » qui rendrait bizarrement insipide la plus délicieuse de toutes les activités.

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 février 2017

dimanche 5 février 2017

722 Redécouvrir le toucher... et après ?

Comme je l'expliquais dans la page précédente, j'ai redécouvert le toucher en 1986. Je l'avais connu enfant environ trente ans auparavant. Adulte, j'ai eu le sentiment que c'était quelque chose d'essentiel. J'ai voulu communiquer mes impressions à ce sujet. Je voyais là un moyen d'améliorer la société. Un critique d'art connu à qui j'en ai parlé m'a approuvé. Mais a ajouté que notre société était incapable d'entendre un tel message, tant elle trouvait à tort que le toucher était un annexe du sexe. C'était ainsi d'ailleurs qu'une amie commune considérait la chose. Un sapeur-pompier de Paris à qui j'évoquais le traitement des chocs moraux par la caresse était d'accord avec moi.

Habitué à l'écriture, j'ai écris pour propager mes idées. Tout un tas de textes dont un que j'ai malheureusement perdu et qui était assez long. Mais si la société est ultra-sexualisée, et de ce fait sourde et aveugle à beaucoup de choses - au nombre desquelles la tendresse, - j'avais aussi mes problèmes.

Je ne mesurais pas l'ampleur de l'envahissement de la société par une sexualité masturbationnelle masculine qui nie en fait largement la relation effective entre les humains. Mes écrits n'analysaient pas la question du toucher jusqu'au fond, qui est de retrouver l'authenticité des gestes de l'enfance.

La responsable du stage de massages qui m'avait rouvert au toucher voyait juste dans celui-ci une sinécure tranquille. La seule perspective qu'à son avis ouvrait le stage était d'en faire d'autres.

Significatif de ma confusion d'esprit furent pour moi les retrouvailles avec la jeune fille de dix-sept ans vue et tant appréciée durant le stage. J'avais son nom et son téléphone. J'hésitais à l'appeler. Pour quelle raison ? La peur du SIDA ! Car retombé dans la société hyper-sexualisée où nous vivons, je croyais que revoir cette jeune fille débouchait forcément sur une éventualité sexuelle. C'est une pensée ânesque et masculine classique. Finalement nous nous sommes revus une fois chez elle. Nous n'avions rien à nous dire. Moi restais bloqué avec mes idées idiotes sur les jolies filles. Elle, j'ignore ce qu'elle pensait, car nous ne nous sommes pas dit grand chose et ne nous sommes jamais revus.

J'ai continué à penser que le toucher était une chose essentielle et rejetée par notre culture. J'ai diffusé mes textes durant quelques temps.

Je me rappelle d'une rencontre significative survenue au début des années 1990. Un jeune couple avec un enfant d'un an environ. Celui-ci lançait littéralement les bras vers les personnes, dont moi, qui approchaient ses parents. Il était affamé de contacts. Ses parents m'ont expliqué que c'était un enfant adopté. Venu d'un orphelinat roumain il avait longtemps vécu sans contacts physiques et en ressentait une vive carence encore après son adoption.

Je n'ai pas trouvé un moyen d'améliorer la société, mais au moins à la longue, je crois que cette réflexion sur le toucher m'a permis de mieux comprendre le monde où je vis. Et mieux le comprendre aide à vivre, même si ça ne permet pas toujours de changer les choses qui ne fonctionnent pas de façon satisfaisantes.

A présent, plus de trente ans après le début de ma réflexion sur le toucher, je pense être arrivé à une étape où peut-être je pourrais mettre finalement en pratique quelque chose. Ou tout au moins le proposer aux autres. Ce chapitre du toucher concerne aussi la médecine et la psychologie. Il n'y a pas que la parole pour soigner les souffrances de l'âme. Il y a aussi la caresse. Retrouver celle-ci peut aider à guérir beaucoup de troubles et assurer une vie meilleure.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 février 2017

721 Comment j'ai redécouvert le toucher

Dans ma famille passé la petite enfance les câlins n'existaient pas. J'ai quelques souvenirs de ceux-ci. Un où je dois être très petit et fais beaucoup des bisous à ma mère. Et des épisodes où on me glisse une main par le col de mon vêtement, quand je suis assis, et on me la passe vite à même la peau de mon dos. Ces caresses très agréables cessent brusquement un jour. J'en suis contrarié, ne comprend pas la raison de cet arrêt, mais n'ose rien dire ou réclamer à ce sujet.

