mercredi 3 mai 2017

751 Réponse à la remarque d'une amie

Parlant de l'Assemblée féminine, une amie m'a fait cette remarque : « je ne sais pas si une assemblée des femmes est la meilleure idée (il n'y a pas que les femmes qui soient oppressées dans ce monde !) » Cette remarque mérite une réponse.

C'est vrai que malheureusement il n'y a pas que les femmes qui sont opprimées dans le monde. Mais elles forment un groupe spécifique qui a ses problèmes propres. C'est aussi plus de la moitié de l'Humanité. Ce sont aussi elles qui mettent au monde tous les humains. Et qui subissent des mauvais traitements innombrables partout dans le monde et à toutes les époques de l'Histoire humaine.

Si partageant des conditions de travail communes les ouvriers du livre, par exemple, se regroupent pour défendre leurs conditions de vie, on ne trouve rien à redire. Si les femmes, qui partagent des conditions sociales communes se regroupent, où se trouve le problème ? En plus de se défendre individuellement à l'échelon de la famille, le faire à l'échelle de la communauté féminine est avantageux et prometteur.

Pour qu'une idée interagisse il faut que des personnes s'en emparent. L'idée de créer une représentation politique féminine n'a à ma connaissance jamais été avancée. La politique est toujours restée l'apanage des hommes. Les femmes n'ont pas, par leur présence, transformé l'institution patriarcale de la politique en une institution féminine, neutre ou bisexuelle. Quand Bénazir Bhutto était chef du gouvernement pakistanais les femmes de ce pays ont continué à voir requis le témoignage en justice de deux femmes pour pouvoir contrer celui d'un homme.

L'Inde a été dirigée par Indira Gandhi, l’Égypte par la pharaonne Hatschepsout, la France par Blanche de Castille, Marie de Médicis, l'Angleterre par Marie Tudor, Margaret Thatcher, la Russie par Catherine I et Catherine II, le Brésil par Dilma Rousseff, l'Argentine par Evita Peron et plus tard par Cristina Fernández de Kirchner, le Chili par Michelle Bachelet. L'Allemagne est à présent dirigée par Angela Merkel. Mais le pouvoir dans ces pays est resté patriarcal. La présence d'une femme n'a pas changé son caractère. Le poids du patriarchisme est tel, que quand des femmes féministes veulent aujourd'hui en France tenir une réunion où les hommes ne sont pas présents, elles en parlent comme d'une réunion « non mixte ». Est-ce que quand par exemple les ouvriers du livre se réunissent ils appellent à une réunion « non mixte, sans la présence des non ouvriers du livre » ? Non, ils disent tout simplement : « réunion des ouvriers du livre ». Pour définir leur réunion à laquelle ne sont conviées que des femmes, les organisatrices devraient tout simplement dire : « réunion de femmes ». Si les hommes ne comprennent pas qu'ils ne sont pas prévus, on pourra toujours leur faire rebrousser chemin s'ils se présentent à l'entrée pour participer.

C'est toute une culture qu'il faut changer. Par exemple on pourrait faire une campagne sur le thème : « il n'y a pas de honte à avoir été violé, toute la honte revient au violeur ». Le viol, le seul crime où traditionnellement la victime est déclarée coupable. Vous comprenez, elle était habillée sexy... Moi, quand j'étais élève à l’École des Beaux-Arts de Paris, je voyais et dessinais du matin au soir des femmes nues. Je n'en ai violé aucune. Nue c'est encore plus « sexy » que simplement sexy, non ?

Tant que les femmes auront et à juste titre peur des hommes, le monde se portera mal. C'est seulement en parvenant à éradiquer les causes de la peur que le monde parviendra à se porter bien. C'est impossible d'y arriver ? Je répondrai que c'est la bonne et seule juste direction qui conditionne la réussite de tous les projets et la réponse à toutes les questions. Restons optimistes et réalistes, ce n'est nullement contradictoire... Souvenons-nous de ce propos : « on leur a dit que c'était impossible, ils l'ont fait. » Nous sommes la réussite et le chemin qui y mène se tracera en avançant.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 mai 2017

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