jeudi 29 juin 2017

797 Bricolage amoureux

Dans les années 1950-1960, quand j'étais petit dominait en France la morale traditionnelle. Elle proclamait entre autres : « rien avant le mariage ! » C'est-à-dire l'horreur de tous contacts « sexuels » hors mariage. Le mariage était le passeport d'entrée dans la sexualité honorable. Sinon existait la prostitution pour les hommes et rien pour les femmes.

De nos jours on a inversé les normes. Pour de nombreux jeunes gens et jeunes filles, « faire l'amour » c'est se marier. On cesse de coucher avec quelqu'un, c'est le divorce. On envisage de coucher avec quelqu'un, vite ! On fait le test du SIDA. Et tout content on croit « se marier » en mettant son petit oiseau masculin dans le nid douillet féminin.

On croit que « s'aimer » c'est partager son lit et ses quittances de gaz et d'électricité, déclarer à la cantonade « qu'on sort ensemble » et surveiller jalousement son ou sa partenaire. Pour ne pas qu'il ou elle « aille voir ailleurs », à moins qu'on ne forme ensemble un « couple ouvert » ou « libertin ».

Croire qu'il suffit de partager un logement et un lit pour être amoureux est une des plus belles farces qui soit. Plutôt que le reconnaître, quand on commence à s'insupporter, on se sépare et on recommence avec quelqu'un d'autre.

Tant qu'on est jeune, beau et sympathique, ce jeu de saute-mouton amoureux est facile à poursuivre. Ensuite ça devient de plus en plus difficile. Je vois ainsi un très beau et sympathique jeune homme qui vivait avec une très belle et sympathique jeune fille. Voilà qu'il en a eu marre et a quitté celle avec laquelle il partageait le lit et les factures. Et, tout fier et extrêmement naïf, le voilà tout empressé de réaliser le test du SIDA. Donc : meuf en vue. Cette comédie durera et se répétera tant que ce jeune homme sera jeune. D'ici quinze ans voire moins, il commencera à se poser des questions.

Non, le sexe n'est pas l'amour. Mais si ce n'est pas l'amour, alors ça devient très compliqué et hypothétique pour le trouver. Il ne suffit pas de coucher et partager les factures. Il faudrait quoi aussi ?

Un jeune homme me disait il y a quelques jours que la séduction consistait à mentir au maximum à une femme. Pour trouver l'amour ce jeune homme est plutôt très mal barré. Car, quand on ment, il y a absence de communication. Et s'il y a absence de communication ça signifie que l'amour n'est pas là.

Croyant que je cherche forcément un vagin accueillant, certaines femmes s'appliquent à garder avec moi leurs distances. Une a été un temps à la limite de la muflerie. Elle et d'autres me font bien rire. Quelquefois c'est plus gênant, quand des dames croient que je cherche un vagin accueillant et seraient prêtes à m'offrir d'employer le leur. En fait, je ne cherche rien, ce que peu de gens parviennent à comprendre.

La drague m'est aussi éloignée sinon plus que la télévision ou les jeux vidéos qui passionnent plus d'un. J'ai parfois l'impression d'être un martien, quand je vois évoluer les autres. Ils courent après des buts sans intérêts, des objectifs qui ne me disent rien : gloire, pouvoir, argent et sexe programmé et partagé... Toutes choses que j'ignore et que je laisse à d'autres. Je ne critique même pas ceux qui se consacrent à la recherche de ces fausses valeurs. C'est comme pour moi un ami qui est passionné par les courses de chevaux. Je ne me préoccupe pas de sa passion, ne suis pas spécialement pour ou contre. C'est un peu comme une sorte d'autre planète où je ne vis pas et qui ne me concerne pas.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 juin 2017

796 La religion rationnelle

J'ai inventé une religion rationnelle. La religion téasienne ou téasianisme ne repose pas sur la description de faits miraculeux ou d'apparitions surnaturelles, elle repose sur l'affirmation de quatre convictions à suivre si on est d'accord. Ces quatre convictions sont celle qu'il existe un ordre général de l'univers auquel il est confortable de se conformer. C'est ce que les Chinois anciens ont baptisé le Tao ou Dao. La seconde conviction est que l'univers est régi par le jeu de deux énergies fondamentales, symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires, que les Chinois anciens ont baptisé Yin et Yang. La troisième conviction vient du christianisme et veut que l'amour du prochain soit une base fondamentale de notre comportement. Enfin, la quatrième conviction est issue de la morale traditionnelle tibétaine qui voue un immense respect pour la sincérité et proclame son horreur du mensonge. Ces quatre convictions forment le nom de cette religion : T pour Tao, É pour énergies, A pour amour et S pour sincérité, qui sont à la base du mot téasien ou téasianisme.

Cette religion connaît quatre variantes s'agissant de l'interrogation autour de « la fin de vie » : paradisiaque pour ceux qui croient au Paradis, néantiste pour ceux qui croient au néant, transmigrationiste pour ceux qui croient à la réincarnation, et neutre pour ceux qui n'ont pas d'opinion arrêtée précise sur la question.

Pour ma part j'adhère à la variante transmigrationiste.

La religion téasienne ou téasianisme est la religion la plus tolérante qui soit. On peut, par exemple, être tout à la fois téasien et catholique, ou téasien et athée libre-penseur.

Le téasianisme est l'expression des croyances auxquelles je suis arrivé. Pour l'instant il n'a qu'un adepte, moi. Mais ça pourrait changer. J'ouvrirai la discussion autour de moi à son propos.

J'en ai déjà fait l'exposé à un ami qui a trouvé mon propos sympathique. C'est aujourd'hui seulement que j'ai réalisé que le téasianisme avait la particularité originale d'être une religion rationnelle.

Pour le téasianisme la question « est-ce que Dieu existe ou pas ? » n'a pas de sens. En effet : qu'est-ce que Dieu ? C'est un ordre général de l'univers. Celui-ci d'évidence existe. Au niveau de la mer l'eau bout à cent degrés qu'on se trouve à Tahiti ou en Normandie, donc Dieu, c'est-à-dire un ordre général de l'univers, d'évidence existe. Ensuite sa définition diverge suivant les courants existant et chacun donne sa définition précise ou se refuse à en donner une.

Le téasianisme a adopté le vieux mot chinois Tao pour désigner cet ordre général de l'univers. On peut si on veut le nommer autrement, mais fondamentalement ça ne change pas la définition de ce qu'on cherche à cerner ici avec un mot.

La définition du confort dans le Tao peut être donné comme étant un état de relatif équilibre entre les énergies Yin et Yang. Celles-ci sont incarnées notamment par le féminin et le masculin. Tant que la grande masse des hommes cherchera à dominer les femmes, les maltraiter, il est évident que cela entraînera un déséquilibre entre les deux énergies fondamentales. Et par contrecoup sèmera le désordre général dans la vie des humains.

Tant que ce déséquilibre durera, il sera impossible d'arriver au bonheur qui est une forme d'harmonie atteinte entre les deux énergies fondamentales. Harmonie qu'on retrouve aussi dans la directive d'aimer son prochain ou d'être sincère avec lui. Les quatre convictions téasiennes se tiennent les unes aux autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 juin 2017

795 Tout le monde ne fait pas de la philosophie...

Tout le monde ne fait pas de la philosophie, mais la philosophie concerne tout le monde. Et, faute d'en faire... bien des soucis arrivent qu'on ne comprend pas très bien. En particulier je remarque que l'amour peut dissimuler des pièges extrêmement subtiles. Qui font que des personnes en couple et apparemment parfaitement accordées finissent incompréhensiblement par ne plus se supporter. La raison traîtresse est bien cachée.

Est-ce que ceux qui se séparent se sont jamais parlé à propos de certaines choses intimes ? Non, elles étaient sensées être d'évidence. Et c'est là que se dissimulait le piège, dont les mâchoires se sont progressivement refermées.

Vous voulez détruire à terme une « relation d'amour » ? Et bien, programmez votre sexualité à deux, c'est le plus sûr moyen pour arriver à ne plus se supporter. Programmez ! C'est le cri du cœur des médias, des « spécialistes », des articles croustillants en tous genre... Programmez votre bonheur au lit ! Combattez la routine, les « pannes de désir », baisez, baisez le plus possible ! Et finalement, retrouvez-vous seul.

Une femme me drague. Nous faisons l'amour, ou tout au moins en faisons les gestes. Tout va bien... Et crac ! Tout casse. En fait l'erreur était présente dès le début. J'ai mis presque vingt-cinq ans pour le comprendre. Mon amie avait voulu me connaître, approcher, faire des bisous. Faire l'amour ? Point, ni moi itou. Mais programmés par notre société nous devions bien en passer par là. Aucun de nous deux ne voulait s'avouer et avouer à l'autre que nous aimions les câlins mais ne désirions physiquement rien de plus. Comment ? Un homme et une femme vont se faire des câlins nus et pas « faire l'amour » ? C'est impensable ! Et voilà comment on détruit une relation qui avait bien commencée.

Tous les discours ineptes déversés à torrents par les médias brament en faveur de l'incontournable accouplement. Sans ça, il y a problème. Mettre le truc dans le machin et en extraire les liquides réglementaires est synonyme et gage du « bonheur ». Jeunes et moins jeunes se retrouvent à suivre le mode d'emploi.