Adulte, j'ai redécouvert le toucher à une date bien précise. En 1986, j'avais alors trente-cinq ans, un ami rencontré à l’École des Beaux-Arts a souhaité m'offrir un stage de massages. Celui-ci se passait durant un week-end dans un vaste appartement du treizième arrondissement de Paris.

Nous étions environ une dizaine de participants dont seulement trois hommes. La dame qui organisait le stage nous a sagement prévenu d'emblée que « ce n'est pas sexuel » et que les massages qu'elle nous enseignerait éviteraient les parties génitales.

Partant de ces principes ainsi énoncés, le stage pu commencer. Durant tout ce week-end nous sommes restés nus. Il ne s'est rien passé d'ambigu ou d'orgiaque, le cadre a été respecté. Et ce modus vivendi particulier a donné des résultats intéressants, inattendus et surprenants.

J'ai pu constater qu'il existait visiblement une affinité dans le toucher. Une des jeunes femmes présentes, amie de la fille de la responsable du stage, elle aussi présente, n'avait rien de spécialement attirante pour moi. Mais au contact de ses mains je ressentais bien plus d'agréments qu'avec les autres participants.

Ayant beaucoup d'appréhension vis-à-vis de l'homosexualité, ayant grandi dans une famille très homophobe, j'ai pu masser un homme sans que cela me pose un problème. Même chose avec un second homme qui n'avait pas caché dans ses propos qu'il était homosexuel. Le contact de la peau de ces deux hommes était pour moi neutre. J'ai ce faisant dépassé quelque part une peur que l'homophobie familiale avait engendré en moi.

La « neutralité sexuelle » fort heureusement adoptée par tous dans le cadre de ce stage a eu une conséquence surprenante par rapport au fonctionnement habituel de notre société. Au nombre des participantes il y avait une grande et belle jeune fille de dix-sept ans blonde aux yeux bleus. A plusieurs reprises, nous retrouvant face-à-face de près nous nous serrions spontanément dans nos bras avec beaucoup de plaisir, sans aucune connotation « sexuelle » dans notre geste. C'était de la tendresse pure. Je n'éprouvais aucun « désir », même pas celui de faire plus attention au contact de certaines parties corporelles, comme les seins de cette jeune fille, qui étaient bien développés.

Un soir, l'homosexuel de notre groupe nous a quitté pour aller dormir ailleurs. Au moment de nous séparer, l'idée de lui serrer la main nous a tous fait rire. Il paraissait évident qu'on ne pouvait pas ne pas se faire la bise. La tendresse nous avait rendu meilleurs.

Durant les quinze jours qui ont suivi ce stage de massages, je n'ai éprouvé aucune attirance ni pour la pornographie ou l'érotisme, ni pour la masturbation.

J'avais à l'époque une petite amie. Mes érections sont devenues inhabituellement dures comme du bois durant peu de semaines. J'aurais du m'abstenir de continuer à pratiquer la sexualité habituelle et inappropriée de notre société. Mais j'étais ignorant à l'époque de l'erreur qu'elle représente. J'avais redécouvert le toucher, mais j'avais aussi encore beaucoup de chemin à parcourir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 février 2017

720 N'envoyez jamais un SMS à un numéro à 5 chiffres !

Au début de cette année j'attendais un colis. Il n'est pas livré. Je reçois un SMS m'invitant à envoyer un SMS à un numéro à cinq chiffres. Je l'envoie. Pas de résultat. Je recommence une fois. Toujours rien. Je laisse tomber. Le colis arrive quelque temps plus tard.

