samedi 20 mai 2017

765 Une faiblesse du langage

Notre langue est régie par la logique formelle, qui prétend que nous avons le choix entre une chose ou son contraire. Ce choix n'est pas suffisant et j'en donnerai ici un exemple :

Selon l’Église catholique, à Lourdes la Vierge est apparue à plusieurs reprises à une bergère nommée Bernadette Soubirous. Ce qui est à l'origine de la naissance d'un très important pèlerinage de pèlerins venus du monde entier. En l'honneur de celui-ci a même été créé un prénom féminin en usage au Mexique : Lourdes, qui se prononce Lourdéss.

Si je m'en tiens aux possibilités données par notre langue, j'ai deux possibilités : ou bien je crois aux apparitions, ou bien je n'y crois pas et je mets en doute celles-ci. Or je ne suis d'aucune de ces deux opinions.

Je ne suis pas de la première qui avalise le miracle, mais n'ai aucune compétence ou prétention à le mettre en doute. Je ne suis pas animé par cette croyance. Je laisse à d'autres le fait de croire ou dénoncer la véracité des faits rapportés. Je ne suis pas hostile à ceux qui croient au miracle mais ne partage pas leurs convictions sans pour autant les mettre en doute. En effet, au nom de quoi pourrais-je prétendre que la Vierge n'existe pas ou qu'elle n'est pas apparue à la bergère ? Et je ne me sens pas non plus motivé pour affirmer que c'est vrai. Je n'étais pas là au moment où ces apparitions miraculeuses sont sensées s'être produites.

En résumé je dirai que « je ne suis pas animé par cette conviction ». Et mon attitude reste neutre et pacifique à l'égard de ceux ou celles qui croient ou mettent en doute qu'il s'est passé ce qui a été rapporté par la bergère.

Cette manière de considérer la question, je l'utilise aussi en politique. Quand quelqu'un me parle d'une personnalité politique que je ne connais pas du tout pour m'en dire le plus grand bien ou le plus grand mal, je l'écoute, tout simplement. Et lui dis que la chose qui importe c'est la sincérité.

Sincérité amenant à dire le plus grand bien ou le plus grand mal d'une personne que je ne connais pas.

Pour nombre d'autres propos, le plus sage est d'écouter sans prendre position. Quand quelqu'un est convaincu de quelque chose, respecter la sincérité des convictions sans forcément les partager. Sachant que le parcours de vie de quelqu'un peut l'amener à penser tout autrement que soi. J'ai eu l'occasion d'avoir des échanges avec des personnes d'opinions les plus étranges et exotiques. Ces échanges m'ont enrichi et appris sur le monde parfois plus que des échanges avec des personnes plutôt d'accord avec moi.

Les légendes sont parfois révélatrices de grandes vérités sur ceux qui y adhèrent ou s'y opposent.

Et des faits incroyables peuvent se révéler vrais. Il y a des siècles on envoyait aux savants parisiens des cailloux qu'on déclarait « tombés du ciel ». En s'esclaffant leurs destinataires mettaient ces cailloux aux ordures. C'est ainsi qu'une quantité d'authentiques météorites, cailloux tombés du ciel, ont finit aux ordures...

En 1988, un chercheur parisien, le docteur Jacques Benveniste, a démontré l'action de dilutions homéopathiques sur des globules blancs. Comme la réalité contredisait les dogmes scientifiques établis, il fut persécuté et traité de fumiste. Une vérité étonnante peut déranger et être mise en doute.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

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