mercredi 31 mai 2017

774 L'immense problème patriarcal est rarement posé

Le patriarcat est comme la pression atmosphérique : c'est une pression gigantesque, mais comme elle est omniprésente, elle passe en quelque sorte inaperçue. Quelquefois la pression atmosphérique se révèle à nous, par exemple quand on pompe trop le contenu d'un robuste wagon citerne en métal. Subitement le voilà écrasé ! C'est la pression atmosphérique qui s'est exercée ! Avec la pression du patriarcat sur l'Humanité c'est pareil. Tout paraît aller de soi. On naît, on grandit, on se marie, on a des enfants, on devient grand père ou grand mère... Et parfois un incident révèle la pression patriarcale : un viol, un suicide, une anorexie, une déclaration puante d'une célébrité à propos d'une affaire de mœurs, l'impunité d'un violeur riche et important que tout accuse, etc. Et puis le révélateur s'efface et à nouveau tout va bien. Si vous parlez du patriarcat on vous regarde d'un air soupçonneux. « Mais pourquoi parler de ce sujet ? Le patriarcat n'existe pratiquement plus. Il vit ses derniers soubresauts. Les femmes à présent ont tout ce qu'elles veulent... » Pourtant le patriarcat est bien là et tient la société entière sous sa domination, mais... officiellement il n'existe pas !

Le patriarcat imprègne tous les strates de la société. Il est structuré, organisé et se retrouve abondamment dans la conscience masculine. La plupart des hommes sont adeptes d'une véritable mythologie sexuelle patriarcale et connaissent très peu leur propre sexualité.

Un premier point de cette mythologie et la recherche du coït en permanence. Un homme qui rencontre une femme, surtout si elle est catégorisée jeune, jolie, séduisante, doit absolument chercher le coït avec elle. Pesante ânerie qui nie toutes les qualités d'un être humain de sexe féminin pour le résumer à une quinzaine de centimètres de gaine de chair. S'ajoute à cette systématisation abusive et harceleuse l'encouragement de situations classées avec fantaisie comme pré-coïtal : si on rencontre la femme en vacances ou en boîte de nuit elle est réputée forcément plus réceptive à la revendication coïtale masculine. Et si l'homme entre en érection, ça y est ! Il croit qu'il a faim de coït, alors qu'en réalité la plupart des érections ne sont pas intromissives et ne surgissent pas pour révéler l'urgence du coït. Un homme bande (il n'existe pas de verbe « correct ») s'il a par exemple du plaisir ou s'il vient de se réveiller. Sur cette base entreprendre la recherche du coït c'est nier un aspect fondamental de la sexualité : le vrai et authentique désir.

Ce désir est ressenti comme une envie de pénétrer ou être pénétré sexuellement. Il ne s'agit pas d'un raisonnement. Ce désir peut être absent y compris quand il est « techniquement » possible de pratiquer le coït. Ce désir est une condition nécessaire et pas suffisante pour réaliser l'accouplement. La plupart du temps les hommes vont chercher à pratiquer le coït simplement parce qu'ils ont le sentiment que c'est « techniquement » possible. Ce faisant ils vont ruiner leur relation, qui un beau jour se terminera par une rupture. Car l'acte sexuel n'est pas un acte anodin. Et le pratiquer sans vrai désir conduit à la disharmonie, au désaccord avec l'autre.

Quand un homme pénètre sexuellement une être humain avec son pénis en érection, il se dit : « je fais l'amour. » Le plus souvent il a tout faux. En fait il se contente de se masturber dans un orifice naturel. En dépit des apparences il ne fait rigoureusement pas l'amour. Le porteur de l'orifice naturel utilisé fini toujours par en avoir assez et tôt ou tard va rompre.

La plupart des hommes croient à une vieille fable patriarcale. Celle-ci prétend mettre un signe égal entre éjaculation et jouissance. L'homme connaîtrait une jouissance automatique extrême chaque fois qu'il éjacule. Cette soi disant jouissance automatique n'existe pas. L'homme éjaculant ressent un plaisir très variable et peut même avoir mal. Ces éléments patriarcaux et d'autres encore ruinent la vie des humains et leur interdisent le bonheur réel au nom d'un bonheur suprême en fait imaginaire. Bonheur suprême qu'on croit souvent avoir vu s'échapper et alors on peut même se suicider.

Basile, philosophe naïf, Paris le 31 mai 2017

lundi 29 mai 2017

773 L'art de se mésentendre

Combien de gens se plaignent de difficultés inouïes pour trouver la bonne personne pour traverser la vie avec ! Loin de remettre en question la forme de leur quête, ils accusent les autres, le mauvais sort, la vie « moderne », etc. Mais ils ne relèvent pas l'évidence : il y a un élément qui est présent dans toutes leurs déconvenues : eux-mêmes. Et si les difficultés provenaient de là ?

La prétention portée par eux-mêmes est de trouver quelqu'un avec qui « former un couple ». Alors, au lieu de vivre une relation avec quelqu'un, on la confronte avec un modèle à suivre. Et on croit forcer le destin à être favorable en se pliant à des règles.

Essentiellement on cherche à « construire », quel mot inadapté et prétentieux ! Comme si on construisait une relation comme on élève un mur ou on creuse un tout-à-l'égout ! On a rencontré quelqu'un et on définit ainsi un « couple » :

Les deux individus concernés déclarent leur union à tous les amis. Ils s'accouplent et rien qu'eux ensemble, pas avec quelqu'un d'autre. On est donc fidèle et jaloux. On habite ensemble. On fait tout ou plus ou moins tout ensemble. C'est un contrat à vie.

Déclarer son union à tous les amis, c'est facile. Une amie me disait un jour au téléphone : « tu sais, je sors avec untel. » Ça m'était parfaitement égal, mais pour elle c'était important de me le dire.

On s'accouple ensemble et rien qu'ensemble. C'est-à-dire qu'« on sort » ensemble, dans le jargon actuel en usage en France. On ritualise le coït.

On s'installe à la même adresse, comme si ça suffisait pour assurer ainsi la durée et la qualité des sentiments.

On fait tout plus ou moins ensemble, est un principe qui permet de se brouiller avec beaucoup d'amis auxquels on va chercher à imposer la présence de sa moitié.

C'est un contrat à vie, qui bien souvent ne dure pas.

Au lieu de prendre la vie comme elle vient, on cherche à la plier à des règles. Ça dure un temps et puis très fréquemment ça fini par casser.

Le concept de « couple » est à la fois vrai et faux et dangereux. Il est vrai, car il arrive que deux personnes s'entendent bien et partagent leur vie ensemble. Il est faux et dangereux à partir du moment où on imagine un modèle à suivre qui serait « la vie à deux », le « couple », etc.

Ce modèle est tellement fortement inculqué aux gens qu'il influe même quand il est absent. On rencontre quelqu'un. Mais il est visiblement impossible de former « un couple » avec. Alors on s'éloigne de cette personne sans chercher à la connaître.

Il faut parvenir à se déprogrammer. On a affaire à des humains, point. Peu importe les couples, pas couples, perspectives de couples ou absence de perspectives de couples. Il faut vivre, tout simplement, très simplement. Et laisser les chimères idéales dans le magasin des chimères idéales. Le couple n'existe pas. Il existe des gens, qui quelquefois s'entendent pour vivre à deux, mais ce ne sont pas des exemples à chercher à suivre mais des relations toutes originales. Chaque « couple » est original et différent. Et aucun ne saurait servir de « modèle » à d'autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 mai 2017

dimanche 28 mai 2017

772 Viol social et pots de colle patriarcaux

Le viol est un sujet qui préoccupe un très grand nombre de gens qui n'en parlent pratiquement jamais, en tous cas aux hommes dont je fais partie. Rien qu'utiliser le mot lui-même paraît difficile voire impossible, y compris à ceux ou celles qui en ont été victimes. Il est significatif de voir que l'actrice américaine Jane Fonda a attendu l'âge de soixante-dix-neuf ans pour évoquer brièvement, publiquement et pour la première fois le viol qu'elle a subi enfant. Une femme telle que Jane, qui a milité contre la guerre du Vietnam, n'a trouvé le courage de parler de son agression qu'arrivée dans sa quatre-vingtième année de vie... Elle a dit avoir eu honte de son agression. Se retrouve ici le mécanisme classique et effrayant qui fait des victimes du viol des coupables. A la base de cette culpabilité on retrouve la culture ou l'anti-culture patriarcale. Selon le patriarcat la femme appartient à l'homme et doit lui offrir fidélité et virginité. Si elle n'est pas « fidèle » à l'homme qui l'a choisi, si elle ne « préserve pas sa virginité » pour son « seigneur et maître », elle est fautive...

Le patriarcat qui déforme et dénature tout ce qu'il touche n'est pas un problème parmi les autres. C'est le grand problème dont découlent tous les autres grands problèmes. Je me suis mis ces temps derniers à parler du problème du patriarcat aux personnes que je rencontre. Les femmes m'approuvent toutes, mais je remarque qu'aucune femme ne m'en a parlé auparavant. Ce qui signifie que les femmes ont conscience du problème posé par l'existence du patriarcat mais ne pense pas utile d'en parler aux hommes. C'est de la résignation, il faut en sortir.

Il faut aussi pour cela cadrer les problèmes, bien les identifier avec précision. S'agissant du viol par exemple. On parle du viol pénétration sexuelle forcée, ce qui signifie sans le consentement de la personne violée, homme ou femme.