Et voilà qu'en épluchant ma facture de téléphone mobile je retrouve le numéro à cinq chiffres pour deux SMS+, c'est-à-dire surtaxés à 4 euros 50 chaque. J'aurais recommencé autant de fois en plus et à chaque fois j'aurais été taxé, pour rien et sans le savoir, avant de vérifier ma facture !

Pour éviter de se faire ainsi avoir, il faut savoir que ces SMS payants offrent la caractéristique d'être à cinq chiffres. Pour éviter ce genre de mésaventures, n'envoyez jamais un SMS à un numéro à cinq chiffres !!!

On connaissait déjà les histoires où on vous invitait à rappeler des numéros de téléphones surtaxés en 08, à présent il y a les histoires où on vous invite à envoyer des SMS+ à cinq chiffres. Soyez attentifs aux numéros de SMS où vous êtes invités à écrire ! Vous voilà prévenu.

Basile, philosophe vraiment naïf, Paris le 5 février 2017


samedi 4 février 2017

719 Il faut rechercher et établir le contrat de tendresse

Dans mon blog, je terminais le texte précédent celui-ci en écrivant qu'aujourd'hui : « Il existe un « contrat amoureux », et aussi un « contrat sexuel », pourquoi n'existerait-il pas par ailleurs un « contrat de tendresse » ? Pourquoi le plus souvent seuls dans notre société les chiens, les chats, les mourants et les enfants ont droit aux caresses ? Il faut clarifier et changer la situation ! »

Qu'est-ce à dire ? Le « contrat amoureux » consiste en ce que deux individus vont se déclarer à eux-mêmes, et le plus souvent aussi à l'entourage : « ensemble », « en couple », « faisant leur vie ensemble », « unis par les liens du mariage » ou « fiancés », etc. Le « contrat sexuel » consiste en ce que deux individus se déclarent et annoncent généralement aussi à leur entourage qu'ils se réservent ensemble l'exclusivité de certains contacts intimes dits aussi « sexuels ». Ils appelleront aussi cela « la fidélité ».

Avec la tendresse existe un vaste problème du à son manque de cadrage précis. Selon les gestes, on affirmera que la tendresse forme ici l'annexe du contrat amoureux, ou du contrat sexuel ou des deux contrats associés. Le droit aux caresses finissant le plus souvent par être réservé aux chiens, aux chats, aux mourants et aux enfants. C'est déplorable, triste, stupide, grotesque. Dans une « unité de soins palliatifs » les mourants ont droit à des caresses. Les petits enfants y ont droit également. Ou un chien ou un chat, mais un humain adulte et en bonne santé n'a généralement droit à rien.

Caresser la tête d'un enfant est possible, sauf en Birmanie ou c'est très mal vu car on croit là-bas que la tête est le siège de l'âme. Mais caresser la tête d'un homme ou une femme adulte, c'est une autre paire de manches. Si je m'avise de caresser la tête d'un jeune homme on me traitera facilement alors d'homosexuel en utilisant éventuellement des qualificatifs injurieux. Si c'est une jeune fille de quinze ans, moi qui ai presque cinquante-et-une années de plus risque de passer pour un gros vicieux, voire pire encore.

Cette situation est calamiteuse, car la caresse est une nourriture de l'âme. Je prendrai ici un exemple : une jeune fille prépare son entrée à l'université. Les démarches administratives un peu compliquées dans son cas, car elle part étudier à l'étranger, traînent en longueur. Ses courriers de demandes d'informations tardent à recevoir des réponses... Comme elle prépare en même temps son baccalauréat, cette situation l'épuise nerveusement au point qu'elle consulte son médecin. Ces diverses contrariétés qui l'ébranlent seraient bien plus facilement supportées si elle recevait de la tendresse. Certes, elle a un petit copain. Mais ses câlins, même si elle peut les trouver agréables, ne sont pas apaisants. Pourquoi ? Parce que ce jeune homme est en demande. Il ne cherche pas simplement à être agréable à sa copine. Il cherche aussi en permanence à obtenir divers égards sexuels bien précis que son amie n'est pas prête à lui donner.

