dimanche 2 juillet 2017

802 Comment enseigner l'art de la caresse

La caresse est un art méconnu et maltraité. Quantité de très braves gens sont des cancres en câlins. Comment remédier à cette calamiteuse situation ? Prétendre enseigner la caresse sans travaux pratiques est une farce. Prétendre en faire des travaux pratiques ressemble à une invitation au libertinage et à la « sexualité de groupes ». Le libertinage et la sexualité de groupe on en pense ce qu'on veut. Pour ma part je ne suis pas amateur et ne souhaite pas présentement pratiquer ce genre de chose.

Depuis 1986, j'ai mis plus de trente ans à étudier l’art de la caresse. Pour transmettre ce savoir il existe un moyen simple et neutre : la caresse étendable. C'est-à-dire la caresse limitée à un espace neutre et limité de l'épiderme. Elle pourra ensuite être pratiquée sur des surfaces plus larges en dehors des cours et de la présence du professeur.

Deux choses guident la qualité de la caresse : la connaissance du véritable toucher et la disposition mentale adéquate. Le véritable toucher est difficile à expliquer en théorie. Disons qu'il s'agit d'être senti par l'autre et non de sentir l'autre. La disposition mentale adéquate consiste à renoncer à anticiper en particulier l'acte sexuel ou ce qui y ressemble. Pour être présent à ce qu'on fait il faut éviter de se projeter dans le futur.

D'un point de vue pratique la zone expérimentale pour l'étude pratique de la caresse pourra se limiter à une main et un bras, par exemple toujours le bras droit, de la pointe des doigts jusqu'à la saignée du coude.

Entre le moment où m'a fait ressentir le véritable toucher et celui où l'ayant analysé j'ai pu le reproduire, il s'est passé deux ans. Des années ont été nécessaire pour me perfectionner et y prendre plaisir. C'est un travail de longue haleine. Le véritable toucher n'est pas à proprement parlé sexuel, mais humain et communiquant. Pour parvenir à le pratiquer vraiment une pleine conscience de ce qu'on fait est nécessaire. Pour acquérir cette conscience des décennies m'ont été nécessaires.

La plupart des humains n'ont même pas idée de ce que représente la caresse authentique, le véritable toucher. Pour eux le phénomène n'existe pas. Ils sont analphabètes tactiles. Le seul moyen de faire reculer l’analphabétisme tactile c'est d'alphabétiser tactilement. Si cela est possible. Je tâcherai de m'y employer.

Il existe de rares îlots d'alphabétisme tactile, de très rares personnes qui savent caresser. On les croise parfois. J'en ai aperçu et les ai identifié sans même leur parler. Les personnes de leur entourage n'ont généralement pas clairement conscience de ce à quoi elles ont affaire. Au mieux elles diront : « untel ou unetelle est très doux. »

La caresse authentique pourrait si elle était largement diffusée rendre meilleur et plus heureux les hommes. Ce sera peut-être le cas un jour. En tous cas on ne peut que le souhaiter. Présentement nous sommes très largement envahi par un torrent de bavardages imbéciles sexualisants dont les jeunes sont les premières victimes. C'est ainsi que j'ai connu des jeunes filles qui s'interrogeaient à propos de savoir quand et avec qui elles allaient faire sauter leur virginité. Une d'elle me l'a peut-être même proposé. Je n'ai pas donné suite à sa demande. La sexualité mécanique et programmée ne me concerne pas. Ce que je recherche c'est l'authenticité.

Il y a bien plus de choses à trouver et explorer dans le domaine de la caresse authentique que dans le domaine de tous les libertinages superficiels et stupides qu'on nous propose de pratiquer.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 juillet 2017

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