dimanche 6 mai 2018

977 Quatre pages sur l'histoire de l'Humanité et la condition féminine

 958 Histoire de l'Humanité

L'histoire de l'Humanité compte trois parties, dont une révolue, une en train de disparaître et une troisième et dernière en train d'apparaître. Avant ces trois parties ça était l'époque des Temps primitifs. C'est-à-dire quand les humains suivaient exactement leur instinct primitif initial et rien d'autre. Vers la fin des Temps primitifs, les humains par jeu commencent à inventer des industries. Elles vont interagir sur eux et entraîner l'éclosion de leur conscience en particulier saisonnière et temporaire. Ils acquerront ainsi la conscience de l'écoulement du temps et du retour des saisons.

En ces temps-là ils réaliseront qu'à divers moments, pour des motifs inconnus et mystérieux, les femmes se retrouvent grosses et mettent au monde les enfants. Cette découverte les frappera, les émerveillera et les amènera à magnifier la femme. Ce sera le début du premier temps de l'histoire humaine : le temps de la femme, parfois aussi baptisé « matriarcat ».

Une amie, Nathalie, m'a fait remarquer que cette époque d'adoration de la femme se caractérise par des statuettes représentant des femmes aux seins énormes, au ventre proéminent, au sexe hypertrophié. Ces figurines, telle la Vénus de Willendorf ou la Vénus de Lespugue, soulignent le caractère reproducteur de la femme. Fonction qu'elle occupe alors pour des raisons mystérieuses. Les humains n'ont pas encore fait le rapprochement entre l'acte sexuel et la grossesse qui en résulte éventuellement. Ces statuettes ont environ vingt-cinq mille ans d'âge.

Au temps de la femme ou matriarcat va succéder le temps de l'homme ou patriarcat. Ce temps débute il y a plus de dix mille ans. Nous en vivons présentement la fin. Cette fin a commencé vers 1840. Pour comprendre la fin du patriarcat il faut comprendre et analyser son début.

Il y a plus de dix mille ans les humains font une découverte bouleversante. C'est l'homme qui déposant sa semence dans le sexe féminin provoque la grossesse. Mais les humains n'auront aucune conscience de l'existence de l'ovulation. Ils en concluront que la femme est une sorte de terre passive où l'homme actif dépose sa graine. D'où la conclusion que la femme n'est rien et l'homme est tout. Cette manière erronée de considérer la reproduction est au moins contemporaine de l'invention de l’agriculture et de l'élevage. C'est pourquoi on peut la dater approximativement en fonction des vestiges des débuts de ces deux activités.

Cette croyance dans la prééminence de l'homme sur la femme créera un immense déséquilibre. L'homme se verra supérieur et dominant, propriétaire de « sa terre », la femme. Ça le rendra fou.

C'est de bonne foi qu'il va ainsi se tromper. L'ovulation, il ne sait pas ce que c'est. Elle ne sera décrite par deux géniaux médecins français que vers 1840. L'un, Félix-Archimède Pouchet est de Rouen, l'autre, Charles Négrier est d'Angers. Fait significatif, leur immense découverte n'est pratiquement pas mentionnée. En tous cas elle n'est pas reconnue à sa juste valeur qui est immense.

Le patriarcat a perdu son origine, sa justification, sa raison d'être, il doit et va disparaître. Sa source s'est tarit il y a un peu moins de deux siècles. Ensuite ce sera le temps de l'union ou de l'amour. Après le matriarcat et le patriarcat viendra ce que j'ai appelé « le nazdarisme » : la bonne entente entre l'homme et la femme, sur une base pacifique et égalitaire. Cet avènement prendra peut-être encore un ou deux siècles. Ce qui est bien peu en regard de la durée des deux premiers temps de l'histoire de l'Humanité. Ce sera aussi la fin des guerres et le début de la paix perpétuelle à laquelle rêvent bien des humains depuis plusieurs milliers d'années. Nous ne verrons sans doute pas cette époque, mais nous pouvons toujours aller dans son sens. Favoriser sa venue et avoir confiance dans l'avenir de l'Humanité. Qui reposera enfin sur le Bonheur, la Paix, la Tendresse et l'Harmonie.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 avril 2018