Il faut pour apaiser cette jeune fille des caresses désintéressées. Qui peut lui en donner ? Sa mère, ses sœurs, et de telles caresses se feraient, par exemple, sur la tête, le cou, les bras, le haut du dos. Là, il n'y aurait pas d’ambiguïté et ces caresses seraient uniquement agréables et apaisantes.

Une homme au cœur pur et pleinement sincère pourrait aussi faire l'affaire. De telles caresses s'inscriraient dans le cadre d'un contrat de tendresse qui ne serait ni un contrat amoureux, ni un contrat sexuel. La très mauvaise foi courante chez les dragueurs rend difficile le chemin pour y parvenir. Faire confiance apparaît périlleux dans un monde où la ruse est omniprésente. Mais ça vaut largement la peine de chercher à réaliser un tel projet qui relève d'un authentique besoin généralement insatisfait et occulté par des phénomènes parasites. Il faut y réfléchir et avancer vers des solutions adaptées et évitant les difficultés et confusions habituellement ici rencontrées.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2017

718 Plaidoyer pour une éthique sexuelle

Imaginons que durant des millénaires les autorités régnantes et la morale dominante auraient systématiquement condamnés les plaisirs de la table. Auraient interdit de manger de bons plats savoureux, de boire des boissons délicieuses. Auraient culpabilisés ceux qui les apprécient. Pire, les auraient déclaré suspects, les auraient persécutés... Et qu'au bout de ces millénaires, l'évolution de la société aidant, les plaisirs de la table seraient devenus déculpabilisés, libres, à la portée de tous et sans problèmes ou presque. Quels discours entendrions-nous ? Que nous inviterait-on à manger et en quelle quantité et périodicité ?

Naturellement certains diraient : « mangez tout ce que vous voulez et peu importe la quantité ! » D'autres diraient : « c'est personnel et ça dépend de chacun. »

Cette situation est celle que nous connaissons fréquemment aujourd'hui en France à propos des « plaisirs du lit ». Quand faire l'amour ? Aussi souvent que possible ! Quelles « pratiques sexuelles » avoir ? Toutes ! Ou bien alors la réponse est : « c'est personnel, ça dépend de chacun. »

Et si, de même que pour la nourriture il existait une éthique à suivre pour être bien ? Et faire bien, harmonieux, équilibré ?

Pour approcher cette éthique, il faut analyser l'état fréquent actuel de ces « plaisirs du lit » chez nous, en France et à Paris. État qui se retrouve également ailleurs.

À la base de bien des choses, bien des comportements, on trouve un phénomène masculin précis : l'extension du shoot endorphinien. Il s'agit de l'extension de l'émotion ressentie par l'humain mâle usant de la masturbation manuelle masculine adulte.

Cette émotion, il la découvre vers l'âge de douze, treize ou quatorze ans. Il va en faire une pratique régulière. Le shoot endorphinien de l'éjaculation rappelant le shoot éprouvé par la consommation de drogues par injection, par exemple. Le garçon va devenir une sorte de toxicomane endorphinien. Ce qui va influencer tout son comportement.

Celui-ci sera marqué par l'extension du shoot endorphinien. Le garçon va connaître des délires amoureux au niveau sentimental. La présence, l'écoute, le contact d'une tierce personne, qui pourra être de sexe féminin ou pas, suscitant des états abêtis, ahuris et momentanément jouissifs. Le garçon auto-drogué par ses fantasmes sentimentaux verra dans une autre personne un être de lumière. Soi-disant avec cet être il devrait trouver le bonheur et la sécurité, et également bien sûr, l'extase sexuelle au lit.

