mardi 9 mai 2017

754 Réponse à la question est-ce que Dieu existe ou non ?

La question « est-ce que Dieu existe ou non ? » est une question absurde, semblable à celle-ci : « est-ce que moi qui écrit en ce moment ce texte j'existe ou non ? » Pourquoi ces deux questions sont-elles absurdes ? Parce qu'elles prétendent soulever le doute sur la validité d'une évidence. En effet, admettre que Dieu ou moi existe, ce n'est pas l'expression d'une croyance, mais d'une évidence. Il est évident pour moi que j'existe et que Dieu existe. Pourquoi est-ce évident pour moi s'agissant de l'existence de Dieu ?

Pour ça il suffit de répondre à la question : « qu'est-ce que Dieu ? » Ma réponse est : « Dieu c'est un ordre général de l'Univers ». Est-ce que cet ordre existe ? D'évidence oui : au niveau de la mer, par exemple, qu'on soit en Normandie ou à Tahiti, l'eau chauffée bout à cent degrés. Donc Dieu existe.

A présent approfondissons la réponse à cette question. Qu'est-ce que Dieu ? Ou plutôt : « comment est Dieu ? » Là, les avis divergent. Les uns affirmeront que Dieu a une conscience, les autres non. Savoir si l'Univers a ou non une conscience est très important pour nous. Au cours des siècles et des millénaires les hommes ont émis des avis différents et variés à ce propos. Par exemple, mon père a été très pratiquant étant jeune. Il a même porté un cilice pour éloigner les « mauvaises pensées » sexuelles en se mortifiant. Chose que je n'ai pas fait et ne ferai pas. Pour mon père, de religion orthodoxe à cette époque, Dieu c'était « Notre Père ». Donc il voyait un Dieu de sexe masculin et paternel. C'est déjà affirmer beaucoup de choses. Pour ma part je ne vois pas très bien ce que signifie être papa du monde et la masculinité ici. On peut creuser encore les interrogations : Dieu a-t-il un sexe, à quoi lui sert-il ? Dieu a-t-il un nombril, quelle est son origine ? Les questions soulevées sont innombrables. Je préfère avouer que pour moi, ça reste plutôt très mystérieux, quand bien-même Dieu, c'est-à-dire l'Univers, possède une conscience, ce que je serai d'avis de croire.

Si Dieu existe, comme on le voit, ça amène tout de suite la question : « Dieu a-t-il créé le monde ? » Elle revient à se demander si l'Univers s'est créé, puisque Dieu est l'Univers. En fait c'est se demander d'où vient l'Univers. Quand est-il apparu ? Peut-il disparaître ? En bref : quelles sont nos origines et notre devenir. Questions qui dissimulent très mal nos éventuelles craintes existentielles. Il faut savoir poser précisément la question de l'origine et du devenir de l'Univers.

Si je proclame que : « Dieu a créé l'Univers », je fais usage de plusieurs concepts : « Dieu », « créer », « Univers ». L'Univers est difficile à définir, à part que nous sommes dedans. Et créer ? Qu'est-ce ici à dire ? D'évidence, ici « créer » a un sens unique et exceptionnel. Il ne s'agit pas de créer avec des couleurs, des pinceaux et une toile tendue un tableau, ou cuire une pizza ou sortir un lapin d'un chapeau. Il s'agit d'un phénomène unique et nous concernant tous. Peut-on le définir ? Non, car nous en sommes parties prenantes. Par contre nous pouvons dire une chose à ce sujet.

L'Univers est l'ensemble du tout. Or le début, ou la fin d'une chose, sa taille estimée, sa température, sa vitesse... se mesurent toujours par rapport à une autre chose. C'est l'ensemble du tout, donc qui est immesurable. Le proclamer petit ou grand, refroidissant, vieux, en expansion, etc, est absurde. Certains vont me rétorquer que je n'ai rien prouvé. Eux, la seule chose qu'ils ont prouvé, c'est qu'ils ne sont pas d'accord avec ma démonstration. Qui signifie en particulier que le mot « créer » n'a pas possibilité de s'appliquer ici. L'Univers n'a ni début ni fin. Nous en faisons partie et possédons également cette qualité de n'avoir ni début ni fin. Ce qui est fort intéressant rapport aux craintes existentielles mentionnées plus haut. Après notre apparente disparition, nous réincarnons-nous ou allons-nous au Paradis ? Là également les avis divergent. Pour ma part je crois à la réincarnation. Mais ne prétends rien prouver. Si c'est le Paradis, je prends aussi. Cette précision est secondaire. L'essentiel est d'échapper à la perspective absurde et terrifiante du néant imaginé par l'homme.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 mai 2017

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