mercredi 28 février 2018

906 Sortir de l'imposture pornographique

Quantité de gens, pour s'exciter sexuellement font appel à la pornographie. Celle-ci les égare car elle est une imposture. Les acteurs et actrices pornos, ceux et celles qui s'agitent devant les caméras, n'en font même pas mystère. Ils ne jouissent pas quand ils réalisent leurs galipettes filmées ou photographiées. C'est même facile à apercevoir. Les garçons ne parviennent pas le plus souvent à éjaculer, sauf en faisant appel à une vigoureuse masturbation manuelle. C'est dire à quel point ils sont excités par le coït ! En fait ils ne ressentent rien durant leurs gesticulations génitales intromissives. Leur membre est comme anesthésié. La Nature n'aime pas qu'on singe l'amour, alors elle ôte la sensibilité du pénis durant cette agitation. Les filles visiblement s'emmerdent durant ce temps-là. Ou montrent qu'elles pensent à autre chose. Allez d’ailleurs ressentir un quelconque plaisir quand vous vous préoccupez surtout d'offrir un angle intéressant à la caméra ! Les quelques interviews de salariées du porno que j'ai pu lire sont explicites à ce propos.

La pornographie est donc une imposture. Elle prétend montrer une sexualité jouissive et frénétique. Elle montre juste des salariés qui prennent autant d'entrain dans leur activité que celle d'un éleveur bovin trayant ses vaches. Mais la nuisance du porno, du fait de sa fausseté ne s'arrête pas là. L'imposture pornographique déteint sur les comportements, fantasmes et mentalités de nombre de gens. Ce qui amène à renforcer l'isolement des individus et l'absence de tendresse entre les humains adultes.

Je vois bien autour de moi qu'il y a des dames qui souffrent du manque de câlins. Mais j'évite de les approcher, sachant qu'elles croient que toute approche dite « physique » confond tendresse et pornographie. La tendresse impliquerait nécessairement et automatiquement un panel de gestes précis y compris si on ne les souhaite pas. Comme disait vers 1999 la grand mère d'une jeune femme que je connaissais alors : « si on dort dans un même lit ça implique certaines choses ». En fait ça n'implique rigoureusement rien. Mais dans la pornographie ça implique le coït. Et les gens influencés par elle suivront ce schéma. Cette façon de faire ne me dit rien, je ne suis pas un robot.

Il faut se débarrasser de l'imposture pornographique. D'abord en la dénonçant. Ensuite en refusant de suivre les comportements qu'elle dicte. Il n'y a rien de honteux à ne pas baiser et laisser libre la tendresse sans la charger avec les chaînes de la pornographie.Tout le paysage de la tendresse, de l'amour et de la « sexualité » est à redessiner. Bien des affirmations sont fausses. Bien des évidences sont des mirages. Seule l'authenticité et sa recherche comptent. Il faut résolument cesser de faire ou tenter de faire ce qui ne nous motive pas, sous prétexte que l'autre serait demandeur ! On ne baise pas pour satisfaire l'autre en attendant un épanouissement sexuel réciproque qui ne viendra jamais, sauf dans les films.

La lecture pornographique de l'amour, qui implique la recherche permanente et frénétique du coït peut être abandonnée. En agissant ainsi on ne renonce à rien, sauf à de dangereuses et nuisibles illusions. Cette lecture est propre à la plupart des hommes et proportionnellement à moins de femmes. Le sexe n'est pas un produit de consommation. La tendresse est à réinventer. Il existe une frontière très rarement franchie : celle de la tendresse authentique. Nombre de femmes ne la franchisse que pour caresser des enfants ou des animaux familiers, pas des hommes. Quantité d'hommes y compris vivant « en couple » n'ont jamais rencontré la tendresse d'aucune femme. La tendresse est assimilée par les femmes à une prise de risque. Et face à la mauvaise éducation générale des hommes elle représente effectivement une prise de risque. Risque d'être harcelées, importunées, violées. Notre société est malade du manque de tendresse. Le premier ennemi de la tendresse est l'imposture pornographique et l'influence envahissante de celle-ci. Retrouver le chemin de la tendresse véritable c'est retrouver le chemin de la paix, de la justice et de la liberté.

Basile philosophe naïf, Paris le 28 février 2018

mardi 27 février 2018

905 L'insensibilité mallarméenne

En 1865, le poète Stéphane Mallarmé débute ainsi son poème intitulé « Brise marine » : « La chair est triste, hélas ! »

Il fait ici allusion à un phénomène étrange et significatif dont on évite de parler : l'insensibilité sexuelle en cas de coït mal venu.

Quand on croit « faire l'amour » et en fait on mène au mieux une double masturbation réciproque, on fini par ne plus rien ressentir. L'homme qui se branle dans le ventre d'une femme n'arrive pas même à éjaculer et son érection retombe. S'il prend un produit pharmaceutique pour bander, il bande mais ne sent rien.

Ce phénomène est très bien illustré par les acteurs de films pornographiques. Ils s'acharnent et n'éjaculent pas. Ils sont obligés de se finir à la main. Les actrices, qui ne ressentent rien, pensent à autre chose et parfois rigolent. Celui qui regarde des films pornographiques lui-même fini par ne plus les trouver excitants. C'est normal. Ils ne le sont pas. Le seul vrai plaisir et la seule vraie émotion que ressent l'acteur ou l'actrice porno c'est à la réception du chèque payant ses cabrioles.

Certains imbéciles croyant au mythique « épanouissement sexuel » réalisé dans un cadre de baise sur abonnement expliquent ceci : « à la longue on se connaît mieux. Et grâce à ça on grimpe aux rideaux à chaque fois qu'on joue au petit train ».

C'est exactement l'inverse qui arrive. Au début l'excitation peut faire illusion. Puis, à la longue, les corps se mettent en ordre et on ne bande plus, on ne baise plus. On accuse alors « la routine ». Il faudrait des sex toys, des baises lubriques, etc. Âneries que tout cela ! Qu'on ne baise plus, qu'on ne bande plus est exactement dans l'ordre des choses. La Nature un moment dérangée reprend ses droits.

Les hommes plus souvent que les femmes sont déçus. Pourquoi ? Parce que leur modèle sexuel c'est la masturbation solitaire. Ils la pratiquent des milliers de fois dans leur vie et n'en parlent jamais. Ils s'imaginent le coït comme une super masturbation. Pensez donc ! Remplacer leur main par un ou une partenaire ! Résultat, le ou la partenaire n'apprécie guère, même s'il n'analyse pas précisément la situation. La rupture intervient et tout le monde est déçu.

Le « couple qui baise et s'éclate sept fois par semaine, voire plus, durant quarante ans » est un pur fantasme. La poursuite de ce fantasme a des conséquences dévastatrices. Sont perdants toutes les personnes impliquées.

Certaines femmes finissent elles aussi par poursuivre la recherche de ce mirage masculin. Le résultat est qu'elles « se réservent » pour l'oiseau rare. Ou bien, au contraire, testent quantité d'oiseaux qui passent en espérant à l'usage détecter l'oiseau rare. Le résultat de ces attitudes est à chaque fois insatisfaisant.

En l'honneur du grand poète Stéphane Mallarmé qui en a parlé dans son poème, je propose de baptiser l'anesthésie génitale des coïts mal venus : insensibilité mallarméenne.

Et plutôt que regretter l'existence de celle-ci, félicitons-nous de son existence. Elle rectifie la route erronée des êtres sensibles. Et tend à nous indiquer le chemin de l'amour vrai, loin des mirages de l'amour pseudo libre et de la pornographie. 

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 février 2018

dimanche 25 février 2018

904 L'origine de la situation sexuelle actuelle de l'Humanité à Paris

Tout dernièrement je visitais le site Internet d'un chirurgien français vantant son talent pour faire des nympho-plasties. La nympho-plastie est une folie esthétique consistant à rectifier chirurgicalement l'aspect extérieur du sexe de la femme. Au nom d'un idéal esthétique prônant l'absence de relief du sexe féminin la nympho-plastie consiste à ôter les petites lèvres qui dépasseraient les grosses lèvres. C'est une ânerie à la mode où la femme est, une fois de plus, traitée en objet à normaliser.

A la fin de ce texte publicitaire une phrase m'a frappée : « reprise de votre activité sexuelle normale au bout de quinze jours. » Qu'est-ce que ça signifie « activité sexuelle normale » ? Et bien ça signifie : baiser régulièrement. Mais pourquoi devrait-on baiser régulièrement ?

Si nous regardons il y a plusieurs décennies, il était prôné exactement l'inverse. Baiser, mais pas trop. Sinon c'était l'excès, l'usure, la fatigue, voire la maladie. Une brochure éditée à Paris en 1845 expliquait que les décolletés trop fréquents et trop généreux au moment du Carnaval causaient le cancer du poumon. Donc, il valait mieux éviter les excès de décolletés.

Dans les années 1970 ça a commencé à changer à Paris et pas seulement à Paris. Je me souviens d'un ouvrage de Jane Fonda que j'ai feuilleté au rayon librairie du Bazar de l'Hôtel de Ville. À un moment elle écrivait, je cite de mémoire : « baiser est une activité hygiénique au même titre que se brosser les dents. »

Vers le début des années 1970, un homme pas très beau mais qui mettait dans son lit quantité de femmes avait dragué la belle Agathe. Le hasard a fait que je me suis retrouvé près d'eux durant un voyage dans le métro. L'homme proposait à Agathe le marché suivant : pouvoir se voir de temps en temps pour baiser et rien d'autre. Agathe n'était pas d'accord.