A propos de cette dernière, entrant dans la recherche de la pratique, le garçon ambitionnera de parvenir à se masturber dans le corps de l'autre. Croyant et de bonne foi ainsi « faire l'amour ».

Cette démarche formera l'assise de tous ses fantasmes « amoureux ».

Les partenaires éventuels tendront à se dérober. Le manque de shoots endorphiniens conduira le garçon à des démarches compensatoires. Celles-ci pourront éventuellement prendre étrangement la forme de gestes de folie et comportements suicidaires. En effet, dans l'émotion entraînée par le shoot éjaculatoire endorphinien subsiste une sorte de sentiment d'abandon, « lâcher prise »... Quand on ignore tout l'aspect proprement jouissif du shoot, peut rester seul ce sentiment d'abandon, de « lâcher prise », prenant des formes y compris surprenantes et ultra-violentes.

Par exemple, au milieu d'une paisible et agréable réunion d'amis, un garçon tenant son verre ou sa tasse à la main éprouvera subitement l'envie de jeter ce récipient sur un des convives. Ou bien, il pourra y compris avoir une subite et surprenante envie de meurtre, de violence. Ce « lâcher prise » pourra aussi prendre la forme de la recherche de situations dangereuses.

Pour éviter tout ce genre de perturbations, le garçon devra renoncer à certaines pratiques, formant ainsi le début de l'énoncé d'une éthique sexuelle.

Rompre avec les fantasmes amoureux. Ce n'est pas forcément évident. Renoncer au projet et à la réalisation de la masturbation dans un orifice naturel de quelqu'un d'autre.

A ces renoncements pourront s'ajouter le renoncement à la masturbation manuelle et aussi à la pornographie. La pornographie dégrade la perception des autres. Passer des heures à visionner des vidéos où des hommes se masturbent dans le ventre de femmes qui font semblant de jouir n'est pas sans risque de déformer la vision de la réalité.

La femme ne se résume pas à son sexe. Et la pénétrer sexuellement ne signifie pas forcément « faire l'amour ». Pour « faire l'amour » il faut que ça corresponde à un désir effectif et véritable, partagé et dans de bonnes conditions. Ce genre de phénomène n'est pas courant. Et bien sûr ne correspond nullement à la seule possibilité « technique » d'apparente union sexuelle qui n'est alors, au mieux, qu'une double masturbation simultanée.

Une fois que le garçon se sera débarrassé du poids de certains comportements, il se heurtera nécessairement à un phénomène des plus répandus dans notre société : les comportements prostitutionnels féminins ou masculins. Combien de fois des hommes ou des femmes acceptent-ils l'apparence d'une union sexuelle en échange d'un gain quelconque ? Par exemple, il existe des femmes qui n'aiment pas « écarter les jambes », mais le font pour avoir des enfants. Ceux-ci une fois nés, elles rejettent leur compagnon, tout au moins pour ce qui concerne la « gymnastique en chambre ». Il existe aussi des hommes qui acceptent de s'adonner à ladite gymnastique sans en avoir envie, mais uniquement pour avoir la paix. On peut multiplier les exemples.

Un des plus courants est celui de la femme, ou de l'homme, qui reste « en couple » pour conserver la possibilité financière de vivre dans un bel appartement.

Cette prostitution discrète explique l'hostilité fréquente de nombre de femmes contre les femmes pratiquant ouvertement les amours tarifées. Ces femmes aux amours tarifées font ouvertement ce que d'autres font discrètement. Et dénoncent ainsi de facto les comportements « discrets ».

Il y a là tout un chapitre très peu poétique des relations entre l'homme et la femme dans notre société.

Ce texte de réflexion part du comportement masculin. S'agissant du comportement féminin, il appartient à des femmes de l'analyser précisément.

