jeudi 15 juin 2017

784 Le grand marché lucratif de « l'harmonie sexuelle »

Notre époque a développé un modèle sexuel de référence. Si vous voulez être sain, équilibré, épanoui, il faut vivre « en couple » et connaître « l'harmonie sexuelle ». Kékséksa ?

« L'harmonie sexuelle » signifie que, s'inscrivant dans un « couple », la femme est la putain bénévole, exclusive et active de son mari. Et le mari est le putain bénévole, exclusif et actif de sa femme. Sinon ils ont raté leur vie, la réalisation, l'épanouissement de celle-ci.

Internet abonde d'annonces de gourous plus ou moins « psy », plus ou moins ou pas du tout thérapeutes, qui vous jurent les grands dieux. Ça y est, grâce à Monsieur X ou Madame Y, vous allez enfin grimper aux rideaux ! Et pouvoir recommencer tous les soirs de la semaine et toute l'année et les années qui suivront.

Mais, bien sûr, pour y arriver, il faudra rémunérer votre sauveur...

C'est curieux comment notre époque a drapé dans les voiles de « la science », bien des charlataneries. Charlataneries, c'est bien le mot. N'importe qui peut se proclamer « sexologue ». L'usage du titre n'est pas réglementé en France.

Dyspareunie, anorgasmie, panne du désir, dysfonctionnements érectiles, etc. On fait appel à tout un jargon destiné à vous convaincre que vous êtes malade et avez besoin de soins... payants, bien sûr.

Connaissez-vous la gustativité et la bévitude ? C'est le parfait épanouissement gastronomique et gustatif et le parfait épanouissement dans le domaine de la boisson. Je viens d'inventer ces deux concepts. Je vais, de ce pas, les breveter et m'établir gustavologue et bévitudologue pour soigner les très nombreux patients qui ignorent leur détresse !

Jusqu'à mes vingt-deux ans je n'étais nullement préoccupé par l'idée de mettre mon zizi dans un cul ou une zezette. Mon entourage médical et familial se chargea de me mettre dans le « droit chemin ». Il complota et réussi à me jeter dans les bras d'une vague copine. On me déniaisa et créa chez moi un faux besoin de baise dont j'ai mis de nombreuses années à me débarrasser.

Vous n'avez pas envie de « faire l'amour » ? Et alors ? Vous n'êtes pas malade. Halte à l'épanouissement sexuel obligatoire ! Ça suffit ces tartuferies pseudo-scientifiques ! Oui ! On peut très bien vivre bien sans faire l'amour, ou plus exactement, vivre sans se masturber régulièrement dans un orifice naturel d'une autre personne.

Les pseudo aidants évitent de définir de quoi ils parlent. Et de délimiter précisément leur « spécialité ». L'essentiel est pour eux de vous convaincre de les payer. Le grand marché de « l'harmonie sexuelle » est des plus lucratifs. Et les malades imaginaires sont les plus rentables, car ils ne guérissent jamais... tant qu'ils ont affaire à de tels « thérapeutes ».

Vous ne bandez pas. Et alors ? Si ça se trouve c'est parfaitement normal. Votre zizi refuse de répondre à un besoin artificiel qui ne lui corresponds nullement. Vous n'avez pas envie de baiser ? Si ça se trouve, c'est simplement que vous n'avez pas besoin de baiser. Mais les gourous du sexe obligatoire veillent pour vous convaincre d'aller les consulter. Préparer vous à payer le prix fort... En avant la musique ! Et par ici la monnaie !

Les spécialistes compétents sauront arranger tout dans votre vie et surtout votre compte en banque !

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 juin 2017

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