L'arrivée de la contraception orale féminine diffusée librement et largement à partir de 1974 en France a amené ceci : les dragueurs classiques ont eu l'impression que l'ensemble des femmes devenait des putains gratuites.

Le seul modèle de conduite sexuelle étant masculin, le baiseur offrait à la femme le choix de devenir la baisée. Si on réfléchit bien et on revient à la citation de Jane Fonda on comprend ceci : la thèse américaine a pour l'instant triomphé. La baise est devenue une activité hygiénique exactement au même titre que se brosser les dents.

D'où le propos du chirurgien coupeur de sexes féminins cités plus haut : « reprise de vos activités sexuelles normales au bout de quinze jours. »

On nage toujours dans cette ânerie : faire du sexe un produit de consommation banalisé. On a galvaudé l'acte sexuel. Se faire une toile, un resto, une baise. Les Romains antiques avaient poussés jusqu'au bout les plaisirs gustatifs de la table. Allongés sur une sorte de divan le riche Romain, la riche Romaine, se gavait de bonnes choses. Une fois repu il ou elle se faisait vomir. Puis buvait du vinaigre pour se redonner de l'appétit et remangeait. Et ainsi de suite il recommençait. S'agissant du sexe, la masse des pauvres imbéciles qui m'entoure fait « l'amour à la Romaine ». Faut-il s'étonner si à terme le résultat n'est pas satisfaisant ? Bien sûr que non, et tant que cette situation durera l'homme sera insatisfait et fera souffrir la femme en la harcelant, la sidérant et profitant d'elle, la violant, etc. Il faut pour progresser remettre en question le modèle de conduite sexuelle des années 1970 toujours en vigueur à Paris. Chercher l'authenticité et ne plus chercher à faire le contraire de ce qui se fait pour le plaisir de faire le contraire de ce qui se fait

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 février 2018

903 Recherche ouverte et positive ou fermée et négative, le chahut dunkerquois

Un certain nombre de personnes pensent chercher la vérité. Mais seulement certaines d'entre elles la cherchent véritablement. Car leur recherche est ouverte et positive. Ouverte : ils sont prêts à rencontrer les vérités, les phénomènes les plus étonnants, inattendus. Positive : ils ont une vision positive du monde. Et ils prennent le temps pour chercher et trouver un peu. Cinquante ans et plus parfois sont nécessaires pour comprendre un peu et pénétrer certaines choses.

Beaucoup d'autres qui s'imaginent chercher la vérité ne la cherchent en fait pas. Pourquoi ? D'abord parce qu'ils sont pressés. Ils sont à la recherche de recettes toutes préparées. Ou alors d'un « gourou » qui leur dictera ce qu'ils cherchent et que ce « gourou » aurait déjà trouvé. Ils sont une proie idéale pour les marchands d'illusions. La vérité ne peut pas se trouver sans l'expérience. Et celle des autres, si belle soit-elle, ne remplace jamais totalement son expérience à soi.

Ceux qui sont ainsi pressés ne cherchent pas la vérité, mais la confirmation de « leur » vérité. Ils ne veulent surtout pas de réponses inattendues et déroutantes. Ils veulent que leur recherche confirme ce qu'ils pensent déjà. Et ce qu'ils pensent déjà est ainsi fermé. Et est très souvent négatif.

Enfin il y a ceux qui répètent les mots et les phrases justes ou fausses sans trop saisir au fond leur signification. Et font le contraire de ce qu'ils disent sans le penser vraiment.

Cependant il faut rester optimiste. Ceux qui cherchent sont nombreux et souvent discrets. Ils progressent sans faire de bruit. Ils font le bien autour d'eux et n'attendent pas qu'on leur fasse de la publicité. Ils appartiennent au côté positif du monde. Ce côté n'est pas éclairé par les médias qui passent leur temps à mettre en vedette toutes les choses négatives possible.

Il y a des dizaines de millions de gens bien. Ils ne font pas de bruit. Et ceux qui font du bruit ne sont pas le plus souvent les plus intéressants. Comme disaient certains Chinois de jadis : « ce ne sont pas forcément ceux qui parlent le mieux qui ont les choses les plus intéressantes à dire. »

Chercher à faire le bien c'est chercher la vérité. Mais la vie n'est pas un laboratoire d'essai. C'est aussi une chose à vivre. Trouver son plaisir, son agrément n'a rien de honteux. En étant heureux on contribue à rendre heureux d'autres autour de soi. Et on a autant qu'eux droit au bonheur.

Le meilleur moyen pour être heureux c'est « la fête ». On fait la fête aussi bien pour être heureux, parce qu'on est heureux et pour rendre heureux les autres. La fête ne s'explique pas. Elle se fait.

La plus belle des fêtes c'est le Carnaval. Il en existe diverses variétés. A Dunkerque, par exemple, c'est « la bande » précédée de « l'avant bande ». La bande c'est le défilé. En tête, il y a un service d'ordre débonnaire et super musclé qui pousse les gens pour dégager le passage. Puis s'avance la fanfare. Et derrière elle, la foule costumée avec en tête le tambour major et la cantinière. La foule costumée est structurée. Les premiers rangs sont bras-dessus bras-dessous et sont plutôt costauds. Ils font le « tiens bon d'sus » ou « chahut dunkerquois ». De temps en temps au signal de la musique, un air fait que le premier rang bloque un moment et tous pousse derrière. J'ai participé au chahut dunkerquois à Malo-les-Bains en troisième ligne au moment du rigodon final. Assez vite je n'en pouvait plus d'être écrasé. Je l'ai dit à mes voisins. Aussitôt les rangs se sont desserré et j'ai pu sortir. Ensuite, durant trois jours j'ai eu mal aux côtes et ressenti un sentiment d'enthousiasme indescriptible. J'en ai parlé par la suite avec une carnavaleuse dunkerquoise. Elle m'a confirmé le caractère habituel du phénomène ressenti. « C'est comme ça », m'a-t-elle dit sans chercher plus d'explications. D'ailleurs est-ce qu'il en existe une ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 février 2018

samedi 24 février 2018

902 La Grande Réconciliation

Durant des dizaines de milliers d'années les hommes se sont crus les uniques reproducteurs actifs venant déposer leur semence dans la terre passive du ventre féminin. Cette manière de considérer la chose n'a pu commencer à se modifier que vers 1845, quand deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier, ont décrit pour la première fois le phénomène de l'ovulation.

La vieille croyance causée par l'ignorance de la nature de l’ovulation a conduit l'homme à se croire propriétaire de la femme. Car il pensait : « la terre appartient à qui la travaille ». Une autre conséquence dramatique de cette situation est que l'homme est devenu hostile aux femmes. Pourquoi ? Parce qu'il a pensé : « la femme c'est de la mauvaise terre. Car tous ceux que cette terre met au monde, dont moi, finissent par mourir ».

Cette hostilité immémoriale de l'homme envers la femme appelle la Grande Réconciliation. Car il n'existe pas de « mauvaise terre ». Cette situation a été voulue par la Nature, Dieu ou le Tao, mais pas par la femme.

La très ancienne croyance dans la mauvaise terre féminine est l'origine du problème humain. Qui rend les hommes méchants, insatisfaits, violents, agressifs, se sentant abandonnés passé la petite enfance.

Au nombre des fléaux causés par les hommes, on trouve les guerres. Dont notamment la cause était et est encore la recherche du butin fait de femmes, les viols, et l'accaparement de richesses.

Pour sortir sa violence l'homme s'est inventé des motifs de conflits, la xénophobie, le racisme, l'homophobie. Il a même fait des religions qui devraient être des motifs de paix la cause de guerres.

Pour retrouver le chemin de la douceur, de la paix et de la caresse l'homme doit se réconcilier avec la femme. Aucun grand problème du monde ne sera résolu tant que celui-ci ne sera pas résolu.

C'est un travail que chaque homme doit d'abord faire sur lui-même s'il souhaite voir l’Humanité s'avancer et s'en sortir.

Tous les éléments existent déjà pour régler la plupart des grands problèmes humains. Mais ils ne pourront être réglés que quand l'homme cessera de haïr la femme et se réconciliera avec elle.

C'est le seul chemin qui mène à la paix et l'harmonie tant désirées depuis des temps très anciens.

En se réconciliant avec la femme l'homme se réconciliera avec lui-même.

Et la paix enfin régnera dans les années et les siècles qui viennent.

Réfléchissez-y.

Ce texte n'est peut-être qu'un joli texte poétique. Ou bien alors il est beaucoup d'autres choses. Et de choses pratiques et ô combien utiles, à la portée de tous et de chacun, pourvu qu'il en fasse l'effort et voit.