Baisez ! Baisez ! Baisez ! A deux, trois et plus, entre hommes et femmes, hommes et hommes, femmes et femmes, ce sont les ordres que nous dictent « la pensée unique ». Et si la vérité était ailleurs ?

Depuis que je suis sorti du petit théâtre de la baise impérative, je vis avec une bien plus grande liberté qu'avant. Ça peut baiser autour de moi. Ça ne me concerne pas. Une amie m'a annoncé qu'elle a trouvé « un fiancé. » Je ne lui ai rien dit à ce propos. Je m'en fous complètement. S'il s'agit de baise programmée, ça ne me concerne plus du tout, c'est totalement faux. Un ami me dit aujourd'hui qu'il a « une amie ». Ça ne veut pas dire grand chose pour moi.

Je croise des hommes, des femmes, qui pratiquent la baise programmée. Je me sens totalement indépendant de ces pratiques. Elles leur réussissent ? Tant mieux ! Elles ne leur réussissent pas ? Tant pis pour eux !

Le monde est comme un très grand théâtre où d'innombrables acteurs passent le temps à mimer des comportements artificiels. Et prétendent nous présenter leurs salades comme étant « la vie-même. » Je les laisse à leurs efforts et leurs illusions, leurs enthousiasmes et leurs indignations. Qui ne me concernent pas. Je suis trop authentique pour m'y intéresser. Seule la vérité m'intéresse absolument.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 juin 2017

mercredi 28 juin 2017

794 Résumé de l'histoire de la Civilisation humaine

Les humains au départ sont de grands singes sociaux, sans industries, vivant en troupes et n'ayant nul besoin de la Civilisation. De bonne taille parmi les autres espèces animales, pourvus d'une mâchoire musclée, mordant avec force, ils ne craignent pas les grands prédateurs. Ceux-ci, plutôt que risquer les morsures d'une troupe de singes furieux et solidaires, préfèrent des proies plus paisibles. Seuls les petits humains peuvent les attirer. Mais les petits humains courent très vite pour pouvoir se réfugier sous la protection des humains plus forts et plus âgés.

Le « progrès » vient du jeu. Les humains commencent à inventer des choses et des idées par jeu. La transmission du savoir et des interrogations va bouleverser la vie des humains. À l'origine guidés par leur seul instinct, comme toutes les autres espèces animales, les humains vont faire des découvertes qui vont les bouleverser et contrarier.

L'universalité et l'inéluctabilité de « la fin de vie » pour tous va à l'encontre de l'instinct de protection. La découverte du lien entre l'accouplement, la grossesse et la parturition va aussi déranger les humains. Enfin, la constatation que la mère protectrice non seulement ne protège pas de « la fin de vie » les enfants, mais de plus persiste à mettre au monde des enfants périssables, va constituer le phénomène troublant de « la trahison des mères ».

Ces aspects de l'instinct secoués, dérangés, contrariés, bouleversés, vont entraîner un grand trouble de l'instinct de propriété chez les humains. Ce trouble est toujours effectif et a des conséquences gigantesques sur la société humaine.

L'homme prétendra « posséder » la femme. Prétention absurde et irréalisable, mais aux conséquences ô combien néfastes ! Le travail maternel et domestique de la femme ne sera et n'est toujours pas reconnu et rémunéré. Élevez des cochons ou des poissons rouges, c'est un travail, il est reconnu, on vous paie. Élevez vos enfants, c'est de l'amour, du bénévolat, un devoir, on ne vous donnera autant dire pas un kopeck pour ça. Pire : on pourra vous dire que vous ne travaillez pas.

Un grand phénomène calamiteux issu de la contrariété et du désordre de l'instinct de propriété est la volonté d'accumuler sans raisons autre qu'accumuler. Que ce soit des cailloux, des coquillages, des ordures, des livres, des tableaux, des photos ou de l'argent, peu importe, l'essentiel est d’accumuler.

L'exacerbation délirante de l'instinct de propriété conduit aux guerres de conquêtes et aux grands conflits économiques. Et produit notamment le phénomène que le savant grec Aristote a baptisé il y a 2300 ans : la chrématistique. C'est à dire accumuler de l'argent uniquement pour accumuler.

Un exemple récent de chrématistique était donné ces jours-ci par les journaux français : le PDG d'une grande entreprise d'automobiles française se voyait augmenter son salaire qui était déjà élevé d'une manière absurde. Cet homme a officiellement touché sept millions d'euros en 2016.

Les exemples de cette nature ne manquent pas. Notre économie est chrématistique, guidée par une cupidité sans limites, expression de l'exacerbation de l'instinct de propriété, suite au désordre de l'instinct humain en général. L'argent n'est pas fautif, seul le désordre de l'instinct dérange.

Les Chinois traditionnellement considèrent le monde mu par deux grandes énergies fondamentales, symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires qu'ils ont baptisé Yin et Yang. Ils diront de leur côté que le désordre de notre société relève d'un excès de Yang. C'est une façon différente et plus abstraite de parler des mêmes problèmes actuels généraux de l'Humanité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 juin 2017

mardi 27 juin 2017

793 Chrématistique et antichrématistique

L'instinct de possession ou de non possession chez l'homme étant dérangé, il cherche à « posséder » la femme. C'est la source de la légende de « l'épanouissement sexuel » ou du « bonheur sexuel ». En fait, le seul moment où l'homme croit « posséder » la femme, c'est quand il y enfonce son pénis. D'où les diverses élucubrations sur « le bonheur sexuel », « la sexualité idéale », etc. Ce sont des boniments. Quand on rencontre un cavaleur professionnel il est bien rare qu'il paraisse heureux.

Un dérangement de l'instinct de propriété consiste à amasser pour amasser, n'importe quoi : de l'or ou des ordures. L'essentiel est d'amasser. Certains clochards parisiens charrient avec eux un volume impressionnant de sacs de détritus récupérés. Ils font la même chose que les milliardaires qui amassent eux de l'argent.

Aristote il y a 2300 ans avait dénoncé l'accumulation d'argent par seul désir d'accumuler et avait baptisé cette perversion : la chrématistique.

Il existe un équivalent symétrique à la chrématistique, que j'ai baptisé l'antichrématistique. Quelle est son origine ? Si l'excès de Yang conduit à vouloir accumuler, il peut arriver un excès de Yin, quand l'homme croit avoir atteint le sommet du bonheur amoureux. Alors, à l'inverse, il va se débarrasser avec légèreté de quantité de biens auxquels d'habitude il est très attaché.

J'avais chez moi une pile de partitions rares de chansons russes. Un peu amoureux d'une chanteuse, je les lui offert. Elle n'en a sans doute rien fait. Nous nous sommes ensuite perdus de vue.

A diverses reprises, quand j'étais en ménage avec une dame ou une autre, il m'est arrivé de me débarrasser sans problèmes d'une quantité d'objets auxquels en temps normal je tenais.

Il est connu que les amoureux peuvent être les proies faciles de personnes sans scrupules qui les séduisent et les dévalisent ensuite.

J'ai connu le cas d'un collectionneur de motos anciennes. Amoureux, il a vendu sa collection. Puis s'en est mordu les doigts après s'être séparée de celle dont il avait été un moment amoureux.

L'antichrématistique est utilisée couramment par les sectes embobineuses qui dévalisent leurs adeptes. Quand ceux-ci échappent à ces sectes, il est trop tard. Ils ont été dévalisé.

Les anciens chinois disaient avec sagacité : « ceux qui possèdent beaucoup ont beaucoup à perdre ».

S'agissant de la propriété, il existait une pratique antique consistant à relever l'empreinte de la main ou du pied nu de son esclave dans une plaque d'argile humide. Cette plaque était conservée et servait à l'identification de l'esclave. Une chose m'a frappé à propos de cette pratique décrite dans un article du journal « Le Monde », il y a bien des années. Cet article expliquait aussi que de telles plaques avaient été retrouvées dans les maisons d'une ville antique abandonnée depuis des siècles. Dans ces maisons vides de toutes présences humaines depuis extrêmement longtemps, le vent avait accumulé des dizaines de centimètres de sable. Voilà tout ce qui restait de ces « propriétés » et « propriétaires », quelle vanité !

Une autre vanité qui m'amuse est la volonté de s'immortaliser par la photo. Dans les brocantes on trouve aujourd'hui facilement des centaines de photos anciennes à vendre sans plus savoir qui c'est. Comme immortalisation c'est un peu limité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 juin 2017

lundi 26 juin 2017

792 Les avatars du Yin et du Yang

Soit les deux énergies symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires, fondamentales de l'univers : Yin et Yang. Celles-ci correspondent notamment à l'énergie féminine et l'énergie masculine.

La volonté de domination de l'homme sur la femme et la réaction de la femme résignée ou révoltée entraîne le dérangement du rapport entre les énergies Yin et Yang. Ce qui va par contrecoup déranger chez l'homme le sentiment de propriété ou de non propriété, ainsi que le sentiment de pouvoir, qui est en fait le sentiment de la possession ou de la non possession du pouvoir, et le sentiment de notoriété, qui est en fait le sentiment de posséder ou ne pas posséder la notoriété.