Présentement le grand perdant dans le cadre des relations dites « sexuelles » est la tendresse. Elle est très souvent sacrifiée au bénéfice de fantasmes et comportements boiteux. Il serait grand temps d'ouvrir un débat réel et allant jusqu'au bout à propos de la tendresse et du toucher, parties aujourd'hui sinistrées des rapports humains. Il existe un « contrat amoureux », et aussi un « contrat sexuel », pourquoi n'existerait-il pas par ailleurs un « contrat de tendresse » ? Pourquoi le plus souvent seuls dans notre société les chiens, les chats, les mourants et les enfants ont droit aux caresses ? Il faut clarifier et changer la situation !

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2017

mercredi 1 février 2017

717 Quatre grands mythes sexuels : l'amour, la liberté, le mariage et la fête

Les humains réalisent facilement qu'en amour les choses ne marchent pas bien. Sans parvenir à identifier clairement ce qui ne fonctionne pas, ils vont souvent s'imaginer trouver la solution, à travers l’invocation de mythes.

Au nombre de ceux-ci on trouve l'amour, la liberté, le mariage et la fête.

Le mythe de « l'amour » consiste à avancer qu'il existe une grande et belle chose mystérieuse qui résoudrait tout. « On est amoureux », « c'est l'amour », « ils vivent le Grand Amour » et hop ! Il n'y a plus aucun problème. Sauf que le problème est que cette grande, belle et mystérieuse chose n'existe pas. Il existe certainement des personnes qui s'entendent bien, mais absolument pas en vertu de ce produit fabuleux indéfinissable et qui serait une sorte de panacée miraculeuse pour tous les ennuis du cœur. Un avatar du mythe de « l'amour » consiste à dire qu'il faut « suivre son cœur ». C'est un moyen très efficace pour se mettre dans les plus sérieux ennuis.

Un autre grand mythe est représenté par « la liberté ». On décrète que tout le problème se résume au manque de liberté. Soyons libres, et hop ! Tout va bien ! Libre de quoi ? Comment ? Mystère, ou plutôt « cherchons notre bonheur sans tenir compte des réalités et tout s'arrangera ». Tout ne s'arrange pas, bien sûr.

A l'inverse de « la liberté » on trouve « le mariage ». Là, « c'est du sérieux », « on s'engage » et devant témoins et en grandes pompes. Alors, le bonheur est là ? Ça peut arriver, mais ça n'est pas toujours le cas.

Enfin, un quatrième mythe se dissimule derrière « la fête ». « La fête » c'est un moment de licence, de rencontres, de liberté. Alors, dans son cadre, hop ! Tous les problèmes de l'amour se résolvent. On fait la rencontre merveilleuse. Mais dans la réalité, en fait on ne la fait là pas plus et pas moins qu'ailleurs.

Ces quatre mythes ont la vie dure, très dure. Des personnes parfaitement raisonnables vont par moments céder à une sorte de délire. Elles deviendront déraisonnables par références à ces mythes. Au lieu d'identifier une personne ou une situation comme une source d'ennuis à éviter, elles se trouveront toutes les excuses du monde pour faire le contraire. Reprendre conscience de la réalité sera douloureux et elles y laisseront des plumes.

La réalité est plus belle et plus douce que tous les mythes, mais il faut parvenir à la connaître. Ce n'est pas donné à tout le monde. Dissimulée derrière le mur des mots elle attend qu'on vienne à sa rencontre.

Quand on renonce à se servir de son intelligence, on se met dans les ennuis. Faut-il s'en étonner ?

Le mur des mots n'est qu'une vaste illusion. La réalité fait peur car l'inconnu fait peur. Et l'amour vrai est souvent un inconnu pour les humains habitués à vivre d'autres choses, contraires à leurs intérêts. Pour s'en sortir, il ne suffit pas de rencontrer de bonnes explications, ce qui peut arriver. Il faut parvenir à les comprendre, s'en imprégner, les assimiler pleinement. Ce qui peut demander et demande le plus souvent bien des années d'efforts.

Nombreux sont ceux qui préfèrent le confort des illusions à la mode. C'est une solution de facilité qui rend leur vie misérable, triste et ennuyeuse.

Basile, philosophe naïf, Paris le 1er février 2017