Cette page se termine. Bonne chance à toi, ami lecteur. Je te souhaite de bien réfléchir à la question et te faire par toi-même ton opinion.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 février 2018

vendredi 23 février 2018

901 La révolution carnavalesque, révolution par la fête et la goguette

Certains publicistes, souhaitant donner un nom à la déconsidération présente de la politique partidaire parlent de : « carnavalisation de la politique » ou bien encore traitent les politiques de « clowns ». J'ai entendu la politique être traitée de « cirque ». Rossel voulant critiquer le manque de sérieux qu'il reprochait au pouvoir de la Commune de Paris en 1871 le comparaît à une « goguette ». Tous ces qualificatifs sont faux.

Le Carnaval rassemble et unit dans la joie tous les humains festifs, c'est-à-dire la plupart d'entre eux. Clown est un des plus beaux métiers qui soi. Un clown est un médecin de l'âme. Il rend heureux et fraternel. Le cirque est une fabuleuse entreprise, qui n'est pas exempte de critiques comme toutes les entreprises humaines. Quant à la goguette, c'est la cellule de base classique de la fête.

J'ai fait un rêve : révolutionner le monde avec la fête. On a essayé par la violence d'améliorer le monde. Le moins qu'on puisse dire est que le résultat n'est pas très convaincant. Les Bolchéviks ont, par exemple, détruit l'état autocratique impérial russe. Ils ont même massacré le tsar et toute sa famille, son domestique et son médecin privé. Et qu'ont fait ensuite les Bolchéviks ? Ils se sont empressés de construire un nouvel état, aussi féroce sinon plus que celui qu'ils venaient de détruire. Les Jacobins de leur côté ont tué le roi, la reine, leur fils héritier de la couronne et vingt mille nobles ou ecclésiastiques. Et ensuite ? Ils ont construit un nouvel état, rebaptisant la monarchie de noms divers et variés : « République », « Empire », puis ensuite « Monarchie », mais monarchie respectant les nouveaux privilégiés enrichis par la spéculation durant la période révolutionnaire, etc. La Révolution française dont on a commémoré le bicentenaire en France en 1989 n'a pas été fêtée à cette occasion à Lyon. Si vous voulez savoir pourquoi, renseignez-vous.

Donc, on a essayé la violence pour améliorer la société. Et si on essayait la fête ? Plein de fêtes partout petites ou grandes, d'échanges et d'organisations festives ? Est-ce que cela ne pourrait pas concourir à améliorer notre société ? Qui est bien triste car dominée par l'argent et la fringale obsessionnelle et très masculine du pouvoir.

S'amuser ensemble, cela ne pourrait-il pas aider les humains à s'entendre et arrêter de se battre entre eux ? Parlant des très festifs orphéons, rassemblements de milliers de choristes en France au dix-neuvième siècle, le grand chansonnier français oublié Béranger disait :

Les cœurs sont bien près de s'entendre
Quand les voix ont fraternisé.

La chanson qui réunit les goguettes est aussi un moyen d'améliorer la société. De rendre à l'être humain son Humanité ou renforcer celle-ci. Esher, un dessinateur hollandais fameux qui parcourait avec quelques amis l'Italie campagnarde profonde des années 1920 racontait une anecdote. Il ne s'agissait pas ici de chant mais de cymbalum. Un soir avec ses amis ils arrivent dans une auberge modeste remplie de gens du lieu. Tous des hommes résolument hostiles à ces étrangers. Qui ne parlaient pas un mot d'Italien ou de dialetto local. Un des Hollandais a une idée. Il va chercher son cymbalum et se met à en jouer. L'atmosphère tendue se détend soudain. Les regards se font amicaux. Le public italien est conquit. La fête est revenue.

Cette histoire a une morale. Ce n'est pas contre les hommes qu'on fait la paix mais avec eux. Comment ? Pas forcément avec des discours. Les langues ne sont pas toujours communes. Mais on fat la paix avec de la musique et un cymbalum. Il faut comprendre le fond de ce récit.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 février 2018

jeudi 22 février 2018

900 Le mythe de « l'épanouissement sexuel obligatoire » - ESO

Durant des dizaines de milliers d'années les hommes ont cru être le principe actif de la reproduction humaine. Ils pensaient déposer la semence dans le principe passif féminin : le ventre des femmes considéré comme de la terre. Il a fallut attendre vers 1845 la géniale découverte de deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier, pour que l'ovulation chez la femme comme chez les autres mammifères soit expliquée. Fait significatif, cette très grande découverte est rarement mentionnée ainsi que ses deux auteurs. Quant à la découverte de la discrète élimination avec l'urine des spermatozoïdes non éjaculés, j'en ignore même l'auteur.

Le poids du mythe de la semence masculine fécondant la terre féminine pèse toujours d'un poids formidable sur notre société. L'homme est souvent obsédé par son érection et son éjaculation réalisée de préférence dans un orifice naturel. La pornographie fait l'apologie de cette obnubilation éjaculatoire. Et bien des hommes, sinon la quasi totalité, sont des grands analphabètes de la tendresse. Ils ne pensent qu'à « leur petit pipi sexuel », leur « petite affaire ». C'est-à-dire leur misérable éjaculation qui, la plupart du temps, ne leur cause aucune jouissance. Et emmerde plutôt qu'autre chose la partenaire ou le partenaire faisant office de « vide-couilles ».

L'insatisfaction ressentie par l'homme est causée par un très grand mythe : celui de « l'épanouissement sexuel obligatoire », en abrégé : ESO. Le troupeau d'imbéciles égoïstes masculins pense que soi-disant il faut absolument baiser et rebaiser régulièrement et inlassablement. Aucun mammifère ne voit sa sexualité pareillement frénétique et dérangée. À force de trop baiser, les hommes finissent par ne plus arriver à bander. Les substances chimiques de secours leur assurent des érections, mais accompagnées d'insensibilisation sexuelle. L'homme enfourne sa mécanique dans l'orifice naturel de quelqu'un d'autre. Il ne ressent rien. Souvent il ne parvient pas à éjaculer.

Pour compenser son insatisfaction l'homme va faire appel à divers artifices. Drogues, alcools, tabac, excès alimentaires et aussi compensations psychologiques. L'homme sera obsédé par le pouvoir. Il en sera malade. Il va se croire fort. Alors que les dominants sont des dominés. Ils sont dominés par leur fringale de domination. Domination qui passe parfois par de l'agitation sexuelle. Copuler le plus possible avec le plus de partenaires possible. C'est un grand classique, notamment chez les hommes de pouvoirs, les chefs politiques.

Le comble de la frénésie compensatoire est représenté par les guerres de conquêtes et les obsessions dictatoriales. Aujourd'hui, par exemple, les politiques au pouvoir en France souhaitent détruire la Société Nationale des Chemins de Fer Français. La réduire à des débris privatisés et anéantir la qualité de vie des cheminots français. Pourquoi ? Uniquement par obsession du pouvoir. Rendre malheureux des centaines de milliers de gens, employés ou usagés des chemins de fer, est le but des grands politiques au pouvoir. Ceux-ci sont, la plupart du temps, des hommes. Ils sont insatisfaits sexuellement et recherchent le pouvoir le plus grand possible pour compenser leur insatisfaction.

Ce n'est qu'un exemple parmi des millions d'autres. De même chercher à devenir le plus riche possible n'a pas d'autre raison : l'obsession du pouvoir résultant de l'insatisfaction sexuelle masculine. Pour sortir de cet impasse il faudra que beaucoup d'hommes se remettent en question. Pour cela il faudra une prise de conscience. Celle-ci peut être aidée par l'explication des racines du mal. Des dizaines de milliers d'années passées dans l'ignorance de la réalité de l'ovulation. Qui a amené cette obsession copulatoire masculine et l'insatisfaction pressante qui en résulte. L'homme a connu bien des obstacles à l'amélioration de sa vie et les a surmonté. Il est possible que demain il parvienne une fois de plus à résoudre ses problèmes. Son principal ennemi n'est pas sa méchanceté, mais son ignorance et l'ombre de son ignorance passée.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 février 2018

899 L'origine de diverses prohibitions sexuelles

Dans notre culture on rencontre des prohibitions sexuelles, quelle en est l'origine ? Pour une série d'entre elles elle m'apparaît d'évidence. Cette série comprend la prohibition de la contraception, de la masturbation masculine, de l'avortement, de la sexualité concernée comme « précoce » ou « trop tardive », de l'adultère. Et la prétendue et imaginaire culpabilité des femmes victimes de viol.

Les hommes durant de nombreux milliers d'années et jusque vers 1845 ont tous ignoré la réalité de l'ovulation. Ils ont cru de bonne foi et stupidement qu'ils étaient l'élément actif de la reproduction. Pour eux le ventre des femmes était comme de la terre et leur sperme était « la semence ». « Sperme » signifie « semence ». Il a fallut que deux médecins français : Félix-Archimède Pouchet et Charles Negrier expliquent le phénomène de l'ovulation pour que cette situation perde sa raison d'être. Mais elle influence toujours les mentalités.

Les femmes et les jeunes filles non fécondées et en âge de procréer avortent naturellement toutes les 28 jours. Les très jeunes gens connaissent le phénomène d'éjaculation spontanée dite « pollutions nocturnes ». Les hommes en âge de féconder produisent en permanence des spermatozoïdes qui sont en cas d'absence d’éjaculations éliminés avec la miction. Les spermatozoïdes sont produits en quantités très grandes en regard de leur utilité effective.