Mais il faut aussi définir une autre sorte de viol : le viol social. Il s'agit d'une apparence d'acte sexuel où on ne force personne. Mais où les individus impliqués se forcent sous la pression patriarcale à s'adonner à une apparence d'acte sexuel qui n'est en fait qu'une masturbation dans un orifice naturel. C'est un viol commis par la société sur des individus, qui à tort s'adonnent à cette gymnastique sexuelle. L'acte sexuel pour être bienvenu doit être amené par un désir authentique. C'est-à-dire une envie naturelle, claire et nette de pénétrer ou être pénétré, et pas par un laborieux raisonnement intellectuel. La plupart des prétendus actes sexuels sont en fait des masturbations dans un orifice naturel. La pratique de la masturbation dans un orifice naturel mène à terme à la rupture, avec le départ d'une des deux personnes concernées, écœurée par cette pratique.

Les tenants masculins du patriarcat s'enferment dans une tragique solitude morale. Ils ne sont pas à même d'établir des relations saines avec une femme et avec eux-mêmes. Et se sentent en permanence en concurrence avec tous les autres hommes.

Ce phénomène va donner naissance aux pots de colle patriarcaux. Des hommes se sentant dans un état d'isolement extrême deviendront de véritables pots de colle dès qu'ils rencontreront un homme qui leur apparaîtra bien intentionné. Ils voudront littéralement le contrôler, le traiter en objet à leur disposition. J'ai rencontré ce genre d'hommes. Je me passe aisément de leur désagréable compagnie.

Le patriarcat amène ainsi toutes sortes de troubles dans la relation entre les hommes, qui vont de l'opposition violente jusqu'à l'attachement abusif. Seul le recul du patriarcat permet de faire reculer toute cette violence morale. Quand le patriarcat recule, la violence recule. C'est ce qui est arrivé politiquement en Europe depuis 1945 : le recul du patriarcat a fait reculer la guerre entre pays européens. La même chose pourrait arriver dans d'autres zones géographiques qui souffrent de la guerre. Mais tant que le patriarcat continuera à sévir, les risques de conflits entre états subsisteront.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 mai 2018

samedi 27 mai 2017

770 La religion téasienne ou Téasianisme

Elle se nomme ainsi à partir des initiales de ses quatre composantes :

T pour le Tao, très ancienne philosophie chinoise qui dit que l'univers est formé d'un courant indéfinissable précisément nommé Tao ou Dao, et dont nous sommes un élément. Si nous occupons notre juste place, nous allons bien, sinon non.

É pour énergies : le mouvement de l'univers est le produit du mouvement de deux forces symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires, que les Chinois anciens ont appelés Yin et Yang. On les retrouve sous divers noms un peu partout : chaud et froid, clair et obscur, féminin et masculin, sec et humide, etc.

A pour Amour : aimer son prochain, tous les hommes sont frères, etc. Cet élément vient du christianisme. Il n'est pas toujours évident à mettre en application. Certains cherchent à nous décourager d'aller dans ce sens : médias qui se complaisent à parler des conduites odieuses, politiciens qui excitent à la haine, etc.

S pour sincérité : il est fondamental de rejeter au maximum le mensonge. J'ai adopté cette manière de faire quand j'avais quinze ans, suite à ce que m'a plu le propos de mon père qui m'a dit un jour : « pour les Tibétains, le mensonge est pire que le vol. »

Il existe quatre variétés de religion téasienne :

La première est paradisiaque et croit au Paradis. La seconde est néantiste et croit au néant, et donc qu'il n'y a rien au delà de notre vie. La troisième est transmigrationniste et croit à la réincarnation des âmes. La quatrième est neutre et n'a pas d'opinion arrêtée sur la question.

La religion téasienne est compatible avec d'autres religions, y compris la religion libre-penseuse qui croit en la non-existence de Dieu et en la non-existence de l'au-delà.

Elle a été imaginée par Basile, qui est adepte de la troisième variété.

On peut être catholique téasien, bouddhiste téasien, athée téasien, etc. On peut aussi être pur téasien.

Il n'existe ni lieu de culte, ni clergé, ni cérémonies, ni organisation téasiennes, car ils n'ont pas lieu d'être. Pour faire bien le bien existe-t-il le besoin d'un lieu ou d'une organisation spéciale ? C'est dans la vie que ça se passe et c'est à chacun de faire selon sa conscience et ses capacités.

Aimer, ne pas mentir dans la vie quotidienne, il n'est pas besoin de guides pour cette manière de faire. Il faut chercher à se gérer soi-même et faire bien le bien.

En chemin on rencontrera des aides, des alliés. Et aussi des obstacles tel le patriarcat, qui officiellement n'existe pas, et forme le principal obstacle à l'amour et le principal encouragement au mensonge, au mépris, à la violence, l'égoïsme, la manipulation et l'hypocrisie.

C'est à chacun de nous qu'il appartient d'apprendre par sa réflexion, son expérience et son observation des êtres et des choses où est le bien faire et le mal faire et comment éviter les erreurs et les égarements. Nous avons chacun de nous pour nous guider une conscience, une intelligence et une volonté que nous avons à mettre à contribution pour notre bien et celui de toute l'Humanité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 mai 2017

mercredi 24 mai 2017

769 Le patriarcat met en péril l'Humanité

Le mot philosophie signifie littéralement « ami de la sagesse ». Mais, à considérer bien des propos « philosophiques », la façon de limiter ou poser les questions, les raisonnements sous-jacents, je me demande si bien des fois il ne s'agit pas de philosophie, mais de philoanoesie. Ce dernier mot je l'ai concocté maladroitement sans doute, à partir du mot ανοησία (anoēsía) : bêtise, en grec. Il s'agirait des amis de la bêtise plutôt que des amis de la sagesse.

Notre culture est issue d'une société dominée depuis de nombreux millénaires par le patriarcat. Celui-ci nie son existence. Elle est camouflée derrière des interprétations de la réalité qui servent à empêcher une remise en question. On va par exemple invoquer le rôle « incontournable » de la « Nature ». Le prétendu plaisir suprême de l'éjaculation qui en réalité peut être tout, y compris décevante et même douloureuse.

L'art de présenter les choses permet aussi de falsifier la vision du réel. « Mariez-vous, vous aurez quelqu'un qui s'occupera de vous si vous êtes malade », susurre le patriarcat à l'oreille des hommes. Oubliant que l'inverse est possible : se retrouver en bonne santé à devoir s'occuper d'une conjointe malade. On parle aussi de « dysfonctionnement érectile » quand l'homme voudrait « faire l'amour » et ne bande pas. En revanche on ne parle jamais du problème posé par l'homme qui bande, n'a pas envie et se retrouve embarqué dans des gymnastiques d'alcôve mal venues.

Il est une question qui mériterait d'être posée à Aristote et qu'il n'a pas posé. Il a décrit le fléau très actuel encore aujourd'hui de la « chrématistique ». La manie d'accumuler de l'argent non pour jouir des plaisirs de la vie mais juste pour accumuler sans autre but qu'accumuler.

Aristote a fort justement dénoncé cette manie, mais n'a pas posé la question : pourquoi elle existe ? Qu'est-ce qui amène des hommes raisonnables et intelligents à la réalisation de cette accumulation nuisible et insensée ?

Il s'agit d'un substitut à la possession d'une chose qu'on ne peut pas posséder : l'autre. C'est ici que le patriarcat pointe le bout de son nez. L'homme imprégné d'idées patriarcales croit pouvoir « posséder » la femme. Or un être humain ne saurait posséder un autre être humain. C'est impossible.

Alors, en quelque sorte comme « lot de consolation » l'homme va chercher à posséder de l'argent. Le plus d'argent possible. Telle est l'origine de la chrématstique, qui amène une poignée d'individus à être « milliardaires » et une multitude d'êtres humains à avoir faim. Le très riche Henri Ford disait : « si riche que je sois, je ne peux pas manger plus de trois fois par jour. »

Aujourd'hui soixante-deux individus « possèdent » autant que trois milliards d'êtres humains. Cette concentration va en s’accélérant. Il y a à présent des milliardaires dans des pays pauvres et des dizaines de millions de pauvres dans les pays riches. Toutes les politiques dites « d'austérité » ou « de croissance » visent le même but absurde et odieux de favoriser l'amoncellement en main privée de gigantesques tas d'or inutiles et l'augmentation vertigineuse de la misère du plus grand nombre. Vous souhaitez connaître le visage du patriarcat accumulateur ? Il suffit de regarder la photo des plus grands chefs politiques ou économiques. Ils ne savent faire que ça : accumuler, car ils ne parviennent pas et ne pourront jamais parvenir à posséder l'autre. Ils détiennent le pouvoir mais n'ont pas la conscience. Ils emmènent le vaisseau du monde au naufrage, à moins qu'on ne change l'équipage, mais est-ce possible ? Le patriarcat menace l'existence-même de l'Humanité et doit être remis en question.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 mai 2017

mardi 23 mai 2017

768 Le mot interdit, seins et nudité, où débute la fin du patriarcat

Il existe en français un mot interdit : le mot « caresse ». Quand on veut toucher l'autre, il n'est pas question de le caresser, à moins que ce soit « sexuel ». On peut... le masser. Avec un alibi thérapeutique on peut « mettre les mains », sinon non. Et le but du massage ne sera pas « le plaisir », quelle horreur !! Mais, le confort, ou bien l'amélioration des résultats scolaires...

Avec la nudité c'est pareil. Bien des fois j'ai vu des articles dans des revues naturistes où on cherchait à justifier le fait de se mettre nu en public dans un centre naturiste. Alors que les seuls qui auraient à se justifier pour leur conduite étrange sont ceux qui portent des « vêtements de bains ». On devrait dédier des plages spéciales à ceux qui s'obstinent à rester habillés pour nager ou prendre le soleil.

Si c'est le fait d'être habillé en plein soleil qui paraît de prime abord justifié à beaucoup et aller de soi et non le fait d'être nu, c'est parce que le patriarcat domine la société. Son poids explique beaucoup de soucis bizarres et comportements incompréhensibles.