Le sentiment de propriété ou de non propriété relève de la Nature. Il se rencontre aussi chez d'autres animaux que l'homme, et chez les petits enfants humains. Ce sentiment fait par exemple qu'on trouve normal de payer son loyer ou ses achats au magasin. On reconnaît sa non propriété sur sa maison ou ses achats. Pour en jouir par la location ou l'achat on trouve normal de remettre de l'argent à ceux qui sont propriétaire de sa maison ou du magasin où on va faire ses achats.

Le sentiment de propriété ou de non propriété peut prendre un caractère absurde et ridicule. Ainsi, quand j'étais enfant, dans les années 1950 et 1960, on disait que si la nourriture dans les magasins serait gratuite, il y aurait du gaspillage. Aujourd'hui elle est toujours payante et même devenue hors de prix depuis l'arrivée de l'euro en janvier 2002. Et 40 % de la nourriture restée invendue finit à la poubelle ! Alors, qui a parlé de gaspillage ?

62 petits milliardaires possèdent autant à présent que la moitié la plus pauvre de l'Humanité, soit trois milliards d'êtres humains. Ces petits milliardaires ne dépenseront jamais l'essentiel de leur argent. Mais ils s'y accrochent parce que leur sentiment de propriété est dérangé. Ce n'est pas « la cupidité » qui les détermine, mais un excès de Yang causé par le dérangement en eux du rapport entre les énergies Yin et Yang.

Pour en arriver là, à cette ridicule et odieuse situation, il a fallut un certain nombre de millénaires. Au cours de ceux-ci l'instinct originel équilibré chez les humains, a été dérangé. Commençant par jeu à développer des industries, ils ont fait des découvertes qui ont troublé leur instinct animal qui est toujours intact à leur naissance.

L'homme a découvert l'universalité et l'inéluctabilité de la « fin de vie », ce qui choque son instinct de conservation. Il a découvert aussi que l'accouplement homme-femme était à l'origine de la grossesse et la parturition. Étant en détresse face à ces découvertes il a constaté que les mères ne le protégeaient pas contre cette détresse. Cette constatation, je l'ai appelé : « la trahison des mères ».

Le rapport à la femme étant bouleversé, l'homme aussi étant bouleversé, le désordre mis dans son instinct a exacerbé chez lui très souvent l'instinct de propriété. Il l'a même reporté sur sa femme et ses enfants. Une théorie débile et stupide a voulu voir la femme comme « la terre » possédée par l'homme qui y dépose sa semence. Sperme signifie semence.

L'homme a cru à cette théorie débile et stupide durant des milliers d'années. C'est seulement depuis 1845 qu'a été expliqué le mécanisme de l'ovulation humaine et le rôle actif de la femme dans la génération des enfants. L'homme effrayé par « la mort » croyant aussi se poursuivre à travers ses enfants a d'autant plus voulu dominer la femme. Toute la violence et le désordre de notre société vient du désir de l'homme de « posséder » la femme. Qui relève du déséquilibre entre Yin et Yang.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 juin 2017

791 La « vie sexuelle épanouie » n'existe pas

Tout un tas de publications, notamment sur Internet, clament les bienfaits d'une « vie sexuelle épanouie » et prétendent expliquer comment y arriver. Ce discours est aussi valable en pratique que celui qui prétendrait vous expliquer comment devenir intelligent.

On verrait ainsi proclamer les bienfaits d'une « vie intelligente » et comment devenir intelligent. Avec des exercices à faire pour y arriver.

Nous sommes passés du discours culpabilisateur interdisant « la sexualité », jusque dans les années 1960, à l'actuel discours culpabilisateur prétendant imposer « la sexualité ». Cette « sexualité » ayant pour tenant et aboutissant la « jouissance » de monsieur à l'intérieur de la dame...

Les spécialistes auto-proclamés du « sexe » prétendant savoir mieux que vous ce qui vous convient. Et pour y parvenir vous invite à... les payer grassement. Pour attirer un petit chat on lui chuchote : « psst, psst, psst ! » Pour attirer un client en recherche du bonheur sexuel, le cri est un peu différent : « psy, psy, psy ! » Le « psy » serait le dieu ou la déesse dépositaire de la clé magique, du « sésame ouvre toi » de notre bonheur sexuel.

J'ai très longtemps cru au « bonheur sexuel ». Rétrospectivement je passais en mémoire un ou deux épisodes de ma vie amoureuse où je m'étais senti particulièrement bien et me disais très naïvement que le bonheur sexuel devait ressembler à ça comme un état permanent. Il fallait seulement trouver le chemin pour arriver face à une autre personne dans la même recherche. Nous nous trouverions et ainsi serions parfaitement heureux. Ce discours débile mêlant réalité et fantasmes, cherchant à donner à ceux-ci une réalité dans le futur, relève de songes. Il ne mène à rien de bon.

En dépit de son caractère irréel, combien de gens y croient plus ou moins ? En y renonçant, on se donne l'impression de renoncer à une réussite future, alors qu'on se débarrasse seulement de fantasmes débiles et très à la mode.

« Cette fois-ci c'est la bonne », « as-tu trouvé la bonne personne ? », « je crois que cette fois-ci j'ai trouvé la bonne personne ». Tout un jargon vient sous-tendre la justesse d'une quête imbécile. Quête qui conduit chaque années des dizaines de milliers de gens au désespoir, et des centaines au suicide. En dépit de cette hécatombe, subsiste toujours des chantres du « Grand Amour ».

Abusé par les discours idéalistes imbéciles dès la petite enfance, devenu grand je cherchais le « Grand Amour » nécessaire, bienvenu et obligatoire. Sa base devenait alors très basique. Une fille devait me plaire et accepter de passer à la casserole. Sa qualité de départ se résumait et s'arrêtait à ça. Car l'idée de passer à la casserole ne leur disait rien. Je ne réussissais pas à valider mon fantasme. Mais à me rendre malheureux, ça j'y arrivais très aisément. Comme j'ai appris à faire : les humains font de très grands efforts pour être malheureux et leurs efforts sont récompensés.

Les filles réelles qui voulaient bien de moi ne m'intéressaient pas. Elles étaient toujours moins belles que mes fantasmes ! Et « la place » dans mon cœur et dans mon lit devait rester libre pour les accueillir ! Le bourrage de crâne imbécile sur « la vie sexuelle épanouie » ou « la vie amoureuse épanouie » se révèle très efficace et sophistiqué pour vous isoler et rendre insatisfait et malheureux. Il est conforté par tout un tas de légendes, films, romans, boniments, chansons qui accordent réalité à ces stupidités. Par exemple qu'une fille, si elle est belle et vous plaît est forcément « faite pour vous » et « pour faire votre bonheur ». Il y aurait là de quoi mourir de rire si croire à ce ramassis de légendes stupides ne conduisait pas chaque année de très nombreux jeunes au suicide.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 juin 2017

dimanche 25 juin 2017

790 Hypothèse sur l'origine, la nature et l'apparence des problèmes humains

Si nous admettons que l'ensemble du tout est formé d'un courant que les Chinois ont baptisé Tao ou Dao. Et que le mouvement interne propre à ce courant est issue de la relation entre deux forces baptisées yin et yang, nous pouvons avancer l'hypothèse suivante : l'origine des problèmes, la nature et l'apparence de ceux-ci sont issus exclusivement du déséquilibre entre les forces (ou énergies) yin et yang.

Quand il y a déséquilibre il y a malaise. Quand il n'y a pas déséquilibre il y a absence de malaise. Ceci explique qu'il peut arriver que des humains aient une vie très difficile et soient équilibrés et souriants, et que d'autres ayant une vie beaucoup plus confortable puissent paraître déséquilibrés et tristes.

Incapable d'identifier le déséquilibre qu'ils vivent, des humains malheureux habilleront leur peine avec un motif qu'ils croiront à la source de leur malaise. La seule cause de celui-ci résulte du déséquilibre entre énergies yin et yang.

Si on se réfère au Tao ou Dao, il est dit que chaque humain pour être bien doit chercher à occuper sa juste place dans le courant. Mais quelle est donc cette juste place ? A quoi correspond-t-elle ? La réponse coule de source : elle correspond au point où les énergies ying et yang trouvent leur équilibre. Équilibre entre deux forces symétriques, dynamiques, opposées et complémentaires.

Que de discours entend-t-on pour ou contre le plaisir ! La vraie question c'est l'équilibre entre les forces yin et yang. Cet équilibre réalisé indique la qualité du plaisir. On peut en dire autant de la souffrance et de toutes les réactions humaines possible.

Quand la souffrance causée par le déséquilibre entre les énergies yin et yang est attribuée à un vieux problème, cette explication peut perdre du poids avec le temps et finalement être oubliée.

Vous souffrez d'un manque de yin, ou de son excès, d'un manque de yang,ou de son excès, d'une variation excessive du rapport entre yin et yang. Vous ne souffrez pas du « manque d'amour », de « la solitude », d'une « rupture ». Vous souffrez toujours et uniquement d'un dérangement de ces deux forces.