En dépit de ces phénomènes et leur explication et description aujourd'hui connues, la vieille morale d'antan n'a pas disparue. Elle repose sur le schéma suivant : le sperme c'est la semence, le ventre de la femme c'est de la terre. Partant de cette explication périmée, ignorante et stupide, il en est déduit que tous les actes conduisant au « gaspillage de la semence humaine » sont catastrophiques, révoltants, honteux, horribles et criminels.

La contraception stérilise la semence masculine : horreur ! La masturbation masculine « gaspille la semence masculine » : horreur ! Et ainsi de suite, sont condamnés sans appel pour crime contre la semence masculine l'avortement, la sexualité concernée comme « précoce » ou « trop tardive ».

L'adultère est considéré comme un crime majeur. Car alors « la terre » féminine risque d'être fécondée par un voisin ! Et si cela arrive, quand bien-même la femme-terre a été forcée, c'est de sa faute. De là est déduit l'absurde et révoltante prétendue culpabilité des femmes victimes de viol.

À chaque fois derrière ces interdits se profile le mythe de la semence masculine à ne pas gaspiller. Un aspect de ce mythe conduit également à l'extrême violence contre les hommes qui oseraient gaspiller cette dite semence en copulant entre eux.

Sans penser à cette référence au mythe sexuel de l'homme semeur et de la femme terre on ne saurait comprendre beaucoup d'aspects de la morale sexuelle actuelle. Peut-être même la plupart d'entre eux.

L'interdiction des rapports sexuels durant les règles est certainement aussi le produit de l'idée qu'il y a là « gaspillage de semence ». Il y a aussi diverses situations où il y a prétendument obligation d'utiliser la semence qui sinon à la longue serait perdue. D'où le harcèlement sexuel et la menace de viol que connaissent en permanence nombre de femmes et jeunes filles.

Les explications données à quantité de règles et interdits sexuels ne tiennent pas la route. Il faut en revenir encore et toujours aux dizaines de millénaires passés durant lesquels l'homme a cru au mythe de la rencontre de la semence masculine avec la terre féminine.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 février 2018

898 L'origine de la déplorable et calamiteuse condition féminine

Pourquoi les femmes qui sont merveilleusement douces et merveilleusement belles connaissent une telle déplorable et calamiteuse condition ? Je crois que j'ai trouvé l'origine exacte de cette affreuse situation qui nuit à tous : les femmes d'abord, mais les hommes aussi ainsi que les enfants.

Il existe un très ancien mot d'ordre paysan : « la terre appartient à qui la travaille ». Là est la clé expliquant le drame représenté par la maltraitance des femmes par les hommes.

Durant de nombreux milliers d'années l’écrasante majorité de la population travaillait la terre.

Et depuis vingt mille ans l'homme élève des animaux. Il sait donc au moins depuis cette époque lointaine pour nous que ce qu'il a appelé « l'acte sexuel » amène grossesse et reproduction.

En revanche et jusque vers 1845 les hommes ne comprennent absolument pas le mécanisme de l'ovulation. Avant que ces crétins d'hommes connaissent l'explication du cycle propre aux femmes et à tous les mammifères femelles en général, ces imbéciles s'imaginent que : le ventre de la femme c'est comme de la terre. Le sperme c'est la semence. « Sperme » signifie semence.

Or : « la terre appartient à celui qui la travaille ».

D'où ce gros con de mec en a déduit que « la femme lui appartient ». D'ailleurs « il la prend », « il la possède » quand « il la baise ». Il la pénètre durant l'acte, ce n'est jamais la femme qui l'engloutit.

Vingt mille ans au moins que cette connerie dure.

Et dans notre France les femmes pour un même travail sont payées en moyenne 26 % de moins que les hommes.

Il paraîtrait que c'est normal parce que voyez-vous les grossesses perturbent la carrière professionnelle des femmes.

Oui, mais si les femmes ne font plus de gosses, où les patrons trouveront des employés, des ouvriers, des cadres ? Ah les bouffons !!!

Seule sur Terre la bêtise humaine peut nous donner une idée de l'infini, a dit un philosophe.

C'est seulement quand la femme sera traitée dignement par l'homme qu'on pourra parler de civilisation. Pour le moment nous vivons toujours sous le règne de la barbarie.

Il serait grand temps que la barbarie cesse.

Ce n'est pas « la femme qui est l'avenir de l'homme », mais « le respect de la femme est l'avenir du monde ».

Hors de cette perspective il n'y a point d'avenir pour le genre humain qui piétine, répète ses bêtises et ses crimes et cherche les voies et les moyens pour s'autodétruire.

Vive l'Humanité unie et égalitaire, respectueuse de toutes ses composantes, pour l'amour, le bonheur et la liberté ! Vive les femmes !!!

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 février 2018

mercredi 21 février 2018

897 Les coulisses du Carnaval, conférence de Basile Pachkoff

Bonjour. Je vous remercie d'être venu m'écouter. Je vais essayer d'être clair et compréhensible par tous. Si vous ne comprenez pas quelque chose, vous pourrez me demander un éclaircissement dans le débat qui va suivre ma conférence. Le sujet de ma conférence c'est « Les coulisses du Carnaval ». Je vous donne tout d'abord le plan que je vais suivre.

Pour commencer je vais me présenter. Dire qui je suis et quel est mon lien avec le Carnaval. Je parlerai beaucoup du Carnaval de Paris. Vous verrez vite pourquoi.

Je parlerai de la renaissance du Carnaval de Paris. Et notamment de la vingt-et-unième édition du cortège de la Promenade du Bœuf Gras, qui a été un très grand succès le dimanche 11 février 2018.

Puis j'aborderai des aspects philosophiques, théoriques et pratiques du Carnaval de Paris et de la fête vivante et populaire en général.

Enfin je reviendrai sur la théorie et la pratique du Carnaval en vue de l'action : que pouvons nous faire en nous amusant aujourd'hui pour augmenter la joie partagée et la convivialité ?

Dans le débat qui suivra je pourrai vous donner beaucoup d'autres éléments. Et notamment des informations sur le prestigieux passé du Carnaval de Paris et ses grands moments.

J'espère que vous prendrez du plaisir à m'écouter.

Donc, je vais pour commencer me présenter :

Je me nomme Basile Pachkoff. Je suis né le 3 avril 1951 à Paris 14ème. J'ai reçu dans ma famille des influences culturelles diverses. Mes parents sont venus de Russie en France après la Révolution d'Octobre 1917. Mon père et ma mère étaient des riches ruinés par les événements de 1917, et des intellectuels devenus artistes. Je n'ai pas été à l'école et suis donc autodidacte. J'ai obtenu en 1984 le diplôme de peinture de l’École des Beaux-Arts de Paris. Et suis artiste peintre, poète, photographe, philosophe et carnavaleux. C'est cette dernière détermination qui va nous intéresser aujourd'hui.

Le Carnaval de Paris fut un des plus importants et beaux du monde et a prospéré durant cinq siècles à partir des années 1500. Il a succédé à la Fête des Fous qui prospérait elle au moins dès le onzième siècle dans tout Paris. Il y a donc une tradition de grande fête de Paris qui s'est poursuivie durant au moins un millier d'années. Paris qui est depuis au moins le douzième siècle une très grande ville.

Le Carnaval de Paris n'a jamais été rejeté par les Parisiens et n'a jamais été non plus calamiteux et violent. Il a au contraire toujours été très joyeux et pacifique ; Ce qui lui a valu d'être aimé de l'immense masse des Parisiens. Et notamment de ceux qui y exerçaient et exercent encore les fonctions de police. Le Carnaval de Paris a contribué au prestige de Paris dans le monde.

Des années 1960 jusqu'à 1998 le Carnaval de Paris s'éclipse. La disparition progressive du tissu social festif des goguettes, petites sociétés chantantes, fait que le Carnaval de Paris recule à partir des années 1930. Ses grandes manifestations spectaculaires, bals masqués et défilés, vont disparaître. Un grand cortège défile encore le jeudi de la Mi-Carême 28 mars 1946. Le défilé du Bœuf Gras sort à petite échelle dans le quartier de La Villette en 1951 et 1952. Cependant, en dépit de ce recul de la festivité parisienne, la fête reste vivante dans le cœur des Parisiens. Et le joyeux feu pacifique et convivial du Carnaval dort sous la cendre et ne demande qu'à être réveillé. Nous avons là le potentiel de ce qui sera demain très certainement une des plus belles, sinon la plus belle fête du monde. Le réveil du Carnaval de Paris commence en 1993. A l'époque ces mots « Carnaval de Paris » relèvent pratiquement de l'archéologie. Pour un Parisien, le mot « Carnaval » évoque alors plutôt Nice ou Rio. Dans les années 1950-1960 à Paris on parle plutôt du « Mardi Gras ». Ces mots figurent alors sur le calendrier des PTT distribué par les facteurs parisiens.