 959 Aux origines du patriarcat

Un point qu'il m'apparaît essentiel de souligner pour l'avenir, c'est que ce n'est ni par ruse, ni par calcul, ni par perversion ou méchanceté que l'homme s'est cru à tort supérieur à la femme, et appelé à la dominer et posséder. Ignorant l'ovulation mais découvrant la fécondation, il y a plus de dix mille ans, nos ancêtres masculins ont cru sincèrement et de bonne foi qu'ils étaient supérieurs aux femmes. Qu'ils étaient les semeurs actifs et fabricants de semence humaine confrontés à des ventres féminins passifs où ils déposaient cette semence. Les femmes étant ainsi réduites à leurs yeux à n'être que de la terre qui était même parfois stérile. Cette terre devant appartenir à celui qui la travaille, c'est-à-dire l'homme. Toute cette manière de voir étant bien sûr rigoureusement fausse. La femme prenant une part active à la reproduction au même titre que l'homme.

La généralisation de la conviction erronée de la femme terre passive et de l'homme semeur actif explique que l'ensemble des cultures de la Terre a placé la femme en dessous de l'homme. Tant que la place de la femme dans la reproduction n'était pas révélée par la Science, l'erreur pouvait continuer à prospérer librement ainsi que les abus innombrables qui en découlent.

La conviction fausse de la femme terre passive, conviction issue de l'ignorance de l'ovulation, a perduré durant plus de dix mille années. Ce n'est qu'il y a un peu moins de deux cent ans que l'ovulation a été décrite scientifiquement. Cette découverte réalisée vers 1840 par Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier est beaucoup trop peu connue. Elle mérite d'être vulgarisée.

Pouchet était de Rouen, Négrier d'Angers. Ces deux villes pourraient promouvoir leurs illustres citoyens. Une exposition pourrait être envisagée à la gloire de ces deux grands hommes. Ce genre d'événement nécessite au moins deux années de préparation. Plus rapidement pourrait aboutir la demande conjointe faite par les mairies de Rouen et Angers à l'administration des postes françaises pour l'émission d'un timbre-poste à l'effigie de Pouchet et Négrier et rappelant leur découverte.

Cette découverte est à mettre au rang des plus grandes découvertes scientifiques réalisées par les chercheurs. Et leur deux auteurs, Pouchet et Négrier, méritent une place d'honneur au côté des plus grands savants de l'Histoire humaine, Archimède, Newton, Einstein ou Galilée. Les replacer à leur juste place dans l'histoire mondiale est une tâche qui appartient à tous ceux qui reconnaissent aux découvreurs le mérite de leur découverte, et ici de leur immense découverte.

Parmi les organismes qui pourraient contribuer à cette reconnaissance tardive on trouve l'Académie nationale de Médecine dont Charles Négrier était membre correspondant. Ainsi que le Service de santé des Armées, car il fut un membre actif du corps médical militaire de 1810 à 1815 durant les guerres napoléoniennes. La rue Négrier à Angers pourrait être rebaptisée rue Pouchet et Négrier.

L'étude des conséquences de la prétention masculine à la supériorité sur la femme permettra de comprendre mieux l'Histoire humaine y compris la plus récente et celle actuelle. Prétendre dominer et posséder la femme crée chez l'homme un déséquilibre majeur. Il cherche à réaliser une tâche irréalisable. Sa prétention est absurde. Un être humain ne peut posséder un autre être humain. Le résultat de cette prétention est la recherche de compensations. Par exemple l'accumulation absurde de l'argent pour l'argent. Conduite vicieuse que Aristote dénonçait déjà il y a 2300 ans et appelait la chrématistique. La violence et les guerres de conquête représentent d'autres aspects marquants du malaise masculin. Ce sont les hommes les premiers dans le domaine de la violence et ce sont eux qui fomentent les guerres. Pourquoi ? Pour compenser leur mal-être résultant de leur croyance dans leur supériorité imaginaire sur la femme. Et leur tentation absurde et odieuse de la dominer et la posséder. Quand les hommes y renonceront enfin, il n'y aura plus de guerres.

