samedi 26 août 2017

847 Le patriarcat derrière le masque de « la sexualité »

Le patriarcat règne partout depuis très longtemps et trouve à se déguiser et s'affubler de titres et légitimations grotesques tels que « la sexualité ». Soi-disant nous aurions là affaire au naturel, à l'inévitable et au bienvenu qui se résume en ceci : le but de la relation homme-femme est l'éjaculation du monsieur dans la dame et le recommencement inlassable de ladite opération. Au nom de quoi tout le reste n'est que « préliminaires » et autres domaines subordonnés à la sacro-sainte émission de sperme qui est prétendument synonyme d'extrême jouissance de l'homme, ce qui est rarement le cas. On ajoute aussi parfois que quand l'homme « honore ses conquêtes », elles jouissent. Mais pas que, certains machos déclaraient dans les années 1940 en France que « le sperme nourrissait la femme ». On se demande comment l'injection vaginale d'un produit essentiellement composé d'albumine, soit de blanc d’œuf, peut nourrir qui que ce soit.

Au nom de la « sexualité » on va proposer deux chemins possible. Le premier : l'homme « renonce à la sexualité ». Si on dit qu'il renonce, ça signifie qu'à priori il devait la pratiquer.

Le second chemin : l'homme ne renonce pas... Mais ce chemin est ici déguisé de multiples façons. On parlera ici soit de « fonder une famille », soit de « rencontrer l'Amour » ou « le Grand Amour », soit de draguer, soit de violer... Dans tous les cas on reste sur le même terrain : le but esr l'éjaculation du monsieur dans la dame, qui doit ensuite se reproduire « autant des nombreuses fois que l'homme désire et doit désirer le faire s'il est un homme ».

Un site Internet prétendument scientifique déclarait dernièrement que l'homme, pour rester en bonne santé, devait baiser vingt-et-une fois par mois. Pourquoi vingt-et-une ? Parce que les week-end il a mieux à faire ? Certains sites Internet prétendent légitimer la baise obligatoire parce qu'elle préviendrait le cancer de la prostate. Les femmes rétives aux jeux d'alcôve avec monsieur seraient dont des criminelles : elles ouvriraient la voie au cancer chez l'homme qu'elles rejettent. Il est permis de rire ?

Pour conforter le blabla patriarcal omniprésent qui résume la femme à un accessoire masturbatoire de l'homme, nous avons les sexologues et sexothérapeutes. Ces titres ne sont nullement réglementés en France. Si je voulais, je pourrais dès demain me présenter en qualité de « sexologue », aucune loi me l'interdit. Un certain nombre de personnes ne se gênent pas pour le faire. Dans les années soixante-dix du siècle dernier, un des plus fameux sexologues de l'époque a même signé un appel en faveur de la libéralisation des relations sexuelles entre enfants ou adolescents et grandes personnes. On peut donc dire ou écrire tout ce qu'on veut en se proclamant sexologue ou sexothérapeute. Personne ne viendra vous remonter les bretelles au nom d'une quelconque déontologie.

Là où le patriarcat va avoir du mal à continuer à imposer son discours falsificateur, c'est si, face à sa prétention d'hyper-sexualiser l'homme je réponds. Non pas : « à bas ou vive le sexe ! » Mais tout simplement : « je ne suis pas hyper-sexualisé . Je ne me reconnaît pas dans le portrait de l'homme que me propose la patriarcat. La vraie vie c'est autre chose ».

Et à la question : « mais alors que faites-vous ? » Je réponds : « place à la vie, tout simplement, dans toute sa richesse et sa diversité. Dehors les schémas piégés et piégeants qui ne conduisent qu'à des impasses ! Le sexe est subordonné au reste des relations humaines et non l'inverse, comme on le voit fréquemment proposé. » Par mesure d'hygiène on est prié de renoncer au patriarcat et se conformer à la réalité. En cherchant à se conformer au patriarcat l'homme devient une caricature. La femme tend alors à le rejeter. Faut-il s'en étonner ? C'est en corrigeant ses défauts patriarcaux que l'homme retrouvera le chemin de l'échange et de la tendresse. Chacun peut et devrait s'y employer.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 août 2017

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