Le patriarcat a fait du « sexe » une sorte de marchandise, de « bien à consommer ». À lui est associé d'office la « nudité ». Le « sexe » est lui-même très sévèrement réglementé. Suivant les circonstances, il est soit interdit, soit obligatoire. Et lui est associé la femme, réduite au rang d'objet sexuel que l’homme aurait pour devoir de « consommer » sous certaines conditions.

L'autre jour, à la sortie d'un spectacle, le chanteur qui avait chanté à cette occasion fait mine de chahuter un groupe d'admirateurs et prend ce prétexte pour mettre les mains sur les seins d'une des femmes présentes. Puis élude les questions qu'elle lui pose en s'étonnant de sa grossièreté. Cette femme m'a confié ensuite : « aurais-je du le gifler ? Je n'ai pas osé. » En y réfléchissant je pense que la réponse juste à cette interrogation est oui. Une femme ou un homme n'a pas à être utilisé comme un objet. Une gifle aurait été légitime, quitte à troubler la « bonne ambiance » post concert.

Il importe de détruire le patriarcat d'abord à l'intérieur de nous, ce qui n'est pas évident vue la pression patriarcale régnante. Ici l'atmosphère chaleureuse d'une soirée festive qui aurait été gâchée par une bonne baffe bien méritée. Autre exemple de cette pression que me rapportait une amie : elle se promenait au bord de la mer et arrivée sur une plage naturiste elle a eu très envie d'ôter tous ses vêtements. Et ne l'a pas fait car elle était accompagnée par des amis qui restaient habillés, eux. Encore une fois la pression patriarcale qui ritualise le « sexe » et l'encadre avec une quantité d'obligations qui vont toutes dans le sens de la domination et la maltraitance de la femme par l'homme. Cette domination pouvant prendre les apparences fallacieuses d'une « protection ».

Le patriarcat qui officiellement n'existe pas a l'occasion de se manifester de multiples façons. Le seul fait de regarder les femmes comme des objets sexuels témoigne du patriarcat et de sa grossièreté. Mais s'il arrive qu'un homme grossier va déguiser son regard pour se faire passer pour respectueux alors qu'il ne l'est pas, l'inverse est également possible. J'en ai fait l'expérience. Durant tout ma vie adulte jusque tout dernièrement, je regardais la beauté des formes féminines rencontrées comme si je n'avais pas de considération pour les femmes. Ayant pris conscience de ce dérangement, j'ai entrepris de me rééduquer. Il m'a fallu à peine huit jours pour perdre sans regrets cette mauvaise habitude. Ce qui montre que si on veut on peut s'améliorer. Et mettre son apparence en conformité avec ce qu'on est. Se débarrasser de certaines choses apparemment petites, peut être comme défaire la maille d'un filet. Car cette action pourra entraîner la disparition de quantité d'autres éléments parasites de notre personnalité. Formant une pollution spirituelle introduite en nous par la culture patriarcale dominante qui piétine la femme, l'homme et la communauté humaine.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 mai 2017

lundi 22 mai 2017

767 Mail adressé à des universités américaines

Le 22 mai 2017, j'ai envoyé aux départements de français de quatre universités des États-Unis : université de Virginie, Columbia, Princeton et Yale, ce mail intitulé : Proposition pour l'amélioration de la vie dans votre université. Il y était joint l'Appel aux femmes en date du 21 avril 2017 et texte numéro 743 de ce blog, ainsi que des tracts et affiches pour le Carnaval de Paris 2018.

Bonjour,

J'ai l'honneur de vous écrire pour vous faire une suggestion portant sur l'amélioration de la vie dans votre université.

Comme malheureusement partout dans le monde les relations entre la communauté masculine et la communauté féminine sont régies par les règles antiques du patriarcat. Ces règles contredisent au principe de l'égalité entre les hommes et les femmes, et conduisent à des déséquilibres et des soucis divers. Il est, notamment chez vous aux États-Unis et chez moi en France, d'autant plus difficile d'y remédier que formellement le patriarcat n'existe pas et l'égalité règne. Cependant il apparaît nécessaire de chercher à donner une réponse globale au problème. J'ai proposé pour cela la création d'assemblées féminines. Les femmes d'un endroit donné élisent des représentantes qui s'organiseraient dans des modalités qui restent à définir en contre-pouvoir du pouvoir masculin. Non pour entrer en conflit avec les hommes, mais pour chercher ensemble avec eux à résoudre les problèmes posés par le patriarcat, qui cause des soucis à tous, d'abord aux femmes mais aussi aux hommes.

C'est pourquoi, soucieux du meilleur fonctionnement possible de votre université, je me permet de vous suggérer la création d'une Assemblée féminine de votre université. Ses participantes seraient à égalité quels que soient leur niveau de responsabilités dans votre établissement. Ses représentantes porteraient la voix des femmes auprès des diverses instances de votre université.

Une telle assemblée apporterait au moins trois grandes choses positives :

Elle contribuerait à une image très positive de votre université, votre ville, votre état et votre pays.

Elle améliorerait le fonctionnement de votre université en améliorant la qualité des relations entre ceux qui y travaillent ou y étudient.

Enfin, réunissant des femmes elle serait un cadre précieux pour rechercher des solutions aux problèmes posés par le patriarcat en général dans le monde.

La rencontre entre ces femmes ne pourra que profiter à tous. Par la suite, si l'idée est reprise ailleurs, une représentation des femmes de plusieurs universités pourrait naître, de la Ivy League par exemple, d'autres encore. Allant dans le sens de la représentation des femmes de toutes les universités des États-Unis et puis du monde entier. Ce qui représente un objectif culturel et humain tout à fait réalisable et sa réalisation constituera un événement aux conséquences historiques et remarquables. Je joins à ce mail l'Appel aux femmes que j'ai rédigé le 21 avril 2017 pour proposer la naissance d'Assemblées féminines. Proposition qui à ma connaissance n'a jamais été faite auparavant. Je joins à ce mail l'Appel aux femmes que j'ai rédigé le 21 avril 2017 pour proposer la naissance d'Assemblées féminines. Proposition qui à ma connaissance n'a jamais été faite auparavant. J'ajoute de la documentation sur les fêtes traditionnelles parisiennes que j'organise bénévolement.

Bien cordialement.

Basile Pachkoff

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, artiste peintre, philosophe, poète,
Historien du Carnaval de Paris et organisateur de sa renaissance depuis 1993.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 mai 2017

dimanche 21 mai 2017

766 Le patriarcat confisque la tendresse, ruine l’élégance et tue beaucoup d'humains

Le patriarcat nuit à la vie de tous, hommes et femmes, en confisquant et de ce fait interdisant la plupart du temps la tendresse entre humains. Le patriarcat prétend ramener à tous bouts de champs, dès le moindre contact physique, l'acte sexuel. Cet ultimatisme aberrant est contraire à toute réalité y compris « sexuelle ». Pourquoi les hommes ne peuvent pas la plupart du temps se faire des câlins ? Parce que c'est aussitôt considéré et vécu comme de l'homosexualité, de l'appel au coït gay. Résultat, quand un homme apprécie beaucoup un autre homme, il en est réduit à lui serrer très longuement la main en guise de seul témoignage possible d'affection. C'est en tous cas le phénomène que j'ai pu observer en France et à plusieurs reprises.

La tendresse homme-femme souffre aussi énormément du poids du patriarcat qui prétend que toutes sortes de gestes tendres sont forcément des préludes au coït. Le concept même de « préliminaires » nie que la simple tendresse puisse exister indépendamment de la recherche du coït. Cette façon de considérer et interpréter la tendresse l'empêche ou la perturbe le plus souvent.

L'interprétation réductive de certaines réactions physiques, comme l'érection masculine, la sécrétion des glandes de Cowper ou des glandes de Bartholin, ou la turgescence des mamelons féminins, renforce la difficulté à communiquer. Ces phénomènes dits « physiques » ne sont pas liés la plupart du temps au coït, contrairement à ce que croie quantité de gens. Ils surviennent pour d'autres raisons. Ne pas le comprendre entraîne des troubles dans les relations.

Le patriarcat réussit le plus souvent à confisquer littéralement et anéantir la caresse entre les humains. Ceux-ci en arrivent à devenir de véritables analphabètes tactiles, ne sachant ni donner ni recevoir des caresses y compris quand ils ont affaire à leurs amis les plus proches.

Le patriarcat va aussi ruiner l’élégance féminine. Craignant de se voir apostropher, aborder, maltraiter dans les lieux publics par des hommes imprégnés de patriarcat, un très grand nombre de femmes, surtout les jeunes et jolies, vont très souvent s'évertuer à s'habiller le moins fémininement possible. N'oseront pas mettre pour sortir de chez elles les tenues qui leur vont le mieux et les mettent le plus en valeur.

Le patriarcat tue un grand nombre de gens et pas seulement les femmes battues à mort par leurs conjoints ou assassinées après avoir été violées. Dévastant le continent des amours le patriarcat engendre des situations dites « amoureuses » décevantes et inextricables. Il conduit ainsi des dizaines de milliers d'hommes et femmes, dont un très grand nombre de jeunes, à s'ôter la vie. Le suicide est la principale cause de mortalité en France chez les jeunes. Prisonniers des fumées asphyxiantes des fantasmes patriarcaux quantité de jeunes se tuent. Mettre un terme au patriarcat, le détruire, est une œuvre de salut public. Pour sauver la vie de dizaines de milliers de jeunes hommes et jeunes femmes chaque année il faut en finir avec le patriarcat.

