dimanche 2 juillet 2017

800 Convictions et croyances

La différence entre les convictions et les croyances est que les premières reposent sur des raisonnements, des informations, et les secondes reposent sur des sentiments plus que sur des faits. Il n'est pas rare que des gens prennent leurs croyances pour des convictions. Ainsi par exemple nombre de gens considèrent que l'homme est une sorte de dieu qui échappe à une définition animale. Ils vont même dire que l'homme « bien sûr est un animal », mais... en fait il n'en est pas un. C'est un moyen facile d'éviter de se poser des questions sur la conduite et l'inconduite humaines.

En politique, certains leaders font figure aux yeux de leurs admirateurs d'êtres supérieurs et plus tout à fait humains. Ces admirateurs font penser aux adeptes d'une religion. J'en vois qui croient en un leader parce qu'ils ont besoin de croire et d'y croire. Ils vont affirmer des choses impossible à prouver parce qu'ils veulent que la réalité soit ça. Ainsi, une femme politique déclarait récemment à propos d'un leader qu'elle supportait que celui-ci « ne pouvait pas trahir ». Elle l'affirmait... parce qu'elle avait besoin d'y croire. Il s'agit là d'une croyance, pas d'une conviction. Personne parmi les leaders politiques n'est garanti contre le retournement de veste.

Une cause bonne ou pas peut être l'objet d'une démarche croyante. On finit alors par se dévouer pour elle au delà du raisonnable. On est passé au déraisonnable sans presque s'en rendre compte. Et ceux qui regardent peuvent approuver bruyamment, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Un domaine ou sévit la croyance est celui dit « de l'amour ». Vouloir vivre avec quelqu'un relève souvent de la croyance. On ne connaît pas tant que ça l'autre. Mais on veut croire qu'on sera bien ensemble avec lui sous le même toit, parce qu'on a besoin d'y croire. Ceux qui applaudissent ont aussi besoin d'y croire. Et c'est ainsi que bien des malentendus s'installent et durent ensuite plus ou moins longtemps.

Hier j'apercevais un grand mariage avec plein de gens sortant d'une église de mon quartier. Les invités à cette cérémonie croyaient sans doute à cette union. Pourtant on sait que statistiquement à Paris de nos jours un mariage sur deux finit par un divorce. Qu'importe ! Durant le temps d'un après-midi de fête, empressons-nous de croire et oublions la dure réalité.

J'ai connut un jeune homme à qui je posais un jour la question : « crois-tu au mariage ? » Il m'a répondu catégoriquement non. J'ai voulu savoir l'origine d'une telle conviction. Il m'a expliqué que son père était avocat. Et qu'il avait entendu des dizaines de fois des clients de son père qui venaient le voir pour divorcer. Alors, il ne croyait plus au mariage.

Le mariage, qui est à l'origine un sacrement religieux, a réussi à devenir un sacrement laïque. Quand le maire dit aux nouveaux mariés : « je vous déclare unis par les liens du mariage », on est en droit de s'interroger. De quoi ces liens sont-ils faits ? Sont-ils en chanvre, en nylon, en laine, en métal ?

Je n'ai rien contre le mariage, et rien pour non plus. Par contre je ne souscris pas à l'idée que signer un registre à deux avec des témoins change fondamentalement la nature de la relation. J'ai connu des personnes célibataires à vie ou divorcées qui ne juraient que par le mariage... des autres !

Certains, se croyant très malins, ne jurent que par leur non mariage. Ils font tout comme des mariés, mais se croient différents d'eux parce qu'ils ne sont pas « passés devant Monsieur le maire. » J'ai failli me marier. La demoiselle ayant changé d'avis, ça ne m'est finalement pas arrivé. Si c'était arrivé, je n'en serais pas mort. L'essentiel est de rester toujours, quoi qu'il arrive, le plus sincère et authentique possible.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 juillet 2017

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