lundi 24 juillet 2017

826 La « pensée unique sexuelle »

Une jeune fille peut très bien prendre le parti d'être léchée, sucée et doigtée par un jeune homme et y trouver de la détente et du plaisir. Sans pour autant avoir envie de « faire l'amour », c'est à dire de recevoir un pénis en érection dans le vagin. En léchant, suçant et doigtant la jeune fille, le jeune homme peut très bien prendre son plaisir et bander sans pour autant avoir envie de faire l'amour avec la jeune fille. Mais la jeune fille va se dire : « si j'ai envie d'être léchée, sucée et doigtée par ce jeune homme et y prend du plaisir, c'est que j'ai envie de faire l'amour avec lui ». Elle se dira aussi : « si ce jeune homme me lèche, suce , doigte, y prend du plaisir et bande, c'est qu'il a envie de faire l'amour avec moi. » Et le jeune homme se dira : « si cette jeune fille accepte avec plaisir d'être léchée, sucée et doigtée par moi, c'est qu'elle a envie de faire l'amour avec moi. » Il se dira aussi : « si je bande, c'est que j'ai envie de faire l'amour avec elle, et me voir ainsi lui donne envie aussi. »

D'autres idées pourront venir renforcer cette conviction erronée : « de quoi aurais-je l'air à présent si je dis non. » « Il faut bien en passer par là, ça fait partie de la relation. » « À la longue on se connaîtra mieux et ça se passera mieux. » « Il faut s'accorder sexuellement. » « Nous sommes amoureux, c'est normal de faire l'amour ensemble. » « Comme nous voulons avoir des enfants, ce serait très mal venu de refuser à présent. » « Si je dis non, il va aller voir ailleurs. » « Il est tellement gentil que je ne peux pas lui refuser ça ». « Quand il va me pénétrer avec son pénis, je vais pousser des cris comme si je jouissais, comme ça il finira plus vite et on pourra passer à autre chose : se laver et dormir dans ses bras qui sont si doux », « si je continue à manquer de désir, j'irais consulter un spécialiste », etc. Tout un tas d'affirmations allant toutes dans le même sens : il faut y aller.

Alors, on y va. On met le zizi dans la zezette, on secoue. Le résultat est nul. Mais chacun des deux jeunes gens se dit : « ce n'était pas si mal. Je n'ai pas senti grand chose, mais l'autre a joui. Ce sera mieux une autre fois. » « C'est bien de faire plaisir à l'autre ». « Ça ne peut pas être parfait tous les jours ». Et ainsi on va se plier à l'ordre moral sexuel machiste dominant, à la pensée unique sexuelle. Qui n'est rien d'autre que le devoir conjugal d'antan repeint avec de jolies couleurs factices qui ont prétendument noms : liberté et épanouissement sexuel.

Durant une période plus ou moins longue les deux jeunes gens continueront à pratiquer régulièrement un pseudo acte sexuel qui est le fruit d'un malentendu. Et qui est, au plan « physique », au mieux une double masturbation combinée baptisée abusivement « relation sexuelle ». Puis, l'un des deux, sans analyser forcément trop le malentendu, ne le supportera plus et ce sera la rupture.

Loin de les aider, livres, articles de journaux ou revues, émissions de radio ou télévisions, sites Internet et « spécialistes » autoproclamés enfonceront un peu plus les deux jeunes. Ceux-ci vont être abusé par tout un jargon pseudo scientifique destiné à leur fourguer la pensée unique sexuelle. Si on remarque qu'il n'y a pas de désir, au lieu d'en prendre acte et analyser la situation, on décrétera qu'il y a « panne de désir », « problèmes dus à la routine », « dysfonctionnement érectile », etc.

L'essentiel contenu dans ces discours est qu'il n'existe pas d'autre voie que se conformer aux diktats de la sexualité officielle machiste régnante. Sexualité officielle machiste régnante qui affirme que le but de « la sexualité », voire de la vie-même est l'éjaculation du monsieur dans la dame.

Le plus souvent le jeune homme se fait le transmetteur de la sexualité officielle. Normal, cette idéologie le présente en vainqueur. Les jeunes filles étant moins enthousiastes en moyenne pour « passer à la casserole », on dira qu'elles « cèdent ». Que l'homme propose et la femme dispose. Mais la pression machiste dominante sera terrible et s'exercera d'abord sur et contre les femmes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 juillet 2017

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