Ce dernier engendre également des conduites à risques et la tentation pour l'usage de drogues. Ce n'est pas un hasard si c'est souvent vers l'âge de treize ans que quantité de jeunes se mettent à fumer. Les malheurs sentimentaux ruinent la santé des jeunes. L'origine de la plupart des accidents graves sur la route est sexuelle : ce sont des conducteurs de sexe masculins qui sont responsables de ces accidents dans leur très grande majorité. Ils connaîtraient un monde plus tendre et aimant, débarrassé du patriarcat, ils seraient moins tentés de faire les cons sur la route. La violence en générale entre les humains, quelle qu'elle soit, est le fait de garçons plutôt que de filles, quel que soit le motif invoqué. Par delà les apparences, le motif de la plupart des violences entre humains, de leur intensité, c'est le patriarcat. En finir avec lui mettra un terme à la plupart des actes violents.

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 mai 2017

samedi 20 mai 2017

765 Une faiblesse du langage

Notre langue est régie par la logique formelle, qui prétend que nous avons le choix entre une chose ou son contraire. Ce choix n'est pas suffisant et j'en donnerai ici un exemple :

Selon l’Église catholique, à Lourdes la Vierge est apparue à plusieurs reprises à une bergère nommée Bernadette Soubirous. Ce qui est à l'origine de la naissance d'un très important pèlerinage de pèlerins venus du monde entier. En l'honneur de celui-ci a même été créé un prénom féminin en usage au Mexique : Lourdes, qui se prononce Lourdéss.

Si je m'en tiens aux possibilités données par notre langue, j'ai deux possibilités : ou bien je crois aux apparitions, ou bien je n'y crois pas et je mets en doute celles-ci. Or je ne suis d'aucune de ces deux opinions.

Je ne suis pas de la première qui avalise le miracle, mais n'ai aucune compétence ou prétention à le mettre en doute. Je ne suis pas animé par cette croyance. Je laisse à d'autres le fait de croire ou dénoncer la véracité des faits rapportés. Je ne suis pas hostile à ceux qui croient au miracle mais ne partage pas leurs convictions sans pour autant les mettre en doute. En effet, au nom de quoi pourrais-je prétendre que la Vierge n'existe pas ou qu'elle n'est pas apparue à la bergère ? Et je ne me sens pas non plus motivé pour affirmer que c'est vrai. Je n'étais pas là au moment où ces apparitions miraculeuses sont sensées s'être produites.

En résumé je dirai que « je ne suis pas animé par cette conviction ». Et mon attitude reste neutre et pacifique à l'égard de ceux ou celles qui croient ou mettent en doute qu'il s'est passé ce qui a été rapporté par la bergère.

Cette manière de considérer la question, je l'utilise aussi en politique. Quand quelqu'un me parle d'une personnalité politique que je ne connais pas du tout pour m'en dire le plus grand bien ou le plus grand mal, je l'écoute, tout simplement. Et lui dis que la chose qui importe c'est la sincérité.

Sincérité amenant à dire le plus grand bien ou le plus grand mal d'une personne que je ne connais pas.

Pour nombre d'autres propos, le plus sage est d'écouter sans prendre position. Quand quelqu'un est convaincu de quelque chose, respecter la sincérité des convictions sans forcément les partager. Sachant que le parcours de vie de quelqu'un peut l'amener à penser tout autrement que soi. J'ai eu l'occasion d'avoir des échanges avec des personnes d'opinions les plus étranges et exotiques. Ces échanges m'ont enrichi et appris sur le monde parfois plus que des échanges avec des personnes plutôt d'accord avec moi.

Les légendes sont parfois révélatrices de grandes vérités sur ceux qui y adhèrent ou s'y opposent.

Et des faits incroyables peuvent se révéler vrais. Il y a des siècles on envoyait aux savants parisiens des cailloux qu'on déclarait « tombés du ciel ». En s'esclaffant leurs destinataires mettaient ces cailloux aux ordures. C'est ainsi qu'une quantité d'authentiques météorites, cailloux tombés du ciel, ont finit aux ordures...

En 1988, un chercheur parisien, le docteur Jacques Benveniste, a démontré l'action de dilutions homéopathiques sur des globules blancs. Comme la réalité contredisait les dogmes scientifiques établis, il fut persécuté et traité de fumiste. Une vérité étonnante peut déranger et être mise en doute.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

764 Le patriarcat source de toutes nos misères

À écouter certains, notre vie serait coupée en deux : d'un côté la vie publique, de l'autre : la vie privée, intime, personnelle. L'une et l'autre bien séparées et se rejoignant en nous. Pourtant il est visible que le vécu de l'un conditionne plus ou moins le vécu de l'autre. Ainsi, celui ou celle qui perd son travail ou son logement dans la vie publique, perd souvent ensuite son compagnon ou sa compagne. Celui ou celle qui perd son compagnon ou sa compagne pourra inversement perdre suite à ça son travail et son logement. Tout paraît lié. En fait il n'y a rien de moins privé que la vie privée et la vie publique est souvent le reflet de l'état de la vie privée. De la vie privée on évite souvent de parler. Ou parfois au contraire on n’arrête pas d'en parler, surtout quand il s'agit de celle des autres.

Ce qui fait le lien entre la vie publique et la vie privée c'est l'éducation, le conditionnement reçu et singulièrement le patriarcat dont l’existence est souvent ignorée voire niée. À entendre certains, à partir du moment où il existe des femmes gendarmes, militaires, sapeurs-pompiers, ministres, cheffes d'états, etc. ce serait le signe que l'égalité est acquise. Que les hommes ne dominent pas et ne maltraitent pas les femmes. Pas tous les hommes ni toutes les femmes, heureusement, mais un très grand nombre d'hommes continuent à dominer et maltraiter et un très grand nombre de femmes continuent à être maltraitées et dominées. C'est comme une espèce de guerre. Mais en même temps ce n'en est pas tout à fait une. Car l'homme a besoin de la femme et la femme a besoin de l'homme et donc il ne saurait y avoir de vainqueurs et vaincus. Il y a ou bien deux perdants, ce qui est le cas aujourd'hui, ou deux gagnants, ce qui sera le cas demain. À condition bien sûr que nous y mettions du nôtre. Rien ne sera obtenu sans efforts.

Ce qui déstabilise hommes et femmes est un conditionnement venu du fond des âges, qui prétend donner un rôle de dominateur sexuel à l'homme, et de dominée sexuelle à la femme. Or la sexualité n'a pas pour objet et but de conférer une quelconque supériorité à l'un et infériorité à l'autre. Et puis qu'est-ce que la sexualité ?

Mise à part sa fonction reproductive éventuelle, c'est une chose secondaire car subordonnée à des phénomènes affectifs infiniment plus importants. Quand je vois définir certaines personnes comme homosexuelles ou bisexuelles, j'ai envie de poser une question : « et là-bas, lui ou elle, le définissez-vous, la définissez-vous comme hétérosexuel ? » Ce n'est généralement pas le cas.

À écouter certains qui se voudraient protecteurs des minorités sexuelles, leur particularismes affichés ou non leur fondrait dessus un jour comme la foudre. Les voilà homo à vie ou bi à vie ou hétéro à vie. Et pourquoi donc ? Parce que le patriarcat prétend faire de la sexualité une institution rigide qui obligerait à s'adonner à certaines pratiques impératives. Si j'apprécie la vue des seins d'une jeune femme je suis donc, selon le patriarcat si je suis un homme, hétéro. Et j'ai envie de lui enfoncer mon pénis dans son vagin. Et pourquoi donc ? Non, simplement j’admire ses seins. Et quoi de plus ? Rien, sauf si je suis intoxiqué par le patriarcat qui prétend m'ordonner la recherche du coït. C'est en suivant le schéma patriarcal que quantité d'hommes ou de femmes détruisent des possibles amitiés. Si on est réaliste, sensible, respectueux et conscient, il faut simplement s'écouter. Tâche ô combien difficile quand on a été programmé, abusé pour se conformer au patriarcat.

Beaucoup vont s'imaginer qu'une simple excitation au niveau génital suffit pour exprimer le désir de « faire l'amour ». Il n'en est rien. J'ai mis des années pour le comprendre. Une érection ou son équivalent féminin peut surgir pour de multiples motifs, Et le plus souvent sans qu'il existe un désir précis de faire l'acte sexuel. Et chercher à pratiquer celui-ci sans désir réel est une des plus grandes et dévastatrices erreurs qui soient. Quand on n'a pas un vrai et authentique désir il ne faut rien faire, sous peine de détruire de belles amitiés et ne plus comprendre la réalité de l'amour.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

763 La fin des bases militaires, économiques et politiques du patriarcat

Le credo du patriarcat c'est la baise en permanence. Pas l'amour, la tendresse, le dormir ensemble, la complicité entre les êtres humains, non, la baise pure et dure. L'homme se masturbe dans le vagin de la femme, le plus souvent possible. Et en conséquence lui fait un maximum d'enfants. Cette façon barbare de procéder a eu durant des millénaires des bases militaires, économiques et politiques qui s'éclipsent à présent. Ce qui annonce la chute et la fin de la société inégalitaire où l'homme domine et maltraite la femme. Et l’avènement d'un monde nouveau, humain, respectueux, égalitaire, amoureux.

Depuis des millénaires la guerre a été une grande activité humaine. On retrouve la trace de conflits à des époques dont nous ne savons pas grand chose. Des restes d'individus massacrés, des traces de blessures de guerre sur des débris humains nous rappellent des conflits oubliés. Or, depuis les temps les plus anciens existait un élément fondamental qu'un militaire résuma un jour ainsi : « l'infanterie est la reine des batailles ». Ce qui signifie qu'à terme le vainqueur de toutes les guerres était forcément celui qui pouvait aligner le plus grand nombre de soldats. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. Le soldat est devenu un technicien hautement qualifié. Les systèmes d'armes sont des bijoux de technologie, et la force physique humaine s'incline devant l'efficacité des missiles et autres objets de destruction. On n'a de moins en moins besoin de l'homme pour faire la guerre et la gagner et de plus en plus besoin des ordinateurs. Le patriarcat fournissait des bébés à gogo. L'armée en avait besoin. Elle n'en a plus autant besoin. Fini le besoin du patriarcat pour fournir aux états des militaires à profusion et assurer leur invincibilité.

La richesse économique dépendait depuis la nuit des temps de l'importance de la population mise à contribution pour travailler. De nos jours la technologie a fait faire des pas de géant à la productivité. Là où il fallait soixante bonshommes pour faire une tâche, aujourd'hui un seul aux commandes d'une machine suffit. Résultat, le monde croule sous le poids du chômage qui est l'expression d'une prospérité économique mal gérée. Au lieu de réduire le temps de travail, on augmente celui de ceux qui travaillent et on jette dans la misère le reste. Il faudra bien en venir un jour par réorganiser tout ça. Mais de toutes façons déjà le patriarcat a perdu sa raison d'être économique. On n'a plus besoin d'un maximum de gens pour assurer le maximum de production. Les machines remplacent les humains. On peut envisager le monde autrement qu'en augmentant toujours plus la population humaine et la misère et la destruction de l'environnement qui vont avec. La croissance illimitée de la population a perdu son sens économique.

Les politiques qui règnent sur l'Humanité depuis des milliers d'années souhaitant être le plus puissant possible ont depuis toujours ou presque voulu que leurs sujets soient les plus nombreux possible. D'où leur attachement au patriarcat fournisseur du maximum de gosses. Quand les Jésuites organisaient il y a des siècles des missions au Paraguay, les Indiens vivant dans ces missions étaient invités chaque nuit, par des roulements de tambours, à s'accoupler. Partout les responsables politiques ont souhaité que le patriarcat leur assure la plus grande puissance « démographique ». Aujourd'hui existe une tendance concurrente : plutôt que d'avoir l'état le plus peuplé, parvenir à l'union d'états. Ce qui conduit à des traités entre états et des tentatives de fédérer ceux-ci. Là encore le patriarcat tend à perdre un motif d'être encouragé. Cette fois-ci par les politiques.

La perte par le patriarcat des motifs militaires, économiques et politiques encourage la tendance à sa remise en question. Ce n'est pas un hasard si à présent cette remise en question s'affirme de plus en plus. Avec également des phénomènes contradictoires témoignant de la résistance classique de forces conservatrices. Il apparaît enfin possible de détruire le patriarcat et assurer la venue d'un monde nouveau, amoureux des hommes, des femmes, des enfants et de l'harmonie entre eux.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

762 Le patriarcat contre l'amour et la sensualité

Quand deux êtres humains en âge de procréer se retrouvent à se faire en tête-à-tête des câlins très « chauds », ils croient être deux. En fait, ils sont le plus souvent trois. Le troisième partenaire présent c'est le patriarcat, qui va saboter et fiche en l'air la belle relation potentiellement possible.

La première femme qui dans ma vie a suscité des émois liés à la génitalité a été ma sœur. Dans le vase clos de ma famille il était difficile qu'il en soit autrement. Je n'allais pas à l'école, ne savais même pas ce que pouvait être l'amitié. Mes parents s'étaient brouillés avec leurs familles respectives et n'avaient autant dire pas d'amis. Je grandissais à l'écart du monde. Et dans le cocon familial la seule jeune fille proche était ma sœur, de trois ans et demi plus âgée que moi. Quand vint l'été 1969, nous partîmes en vacances en famille à la Tour d'Aygues en Provence. La première nuit, mes parents, en parfait inconscience et irresponsabilité, décidèrent qu'un grand lit pourrait très bien être partagé par ma sœur et moi. Elle avait vingt-deux ans et moi dix-huit.

Le soir vint. J'en étais tout excité. On nous laissa tous les deux seuls dans une des pièces de la location de vacances. J'allais en premier au lit. Je réalisais à cet instant que si ma sœur m'avait laissé à certains moments explorer très relativement sa personne et son lit quand elle dormait, en fait elle faisait semblant. Je n'avais donc pas à craindre de « la réveiller ». Il faisait chaud, c'était l'été en Provence. J'avais juste sur moi mon slip. Je l'ôtais puis effrayé le remis. Ce qui m'avais effrayé était la crainte en allant trop loin de me retrouver avec une sœur enceinte de mes œuvres... De cela il n'était pas question. Inutile de dire que la contraception et ma famille étaient aussi étrangères l'une à l'autre que la planète Mars l'est de la Terre.

Si je n'allais donc pas m'approcher de tout mon corps de ma sœur, restait possible d'en approcher mes mains. Une fois ma sœur allongée pas loin de moi et la lumière éteinte, les volets clos, dans l'obscurité, les opérations pouvaient commencer. J'ai cherché sous les draps et la couverture en direction de la jeune fille qui faisait semblant de dormir à mon côté. Et suis abouti direct de ma main droite sur son ventre nu. J'ai posé doucement ma main dessus. En ai ressenti un plaisir incroyable. Ce plaisir était inhabituel et nouveau. Il a suscité l'instant d'après en moi une intense et inexplicable frayeur spontanée. Qui a fait que j'ai retiré promptement ma main.

C'est là que le troisième partenaire, le patriarcat, est entré en action. Qu'allais-je faire ? J'avais renoncé à ce qui me faisait plaisir. Je prenais une direction absurde, si je voulais continuer. Et c'est là que le patriarcat m'a conseillé. Que pouvais-je faire ? Je me suis souvenu du catalogue d'une exposition pornographique danoise que mon frère aîné avait ramené au domicile familiale. J'avais feuilleté cet ouvrage illustré. J'y avais remarqué un dessin ou une gravure en noir et blanc figurant une grande main nue masculine velue et laide vue par dessus, en train de pénétrer avec son index le vagin velu d'une femme. J'allais faire pareil. C'est ce que j'ai entrepris de réaliser et que j'ai fait ensuite, sans plaisir particulier. Le patriarcat m'avait conduit à « faire comme tout le monde », ou plus exactement comme tous ceux qui s'égarent à le suivre. Faire du sexe le but et le centre de tout, quitte à imiter des comportements artificiels. Le seul comportement authentique aurait consisté à suivre mon plaisir en laissant ma main sur le ventre de ma sœur. Je ne l'ai pas fait.

Le lendemain, j'ai été effrayé par la perspective d'une pente qui risquait de m'amener à mettre enceinte ma sœur. Ce qui fait que j'ai, à son grand étonnement, exigé de dormir loin d'elle, sans donner d'explication de ma motivation. Et me suis retrouvé dès la nuit suivante à dormir seul sur un étroit lit de camp de camping prêté par un ami de la famille. Par la suite, pour les mêmes motifs d'éviter de nous retrouver dans une très délicate situation, j'ai toujours refusé d'emmener ma sœur en vacances en camping avec moi. J'ai préféré partir seul, quitte finalement à m'ennuyer un peu.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

jeudi 18 mai 2017

761 Comment le patriarcat ruine nos vies

Le patriarcat prétend résumer la femme à un orifice naturel à boucher ou refuser de boucher par l'organe sexuel masculin et à une travailleuse gratuite ou au mieux sous-payée. Pour obtenir ce résultat, le patriarcat encourage les hommes à mentir aux femmes. Si un homme ne suit pas ce chemin il est traité d'homosexuel et traditionnellement risque le pire.

Le patriarcat mérite d'être dénoncé, traqué et détruit. Il ruine la beauté de l'Humanité, empêche l'amour et rend malheureux l'ensemble des humains à part une minorité. Il rend malheureux y compris les machos les plus affirmés et certaines femmes qui hélas les encouragent. Ces hommes et ces femmes malheureusement rendent malheureuses beaucoup de personnes qui ne leur ont rien demandé, dont d'innombrables femmes.

Aujourd'hui après-midi j'ai eu une intéressante conversation avec une femme qui a souffert toute sa jeunesse du patriarcat harceleur. Elle est blonde aux yeux bleus et vivait alors à Marseille. À présent qu'elle a cinquante ans et vit à Paris, elle me dit apprécier la tranquillité. Il n'est pas normal que la beauté et la jeunesse soient des fardeaux à porter par la faute d'un troupeau d'imbéciles de sexe masculin. Il faut trouver des solutions pour liquider le problème du patriarcat. Ce n'est pas parce qu'il est ancien qu'il ne peut pas être résolu. La peste et le choléra sont des fléaux très anciens auxquels existent des remèdes modernes. Alors, pourquoi ne pourrions-nous pas trouver de remèdes à la peste machiste et au choléra phallocratique ? Et déjà nous pouvons radicalement nous en débarrasser ou tout au moins les identifier et tenir à distance au niveau de nos relations.

Le patriarcat dévaste les relations humaines. Je prendrai ici deux exemples vécus. Un jour je me retrouve en tête-à-tête avec une jeune fille amie assise à côté de moi. Sans me dire un mot en ce sens elle manifeste le désir aigu que je lui caresse les seins. Elle se tortille bizarrement afin de mettre ses seins au contact de mes bras ou mes mains. Sur le coup, je ne donne aucune suite à ce désir affirmé. Je fais comme si je ne remarquais rien. Pourquoi ? Parce que le patriarcat me dictait qu'à moins d'avoir une relation sexuelle impliquant le coït, on ne caresse pas les seins d'une jeune fille. Or ce schéma est faux. Tout simplement cette jeune fille souhaitait que je lui caresse les seins et c'est tout. Pourquoi je n'ai pas exaucé ce désir ? Parce que le patriarcat me susurrait à l'oreille : « le cul sinon rien ! » Alors que le cul n'était tout simplement pas à l'ordre du jour.