J'ai pris l'initiative de la renaissance du Carnaval de Paris fin septembre 1993. À l'époque j'ignorais parfaitement l'ampleur du défi. C'est seulement au bout de deux ans d'efforts très intenses que j'ai commencé à réaliser l'ampleur gigantesque, démesurée, de mon ambition. Mais j'avais déjà investi tant d'efforts dans cette œuvre que je ne me voyais pas y renoncer. N'étant pas passé par l'école, je n'ai pas cultivé l'art de la soumission et du renoncement face à « ceux qui dominent et qui savent ». Après l'été 1995, je me disais sur le ton de la blague, pensant à la renaissance du Carnaval de Paris : « à quoi bon faire grand quand on peut faire gigantesque ? »

Durant cinq ans mon projet a été bloqué du fait de sa nature. Je le portais moi, inconnu, sans argent, ni relations, ne cherchant pas à gagner de l'argent avec mon projet et souhaitant faire renaître rien moins que la principale fête de Paris. Face à moi le statut administratif d'exception d'une très grande ville. Ce statut indique que, hormis pour quelques très rares endroits, l'autorisation d'occupation de la voie publique à Paris, Lyon et Marseille relève de l'autorité gouvernementale via une Préfecture de police et le Ministère de l'Intérieur. Le gouvernement se méfie de Paris, Lyon et Marseille et n'a jamais aimé le Carnaval. Le Maire de Paris a une influence sur le pouvoir du Préfet de police de Paris sur la voie publique parisienne. Mais il faut savoir que les politiques parisiens n'ont jamais aimé le Carnaval de Paris. C'est aussi une tradition. Elle dure depuis cinq cent ans.

J'étais donc dans la situation d'un moucheron cherchant à déranger un troupeau de brontosaures. Je ne devais pas leur paraître antipathique. Mon projet était bon enfant. Mais faire défiler dans Paris un cortège de Carnaval avec en tête une vraie vache vivante ! Mes courriers nombreux se traduisaient par des réponses aussi positives que fallacieuses : « on vous écrira », « votre projet sera étudié »... et, bien sûr, les félicitations d'usage qui ne coûtent rien, et sont rentables électoralement. J'ai cru à ces courriers faussement positifs. Ça a duré jusqu'à fin 1996. J'ai finalement compris que les officiels ne voulaient pas de mon projet. Projet auquel je croyais toujours. Je me disais en pensant aux officiels : « avec eux, sans eux ou contre eux le Carnaval de Paris renaîtra ».

La situation s'est débloqué en octobre 1997 quand j'ai rencontré Alain Riou. Alain Riou était Conseiller de Paris du vingtième arrondissement de Paris. Il souhaitait faire naître un Carnaval dans son quartier, c'était : « le Carnaval de Saint-Fargeau ». Je l'ai informé de l'existence passée du Carnaval de Paris et mes efforts pour le faire renaître. Nos deux projets ont fusionné.

Alain était têtu et aimait la fête. Il avait un ami, Jean-Yves Autexier, alors Conseiller spécial du ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, c'est-à-dire son premier collaborateur pour toute la France et les Départements et Territoires d'Outre-mer. Jean-Yves Autexier a donné son appui au projet et la situation bloquée depuis des années s'est débloquée. L'autorisation de défiler est arrivée ! Le cortège du Carnaval de Paris Promenade du Bœuf Gras qui n'était plus sorti depuis le dimanche 20 avril 1952 a recommencé à défiler en 1998 . Il défile depuis chaque année. Sa vingt-et-unième édition à ce jour s'est déroulée le dimanche 11 février 2018. Alain Riou étant malheureusement prématurément décédé en décembre 2004, c'est moi qui suis à présent responsable de l'événement.

L'édition 2018 du Carnaval de Paris a été un très grand succès. En dépit du temps glacial et exécrable qu'il a fait durant les jours précédents, nous étions cinq mille à défiler. L'essentiel est que règne à cette occasion l'esprit de la fête authentique, vivante et populaire.

Le but de la fête n'est pas d'être nombreux, riche ou célèbre, mais d'être heureux ensemble dans le cadre d'une belle tradition et d'une ville unique au monde : Paris. Et de ses quartiers populaires. Nous défilons à Belleville et Ménilmontant, partant de la place Gambetta pour aboutir place de la République. Les Champs-Élysées ne nous conviendraient pas du tout. La rue du Faubourg-du-Temple ou le boulevard de Belleville où nous passons nous conviennent infiniment mieux !

Le Carnaval de Paris est une fête libre, bénévole, gratuite, indépendante, apolitique et autogérée. Le placement est libre dans le cortège. Aucune inscription n'est nécessaire pour participer. On peut se décider au dernier moment de venir ou ne pas venir. On peut être à tous moments au choix spectateur ou acteur. On peut prendre le cortège en route ou se contenter d'y assister. On peut le quitter quand on veut, à la fin du parcours ou avant. Le thème du Carnaval est un thème libre. On est libre de le suivre ou pas. D'être costumé ou pas. Tout est libre. Les groupes participants sont invités à se doter d’accompagnateurs qui veillent à la bonne marche de leur groupe, notamment à éviter que se creuse un écart trop grand entre leur groupe et celui qui précède ou qui suit. Le cortège est formé de groupes constitués auxquels se joignent des individuels ou des groupes plus petits comme des familles.

Nous avons des participants venus de loin. Cette année une troupe de Boliviens est venue de Barcelone pour défiler. L'année dernière des Boliviens sont venus d'Allemagne, Belgique et Italie.
Des Boliviens venus d'Italie l'année dernière sont revenus cette année. D'autres sont venus de Londres. En février 2018 le cortège comprenait une quantité de batucadas, ensembles de percussions de style brésilien. Certaines batucadas sont des habituées du Carnaval de Paris comme Batala, Batuka de Sciences Po Paris, Sambinho, Pernambucongo, Maracuja, etc. Il y avait au moins deux groupes antillais. Des Équatoriens qui depuis 2017 rejoignent les Boliviens, deux géants : celui du Théâtre aux Mains Nues et celui de la Compagnie Carnavalesque Basque de Paris, etc.

Je ne saurais mentionner tous les groupes participants. D'autant plus qu'aucune inscription n'étant nécessaire pour venir défiler, je ne connais pas les noms de tous les groupes présents.

Cette fête très réussie est une démonstration de l'efficacité du mode de fonctionnement autogéré. La structure organisationnelle est horizontale et tout le monde est responsabilisé. Pourquoi faudrait-il indiquer par exemple à chaque groupe où il devrait se placer dans le cortège ? Le groupe de tête a changé quatre fois en cours de route, où est le problème ? Un groupe nous rejoignait et se mettait devant. Je me souviens il y a trois ou quatre ans un brave accompagnateur qui vient me voir affolé : « il y a un groupe qui vient de se mettre devant ! » Je lui ai répondu : « et alors ? Si ça leur fait plaisir ! »

Moi de mon côté si je suis en tête du cortège c'est parce que la police qui nous accompagne souhaite pouvoir me trouver facilement si elle a besoin de me joindre. En quatorze ans, depuis la mort d'Alain Riou, que la police veuille me joindre durant la fête n'est arrivé que deux fois.

Le Carnaval de Paris se passe très bien chaque année. Tout le monde a le sourire. Les policiers qui nous accompagnent nous disent qu'ils ont l'impression d'être en vacances. Même qu'ils ont envie de danser. Ce qui ne les empêche pas d’assurer très bien leur tâche de sécurisation du cortège par rapport à la circulation automobile que notre défilé interrompt.

Le moteur de notre fête c'est le cœur, pas l'argent. Le but n'est pas le nombre mais la qualité. Il vaut mieux que nous soyons cinq mille souriants que cinq cent mille qui fassent la tête.

La qualité c'est aussi que la préparation soit agréable de même que la réalisation. La base de la fête c'est nous tous. Notre volonté de réussir la fête est collective. Juste avant le Carnaval on me dit : « tu dois être très occupé, avoir plein de réunions, de courriers ». Ce ne sont pas forcément les mots employés, mais le sens y est. En fait il n'y a presque pas de courriers et c'est très bien ainsi.

Et des réunions pour quoi faire ? Il y a des années je croyais utile d'en tenir une par mois pour préparer le Carnaval de Paris. Je me souviens de la délégation de la fanfare des étudiants de l’École Polytechnique. Cette délégation est venue deux fois. C'était sympa de la voir. Ses membres m'ont dit : « on a déjà peu de temps pour répéter notre musique. Pour nous c'est difficile de venir. On n'a pas trop de temps. » A quoi servaient ces réunions ? À rien finalement. Pour se retrouver au Carnaval de Paris elles n'ont aucune utilité. Bien sûr, si on rêve de pouvoir et de gloire, en organisant une fête on a besoin de telles réunions. Mais la fête, elle, n'en a pas besoin.

C'est pareil pour le placement des groupes dans le cortège. Il n'y a pas besoin d'en imaginer un. Ce qui est d'autant plus difficile à faire qu'on ne sait pas jusqu'au jour de la fête qui vient ou ne vient pas.

L'essentiel est qu'il y ait le jour venu au moins deux groupes prêts à défiler. Avec deux groupes on peut faire un cortège.

Il arrive que l'on me demande de venir me voir « dans mes bureaux ». Il n'y en a pas. Pourquoi aurions-nous besoin de bureaux ? Pour une fête autogérée telle que la nôtre ce genre de choses, très coûteuses à Paris, ne servirait à rien. Bien sûr, ma notoriété dans le Carnaval de Paris est d'autant plus réduite. Mais mon but n'est pas de me faire admirer. Mon but c'est que la fête réussisse et que tout le monde s'amuse. Quitte à ce qu'on ignore y compris mon existence et mon œuvre.