Basile philosophe naïf, Paris le 1er mai 2018

971 Félix-Archimède Pouchet à propos de sa découverte de l'ovulation

Je suis tombé à l'occasion sur des écrits affirmant que Félix-Archimède Pouchet n'avait rien découvert s’agissant de l'ovulation féminine. Il aurait exprimé seulement des idées dans l'air de son temps. Ç’aurait même été « un faux savant ». Pour preuve, au cours de sa vie il s'est opposé à Pasteur et a professé diverses idées erronées dans le domaine scientifique. Curieux s’agissant de sa découverte de l'ovulation, j'ai été consulter Théorie positive de l'ovulation spontanée et de la fécondation des mammifères et de l'espèce humaine. Un ouvrage qui a obtenu le prix de physiologie expérimentale de l'Académie royale des Sciences de Paris au concours de 1845. Pouchet écrit ici, faisant l'historique de sa découverte, pages VIII, IX et X :

Je réclame avec insistance mes modestes droits parce que ma conviction intime dit qu'ils sont équitables. Je les réclame, parce que si la découverte est aussi positive que j'en ai l'assurance, mu par une louable et noble émulation, mon désir est qu'elle concoure au trophée de notre science nationale.

Loin de moi l'idée d'avoir le premier annoncé la possibilité de l'ovulation spontanée. Non, j'ai fréquemment cité des physiologistes qui, entraînés par le besoin de soustraire leurs théories à d'accablantes objections fondées sur la présence décevante des corps jaunes chez des animaux vierges, avaient eux-mêmes admis la possibilité exceptionnelle de la chute spontanée des œufs. Mais ce n'étaient pour ces savants que des aveux forcés, arrachés par l'évidence des révélations accusatrices, tandis que le premier nous posions les éléments d'une théorie rationnelle et stable.

Lorsqu'en 1842 je publiai pour la première fois ma découverte, j'étais loin d'espérer qu'elle aurait une aussi rapide et heureuse destinée, car voici comment je m'exprimais à cet égard dans l'une des premières pages de mon livre (Pouchet. Théorie positive de la fécondation. Paris, 1842, p. 3.) :

« J'ai accompli avec probité une œuvre utile, et je me présente avec franchise au tribunal de l'avenir. Pour le moment, je ne suppose pas que mon travail réunisse aucun élément de succès, je professe des doctrines qui s'éloignent trop du sentier de la routine pour ne pas éprouver le sort de tous les novateurs. Il est dans ma destinée de subir toutes les phases de la critique : d'abord on niera l'évidence en tranchant audacieusement la question, et en anéantissant légèrement, par une simple négation, plusieurs années de recherches et de travaux ; puis, quand les hommes probes et consciencieux reconnaîtront dans mon écrit quelques vérités fondamentales, la critique, pour ne pas rester désarmée, découvrira dans les auteurs anciens et modernes des passages obscures, des phrases indécises, dans lesquels elle prétendra reconnaître ma théorie. »

Avec un flair judicieux, Pouchet paraît ici avoir dénoncé par avance ses détracteurs, en donnant même le fil de leur argumentation future.

L'essentiel reste en tous cas que la description scientifique de l'ovulation féminine date bien des années 1840. Faisant manifestement allusion notamment à cela, Jules Michelet écrit en 1870 page 8 de son ouvrage monumental intitulé L'Amour : « L'objet de l'amour, la femme en son mystère essentiel, longtemps ignoré, méconnu, a été révélé par une suite de découvertes, de 1827 à 1847. »

Le patriarcat, dont la description scientifique de l'ovulation détruisait les fondations, s'est bien gardé de souligner l'importance de ce progrès majeur de l'Humanité.