Une autre fois, un matin, une jeune fille en vacances dormait dans un lit voisin du mien. C'était la fin de son séjour et une heure après nous devions partir à la gare. Cette jeune fille faisant mine de dormir me découvre ses cuisses, le bas de son ventre et comme elle avait tiré de côté son slip, me laisse admirer son « origine du monde ». Assez soufflé par cette attitude, je m'interroge et ne fais rien. Pourquoi ? Parce qu'imprégné par la culture ou plutôt l’anti-culture patriarcale, j'ai en tête son credo : « le cul sinon rien ». Et comme je n'ai pas envie de « faire l'amour », j'en déduis qu'il est légitime pour moi de ne rien faire. En fait quand j'analyse à présent cette histoire, je me dis que cette jeune fille ne sollicitait nullement un accouplement, mais juste par exemple un aimable doigtage. Pour jouir et rien de plus. Et quand bien-même, si après celui-ci elle avait demandé un accouplement, quel problème ça représentait de dire simplement non ? Le patriarcat ignore les nuances et la variété des comportements humains. Il peut aussi ruiner les plus belles amitiés. Étant ami très proche d'une jeune femme j'ai fait et elle aussi une amère expérience. À une grande amitié nous avons cru judicieux et bien venu d'ajouter « le sexe ». Résultat, au bout de plusieurs années cette prétention stupide et mal venue a anéanti notre amitié pour longtemps. La faute en revenait au patriarcat qui prétend qu'un homme et une femme qui s'entendent très bien doivent forcément coucher ensemble. Ce qui est radicalement faux. On peut très bien aimer sans baiser tout comme on peut baiser sans aimer. L'unique chose qui compte pour être heureux c'est aimer et être aimé.

Basile, philosophe naïf, Paris le 18 mai 2018

760 Hypothèse sur l'origine du patriarcat

L'origine du patriarcat est très ancienne et remonte à la période du début de la civilisation humaine. Quand les humains quittent l'état sauvage originel, où seul les régit l'instinct et où ils commencent à développer des industries.

Appartenant à une espèce animale de grande taille et pourvue de mâchoires mordeuses développées, vivant en groupes, les humains ignorent les prédateurs. Un grand carnivore leur préférera comme pitance une antilope ou un lapin, plutôt que prendre le risque de voir sa proie humaine défendue par une troupe mordeuse. A la rigueur, un petit humain isolé fera l'affaire pour satisfaire l'appétit d'un grand fauve. Mais les petits humains courent très vite, ce qui leur permet, en cas d'éloignement, de rejoindre rapidement le groupe protecteur des adultes.

Si les humains commencent néanmoins à produire des industries, ce n'est pas pour satisfaire des besoins, excepté celui de jouer. Le jeu est l'origine de notre civilisation.

En développant industries et langages, les humains font et généralisent des découvertes. Une d'elle, par exemple, c'est l'escalier, une autre la route, etc.

Cependant six découvertes au moins vont bouleverser leur vision du monde.

Les humains vont finir par découvrir un jour qu'eux tous sont appelés inévitablement à passer de l'état apparemment « vivant » à l'état apparemment « pas ou plus vivant ». Cette découverte bouleversante va amener la naissance de croyances et de religions. Et stimulera quantité de recherches comme la recherche médicale, chirurgicale, pharmaceutique.

Une autre découverte bouleversante que les humains feront un jour est celle du lien entre la grossesse suivie de la reproduction et l'acte sexuel.

Une troisième découverte qui aura d'abondantes conséquences est qu'une femme peut devenir enceinte de tout homme en état de procréer, qu'elle ait ou non des liens affectifs avec lui.

Enfin, découvertes datables par les vestiges laissés, les humains inventèrent l'agriculture, l'élevage et l'exploitation minière. Ce qui va conduire à la production de richesses liées à la possession d'un territoire pour faire pousser les futures récoltes ou nourrir les bêtes élevées ou récolter le minerai.

Se posera alors la question de la transmission intergénérationnelle des richesses. Une organisation complexe des liens dits familiaux est étroitement liée à l'invention de l'héritage.

Pour qu'un bien passe légitimement d'un propriétaire à son descendant, celui-ci doit être bien son descendant. Pour en être sûr, l'homme va traiter la femme en objet reproducteur à contrôler, surveiller, tuer s'il ne marche pas droit.

Ce sera la naissance du patriarcat. Il est un enfant de l'héritage. Et tous les tabous, interdits, règlements, rêves, illusions ou obligations sexuelles sont des sous-produits du patriarcat.

Une amie me reprochait dans un texte dénonçant le patriarcat de ne pas parler de la lesbophobie, entre autres. Mais l'homophobie comme la lesbophobie et toutes les intolérances à caractère plus ou moins « sexuel » sont des sous-produits du patriatrcat.

On retrouve le patriarcat à l'insu des concernés en filigrane dans les motifs de la séduction dite « amoureuse ». Comme de l'hostilité sexuelle qui est son opposé.

Au début des années 1970 je commence à être amoureux d'une belle brune. Puis elle se fait draguer par un beau moniteur de voile. Peu après ils se séparent. Françoise, c'est son prénom, vient me voir un jour et me dit : « tu sais, je ne suis plus avec Vincent » appuyant son propos avec un clin d’œil. Mieux, elle me fera du pied. Et moi je n'en voudrais pas. Pourquoi ? Parce qu'imprégné de patriarcat je ne supportais pas l'idée qu'elle ai couché avec un autre ! Chose que j'ai analysé seulement des décennies après.

Deux voisines, l'une devient une amie, l'autre pas. La première est en couple affirmé. Je n'ai pas de soucis pour sympathiser avec elle. La deuxième est beaucoup plus jeune. Je ne me lie pas avec elle, au motif que je ne veux pas la déranger, l'empêcher de « vivre sa vie ». En fait je ne développe pas une relation avec elle parce qu'elle est trop jeune pour faire une épouse ! Ce comportement stupide est typiquement patriarcal et va m'empêcher d'établir une relation avec une voisine plutôt sympathique. Alors que je suis le premier à prôner les relations de bon voisinage entre voisins !

Une femme me plaît beaucoup et je lui plais. Mais elle est en couple. Je commence à m'énerver après cette relation, alors qu'il n'y a rien entre la femme concernée et moi. Sinon de la sympathie. Mais, influencé par le patriarcat je ne vois comme relation possible que le « mariage ». Cette vision ultimatiste et réductrice de la relation possible va me poursuivre. Je finirais en vitesse une belle aquarelle à offrir à la femme. Puis l'oublierais complètement. Et vais même cesser de peindre plusieurs mois. Le patriarcat m'a ici incliné à vouloir « séduire » quelqu'un. Ce qui a pris la forme substitutive de l'aquarelle. Ensuite, devant la réalité le stratagème s'est évaporé et j'ai oublié mon œuvre ! Des semaines plus tard je suis retombé dessus par hasard. Elle avait été totalement effacée de ma mémoire !

Le patriarcat n'en fini pas de jouer sa petite musique parasite. Une jolie femme qui me plaît me prévient qu'elle est en couple et que je ne dois pas me faire des idées sur elle. J’acquiesce et continue à la connaître et fréquenter sans manquer de la complimenter. Elle en prend ombrage et s'éloigne. Parce que le patriarcat l'a habitué à assimiler les compliments à de la drague. J'ai beau lui dire clairement qu'il n'en est rien, elle n'en tient pas trop compte. Le patriarcat exerce une sorte d'hégémonie sociétale. Même si je ne suit pas ses directives je suis considéré comme les suivant. C'est en tous cas ce qui se passe ici.

Toute la mythologie amoureuse et sexuelle de la société humaine est l'expression de l'organisation de la transmission par héritage, camouflée et déguisée avec des oripeaux fabuleux. La femme faisant partie des biens que l'homme acquiert. Elle n'est qu'un objet reproducteur. Objet qui n'a pas à élever la voix ou exprimer une opinion. Et s'il se « laisse violer » il est coupable de ne pas s'être sauvegardé !!! Le travail de la femme n'est pas ou imparfaitement reconnu... Mais est-ce qu'un objet est sensé travailler ? Être payé ? Paye-ton les chevaux d'attelage ou les bœufs de labour ? Non, une caresse et le picotin suffisent. La femme n'est pas mieux traitée. Elle s’occupe des enfants en commençant par les porter et mettre au monde. Son travail n'est ni reconnu ni rémunéré.

Le tabou de l'inceste n'est pas d'origine sexuel, ou destiné à protéger la qualité des enfants des problèmes liés à la consanguinité. Il existe pour protéger le fonctionnement des filiations donnant droit à la transmission des biens par héritage. Cette raison est même avouée par le droit français qui interdit la reconnaissance paternelle des enfants nés de couples consanguins : frère, sœur, père, fille, mère, fils. Le droit italien de son côté n'interdit pas les couples incestueux à condition qu'on ne leur fasse aucune publicité. La qualité d'objet reproducteur auquel le patriarcat réduit la femme, explique quantité d'interdits ou d'obligations sexuels. A chaque fois l'héritage, sa transmission, explique l'origine des règles établies. Si l'héritage disparaît, quantité d'obligations ou interdits sexuels disparaîtront.

Basile, philosophe naïf, Paris le 18 mai 2017

mardi 16 mai 2017

759 Politico-économie et religion matérialiste scientiste

Une religion n'est pas nécessairement liée à des croyances classées comme « métaphysiques » ou « théistes ». Elle a pour base et pour moteur des idées dominantes plus ou moins irrationnelles. La religion aujourd'hui dominante dans la société, tout au moins au niveau de ses dirigeants politico-économiques, est la religion matérialiste scientiste dont l'alpha et l'oméga est la chrématistique. Cette dernière existait déjà il y a 2300 ans, époque où le savant Aristote l'a décrite. C'est la manie d'accumuler pour accumuler et sans autre but que l'accumulation. Elle a pris à présent une importance colossale. Il y a peu de temps a été annoncé que 62 individus de par le monde « possédaient » autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité. Soit 3 milliards d'êtres humains dont beaucoup souffrent de la faim cependant qu'on jette des quantités astronomiques de nourriture.