On parle beaucoup en France du célèbre Carnaval de Rio. C'est un spectacle magnifique. Mais sait-on qu'il se déroule dans une sorte de stade en béton baptisé sambodrome, où le public est confiné dans des gradins ? Et pour y accéder il faut payer, et très cher, pour assister durant les trois premiers jours au défilé des écoles de samba les plus prestigieuses. Résultat : le spectacle est alors plus accessible au touriste étranger qu'au Brésilien passionné de carnaval mais fauché. Cette organisation ne me plaît pas. Je préfère la joie partagée gratuitement entre le public de la rue et une batucada qui défile rue du Faubourg-du-Temple. C'est moins grandiose que Rio mais c'est la vraie fête populaire.

Quand on parle de fête, il est courant qu'on vous dise : « il faut demander une subvention. » C'est souvent là le plus sûr moyen de se perdre. D'abord parce que la manne céleste de la subvention peut ne pas arriver. Ensuite parce que si elle arrive elle est souvent riquiqui et surtout qu'en échange vous renoncez à votre liberté. Et le jour où la subvention disparaît, votre projet disparaît avec. Quantité de fêtes et festivals qui comptait sur la subvention pour exister ont disparu en France ces dernières années. Comme par exemple le Carnaval de Cherbourg ou de Carcassonne, ou le Festival de Musique classique de Strasbourg. Le Carnaval de Paris se porte très bien. Il ne reçoit pas et ne demande pas un centime de subvention. Des donateurs apportent un soutien financier depuis 2017 à l'association « Droit à la Culture », 415 euros pour 2017 et 565 pour 2018. Mais cette association fondée par Alain Riou et que je préside depuis 2004, avec un intermède de 2010 à 2013 où elle a été présidée par Alexandra Bristiel, n'engrange rien de plus comme financement. Ce n'est pas beaucoup pour faire sortir cinq mille personnes en 2018 et plus de cinq mille personnes en 2017 !

La base du Carnaval vivant c'est qu'il est organisé. C'est la rencontre du cœur et de l’organisation. C'est la rencontre de la vapeur de la joie collective et de la chaudière de la locomotive de l'organisation pour tirer le train du carnaval. Présentement la base organisée du Carnaval de Paris est faite de la convergence d'associations qui viennent défiler ensemble le jour de la fête. La base traditionnelle du Carnaval et de la fête populaire en général, ce sont des sociétés festives, dont le but est la fête. En France, c'était les goguettes, du temps où le Carnaval prospérait partout, dans les villes, villages et hameaux.

Les goguettes s'appelaient ainsi ou autrement. Il y en avait des dizaines de milliers. C'était des petites sociétés chantantes. Leur but était de se réunir chaque dimanche pour passer un moment agréable ensemble, chanter, créer des chansons. Quand le Carnaval arrivait, ces petites sociétés le rejoignaient. Elles assuraient ainsi sa prospérité et son authenticité à Paris comme ailleurs.

Les goguettes ont pratiquement toutes disparues du fait de l'ambition de grandir. À l’origine elles faisaient toutes moins de dix-neuf membres. Jusqu'en 1835 c'était interdit d'aller au delà. Puis ça était autorisé. Résultat les goguettes ont voulut faire grandes, riches, avoir un théâtre privé, un piano. La politique et les ambitions s'en sont mêlées. Et aujourd'hui il n'y a autant dire plus rien.

Seule exception : Dunkerque et les villes avoisinantes où le Carnaval est énorme et magnifique. Les sociétés festives sont toujours là par dizaines et assurent la réussite du Carnaval. On les appelle « sociétés philanthropiques et carnavalesques ». Il y en a d'autres qui ne portent pas de noms et se rassemblent juste à l'occasion du Carnaval. Qu'est-ce qui a assuré la pérennisation des sociétés festives de Dunkerque et des villes alentour ? À par quelques-unes qui regroupent une cinquantaine de membres elles font toutes douze membres. Elles ont conservé pour modèle celui des équipages des navires morutiers dunkerquois qui partaient chaque année à la pêche au large de l'Islande et de Terre Neuve. Le Carnaval de Dunkerque a d'abord été un carnaval de marins. Aujourd'hui, j'ai pu le constater, pour un Dunkerquois qu'une société de carnaval soit forcément petite paraît évident.

La clé de la renaissance de la fête populaire partout en France et ailleurs est là : c'est « la règle des dix-neuf ». Il nous faut partout de petites sociétés chantantes de moins de vingt membres. Ce n'est pas difficile à créer. Ça ne coûte pas d'argent. Ça assure la joie partagée toute l'année. Et le jour du Carnaval ou d'une autre grande ou petite fête locale ça assure son succès.

J'ai recréé deux goguettes à Paris où jadis il y en avait des centaines. Il s'agit de la « Goguette des Machins Chouettes » et de la « Goguette des Enfants de Priape ». Une amie a créé une goguette à Saint-Ouen. Je parle autour de moi et à vous aujourd'hui de la renaissance des goguettes. Imaginons que demain, à Clamart ou ailleurs, naissent quatorze goguettes de dix habitués. Au total nous avons cent-quarante joyeux festifs rassemblés. Ils font venir des amis, des proches : les voilà trois cents. Il y a là largement de quoi assurer la réussite d'un défilé de Carnaval. Sans se donner de peine ni spécialement dépenser de l'argent. Il faut le dire et le répéter : la renaissance des goguettes c'est l'avenir du Carnaval et de la fête populaire vivante en général. Ces goguettes pourront se doter de bigophones, instrument carnavalesque bon marché, très bruyant et au jeu à la portée de tous.

Au plan mondial, je souhaite la mondialisation de la teuf. Par la mise en réseau des sociétés festives pour assurer des voyages et échanges festifs, à l'image des Boliviens venus de Barcelone au dernier Carnaval de Paris. Mais surtout à l'image de la Corda Fratres, société fraternelle et festive étudiante, ni politique, ni religieuse, qui prospéra depuis 1898 jusqu'à 1914. Elle regroupait des dizaines de milliers d'adhérents sur les cinq continents. Elle manque aujourd'hui. Elle peut renaître demain.

Comment ? Un exemple : il existe une société festive à Sciences Po Paris : la Batuka. Il existe des cercles festifs étudiants à l'Université Libre de Bruxelles - ULB. Dans l'esprit de la Corda Fratres la Batuka contacterait les cercles festifs étudiants. Pour venir à la grande fête étudiante bruxelloise de la Saint Verhaegen. Et la Batuka de son côté pourrait inviter les cercles bruxellois de l'ULB au Carnaval de Paris. Les jeunes pourraient s'héberger les uns chez les autres. Ça ne coûterait pas cher.

Tout cela et bien d'autres initiatives festives sont possible. L'essentiel est d'avoir la bonne orientation. Avec une bonne orientation et vingt-cinq ans d'efforts je fais sortir dans la rue et défiler au Carnaval de Paris cinq mille personnes. En prenant moins de temps il est possible d'arriver à quantité de très beaux et très joyeux moments festifs. Le but est de s'amuser. C'est le but le plus beau et le plus noble qui soit. Que renaissent par milliers goguettes et sociétés bigophoniques ! Que renaisse la Corda Fratres ! Vive la Fête ! Amusons-nous pour et par la fête, la joie et la fraternité !

Basile Pachkoff, Paris les 18, 19, 20 et 21 février 2018

jeudi 8 février 2018

896 Deux poèmes : Robespierre et Parmentier, Mon but

Robespierre et Parmentier

Admettons un instant
Ce que disent
Les thuriféraires de Robespierre.
Robespierre était un ange
Descendu sur terre
Pour sauver la France
Et le monde.
Pour cela
De toutes façons
Il a tué plein de gens.
Parmentier
De son côté
S'est contenté
D'introduire en France
La pomme de terre.
Et ainsi
Il a sauvé la vie
De plein de gens.
Voulez-vous être
Robespierre
Ou Parmentier ?
Pour ma part
Je préfère être
Parmentier.

Basile
Paris le 8 février 2018


Mon but

Ce n'est pas de montrer
Que je suis beau
Magnifique
Et extraordinaire
Mais de montrer aux gens
Qu'ils sont beaux
Magnifiques
Et extraordinaires.

Basile
Paris le 8 février 2018

mercredi 7 février 2018

895 La menstruation masculine

Si une femme féconde n'entre pas en gestation, son ovule est éliminée lors des menstrues. Celles-ci surviennent une fois toutes les 28 jours. Leur caractère impressionnant et très longtemps inexplicable a marqué notre civilisation. Ce n'est que depuis leur explication vers 1845 par deux médecins français, Pouchet et Négrier, qu'on connaît leur signification.

Chose qu'on ne souligne pas suffisamment, l'homme connaît un phénomène symétrique. Quand ses spermatozoïdes ne sont pas expulsés avec le sperme, ils sont éliminés avec l'urine. L'homme en âge de procréer produit des spermatozoïdes en permanence qui sont pour la plupart ainsi détruits.