Basile philosophe naïf, Paris le 4 mai 2018

 976 Comment on falsifie l'histoire de la biologie là où elle dérange le patriarcat

Dans les années 1960 je suis tombé par hasard sur un passage d'une page du Nouvel Observateur qui disait que l'ovulation avait été « découverte vers 1845 par Pouchet et Négrier ». Par la suite j'ai lu dans un courrier des lecteurs du même magazine que les hommes ont avant cela longtemps considéré la femme comme de la terre où l'homme déposait sa semence. Ces propos sont restés gravés dans ma mémoire. J'en ai bénéficié pour la rédaction de plusieurs textes que j'ai rédigé récemment et qui traitent de l'ovulation. La date de 1845 est erronée. Elle paraît correspondre à la remise d'un prix de physiologie expérimentale par l'Académie royale des Sciences de Paris au concours de 1845 pour un livre de Félix-Archimède Pouchet intitulé Théorie positive de l'ovulation spontanée et de la fécondation des mammifères et de l'espèce humaine.

L'essentiel reste en tous cas que la description scientifique de l'ovulation féminine date bien des années 1840. Faisant manifestement allusion notamment à cela, Jules Michelet écrit en 1870 page 8 de son ouvrage monumental intitulé L'Amour : « L'objet de l'amour, la femme en son mystère essentiel, longtemps ignoré, méconnu, a été révélé par une suite de découvertes, de 1827 à 1847. »

La date de 1827 m'a intriguée. Je me suis demandé à quoi elle correspondait. Je me suis aussi demandé à quoi correspondait la date de 1847. J'ai cherché sur Internet. Et j'ai appris que c'est en 1827 que le savant estonien Karl Ernst von Baër découvre l'ovule. En 1827, Karl Ernst von Baër publie pour l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg le résultat de ses recherches et sa découverte de l'ovule des mammifères. Il s'agit d'un ouvrage en latin édité à Leipzig et intitulé Ovi Mammalium et Hominis genesi (L’œuf des mammifères et la genèse des hommes).

En 1870, pages 447 et 448, de son ouvrage intitulé L'Amour, l'historien Jules Michelet fait l'historique de la toute récente découverte de l'ovule et l'ovulation dans l'espèce humaine :

C'est sur des observations toutes nouvelles et personnelles que l'Allemand Baër (le germano-balte Karl Ernst von Baër), en 1827, établit l'existence de l’œuf (l'ovule) de la femme, et que le Français Négrier, en 1831 et 1838, montra que chaque mois l’œuf mûrit, déchire son enveloppe et se fraye sa route de l'ovaire à la matrice.

Le grand livre de Pouchet (Ovulation spontanée, 1842, 1847) établit sur une base systématique la loi de génération, montrant par les faits analogues, observés dans toutes les classes d'êtres, non-seulement que cette loi était telle dans l'espèce humaine, mais ne pouvait être autre.

La loi, posée par Pouchet, en y joignant les modifications qu'y font Négrier et Raciborski (mémoire couronné par l'Académie des sciences) et les observations inédites de M. Coste, établit que la conception a lieu au moment où l’hémorragie annonce l'apparition de l’œuf, c'est-à-dire qu'elle a lieu pendant les règles, et aussi un peu avant ou un peu après. Donc il y aurait stérilité pendant une partie du mois ?

En 1870, Jules Michelet parle et vulgarise ces découvertes majeures de la Science. En 2018, leur histoire est remarquablement discrètement propagée. Il n'y a guère que des étudiants en médecine intéressés par l'histoire de la biologie qui en entendent parler dans des cours spécialisés. Comment cela se fait-il ? Ce n'est pas le fruit du hasard, de l'oubli, de la négligence. C'est visiblement très volontaire. Et très malignement fait. On « oublie » la découverte de l'ovule quand on parle de von Baër. On insulte Pouchet en le traitant de « faux savant »... Pourquoi ces falsifications habiles ? Parce que la découverte de l'ovule et de l'ovulation humaine ruine les bases du patriarcat !

Basile philosophe naïf, Paris le 6 mai 2018

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