Comme beaucoup de religions, la religion matérialiste scientiste possède un clergé très généreusement rémunéré et jouissant de très grands privilèges matériels : avions privés, résidences somptueuses et nombreuses, cuisiniers privés, nombreuses voitures, troupeaux de courtisans et armées de gardes du corps. Ce clergé est formé de groupes différents qui s'accordent ensemble sur l'essentiel : accumuler le plus d'argent possible en main privée. Cette démarche irrationnelle conduit à la constitution de tas d'or gigantesques qui ne servent à rien, mais privent en contrepartie un très grand nombre d'humains de l'essentiel pour vivre.

La société humaine au niveau officiel brille par son absence de buts intéressants. Il s'agit toujours d'accumuler, pourquoi faire ? Pour satisfaire le but irrationnel du matérialisme scientiste : tout est matière et de cette matière je ferai le plus gros tas possible avant de crever et devenir poussière. La religion matérialiste scientiste nie l'amour, la bonté, la générosité, l'espérance et l'Humanité en général. Tout par et pour le fric et d'abord le fric. Quand quelqu'un amasse « il crée des richesses ». En fait il ne crée rien du tout, il s'inscrit dans la concurrence générale entre amasseurs de tas d'or.

Cette religion matérialiste scientiste, comme d'autres religions, possède ses côtés bizarres et ses mythes annexes. Ainsi, par exemple, le nucléaire. Créer des armes dévastatrices est sensé empêcher la guerre... bonjour l'optimisme ! Comme si l'être humain était logique et rationnel. Fabriquer de l'électricité avec des centrales nucléaires hyper-dangereuses est un objectif sacré. Pour une partie du clergé matérialiste scientiste il est exclu de toucher aux centrales nucléaires. Les fermer et remplacer par des moyens de production d'électricité écologique relève du sacrilège. Ne touchez pas aux centrales, elles sont sacrées...

La religion matérialiste scientiste est désespérante, pauvre et vide. Elle ne promet et n'assure aucun avenir radieux ou au-delà merveilleux. Elle est d'une atterrante tristesse. Pour elle, rien ne doit bouger, changer en plus beau, y compris quand on va droit dans le mur. Il faut produire toujours le plus possible et faire croître tout quitte à anéantir la Nature dont nous dépendons.

Quand on s'est avisé de parler du changement climatique au nouveau grand dignitaire matérialiste scientiste portant le titre de « président des États-Unis », il a simplement nié le phénomène.

Les dignitaires de l'église dominante ne font pas feinte de croire à leurs dogmes. Ils en sont sincèrement convaincus. C'est le propre de ces personnes. Et comme la plupart des clergés, celui-ci prône le plus grand conservatisme dans tous les domaines de la vie humaine : morale, famille, travail, etc. Alors qu'il est urgent de réduire le temps de travail suite à l'augmentation incroyable de la productivité, les dignitaires matérialistes scientistes ne veulent pour rien au monde y parvenir. Pourquoi ? Parce que ça changerait les habitudes et il ne faut surtout rien changer. C'est irrationnel, mais c'est comme ça. La principale caractéristique d'une religion est l'irrationalité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 mai 2017

lundi 15 mai 2017

758 Le regard biftecard

Regarder les femmes comme des biftecks à consommer est le propre de très nombreux hommes. On peut en faire partie sans en avoir conscience. Ce fut mon cas durant cinquante-trois années.

Je m'imaginais que je contemplais la beauté féminine et que ce plaisir était bienvenu, innocent et gratuit. Mais je pouvais me dire tout ce que je voulais. Que mes intentions étaient pures et respectables, qu'est-ce que les femmes voyaient ? Un garçon puis un homme au regard biftecard... qui les réduit au rôle de biftecks. Car les apparences sont là et bien là et je ne le réalisais pas.

Je prends un exemple dont je me souviens très bien et qui date de plus de vingt-cinq ans... Je sors un jour de mon travail pour aller prendre le métro et rentrer chez moi. A l'instant où je sors sur le trottoir parisien, une femme me dépasse, marchant dans la direction qui je vais prendre. Elle a un cul ample et magnifique, d'une perfection sculpturale exceptionnelle, moulée dans un pantalon de toile fine qui ne laisse rien ignorer de cette merveille naturelle. Elle marche sans se retourner, d'un pas rapide. Je vais dans la même direction qu'elle. Donc, je ne suis pas en train de chercher à la suivre. C'est ma direction. Elle ne se retourne pas. Donc je peux contempler son cul et profiter de cette merveille sans la déranger. C'est ce que j'ai fait. Et j'ai eu, je le réalise à présent, parfaitement tort d'agir ainsi. Parce que j'ai ainsi participé de la brutalité morale du patriarcat régnant, et comment ? Très simplement : depuis la sortie de mon travail jusqu'au métro où j'ai cessé de marcher derrière cette femme au magnifique derrière, qu'est-ce que les autres femmes ou hommes que nous avons croisés et auxquels je n'ai accordé aucune attention ont vu ? Un homme qui suit une jolie femme à peu de distance et garde le regard collé sur son cul. La brutalité de la patriarcalité étalée au grand jour et sans gêne aucune de ma part. Qui le faisait en toute inconscience.

Il y a peu d'années en vacances je marchais le long d'une route avec deux jeunes filles. Nous allions à la queue leu leu, une jeune fille devant moi et l'autre derrière moi. Je ne regardais pas le cul de la jeune fille devant moi, mais laissais mon regard se perdre devant moi sans attacher d'importance aux formes du postérieur qui me précédait. Et voilà que la jeune fille derrière moi, à haute et intelligible voix, me reproche de fixer le cul de sa sœur ! J'ai été confus pour lui répondre, car en fait je regardais devant moi comme je viens de l'expliquer... et faisais sans le chercher la démonstration du plus parfait regard biftecard. Car mon regard restait posé sur le cul devant moi sans y penser plus que comme une partie du paysage général ambiant. Si en agissant de la sorte je me suis attiré les reproches de la brave jeune fille féministe et au franc parler qui me suivait, qu'en est-il dans d'autres situations où j'ai cru simplement admirer la beauté d'inconnues ?

J'ai dû plus d'une fois me faire une réputation biftecarde rien qu'en regardant les filles autour de moi. Je viens juste de le réaliser depuis peu d'heures. Et j'ai décidé de me rééduquer dans ma façon de regarder les filles. Je vais m'inspirer de leur manière discrète de regarder les hommes. Il me faut renoncer à des manières caricaturales de regarder que j'affectais sans m'en rendre compte.

Par exemple, quand je croise une jolie femme dans un lieu public éviter de regarder son corsage mais au mieux regarder son visage. Sinon je suis de facto un homme au regard biftecard. Et je n'aime pas les biftecards.

Tout à l'heure dans un bus à l'arrêt je voyais une très jolie jeune fille en minijupe sur le trottoir proche. Elle ne me voyait pas. D'ordinaire jusqu'à présent dans une telle situation je l'aurais dévoré des yeux. Là, j'ai évité, par égard pour les autres voyageurs qui me voyaient très bien eux dans le bus, et en particulier les dames. Je n'ai pas envie de participer au patriarcat qui nie les femmes notamment avec la démarche biftecarde dont témoigne le regard biftecard.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 mai 2017

757 Le premier matin du monde

Le virus du patriarcat fait penser à un virus informatique. Caché, il se faufile, pourri et perverti des programmes sains. J'en ai fait l'expérience. L'essence-même du patriarcat c'est de nier toute vie individuelle, toute indépendance aux femmes. Elles sont sensées n'exister que par et pour les hommes. Traditionnellement, une fois mariée, casée ou maquée, la femme « appartient » à l'homme. C'est « la copine à untel » ou « l'ex de untel » ou « la veuve » de untel. Elle perd jusqu'à son nom et son prénom. La femme de Louis Dupont c'est Madame Louis Dupont... En tous cas cette pratique sémantique prospérait il y a encore juste quelques décennies chez nous, en France.

Sans en avoir conscience, j'ai suivi le troupeau. Une femme jeune et jolie et sympathique, ou bien elle est avec quelqu'un et on n'envisage rien avec. Ou bien elle est « seule » et, comme je suis seul, voilà que j'envisage tout de suite, sans me préoccuper de ce qu'elle pense, d'arriver à en faire « ma » femme... C'est-à-dire qu'au nom de « l'amour » et de ma volonté de remédier à mon célibat, je lui nie d'emblée toute existence indépendante. Tout ceci au nom de « l'amour ». Cette démarche ignoble et ridicule, soi-disant justifiée par les meilleures intentions du monde, je m'en suis débarrassé. Après avoir tout dernièrement et pour la énième fois eu des prétentions imaginaires, matrimoniales et ridicules à propos d'une jolie femme quasi inconnue, j'ai jeté le scénario à la poubelle. Rencontrant depuis une femme qui a tout pour me plaire, j'ai décidé de ne rien envisager. J'ai fermé le cinéma habituel où je me réfugiais avec mes rêves imbéciles et patriarcaux. J'ai éteins le projecteur. « Cette femme est jeune, belle, indépendante, a une belle profession, est aussi artiste, sympathique et m'aime bien... qu'est-ce que j'envisage de particulier avec elle ? Et bien rien !!! »

Renoncer à des illusions donne l'impression de renoncer à quelque chose alors qu'en fait on renonce à des fantômes. J'ai eu un peu l'impression de renoncer à quelque chose. Cette femme et moi avons parlé agréablement, échangé des informations, projeté de nous revoir, promener et aller à la piscine.

Et voilà que le quatorze mai, lendemain de notre rencontre est arrivé. Et ce fut pour moi comme le premier matin du monde. Car le matin en me réveillant j'ai réalisé ceci : nous avons besoin d'aimer et être aimé. J'ai rencontré cette femme. Nous avons parlé agréablement, échangé des informations, émis les projets communs de nous revoir, nous promener et aller à la piscine ensemble. Nous avons passé un moment très agréable ensemble.