Durant des dizaines de milliers d'années l'homme s'est cru porteur de la génération. Il s'imaginait porteur du sperme actif fécondant la terre passive du ventre de la femme. Cette vision erronée de la réalité est à l'origine de la prétention masculine calamiteuse, injuste, odieuse et fausse d'inégalité entre les deux sexes et conséquemment de la supériorité de l'homme sur la femme. La femme n'étant que de la terre, l'homme ne lui laissait pas d'autre choix que la soumission et la passivité. Il ne la respectait pas. Et c'est malheureusement encore la plupart du temps le cas, y compris dans des pays et des milieux qui s'affirment plus évolués et « civilisés » que d'autres.

Quantité d'expressions portent la marque de la vision erronée de la semence masculine fécondant la terre féminine. Ne dit-on pas que l'homme « pénètre » la femme lors de l'acte sexuel et non que c'est alors la femme qui englouti l'homme ? Que l'homme « met sa petite graine » dans la femme ?

L'homme se croyant le cultivateur de la terre féminine croit « prendre » ou « posséder » la femme lors de l'acte sexuel. Alors qu'il ne prend et ne possède rien du tout.

Dans une célèbre chanson française, Édith Piaf prononçait ces mots : « Voilà le portrait de l'homme auquel j'appartiens ». En réalité aucun être humain ne saurait « appartenir » à un autre être humain. Cette idée de possession est si ancienne, si ancrée que nombre de gens la trouve belle et excitante. Alors qu'elle porte en germe la division et la séparation et non l'unité.

L'acte sexuel a été considéré comme une sorte d'acte magique assurant l'accord et l'harmonie entre les êtres humains « en couples ». Alors qu'il apporte souvent au contraire la disharmonie et la mésentente.

Il est intéressant de se pencher sur l'étymologie du mot « masturbation ». Il vient du latin manustuprare, qui signifie « se salir la main ». Ce qui laisse supposer que la masturbation est par définition masculine. Et aussi qu'on ne se masturbe que manuellement. Erreur grossière : on peut remplacer sa main par un orifice naturel de quelqu'un d'autre. Et alors l'homme croit « faire l'amour » alors que la plupart du temps en fait il se branle dans quelqu'un d'autre.

Et il n'y a rien de tel pour finir par devenir odieux à ce quelqu'un d'autre.

La relation homme – femme est à repenser entièrement. Mais qui s'en chargera et comment ? Personne pour le moment. On est gavé de discours et théories pseudo-scientifiques et de bavardages sur « la sexualité ». On tourne en rond, quand on ne retourne pas carrément en arrière.

Nombre de femmes croient s'émanciper en imitant les hommes dans leur bêtise et en imaginant une sorte de « machisme au féminin ». Qui est tout aussi stupide, odieux et sans issue que le machisme au masculin. Il n'y a jamais eu autant de personnes qui déclarent souffrir de « la solitude ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 7 février 2018

dimanche 4 février 2018

894 Le Grand Chemin et le Petit Chemin

Se sentir pleinement en accord avec l'Univers, c'est ce que le Grand Bouddha appelle « parvenir au nirvana ». C'est ce à quoi les pratiquants de la méditation essaye de parvenir par leur pratique.

Pour parvenir à ce but, où on ne se tient pas, il existe deux voies : le Grand Chemin et le Petit Chemin.

Le Grand Chemin passe par l'amour du plus grand nombre d'êtres et de choses.

Le Petit Chemin passe par l'amour immédiat d'un petit nombre d'êtres et choses proches de soi.

Le Grand Chemin bien que plus long est plus rapide.

Le Petit Chemin bien que plus court est plus lent.

On peut parvenir au but en combinant les deux, qui d'ailleurs, arrivé à un certain niveau se confondent.

La méditation n'est pas la seule voie. Il existe d'autres voies, comme la Fête, le Rire et la Chanson.

Ou bien encore la Cuisine, le Yoga ou la Randonnée.

Toutes ces voies sont égales et équivalentes.

J'arrête ici cette réflexion que je reprendrai plus tard.

Je vais dîner. Ce qui n'est pas contradictoire avec la recherche philosophique.

Il est déjà 23 heures 48 et j'ai faim.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2018

893 L'harmonie n'est pas ce qu'on croit

Dans le dernier texte que j'ai publié dans mon blog philosophique j'ai écrit :

« Une fumisterie souvent colportée est représentée par ce que certains ont baptisé : « l'harmonie sexuelle ». Soi-disant elle existerait et assurerait la solidité et la durée du « couple ». Cette farce se double du discours prétendant qu'avec le temps, en connaissant mieux « le corps » et « les désirs » de l'autre on s'accorderait de mieux en mieux. En réalité, très souvent, dans un « couple » avec le temps on baise de moins en moins et même on cesse complètement de baiser. »

« Pourquoi ? Parce qu'on baise à faux. On raisonne et prend intellectuellement la décision de baiser. Cette manière de faire ne tient pas la route. Alors, souvent on se sépare. Et surtout ensuite on évite de réfléchir au motif de cet échec. On nie même que ce soit un échec. On trouve des arguments justificateurs : « l'amour ça dure deux ans », « ça était ma plus belle histoire d'amour », etc. »

Ce passage mérite d'être approfondi. En fait on arrête ici de baiser parce que justement on se retrouve en harmonie avec l'autre. Avec lequel on n'a aucune raison de baiser. Mais allez l'expliquer à des ignorants.

La pression sociétale n'arrive plus à pénétrer dans la chambre conjugale. Les corps se libèrent du filet idéologique d'injonctions de baiser à tous prix. Il arrive parfois que les individus concernés s'accordent à cette nouvelle situation, l'acceptent et restent ensemble. Mais, bien souvent, l'une des parties en présence ne supporte pas la nouvelle donne.

J'ai connu sans le comprendre cette situation. M'étant harmonisé avec l'autre, baiser ne me disait plus rien. L'autre, la copine, me traitant de « colocataire idéal » mais pas compagnon, m'a largué pour un bon baiseur. Elle n'a rien compris à la situation. J'ai réfléchi et fini par comprendre ce qui s'était passé. L'harmonie entre nous deux, sous la pression sociétale, était vécue par mon amie comme une disharmonie. Elle m'a quitté, c'était son droit. J'ai compris. Cette situation ne se reproduira plus. L'expérience a été pour moi extrêmement douloureuse mais utile.

Je trouve ridicule, obscène et risible les articles de magazines qui traitent la baise comme un produit de consommation obligatoire. Si on n'a pas faim de sexe, on devrait soi-disant chercher la faim, baptisée libido. Via des stratagèmes divers, traitements psychologiques ou physiques les plus divers.

Il existe une autre conséquence de l'harmonie entre deux êtres qui quoi qu'ils pensent n'ont aucune raison de baiser ensemble. L'homme, à la longue, ne parvient plus à bander, puisqu'il n'a en fait aucun motif de bander. Alors on fait appel à des spécialités pharmaceutiques destinées à guérir ce trouble qui n'en est pas un.

Ces spécialités offrent une particularité que je n'ai vu rapporter nulle part. Certes, l'homme va obtenir un zizi dur. Mais il sera parfaitement insensible.

Dans ces conditions on ne voit pas quel intérêt représente l'usage de ces drogues.

L'harmonie n'est pas ce qu'on croit. Telle est la vérité que la plupart ignorent, polarisés qu'ils sont sur une chose. La volonté de suivre à tous prix le discours sociétal qui vante le bonheur sexuel comme l'alpha et l'oméga de la vie. Le « bonheur sexuel » n'existe pas. Pas plus que n'existe le bonheur culinaire ou le bonheur auditif. Il existe une multitude de petits bonheurs divers et variés. Au sommet duquel se trouve le bonheur de faire le bien et rendre heureux les autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2018

892 On veut un enfant, on y « travaille »

Plus d'une fois j'ai entendu cette horrible formule : « on veut un enfant, en ce moment on y travaille. » Donc on baise et rebaise et rerebaise jusqu'à ce que Madame soit en cloque... Pardon ! Enceinte !

Donc on ne baise pas ici par désir, envie réciproque, véritable et authentique, mais pour avoir le môme qui doit arriver à telle moment précis de l'année.

Souvent, de nos jours, des jeunes parents se séparent. Pour quelle raison ?

Et bien justement parce qu'ils ont baisé inconsidérément, par calcul et non par désir véritable, authentique, réciproque. Ce n'est peut-être pas à chaque fois la seule et unique raison pour se séparer, mais c'est une raison très largement suffisante.

Baiser par calcul, suite à un raisonnement intellectuel ruine et détruit la relation entre les personnes concernées.

On « travaille » pour avoir un enfant. Et le résultat est qu'une fois qu'il est là, les parents se séparent. Très simplement même, dès que le dernier enfant programmé est né, la maman s'éloigne du papa. Parce qu'au fond d'elle-même elle ne supporte pas les exploits sexuels de son compagnon. Elle voudrait le voir y renoncer. Elle cherche alors à le castrer psychologiquement. Se refuse à lui et l'empêche « d'aller voir ailleurs ». Cette situation est classique.

Autre situation classique : la femme accepte de passer sous les fourches caudines de la baise obligatoire. Puis, une fois qu'elle estime que le poisson conjugal est ferré, elle ferme la boutique aux câlins.