Un ami m'a expliqué un jour que, très jeune, il a souffert d'un chagrin d'amour. Il a alors pris son vélo et fait quarante kilomètres avec. A son retour il sifflotait. J'ajoute que son effort physique, sa balade... ne lui avait pas rendu sa copine, mais avait équilibré les forces yin et yang en lui.

Le consumérisme sexuel tant prôné de nos jours ne permet pas d'équilibrer les forces yin et yang. Au contraire, il contribue à leur déséquilibre.

Les ambitions mal placées, l'égoïsme, la violence, la cupidité, voilà autant de symptômes du déséquilibre entre les forces yin et yang.

Peut-être que des gestes simples et concrets peuvent contribuer à l'équilibrage des forces yin et yang, tels que certains massages, par exemple ou dormir à deux l'un contre l'autre.

Les Chinois sont généralement plus familiers de ces questions d'énergies que les Européens. Ce qui n'interdit pas de chercher à comprendre de quoi il s'agit et parvenir à mieux harmoniser nos vies et nos rapports avec les autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 juin 2017

vendredi 23 juin 2017

789 Un égareur

Il ment, manipule, calcule et fait pression sur les femmes qu'il veut mettre dans son lit. A l'écouter il serait presque féministe... En fait, pour lui les femmes ne sont que des mouchoirs dans lesquels il souhaite se branler. Il pue.

Comme il a du charme, les cibles féminines qu'il vise s'interrogent : « me plaît-il vraiment ? » « Ai-je raison de lui résister ? » Mais du moment qu'on se pose de telles questions la réponse est d'évidence « non » pour la première question et « oui » pour la deuxième.

Sûr de lui, il passe son temps à dire aux femmes du mal des autres hommes. Pour lui, c'est des concurrents. Avec un tel comportement il n'a pas d'amis. Et tout ça pourquoi ? Pour avoir le plaisir de se sentir libre de tromper sa femme !

Ce genre d'individus ne mérite pas qu'on lui consacre du temps. Il est préférable de l'éviter et l'oublier.

Et que font les femmes qui ont l'impression de ne rencontrer que de tels ténias ? Certaines cherchent à trouver le bon. Mais dans les boites d'ordures on ne trouve que des ordures.

Certaines femmes, aigries, vont propager d'infâmes réputations imaginaires dont elles doteront des hommes qui ne sont pas infâmes. Mais la vie prostitutionnelle qu'elles ont adopté en se mettant en ménage avec un homme très aisé matériellement les rend jalouses des vrais amours possible. Elles s'appliqueront à empêcher qu'un accord puisse naître de façon désintéressée entre deux personnes de leur entourage. Elles haïront l'amour auquel elles ont renoncé en échange d'argent.

Aux hommes qu'elles calomnieront elles feront des sourires. Mais les dégâts visibles causés par leurs propos indiqueront la piste menant aux coupables souriants.

Quelle drôle de jungle où celles qui renoncent à l'amour cherchent à en priver les autres ! Cependant qu'elles calomnient, d'autres leur font des compliments hypocrites. Le mensonge règne. Mais finit par être découvert. La vérité progresse. Les personnes sincères et de bonne foi se reconnaissent.

Il n'y a pas de raison de désespérer. Dans la lutte entre la vérité et le mensonge, le mensonge fini toujours par succomber. La vérité a en elle une force qui fini toujours par triompher.

Il faut garder bon espoir. La vie triomphe toujours au final. Et tôt ou tard le mensonge se décompose, tombe en poussière, disparaît. Et ses adorateurs disparaissent de circulation.

J'ai connu des menteurs, ils vieillissent très mal. Leur perfidie s'inscrit à la longue sur leur visage. Peu importe s'ils n'avouent pas leur façon de mal agir. Celle-ci va apparaître sur leur figure.

Parmi la masse innombrable existe des hommes et des femmes qui ont renoncé à se résigner. Qui cherchent la lumière dans les ténèbres, la mélodie dans le tohu-bohu des éléments déchaînés, le calme dans l'agitation et le désordre. Ils le cherchent, le cherchent inlassablement et finissent toujours par le trouver.

Et, face aux égareurs, ils s'écrient avec joie : « les siècles sont à nous, ils nous appartiennent ! Et vous, vous n'êtes rigoureusement rien, pas même une ombre ! Nous sommes la vie vivante, la vraie vie que vous ne connaissez pas et ne pouvez pas connaître ! »

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 juin 2017

mercredi 21 juin 2017

788 L'effrayant bourrage de crâne sexuel

Une exposition s'adressant aux enfants prétend les informer et déculpabiliser sur « le sexe ». Or elle propage exactement toute une série de clichés traditionnels. Sans remettre en cause leur contenu, il faut remarquer qu'ainsi présentés ils peuvent avoir des effets démoralisateurs dévastateurs.

On y voit présenter d'emblée pour s'aimer la notion impérative de « couple ». Mais qu'est-ce donc que s'aimer ? D'après l'expo c'est quelque chose qui se passe à deux, entre jeunes gens de sexe opposé, de même âge, ayant dépassé la majorité sexuelle, en bonne santé et de beauté « standard ».

Arrêtons-nous sur divers points : s'aimer c'est forcément à deux. Mais qu'est-ce que « s'aimer » ? C'est sous-entendu qu'il existe un sentiment particulier et très fort qui attirerait exclusivement deux personnes ensemble. Mais dans ce cas on abandonne le jeune devant le dilemme : « est-ce que j'aime ? J'aime pas ? C'est de l'amour ou c'est pas ça ? » Or il existe des nuances innombrables de sentiments affectueux. Là on somme le jeune, pour être dans la norme et trouver « le bonheur » de rechercher le fameux sentiment. Il doit le faire non à partir de ce qu'il ressent, mais à partir d'une sorte de grille qualitative proposée et imposée par les adultes.

Pour accéder à ce fameux sentiment il faut avoir la beauté standard... C'est-à-dire, images dessinées à l'appui, que le garçon et la fille ne sont pas gros ou maigre, juste ce qu'il faut de gras et de muscles. Le garçon doit avoir un zizi de taille moyenne et la fille une poitrine de taille suffisante... Mais si un garçon a un très petit zizi et la fille pas de poitrine du tout, ou au contraire d'énormes nichons, qu'est-ce qui lui reste à faire dans la vie ? Et si le garçon ou la fille se considèrent laids ? Ou a une infirmité ? Là, le joli dessin devient culpabilisateur.

Ensuite l'exposition explique que « l'amour » naissant entre le garçon et la fille, ils vont avoir des réactions génitales qui les mèneront à l'accouplement. L'exposition figurant celui-ci avec la très classique position dite « du missionnaire », le garçon allongé sur la fille.

C'est là que de grands désaccords subsistent entre moi et cette exposition. J'ai mis de très nombreuses années à comprendre que l'érection et son équivalent féminin ne signifient rigoureusement pas nécessairement l'envie, l'urgence de l'acte sexuel. On admet facilement que quelqu'un peut avoir envie de s'accoupler et ne pas bander, mais pas l'inverse. Pourtant l'inverse existe bel et bien. Et la pensée unique dominante nous aboie alors « d'y aller ».

Si « on y va » sans vrai désir, il ne s'agit pas d'un accouplement, mais d'une masturbation réalisée en utilisant l'autre à la place de la main. C'est nul et démolissant pour la relation affective. C'est le plus sûr moyen pour arriver à terme à se brouiller.

L'acte sexuel n'est pas un acte anodin. Sans la condition nécessaire mais pas forcément suffisante d'un vrai et authentique désir, il est à éviter absolument. Des dizaines de millions de gens ne suivent pas cette règle et s'étonnent ensuite d'être déçus et malheureux en amour.

Mais allez l'expliquer aux organisateurs de cette exposition ! Ils vous riront au nez.

L'essentiel pour eux n'est pas d'informer. Ça ils s'en fichent. Ce qui les intéresse c'est de vendre des billets d'entrée et des catalogues. Libérer les autres est un bon argument pour vendre et gagner de l'argent. Cette exposition avec ses réponses biaisées, insatisfaisantes, fausses, conventionnelles, laisse les visiteurs abandonnés à la recherche de la réponse à leurs questions dans la traitreuse pornographie sur Internet. Qui est l'anti éducation sexuelle de notre époque.

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 juin 2017

dimanche 18 juin 2017

787 La conception bordelienne de la sexualité

Un article dans un grand journal parisien traitait, sur un ton qui se voulait léger et spirituel, de la sexualité de nos contemporains. Une affirmation là a retenu mon attention. Elle prétendait que les humains autour de nous « font l'amour » une fois par semaine et que c'est suffisant pour assurer « leur bonheur ». L'article prétendait nous éclairer, décomplexer, aider à mieux vivre...

C'était en réalité le contraire en dépit du ton et des apparences. En effet, tout d'abord si pour assurer notre bonheur il faut « faire l'amour » une fois par semaine, ça signifie que ceux qui n'ont pas cette opportunité sont des malheureux, des ratés, des minables, des qui n'ont rien compris, qui sont au dessous de tout. Bref, il ne leur reste plus qu'à se faire interner en hôpital psychiatrique ou aller voir un psy.

Ensuite « faire l'amour » qu'est-ce à dire ? Est-ce que droguer, saouler et sodomiser dans une piscine une jeune fille de treize ans, comme l'a paraît-il fait un jour une de nos célébrités, c'est faire l'amour ? Est-ce qu'aller voir les prostituées et en être client c'est « faire l'amour » ? Mystère, il semblerait qu'il suffit de mettre le truc dans le machin, secouer, décharger... et hop ! On a « fait l'amour ».

Et cet acte délicieux assurerait notre bonheur. Il existerait donc un bonheur standard à portée d'éjaculation. Les dames devant bien sûr se plier à la carotte masculine pour avoir accès elles aussi au bonheur...

Mais là où une interrogation est soulevée par cet article, c'est quand il affirme la périodicité de l'acte sexuel assurant le bonheur. Ce n'est pas une fois tous les quatre jours ou tous les cinq jours, mais très exactement selon un rythme hebdomadaire. D'où provient cette étrange précision ? A quoi correspond-t-elle ?

Elle correspond très exactement au rythme de la fréquentation habituelle des bordels d'antan. Le paysan allait au marché une fois par semaine. Quatre-vingt-dix pour cent des hommes étaient jusqu'à une époque pas si ancienne des paysans. Une fois vendus ses produits, l'argent empoché, le paysan allait au bordel et rentrait ensuite à la maison.

Le propos donnant comme rythme sexuel satisfaisant celui d'un rapport hebdomadaire relève très simplement d'une conception bordelienne de la sexualité.

Par delà les discours « modernes et décomplexant », voilà en fait quelle est la vérité.

En analysant toutes sortes de discours sexuels écrits ou exprimés avec des images, dans la pornographie, en particulier, on retrouvera le même discours. Le sexe est un produit de consommation pour hommes, consistant essentiellement à se masturber en remplaçant sa main par un orifice naturel de quelqu'un d'autre. Le tout étant présenté comme une jouissance extraordinaire et automatique, qui correspondrait au fait de « faire l'amour ».

Une jeune fille influencée par les scénarios pornographiques m'ayant proposé de m'y inscrire avec elle un matin, j'ai décliné l'offre. Une amie qui par la suite commentait ma réaction m'a demandé : « mais tu n'as pas voulu en profiter ? » Sans réaliser l'horreur du concept : profiter de quelqu'un... On peut réaliser diverses choses avec d'autres personnes, mais profiter de quelqu'un est ici bien peu civil. Mon amie commentatrice ne s'était pas rendu compte de ce que pouvait signifier d'incongru sa question.

Basile, philosophe naïf, Paris le 18 juin 2017

samedi 17 juin 2017

786 En finir avec le mythe meurtrier et dévastateur du « Grand Amour »

Deux dames ayant de l'expérience de la vie et vivant seules à Paris, déclaraient devant moi, chacune de leur côté : « j'ai bien envie d'avoir un mec dans ma vie, et en même temps je n'en ai pas envie » ou « j'en ai peur ». Quelle étrange position ! Qu'est-ce qu'elle signifie ?

La réponse est simple : ces dames vivant seules éprouvent des besoins basiques et universels : faims dermique, mucosique, buccale, linguale, d'étreintes et de masturbations. C'est-à-dire besoin naturel de caresses et câlins divers. Mais notre société a fait de ces rassasiements le prélude inévitable, obligatoire, systématique et prétendument naturel de ce qu'elle prétend être « l'acte sexuel ». Et qui n'est très souvent qu'au mieux une double masturbation combinée sans désir réel.

Cet égarement étant conforté par la culture dominante, de pseudos évidences – l'érection par exemple, qui ne signifie pas forcément le désir, – et un discours pseudo scientifique. La plupart des gens y adhèrent. Mais en même temps, leur organisme, plus sain et authentique que leurs pensées, se cabre. Il refuse de se laisser ainsi utiliser comme un outil masturbatoire pseudo-coïtant.

Cette contradiction interne se traduit par ce propos : « j'ai envie d'un mec et en même temps je n'en ai pas envie. »

Quand on est jeune, sans beaucoup d'expériences et qu'on a la vigueur de la jeunesse, le plus souvent on bricole. On croit chercher. On se perd. On croit qu'on va enfin trouver. On s'égare un peu plus. Et on prend des coups d'autant plus douloureux qu'ils émanent de personnes proches mais plus conscientes que vous. On se fait larguer alors qu'on avait l'impression que « tout allait bien ».

L'amour qu'on croit chercher n'est pas l'amour. C'est une sorte de religion laïque du paradis terrestre. Il existerait une personne qui serait « faite pour vous » et pour « votre bonheur ». Avec laquelle tout marcherait à merveille : affectivement, journellement, au lit, en vacances, etc. Et pour preuve que ce diamant vivant existe, on a toujours une sorte de « couple témoin ». C'est X et Y qui vont « parfaitement bien ensemble », qu'on voit souvent et qui sont « parfaitement heureux ».

Les années passent et, inexplicablement, les gamelles sentimentales s'accumulent dans la vie de bien des gens. On prétendra qu'ils n'ont pas de chance. En fait ils reviennent régulièrement bredouille de la pêche au Serpent de Mer. Ce qu'ils cherchent n'existe pas : un « amour » préfabriqué et « sur mesures ». C'est une complète foutaise, mais allez l'expliquer à ceux qui y croient ! Autant chercher à convaincre un croyant que sa foi ne vaut rien.

Mais comme les faits sont têtus, les années amères passent et quantité de personnes seules ne se remettant pas en question finissent dans une sorte de demi résignation : « un jour, peut-être, mon Prince, ou ma Princesse viendra... »

Une partie de ces malheureux et malheureuses, suite à une déception plus cruelle qu'une autre se suicident. Le culte du « Grand Amour » est un culte meurtrier qui réclame, chaque année, sa part de sang et de larmes. Non, ce n'est pas un beau culte. Et son histoire emblématique s'orne des deux cadavres de Roméo et Juliette. Elle n'est pas romantique, elle est à vomir.

Remettre en question les mythes sentimentaux est une tâche hygiénique d'intérêt public et de prévention de bien des drames. La vie, pour être bien vécue, doit savoir congédier les mythes. En apparence beaux, ils tuent chaque année un certain nombre de jeunes gens et jeunes filles en bonne santé et plein d'avenir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 juin 2017

vendredi 16 juin 2017

785 La clé cachée du bonheur et de la sérénité

Un jeune homme et une jeune fille s'aiment, habitent sous le même toit, et le soir, nus, partagent le même lit, se caressent réciproquement un peu partout, s'embrassent sur la bouche avec la langue. Le jeune homme bande, la jeune fille réagit symétriquement au niveau génital... Question : « alors ont-ils envie de faire l'amour ? » La plupart des personnes interrogées de la sorte répondront sans hésitation par l'affirmative. Alors que la bonne réponse est toute autre : « non, pas forcément. »

Pour trouver cette bonne réponse j'ai mis des dizaines d'années. Et suis environné de gens qui, s'ils m'entendent, me regardent d'un air condescendant. « Le malheureux, se disent-ils en pensant à moi, il a des problèmes. » Alors que le problème ici n'est pas en moi mais en eux. En fait la vérité très simple et évidente est celle-ci : « pour faire l'amour, il faut avoir envie de le faire. Il ne suffit pas de pouvoir mimer mécaniquement l'acte. » Mais la plupart des gens ignorent même le sentiment exact d'envie de faire l'amour. Et se croient très malins en suivant le troupeau. Et s'étonnent que tant de personnes sont malheureuses et déçues en amour. Alors que tout ici est lié.

Quand tout paraît réuni pour pratiquer le coït, si le sentiment précis et fort particulier, l'envie effective de l'acte n'est pas au rendez-vous, il est simplement dévastateur pour la relation de faire ce qui est « techniquement » possible. Il faut aller vers un ailleurs qui est en fait la suite naturelle de ce qui s'est ébauché. Faire des câlins ? Et bien continuer. Mais combien l'ont compris ? Bien peu semble-t-il. Et pour en parler, autant dire que personne parmi ceux et celles qui ont compris va s'aviser d'essayer d'expliquer aux autres. Vous voyez un homme et une femme arrivant le matin raconter à leurs amis leurs ébats « soft », c'est-à-dire sans coït ? Bien évidemment non. La compréhension de la réalité des relations sensuelles qui n'impliquent nullement le coït obligatoire reste réservé à une minorité consciente.

Une amie à qui je ne cache pas ma manière de voir et faire me dit que j'ai peur. Bien sûr, que j'ai peur. Peur de me retrouver dans une situation où quelqu(un exigera de moi une chose que je n'éprouve pas l'envie de faire. C'est déjà arrivé. Ça ne se reproduira plus.

Une jeune fille un jour, faisant mine de dormir, m'a montré son origine du monde. Elle voulait très certainement que je joue avec. J'ai regardé. Me suis simplement demandé : « en ai-je envie ? » La réponse était non. Je n'ai rien fait. Par la suite elle a fait semblant de se réveiller et fut d'excellente humeur. Si elle avait vraiment éprouvé l'envie que je joue avec son yoni, elle aurait certainement fait la gueule suite au fait que je n'y avais pas mis les mains, la bouche et autre chose aussi. Comme elle était au contraire de bonne humeur, j'en déduis qu'elle n'avait pas vraiment envie de faire quelque chose de sexuel avec moi. Elle imitait un scénario pornographique vu sur Internet. C'est l'explication qui me paraît la plus vraisemblable.

En restant authentique j'ai préservé la qualité de notre relation. Quantité de gens me traiteront d'imbécile. Leur réaction me flattera. Car les imbéciles se sont eux. Et me faire traiter d'imbécile par des imbéciles est un très beau compliment involontaire de leur part.

Ne pas chercher artificiellement le coït, et ainsi éviter de se retrouver pratiquant la masturbation dans un orifice naturel, c'est s'assurer la plus belle tranquillité qui soit. On élimine 90 % des causes d'angoisse cachée. Quand je me retrouve devant mon ordinateur pour écrire, ou devant une feuille de papier pour peindre ou dessiner, je suis parfaitement calme. Je vois les autres s'agiter, parler d'amour, de mariage, d'harmonie recherchée, moi je suis moi. Ne m'embarrasse pas d'efforts pour suivre le troupeau de moutons conformistes. Je ne méprise pas ces braves moutons, mais suis en droit de choisir de ne pas partager leur sort. Sort pitoyable qu'ils s'obstinent à rechercher, les fous !

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 juin 2017

jeudi 15 juin 2017

784 Le grand marché lucratif de « l'harmonie sexuelle »

Notre époque a développé un modèle sexuel de référence. Si vous voulez être sain, équilibré, épanoui, il faut vivre « en couple » et connaître « l'harmonie sexuelle ». Kékséksa ?

« L'harmonie sexuelle » signifie que, s'inscrivant dans un « couple », la femme est la putain bénévole, exclusive et active de son mari. Et le mari est le putain bénévole, exclusif et actif de sa femme. Sinon ils ont raté leur vie, la réalisation, l'épanouissement de celle-ci.

Internet abonde d'annonces de gourous plus ou moins « psy », plus ou moins ou pas du tout thérapeutes, qui vous jurent les grands dieux. Ça y est, grâce à Monsieur X ou Madame Y, vous allez enfin grimper aux rideaux ! Et pouvoir recommencer tous les soirs de la semaine et toute l'année et les années qui suivront.

Mais, bien sûr, pour y arriver, il faudra rémunérer votre sauveur...

C'est curieux comment notre époque a drapé dans les voiles de « la science », bien des charlataneries. Charlataneries, c'est bien le mot. N'importe qui peut se proclamer « sexologue ». L'usage du titre n'est pas réglementé en France.

Dyspareunie, anorgasmie, panne du désir, dysfonctionnements érectiles, etc. On fait appel à tout un jargon destiné à vous convaincre que vous êtes malade et avez besoin de soins... payants, bien sûr.

Connaissez-vous la gustativité et la bévitude ? C'est le parfait épanouissement gastronomique et gustatif et le parfait épanouissement dans le domaine de la boisson. Je viens d'inventer ces deux concepts. Je vais, de ce pas, les breveter et m'établir gustavologue et bévitudologue pour soigner les très nombreux patients qui ignorent leur détresse !

Jusqu'à mes vingt-deux ans je n'étais nullement préoccupé par l'idée de mettre mon zizi dans un cul ou une zezette. Mon entourage médical et familial se chargea de me mettre dans le « droit chemin ». Il complota et réussi à me jeter dans les bras d'une vague copine. On me déniaisa et créa chez moi un faux besoin de baise dont j'ai mis de nombreuses années à me débarrasser.

Vous n'avez pas envie de « faire l'amour » ? Et alors ? Vous n'êtes pas malade. Halte à l'épanouissement sexuel obligatoire ! Ça suffit ces tartuferies pseudo-scientifiques ! Oui ! On peut très bien vivre bien sans faire l'amour, ou plus exactement, vivre sans se masturber régulièrement dans un orifice naturel d'une autre personne.

Les pseudo aidants évitent de définir de quoi ils parlent. Et de délimiter précisément leur « spécialité ». L'essentiel est pour eux de vous convaincre de les payer. Le grand marché de « l'harmonie sexuelle » est des plus lucratifs. Et les malades imaginaires sont les plus rentables, car ils ne guérissent jamais... tant qu'ils ont affaire à de tels « thérapeutes ».

Vous ne bandez pas. Et alors ? Si ça se trouve c'est parfaitement normal. Votre zizi refuse de répondre à un besoin artificiel qui ne lui corresponds nullement. Vous n'avez pas envie de baiser ? Si ça se trouve, c'est simplement que vous n'avez pas besoin de baiser. Mais les gourous du sexe obligatoire veillent pour vous convaincre d'aller les consulter. Préparer vous à payer le prix fort... En avant la musique ! Et par ici la monnaie !

Les spécialistes compétents sauront arranger tout dans votre vie et surtout votre compte en banque !

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 juin 2017

lundi 12 juin 2017

783 L'enjeu de la libération des otages

Notre société est infirme, malade de la sexualisation à outrance. Elle décrété la caresse entre humains adultes être un « préliminaire » à ce qu'elle appelle abusivement systématiquement « l'acte sexuel ». Et qui n'est le plus souvent qu'une masturbation dans un orifice naturel d'un tiers.

Les conséquences de cette désorganisation institutionnelle de la vie entre les humains sont effroyables et calamiteuses. Mais elles sont si habituelles, si anciennes, si difficiles et mal vu de les dénoncer, qu'on fini très souvent par les croire inhérentes à la nature humaine.

Alors que le toucher paraît incontournable pour soigner nombre de maux, notre société à porté au pinacle l'usage thérapeutique ou à prétention thérapeutique de la parole. Elle peut être utile. Mais elle peut aussi nuire, enfermer, déstabiliser, n'être que de la blablathérapie à but lucratif.

Prenons un exemple : une jeune fille est violée. Elle parvient à s'en ouvrir à des proches. Quel traitement lui proposera-t-on pour l'aider à se relever, reconstruire ? Un traitement consistant à voir un psy, parler. Prétendre traiter un traumatisme physique par la parole me paraît aussi raisonnable que traiter une fracture avec des chansons. Il faut une intervention « physique », qui n'interdit pas aussi de parler.

Un choc moral, un travail épuisant, un chagrin, sont aussi à traiter par l'intervention « physique » et pas que par les mots.

Une multitude de gens se sentent seuls. On leur pose comme ultimatum pour bénéficier du confort « physique » de devoir se trouver un partenaire « sexuel ». C'est odieux, stupide, violent, inefficace, décourageant.

On peut se sentir seul pour diverses raisons :

Une très jolie fille qui est sans cesse sollicitée en qualité de beau morceau de viande peut connaître une très grande solitude. Une mère qui élève seule ses enfants n'a guère de temps à consacrer pour rencontrer du monde. Et on lui posera l'ultimatum de « rencontrer quelqu'un ». Et pourquoi donc ? Le même ultimatum sera posé à un veuf ou une veuve avec enfant : « pour l'enfant tu dois coucher ». On m'a cité un cas plus rare : une dame divorcée depuis peu, se retrouvant seule et exerçant des responsabilités financières très élevées. Personne ne s'avise autour d'elle qu'elle est aussi une femme et souffre à présent de la solitude. Elle est si importante qu'on oublie qu'elle est aussi un être humain. On peut multiplier les exemples.

Ce qui bloque tout et barbarise la situation de solitude ressentie est l'ultimatum sexuel : tu veux du contact « physique », alors il faut coucher, passer à la casserole ! Et si on libérait les otages ?

La société a fait des cinq étapes de l'intensité sexuelle de la relation humaine un annexe du coït. Il faut démonter le piège. Non, la caresse entre êtres humains adultes n'est pas nécessairement tournée vers le coït. Il faut sortir des conventions hypersexualisantes régnantes et aller vers autre chose entre humains sincères, sensibles et de bonne volonté !

C'est possible, du moins ça vaut le coup d'être tenté. Quand on modifie les conventions morales régnantes, c'est souvent pour accentuer la sexualité. Là on lui tournera le dos. Plus exactement on lui concédera la place qui lui revient et rien de plus. Son règne a assez duré. Place à la nouveauté et la liberté !

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 juin 2017

samedi 10 juin 2017

782 Libérer les otages

Si nous devions établir une échelle d'intensité sexuelle du contact entre humains, elle pourrait se diviser en gros en six étapes successives :

1° Regarder. 2° Caresser. 3° Embrasser. 4° Lécher, sucer. 5° Doigtage et masturbation. 6° L'acte sexuel, c'est-à-dire l'intromission du membre masculin dans un orifice naturel de l'autre personne concernée.

Notre culture a pris les cinq premières étapes et les a annexé à la sixième. Résultat, hors de la sexualité « pure et dure », où on « conclut », éventuellement après des « préliminaires », rien n'existe de possible. C'est tout ou rien.

Cinq étapes sont littéralement « prises en otages » par la sixième. Mais si, entre personnes de confiance, on entreprenait de libérer au moins partiellement les otages ? Il existe bien de par le monde des gens qui se déclarent « fuck friends », amis de baise, et décrètent pouvoir se voir uniquement « pour ça ». Cette pratique qui me déplaît parfaitement, je ne la préconise nullement. Mais pourquoi ne pas imaginer des « caress friends ». Des personnes avec lesquelles au moins une partie des otages seraient d'un commun accord réciproque et bien clair libéré de la prise d'otages régnante ?

Il s'agit d'inventer un nouveau parlé sensuel libéré des ultimatismes sexuels stupides et abusifs qui finalement bloquent tous les échanges possible y compris entre personnes sincères, respectueuses et sensibles. Et créer des oasis secrets de douceurs entre amis. Pourquoi secrets ? Parce qu'il apparaît évident que les personnes asservies à la grossièreté régnante n'y comprendront rien ou guère. Pour nombre de gens, rien qu'accepter un effleurage signifie qu'on est d'accord pour « passer à la casserole ». Résultat, le plus souvent il n'y a ni effleurages, ni coït. C'est le grand désert de la bêtise sexuelle obligatoire où tout devient dénaturé ou impossible.

Pour qualifier une relation entre caress friends le vocabulaire manquera. D'autant plus que chaque relation sera différente et en évolution. Les personnes concernées par une telle relation seront-elles amis simplement ? Plus tout à fait. Seront-elles alors amants ? Pas vraiment. Elles seront quoi alors ? Quelque chose de mystérieux, nouveau et secret.

Ce genre de relations existe certainement déjà. Mais vue de l'extérieur avec les idées habituellement admises, elles doivent certainement être considérées comme du libertinage, alors que ce n'est justement pas du libertinage. Mais le comprendre dépasse l'entendement des gens « ordinaires » qui partagent la pensée unique dans le domaine dit « du sexe », dont les limites sont bien vagues. Un médecin viennois qualifiait de « plaisir sexuel » le plaisir enfantin de la tétée nourrissante. Ce médecin est toujours considéré par un tas de gens comme un génie. Comment dans ces conditions parvenir à expliquer à bien des gens le principe de fonctionnement des caress friends ? C'est carrément impossible. Il n'est pas pire sourd qui ne veut entendre, pire aveugle qui ne veut pas voir, pire ignorant que celui qui refuse d'apprendre et nie la réalité de la nouveauté.

J'ai eu l'occasion à diverses reprises de constater à quel point le contact physique, le toucher sensuel, la caresse manque, y compris à des personnes pourvues de partenaires sexuels actifs et incapables tactiles. C'est très étrange et inquiétant parfois de voir à quel point des personnes qui se proclament équilibrées sont ravagées intérieurement par la famine tactile. Chercher sérieusement et efficacement à y remédier nous réserve bien des surprises, des découvertes et des progrès dans la compréhension de nous-mêmes et des autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 juin 2017

vendredi 9 juin 2017

781 Réflexion pour l'amélioration de la vie des cafés associatifs

J'ai participé hier soir 8 juin 2017 à une réunion ouverte à tous où trois cafés associatifs étaient représentés : le Moulin à Café, le Troisième café, et un café associatif en gestation à Gennevilliers. Ce fut très vivant et très intéressant. Il se trouve que j'ai commencé il y a quarante ans à m'intéresser à l'associatif, que j'organise depuis vingt-quatre ans le Carnaval de Paris, fête libre, bénévole, gratuite, indépendante et autogérée, et fréquente le Moulin à café depuis onze ans. Ce qui me donne quelques idées à suggérer pour l'amélioration de la vie des cafés associatifs.

La communication auprès du public est très difficile à faire passer. J'en prends deux exemples : il y a quelques jours, la responsable de la communication au Moulin à café me donne le nouveau programme qu'elle a mis au point. C'est celui de juin 2017. Je le prends. Et deux jours après réalise que j'ai raté une animation qui a lieu tous les premiers vendredis du mois. Je regarde alors le programme de juin. Naturellement l'animation en question est indiquée sur la première page... Je n'avais pas regardé le programme. Je me souviens aussi de la cafétéria qui existait dans les années 1990 dans le Palais des Études à l’École des Beaux-Arts. Sa grande salle avait ses murs couverts d'affiches annonçant divers événements. J'étais un habitué des lieux. Ces affiches faisaient partie du paysage. Je ne les lisais jamais. Je me suis fait cette réflexion quand en 1997 j'ai fait une campagne d'affichage aux Beaux-Arts pour le renouveau du Carnaval de Paris. Si moi je ne lisais pas les affiches des autres, les autres pourraient très bien ne pas lire les miennes. À la réunion des Cafés associatifs du 8 mars 2017 une participante a dit à un moment donné, à propos de l'appel au bénévolat qu'une affiche figurait dans le Troisième café. Si ça se trouve quantité de personnes qui viennent au Café associatif, voire la majorité d'entre elles, ne la lisent pas. C'est dire la difficulté pour arriver à communiquer. D'un côté on se creuse la tête et on passe du temps à réaliser un programme distribué ou une affiche apposée au mur. De l'autre, le sympathique public vient et ne lit pas ce qu'on met à sa disposition.

S'agissant des bénévoles, c'est une question essentielle et un très important problème. On manque de bénévoles ! Quand le Café associatif ouvre, il y en a une quantité parce que c'est nouveau. Puis, ça se raréfie. Le même problème existe aujourd'hui dans un tas d'associations. D'un autre côté existe des bénévoles semi professionnels : ils sont tout le temps-là. Du moins ils passent régulièrement de nombreuses heures au Café associatif. J'en connais. Le problème est qu'il serait imprudent de trop s'en réjouir et en faire des exemples à suivre. Un bénévole est un être humain comme les autres. Il vieillit, il peut déménager, changer d'avis, tomber malade, se fatiguer... que fait-on le jour où il devait venir et ne vient pas ou ne vient plus ? On est désemparé. Il faut des bénévoles en plus. Pourquoi les Cafés associatifs, et les associations en général ont aujourd'hui du mal à en trouver ?

D'abord pour la première raison invoquée dans ce texte : la difficulté à communiquer. Les organisateurs ont l'impression d'informer le public qu'on a besoin de bénévoles. En fait un très grand nombre de personnes fréquentant le Café associatif ne sont simplement pas au courant ou au courant de l'importance du problème et sa nature précise. Comment faire alors ?

Comme je l'ai dit à la réunion du 8 mars il faut faire de la question des bénévoles une question centrale et un élément de communication numéro un. Il faut mettre en avant partout et en permanence la question des bénévoles. Tout en l'expliquant au public. Car il existe aujourd'hui un vaste problème qui rebute nombre de gens à l'idée de faire du bénévolat.

Beaucoup d'associations ont une vision du bénévolat où les bénévoles sont culpabilisés. « Tu veux être bénévole ? Tu attaches donc de la valeur aux objectifs de notre association ? Dont TU DOIS être là tel jour de telle heure à telle heure ! Sinon, ça signifie que tu n'es pas vraiment notre ami. » En gros c'est comme ça qu'on traite souvent les bénévoles. J'ai éprouvé ce genre de situation dans une troupe de théâtre amateur. Au début c'est très chouette, à la fin on dirait que c'est un travail qui n'est pas payé et plus du bénévolat avec le cœur. Alors ça marche un bout de temps. Puis on s'en va. On arrête.

Il est possible même que la raréfaction des crédits alloués aux associations aggrave cette situation. Les bénévoles traités comme des esclaves, ça fini aussi par se savoir. Ce qui fait que le cri du cœur d'un tas de gens quand on leur propose du bénévolat est qu'ils n'ont pas le temps. Moyen soft de refuser sans vexer la personne qui propose l'activité.

Pour redresser cette situation, il faut ABSOLUMENT commencer par expliquer au public que le bénévolat proposé ne sera pas un bénévolat basé sur des ordres, la culpabilisation, le chantage affectif... Il faut expliquer quel bénévolat est proposé. Et insister dessus. C'est un bénévolat sain et respectueux qui est proposé, pas un bénévolat qui donne envie de s'enfuir au plus vite.

Ensuite, il faut expliquer en détails comment ça se passe pour devenir bénévole. Et enfin récolter des témoignages de bénévoles qui expliquent ce que le bénévolat leur a apporté et comment ça s'est passé. Et diffuser ces témoignages au public.

Par exemple, pourquoi pas ? Les afficher sur les murs du Café associatif avec les photos des bénévoles en train de participer à l'activité du Café associatif. Si ce n'est pas affiché en permanence, au moins de temps en temps faire une campagne d'affichages de ce type dans le Café associatif. Campagne qui pourrait se faire, par exemple, deux fois par an.

Pour améliorer la situation il est possible et nécessaire d'innover. Le problème du bénévole c'est aussi son isolement. Il se porte volontaire. Et puis, de temps à autre il va faire une activité. Mais il lui manque le sentiment de participer à une communauté. Au début oui un peu, de moins en moins ensuite, ça va le démotiver. Je propose une réforme de la manière d'organiser le bénévolat.

Quand des bénévoles se présentent, on les regroupe. C'est à dire qu'on leur annonce qu'ils font partie d'un groupe de bénévoles. Ce groupe doit être petit, une demi-douzaine, une dizaine, jamais plus de dix-neuf. Au delà ça devient difficile, des problèmes arrivent, le groupe perd sa cohésion. Ce chiffre de dix-neuf maximum était un vrai « chiffre magique » : celui des effectifs des innombrables groupes festifs, souvent appelés goguettes, qui organisaient jadis et avec succès la festivité populaire en France. Quand ces groupes ont été autorisés à grossir à partir de 1835, ce fut le début de la fin. Ils ont fini par disparaître et une très large partie de la festivité populaire avec. Sauf à Dunkerque et dans les villes alentours où les sociétés de carnaval font pratiquement toutes douze membres et où le Carnaval est resté de ce fait énorme et prospère.

Le groupe de bénévoles, on pourrait appeler ça une main, est un groupe autogéré. Une fois lancé il s'organise et fonctionne pour donner de l'agrément au bénévolat. Tous les deux mois au moins, ou tous les mois, la main se réuni pour passer un moment agréable ensemble. Elle crée des liens entre bénévoles et surtout elle rompt l'isolement du bénévole en tant que bénévole. Elle apporte un plus au bénévolat. Le bénévole cesse uniquement de donner, il reçoit aussi. Car la seule gratitude pour le service rendu peut finir par paraître insuffisante pour se motiver. Il faut aussi que le bénévolat apporte des occasions de plaisir partagé en plus. L'idée est à creuser et mettre en application.

Les Cafés associatifs ont pour premier but de faire du lien social. Tout ce qui va dans le sens contraire de l'isolement est intéressant à étudier et mettre en œuvre. Par exemple : donner un nom aux adhérents du Café associatif : ceux du Moulin à café pourraient s'appeler les Moulinois et Moulinoises. Ce nom a été proposé par un ami qui y travaille comme salarié. Tous les trois mois, une réunion ouverte de tous les Cafés associatifs de la Région parisienne pourrait être organisée sur le modèle de celle qui s'est passée le 8 mars avec trois Cafés associatifs dont un en gestation. Une participante a souligné lors de cette réunion qu'il était essentiel qu'un Café associatif en projet ai déjà un nom.

Les salariés et responsables des Cafés associatifs ont déjà beaucoup de tâches à remplir. C'est pourquoi pour améliorer le fonctionnement de ces lieux il faut proposer des activités autogérées qui ne vont pas les surcharger. J'en vois deux possible :

Le pique nique dominical autogéré : il est proposé aux adhérents et amis du Café associatif de se retrouver librement dans un lieu verdoyant, le dimanche, jour où le Café associatif est fermé. Et faire un pique nique. Cette activité mobilisant zéro bénévoles et zéro salariés du Café associatif. On peut aussi à cette occasion faire en sorte que deux Cafés associatifs ou plus choisissent le même lieu pour un tel rendez-vous dominical, d'où rencontres et échanges, enrichissement mutuel.

Les habitués des Cafés associatifs souffrent quand il est fermé. Cette idée serait très bien accueillie.

Il existe des Cafés associatifs dans diverses régions de France et sans doute dans des pays voisins. Les Cafés associatifs ont une période de fermeture estivale.

Pourquoi ne pas étendre le concept du pique nique dominical autogéré à quelque chose de plus ambitieux ?

La semaine estival autogérée des Cafés associatifs : il serait proposé que dans un endroit sympathique où existe des possibilités d'accueil abordables et suffisantes (campings, gîtes ruraux) et même un Café associatif pas loin, les habitués et amis des Cafés associatifs se retrouvent.

Il ne s'agirait en aucune façon d'une semaine organisée avec accueil organisé, etc. Mais d'un rendez-vous où chacun se débrouille pour venir et passer son séjour sur place. Il s'agirait d'une activité autogérée, où zéro bénévoles, zéro salariés seraient sollicités.

Ce qui permettrait de développer l'activité des Cafés associatifs, leurs liens, sans surcharger de travail ceux qui font déjà un formidable travail pour la convivialité et le mieux vivre ensemble. Une ancienne adhérente très active du Moulin à café a créé un Café associatif en Bretagne... peut-être a-t-elle dans les environs un camping sympathique, de sympathiques gîtes ruraux, a proposer pour organiser une telle activité ? Je n'ai pas ses coordonnées, le Moulin à café les a. Il pourrait lui poser la question et ainsi rien qu'avec un mail envoyé lancer ce très ambitieux projet.

L'autogestion est une forme d'organisation qui permettrait d'enrichir le fonctionnement des Cafés associatifs. C'est déjà ainsi que fonctionne le Carnaval de Paris. Le 26 février dernier il y avait plus de cinq mille participants au cortège, dont certains venus de loin : Allemagne, Belgique, Italie (un car entier). C'est pourquoi j'ai pensé intéressant de faire profiter les Cafés associatifs de cette expérience joyeuse et réussie de fête libre, bénévole, gratuite, indépendante, autogérée et apolitique.

J'espère que ce texte de réflexion pourra contribuer à l'amélioration de la vie de ces splendides lieux de vie que sont les Cafés associatifs et dont les animateurs et fondateurs méritent toute notre admiration et notre gratitude.

Je publierai ce texte sur mon blog philosophique et l'enverrai aux adresses des deux Cafés associatifs que je connais : Le Moulin à café et le Troisième café.

Avec tous mes remerciements pour ce qu'ils font pour la convivialité et le mieux vivre ensemble dans la cité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 juin 2017

mardi 6 juin 2017

780 Le mystère de l'être humain décrypté

Qu'est-ce qui fait l'originalité de la communauté humaine partie intégrante du reste de l'univers ? Certains ont invoqué la « struggle for life » : la « lutte pour la vie », et ses conséquences innombrables... C'est un mythe, au départ l'être humain n'a nul besoin de « lutter ».

A écouter ou lire les propos des partisans de l'explication de l'Humanité par la « struggle for life », l'homme courait moins vite que le tigre... alors, il inventa le char Abrams. L'homme ne volait pas comme l'aigle... alors il inventa le missile nucléaire intercontinental. Balivernes, que tout cela !

Au tout début de son histoire, quand il n'avait pas encore développé d'industries, l'être humain n'avait besoin de rien. Par sa taille, sa vie en groupes solidaires, il ne craignait aucun prédateur. Un grand fauve n'allait pas risquer l'avalanche de morsures de la troupe de singes furieux de voir un des leurs attaqué. Et ces singes, nos ancêtres, mangeant des aliments crus, avaient des mâchoires autrement plus développées que les nôtres aujourd'hui. Elles étaient comme celles des Esquimaux à l'époque où ils mastiquaient les peaux qu'ils préparaient.

Le seul humain qu'un grand fauve mettait volontiers sous sa dent était le petit humain qui s'était éloigné de son groupe. Mais justement il pouvait courir très vite pour se remettre sous la protection de son groupe. Les petits humains courent toujours très vite, ce qui aujourd'hui pose problème, par exemple quand ils veulent traverser en courant une route ou une rue où passent des voitures...

Si les humains ont néanmoins éprouvé le besoin de commencer à développer des industries, ce fut par jeu. Le jeu est à l'origine du début de la civilisation humaine.

Je penche à l'idée que ces jeux furent plus le fait des femmes que des hommes. Bien sûr, je n'ai aucun élément autre que mon sentiment pour justifier mon point de vue.

Développer des industries, le savoir et sa transmission ont occasionné le grand choc qui marque l’accélération du rythme de la marche de la civilisation humaine, et la rupture avec l'exclusivité du jeu comme motivation d'inventer et développer des industries. Par l'observation, la transmission du savoir et la déduction, les humains provoquèrent le grand choc propulseur de la civilisation. Celui qui est aussi à l'origine du patriarcat et de quantité d'autres choses.

Au départ, seul l'instinct originel commandait les humains. Dans cet instinct dont nous héritons tous intact à notre naissance, on trouve ce que nous appelons « l'instinct de conservation » et « l'instinct maternel » (de la mère à l'enfant) ou « filial » (de l'enfant à la mère). Or les humains découvrirent que quoiqu'ils fassent ils finissaient tous inéluctablement par mourir. Ce qui dérangeait leur instinct de conservation. Ils découvrirent également que la grossesse et la parturition avait pour origine la rencontre entre les parties génitales masculines et féminines. Ils découvrirent aussi que les mères qui protègent leur progéniture la mettent néanmoins au monde sous forme mortelle. Et ne la protègent pas contre l'inéluctabilité de cette perspective. Ce qui constitue « la trahison des mères ». Toutes ces découvertes ont violemment contrarié l'instinct chez les humains. Et amené toutes sortes de comportements que nous trouvons plus ou moins supportables, ou insupportables. Entre autres, pour compenser son désarroi, l'être humain a développé une volonté illimitée pour chercher à posséder l'autre, but par définition impossible à réaliser. Ce qui amène la recherche de compensations. Les humains cherchent sans fin à posséder des objets, du pouvoir ou des savoirs pour compenser ce manque. Cette volonté est à l'origine de nos civilisations telles que nous les connaissons à présent. En prendre à présent conscience nous permettra d'échapper aux conséquences calamiteuses possible : changement climatique, guerres nucléaires, démoralisation généralisée, pollutions, etc.

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 juin 2017