Et bien nous nous aimons. Bien sûr, je peux l'admettre à condition de redéfinir l'amour. Qui n'est pas chercher absolument et à tous prix au minimum le mariage. Mais rechercher et accepter l'amour réel. Où il est possible que nous ne couchions jamais ensemble. Mais où nous passons ensemble des moments très agréables. Avec les projets de nous revoir, nous promener et nager ensemble. L'amour, le vrai amour c'est ça. Pas les suppositions fumeuses et les fantasmes d'amour toujours et autres balivernes. C'est ça l'amour réel loin de tous les fantasmes et toutes les jalousies.

Mon obsession passée de trouver « l'amour » dissimulait mal le patriarcat qui nie à la femme toute indépendance. Ce qui peut se faire au nom de « l'amour ». Le harcèlement matrimonial qui en découle empêche les bonnes relations de s'établir entre l'homme et la femme.

J'entreprends littéralement une auto-correction pour éliminer de moi autant que possible le patriarcat. Jusque y compris dans le domaine de la façon de regarder les femmes dans la rue et les lieux publics. L'amour existe, mais il n'est pas ce qu'on croit. Ceux qui le cherchent font penser à des personnes qui chercheraient des arbres dans une prairie, déclarant que seuls les arbres représentent la Nature. Mais l'herbe c'est aussi la Nature, même si sa forme est différente de celle des arbres. Qui existent aussi par ailleurs. Mais ce qui nous intéresse à présent c'est l'herbe.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 mai 2017

samedi 13 mai 2017

756 Le virus subtil, dissimulé et démolisseur du patriarcat

Le virus du patriarcat est chez lui dans notre société. Infiltré partout il se dissimule parfois sous un masque anodin, inoffensif voire presque féministe. J'ai pu en mesurer la nocivité et la malignité. J'en donnerai ici trois exemples :

Tout le monde sait que partout plane plus ou moins le danger d'agression sexuelle menaçant tout particulièrement les femmes. Ce danger auquel tout le monde pense, mais dont on ne parle pratiquement jamais, fait que peuvent surgir des attitudes inquiètes, protectrices des victimes féminines éventuelles. Il suffira d'accentuer l'expression de ces craintes et de ces protections pour conférer aux femmes un statut d'individus mineurs, incapable d'évoluer seules en société. Ainsi, au nom parfois de l'antipatriarcat on promotionnera le plus ordinaire et classique des patriarcats. Ayant eu à m'occuper d'une femme gravement malade, il m'est arrivé très bêtement de souligner à plusieurs reprises mon rôle en disant à la malade : « que ferais-tu si je n'étais pas là ? » Soulignant mon indispensabilité je donnais à cette femme le rôle d'une mineure dépendante. J'ai perdu là des occasions de me taire. Et j'ai rendu mon soutien odieux.

Le regard masculin sur la beauté féminine est l'occasion de témoigner, parfois innocemment, du plus odieux des patriarcats. L'homme qui prétend juste apprécier la beauté féminine, détaille la femme qu'il admire au passage comme si c'était une pièce de boucherie. Un homme me disait il y a environ un an : « ce que je regarde d'abord chez une femme, ce sont ses yeux, son regard, sa bouche et ses seins. » Beau résumé pour un être humain à part entière de sexe féminin ! Certains hommes, dont j'ai fait partie, croient innocemment mater le cul des dames qui leur tournent le dos. Elles ne remarquent pas qu'on dévore des yeux leur postérieur. Certes, c'est vrai. Mais d'autres femmes contemplent la scène de plus loin, vous et votre objet de délectation, et ainsi vous faites partie intégrante de la pression patriarcale dominante.

Un des plus beaux déguisements du patriarcat c'est l'amour... Vous rencontrez une demoiselle ou une dame qui vous paraît très jolie et pleine de qualités. Et voilà que vous fantasmez aussi sec sur la perspective du mariage. Cela pourrait être émouvant si ça ne témoignait pas exactement de la démarche patriarcale qui prétend qu'une femme ne saurait exister par et pour elle-même. Et qu'il faudrait nécessairement qu'elle ait ou on lui donne un monsieur à mettre dans son lit.

J'ai pratiqué jusqu'à il y a peu cette démarche stupide et machiste. Mais bon sang ! Laissons vivre leur vie aux femmes, y compris belles, séduisantes, sympathiques ! Elles ne vivent pas « pour l'amour » et pour mettre un monsieur dans leur vie. Elles vivent d'abord pour elles !

L'homme, traditionnellement, a du mal à envisager les femmes comme des êtres entiers et à part entière. Il a tendance à ne voir que des culs plus ou moins accompagnés de sentiments. Abusé par son éducation il délire et veut le rut en permanence. Il devient l'esclave de sa queue. S'agissant du regard masculin, il faut que les hommes, moi le premier, se rééduquent. Les femmes regardent le plus souvent avec discrétion. Elles usent souvent d'un regard photographique. Elles ne regardent qu'un instant un homme inconnu qui passe à leur proximité. Faisons comme elles, mes amis ! Assez dévorer d'un regard collant les formes des femmes qui passent ! Et vous savez quoi ? En agissant ainsi vous mettrez mal à l'aise quantité de femmes qui souhaitent être regardées par les hommes. Sans rien leur donner. Elles font ainsi souffrir des hommes. Faisons-les souffrir en ne les regardant pas ou plus avec un regard collant. C'est la réciprocité si elles auront mal et ce n'est que justice. Car bien souvent elles ne mettent guère d'égards pour rembarrer les hommes. Qu'elles disent non c'est leur droit. Mais le faire violemment verbalement n'est pas toujours loin de là justifié. Alors, prenons notre revanche, les mecs, en cessant de coller notre regard sur elles !

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 mai 2017

jeudi 11 mai 2017

755 Le patriarcat dans la vie quotidienne

Le premier problème de la société humaine, en ancienneté, horreur et importance, c'est le patriarcat. La volonté machiste de dominer et maltraiter les femmes. Cette volonté est portée par un très grand nombre d'hommes et aussi une partie des femmes, qui approuvent cette démarche qui leur porte pourtant préjudice. Il n'y a qu'à feuilleter certains magazines féminins faisant l'apologie de la femme objet sexuel de trente ans, pour en avoir l'exemple.

Le patriarcat ne s'affiche pas toujours sous sa forme grimaçante et caricaturale. Il peut prendre une forme beaucoup plus policée et « présentable ». Il ne s'agira pas d'enfermer les femmes mais de les protéger. De les traiter en objets sexuels mais d'admirer leur beauté... De les encager, mais de les « aimer ».

Insidieusement, la démarche traitant les femmes en êtres mineurs et subordonnés à l'homme sera travestie en ensemble de « bonnes intentions ». Voir une femme inconnue ou peu connue et l'imaginer d'avance et forcément dans le rôle « d'amoureuse » sera la forme de pensée qui niera son existence intrinsèque. Un ami me disait il y a bien des années : « la femme est faite pour l'amour ». Ce qui implique qu'elle n'existe pas par elle-même mais seulement à condition d'être... le complément d'un homme.

C'est l'éducation, le conditionnement qu'on ne cesse de chercher à donner aux filles dès le plus jeune âge. On n'arrêtera pas de seriner aux fillettes : « tu es belle ! » « comme tu es belle ! » Ce qui donnera à leur beauté physique une place primordiale. Et qui dit beauté sous-entend admirateurs pour la souligner et la faire vivre... donc une fille n'existera qu'à travers le regard des autres et naturellement... des garçons. Elle n'existera que par et pour eux et pas par elle-même.

Les divagations sur l'amour recouvrent aussi ce discours machiste. L'amour serait le but de la vie d'une femme... l'amour d'un homme. Donc, une fois encore la femme ne pourra prétendre exister que par et pour un homme. Le patriarcat qui pointera une fois de plus ici son nez va vouer aux gémonies les discours autres. L'homme sera « le vainqueur ». Il ne saura pas tolérer prendre la place de la femme. Il sera fort et « dirigeant ». Jusque y compris au bal où traditionnellement c'est lui qui invite à la danse. Et aussi qui invite éventuellement au lit. C'est la tradition qui le dit.

La démarche masculine sera celle de l'appropriation. Si la femme accepte tel ou tel geste, telle ou telle situation, ça signifiera qu'elle « doit » passer à la casserole... Dans toutes sortes de situations pas spécialement visiblement violente on verra poindre la violence idéologique du patriarcat. Celle qui nie son identité humaine à la femme et la veut seulement comme un être incomplet, dépendant, subordonné à l'homme.

Habituées à jouer le jeu, certaines femmes ne supporteront pas de ne pas être traitées patriarcalement. De se retrouver respectées de façon inhabituelle pour elles. Ne pas être regardée comme un objet met mal à l'aise certaines femmes considérées comme très jolies. Elles se retrouvent dans une situation inhabituelle qui les déstabilise. Je me suis fait engueuler un jour par une jolie femme parce que je ne la dévorais pas des yeux comme les autres hommes le faisaient. C'était une situation plutôt cocasse et étrange. Inversement je me suis fais une fois rappeler à l'ordre par une jeune fille qui, entrant dans un kebab où je déjeunais, s'était retrouvée juste devant moi. J'avais commis à ses yeux l'impertinence de regarder devant moi où elle se trouvait. Je n'ai pas contrarié cette jeune fille. J'ai ensuite fait exprès de regarder ailleurs que devant moi. Il vaut mieux rire intérieurement de ce genre de situations. Ce qui n'empêche pas que c'est d'abord aux hommes qu'il appartient de faire bien attention à ne pas cultiver le patriarcat dans la vie quotidienne.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 mai 2017