Un vieux gendarme disait il y a quelques années à un jeune homme : « la première année après ton mariage, chaque fois que ta femme accepte de faire l'amour avec toi, mets dans une boîte en carton une pièce de un franc. Puis, à partir de la deuxième année après ton mariage, ôte de la boîte en carton une pièce de un franc chaque fois que ta femme accepte de faire l'amour.Tu verras le nombre d'années qu'il te faudra pour parvenir à vider la boîte en carton ! »

On prétend faire de la sexualité un objet utilitaire. Une actrice de cinéma américaine disait, il y a quelques décennies, que faire l'amour était un acte hygiénique, au même titre que se brosser les dents.

Une fumisterie souvent colportée est représentée par ce que certains ont baptisé : « l'harmonie sexuelle ». Soi-disant elle existerait et assurerait la solidité et la durée du « couple ». Cette farce se double du discours prétendant qu'avec le temps, en connaissant mieux « le corps » et « les désirs » de l'autre on s'accorderait de mieux en mieux. En réalité, très souvent, dans un « couple » avec le temps on baise de moins en moins et même on cesse complètement de baiser.

Pourquoi ? Parce qu'on baise à faux. On raisonne et prend intellectuellement la décision de baiser. Cette manière de faire ne tient pas la route. Alors, souvent on se sépare. Et surtout ensuite on évite de réfléchir au motif de cet échec. On nie même que ce soit un échec. On trouve des arguments justificateurs : « l'amour ça dure deux ans », « ça était ma plus belle histoire d'amour », etc.

La baise n'est pas et ne sera jamais « un travail ». N'en déplaise aux thuriféraires de la prostitution.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2018

891 Faire tomber les murs invisibles et être libres

Il y a quelques jours seulement je croisais dans mon quartier une très jolie jeune fille de type asiatique qui tenait en laisse un superbe et grand chien blanc. J'ai été frappé par leur beauté à tous deux. J'ai été tenté de dire à la jeune fille : « votre chien est magnifique ! » J'ai eu aussi envie de lui dire : « votre cul est magnifique ! » Il était en effet admirable et bien moulé dans un legging qui laissait largement deviner sa forme et sa fente. Je n'ai finalement rien dit. Mais me suis posé cette question : « pourquoi peut-on dire sans problème à une belle inconnue que son chien est beau, mais pas que son cul est beau ? Il y a quelque chose qui cloche dans notre société. Quelque chose de pas du tout normal auquel nous sommes absolument habitués. »

Et pourquoi peut-on dire sans problème à une jolie fille qu'on aimerait faire une balade, aller au restaurant ou au cinéma avec elle, mais pas qu'on aimerait dormir nu avec elle nue ? C'est une insulte alors que ça devrait être un compliment. La parole n'est pas libre et on nous vante la sincérité !

Même regarder n'est pas libre. J'aime regarder les jolies filles. Une amie m'en a fait le reproche. Mais quand un ami préfère la compagnie d'une femme à la mienne je le comprend et ne lui en veut pas. Apparemment cette amie n'est pas comme moi.

Des fois elle est triste. J'aimerais bien pour la consoler la prendre dans mes bras mais ne le fait pas, pourquoi ? Parce que pour elle ce geste est « sexuel ». Pour cette raison elle pourrait le refuser. Et si elle l'acceptait elle l'assortirait d'interprétations et exigences sexuelles et aussi de jalousie.

Une jeune femme me disait dernièrement : « il faut se réserver pour l'homme qu'on aimera et ne pas aller avec n'importe qui . » Je rapporte de mémoire le sens de ses paroles. Ainsi, pour se réserver pour quelqu'un qu'elle ne connaît pas elle refuse quelques câlins que ce soit avec les hommes qu'elle rencontre. Et croit ainsi favoriser l'amour. Elle ne favorise rien mais se gargarise avec des rêves.

Une croyance fort répandue est qu'une femme belle ou un homme beau connu de près, c'est à dire dans un lit, est gage de bonheur. Pour cette raison nombre d'hommes s'acharne à courir derrière les très jolies filles. Quand ils finissent par en mettre une dans leur lit il est des plus fréquents qu'ils soient déçus. Ils n'y comprennent rien. Et cherchent une « solution ». Alors, il n'est pas rare qu'ils larguent une créature de rêve pour tomber dans les bras d'un cageot.

À force de se retenir de faire des câlins dans l'attente de sa moitié d'orange on peut tomber dans un état plus ou moins délirant. On décrété dans sa tête avoir rencontré sa moitié d'orange. C'est lui ou elle, une personne qu'on connaît à peine. On se persuade que le bonheur est là, à portée de main, pourvu que l'autre soit d'accord. Cet état extrême amoureux dit aussi « amour fou » conduit à bien des drames et des sottises. Cet état dont on doit se défier est pourtant abondamment vanté par des tas de gens ignorants et stupides.

L'amour existe mais n'a pas grand chose à voir. Il faut le retrouver bien caché en nous. Ça demande du temps, beaucoup de temps. J'ai l'impression que c'est seulement aujourd'hui, alors que dans quelques semaines j'aurai soixante-sept ans, que je commence à percevoir l'amour caché en moi. J'observais il y a peu une grande et belle femme de dos, quand j'ai subitement éprouvé le sentiment, le désir d'être contre ce dos, mais sans plus. C'était une sensation très agréable. Il ne s'est bien évidemment rien passé. Cette femme n'est même pas une connaissance à moi. Mais j'ai éprouvé ce désir tranquille qui n'était en rien axé sur la sexualité. J'ai ressenti le même envie de contact il y a quelques heures. Un sentiment agréable, différent, indéfinissable pour qui ne le connaît pas.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2018

samedi 3 février 2018

890 L'origine du discours machiste

Durant des dizaines de milliers d'années, ignorant l'ovulation, les hommes se sont attribués le rôle actif et dominateur dans la reproduction humaine. Ce faisant ils ont entrepris de nier à la femme la dignité d'être humain à part entière. C'était juste de la terre où l'homme jetait sa semence. Ce mépris de la femme marque toujours aujourd'hui notre société. Par exemple, en France, le salaire moyen d'une femme est inférieur de 26 % à celui d'un homme pour le même travail. Seules 5 % des rues en France portent le nom d'une femme. Au premier tour des dernières élections présidentielles il y avait en tout neuf candidats hommes et deux candidates femmes. Personne ne s'en est étonné.

La femme depuis de très nombreux siècles est considérée par la majorité des hommes comme n'étant pas humaine mais sous-humaine, comme de la terre. Alors elle devient incompréhensible, injuste, imprévisible, mystérieuse et dangereuse. L'homme la voit comme sa propriété rétive et désobéissante ou plus exactement comme appartenant à un homme donné : époux, frère, père ou grand père. Elle sera opprimée, battue, terrorisée. On l'accusera d'être mauvaise et tentatrice. Si elle est infidèle, on la tue. Si un homme tue une femme on tâchera de trouver des excuses à l'assassin.

Mon père m'a dit que en France jusque dans les années 1920 il était courant qu'un homme coupable d'un crime dit « passionnel » soit acquitté aux applaudissements du public. L'argument employé par son avocat pour justifier et absoudre son geste meurtrier était : « il l'aimait trop ! » Et puis un beau jour le public d'un procès pour crime dit « passionnel », prêt à applaudir l'acquittement, a été très surpris et déçu de voir l'accusé condamné à trois ans de prison.

Il y a quinze ans un artiste connu a tué sa compagne à coups de poings. Il a passé ensuite en tout trois années en prison pour ce meurtre. Tandis qu'un gars que j'ai croisé un jour m'a dit avoir passé dix années derrière les barreaux pour avoir tué un homme lors d'une rixe dans un bar. Quand on compare le traitement de l'un et l'autre homme, on reste plutôt étonné.

Dans le droit romain antique tant vanté encore de nos jours, c'était beaucoup plus simple : le mari avait le droit de tuer sa femme.

On prétendra la femme plus sentimentale et exclusive que l'homme qui aurait « d’irrésistibles besoins ». On dit d'une femme qui a des aventures qu'elle est « légère », voire que c'est « une pute ». Un homme qui fait pareil n'est pas un homme « léger » ou « un putet ». C'est « un bon vivant »...

Derrière toutes ces bizarreries et ces discriminations sexuelles se profile toujours l'ombre du passé. Quand la femme a été prétendument réduite à de la terre passive et l'homme a été considéré comme semeur actif. La femme qui ainsi n'est rien et l'homme qui est tout.

La prétention masculine à contrôler le ventre des femmes s'exprime notamment dans le domaine des lois, décidées majoritairement par des hommes, et dans celui des règles morales, édictées également majoritairement par des hommes. La sexualisation à outrance de nombre de domaines ainsi prétendument dévolus au coït, conduit à des caricatures de sentiments, relations, discours, comportements. L'état de Nature est décrété sexuel et « la nudité » de ce fait proclamée être une forme d'appel au coït. Cette situation ridicule, odieuse et insupportable amène une bizarrerie. Les revues naturistes sont truffées de discours cherchant à justifier le vivre nu. Alors qu'il appartiendrait plutôt aux « textiles » de tenter de justifier leurs pratiques bizarres. Plus un « vêtement de bain » est microscopique, plus il souligne ce qu'il prétend dissimuler. La « pudeur » est un masque qu'adore prendre le machisme, qui prétend dominer les femmes pour les « protéger ». La pudeur sert souvent de protection à la vulgarité et au mépris des femmes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 février 2018