dimanche 4 février 2018

892 On veut un enfant, on y « travaille »

Plus d'une fois j'ai entendu cette horrible formule : « on veut un enfant, en ce moment on y travaille. » Donc on baise et rebaise et rerebaise jusqu'à ce que Madame soit en cloque... Pardon ! Enceinte !

Donc on ne baise pas ici par désir, envie réciproque, véritable et authentique, mais pour avoir le môme qui doit arriver à telle moment précis de l'année.

Souvent, de nos jours, des jeunes parents se séparent. Pour quelle raison ?

Et bien justement parce qu'ils ont baisé inconsidérément, par calcul et non par désir véritable, authentique, réciproque. Ce n'est peut-être pas à chaque fois la seule et unique raison pour se séparer, mais c'est une raison très largement suffisante.

Baiser par calcul, suite à un raisonnement intellectuel ruine et détruit la relation entre les personnes concernées.

On « travaille » pour avoir un enfant. Et le résultat est qu'une fois qu'il est là, les parents se séparent. Très simplement même, dès que le dernier enfant programmé est né, la maman s'éloigne du papa. Parce qu'au fond d'elle-même elle ne supporte pas les exploits sexuels de son compagnon. Elle voudrait le voir y renoncer. Elle cherche alors à le castrer psychologiquement. Se refuse à lui et l'empêche « d'aller voir ailleurs ». Cette situation est classique.

Autre situation classique : la femme accepte de passer sous les fourches caudines de la baise obligatoire. Puis, une fois qu'elle estime que le poisson conjugal est ferré, elle ferme la boutique aux câlins.

Un vieux gendarme disait il y a quelques années à un jeune homme : « la première année après ton mariage, chaque fois que ta femme accepte de faire l'amour avec toi, mets dans une boîte en carton une pièce de un franc. Puis, à partir de la deuxième année après ton mariage, ôte de la boîte en carton une pièce de un franc chaque fois que ta femme accepte de faire l'amour.Tu verras le nombre d'années qu'il te faudra pour parvenir à vider la boîte en carton ! »

On prétend faire de la sexualité un objet utilitaire. Une actrice de cinéma américaine disait, il y a quelques décennies, que faire l'amour était un acte hygiénique, au même titre que se brosser les dents.

Une fumisterie souvent colportée est représentée par ce que certains ont baptisé : « l'harmonie sexuelle ». Soi-disant elle existerait et assurerait la solidité et la durée du « couple ». Cette farce se double du discours prétendant qu'avec le temps, en connaissant mieux « le corps » et « les désirs » de l'autre on s'accorderait de mieux en mieux. En réalité, très souvent, dans un « couple » avec le temps on baise de moins en moins et même on cesse complètement de baiser.

Pourquoi ? Parce qu'on baise à faux. On raisonne et prend intellectuellement la décision de baiser. Cette manière de faire ne tient pas la route. Alors, souvent on se sépare. Et surtout ensuite on évite de réfléchir au motif de cet échec. On nie même que ce soit un échec. On trouve des arguments justificateurs : « l'amour ça dure deux ans », « ça était ma plus belle histoire d'amour », etc.

La baise n'est pas et ne sera jamais « un travail ». N'en déplaise aux thuriféraires de la prostitution.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 février 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire